LIVRE GENEALOGIQUE DE LA FAMILLE DE LABORDE DE PEBOUE

 

Reproduit d'après le manuscrit original et annoté par Philippe Dubedout (1989).

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- LIVRE GENEALOGIQUE

- NOTES DIVERSES : -Manuscrit et Filigrane du papier - Epoque d'écriture - Origine des manuscrits - L'auteur - Différentes écritures - La "génération omise" - Situation de la maison de Péboué .

- SOMMAIRE

 

Une copie dactylographiée de ce document est conservée aux Archives Départementales des Landes, sous la cotte Br Gd 4o 313.

L'original, un manuscrit de 100 pages, relié en parchemin, est conservé par la famille Pascalin, maison Bic, à Doazit..

Il existe un autre manuscrit retraçant cette généalogie, qui fut publié par L. Léon-Dufour, dans le bulletin de la Société de Borda de 1896. Ce manuscrit lui avait été communiqué par Mme de Portets, née de Morancy.

L'abbé Césaire Daugé qui utilisa ces deux sources pour son "Notre-Dame de Maylis, Histoire et Pèlerinage" (1936), désigne le premier - que nous reproduisons ci-après - : "Manuscrit Daverat", du nom des prédécesseurs de la famille Pascalin ; et le second : "Manuscrit de Portets". Nous utiliserons dans les notes, les mêmes dénominatifs.

Les numéros de pages donnés pour référence se rapportent :

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Observés que quand on transcrira ce liure on aura soin d'en avoir un grand pour laisser quelques feuillets ou feuilles en blanc au commencement, et beaucoup sur la fin, afin de le pouvoir continuer, si dieu benit la famille, par la multiplication. on aura encore soin, de mettre chaque particulier d'un chacun de la famille, a mesure quils vienderont au monde laissant une feuille entre deux sans regret au papier, parce que dans les suites il put survenir des evenemens estrangers, qu'on seroit bien aise de sçavoir, et on pourra les y placer ; ce que d'ailleurs le liure en sera plus net et plus propre ; on ne changera rien a ce liure ; l'aiant fait sur des memoires tres justes et veritables et fairés très bien. fait a peboüé le quinse septembre mille sept cens quarante un ; et commancé a travailler a ce liure en mille sept cens vingt huit.

p.1

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Liure genealogique de la famille de

Laborde de peboüé située a l'extrémité

de la paroisse de Doazit quartier

du mus, diocese d'aire

 

instruit par une tradition domestique que les chefs de nostre famille de Laborde de peboüé, avoint eu le soin descrire de leur propre main, les aliances qu'ils ont faites, sans doute, que les dessandents se sont conformés en cella a mesure qu'ils vivoint, sur l'exemple, que leur en avoint donné leurs ancetres, puis-qu'on a toujours conservé dans la maison un manuscrit escrit dautant de différents caractères, que je raporte de différents chefs de la famille ; il ne ma pas esté possible de porter ma connaissance jusques aux premiers, pour verifier leur caractère, et leur escriture nen aiant pas trouve d'autre vestige pour la confronter, quoy-que jen aye fait dexactes recherches, ny personne qui eut esté leur contemporin ; toute la certitude de ce liure rouleroit par consequant sur une foy humaine, et domestique, sy elle nestoit apuiée dailleurs par les contracts des mariages qu'on conserve encore dans la maison, (et que je prie les dessandans de conserver avec grand soin.) si vieux a la verité, si dechirez, et si difficilles a lire, les uns escrits en latin, d'autres en gasçon, les aûtres enfin en françois, qu'a peine ay je peu avec le secours des gens stilez dans ces sortes des recherches ; en ramassant les noms, et les aliances de nos ancetres, a quoy je me suis attaché et a quoy le manuscrit domestique, ma servi très utillement, et sans le quel, je ne serois jamais parvenu a mes fins, la conformité que je luy ay trouvé, avec les anciens contracts pour les aliances, et pour les noms me persuade que le manuscrit, dont je ne suis que le fidelle copiste contient verité, puisque d'ailleurs je suis remonté jusques a jeacques, aiant trouvé d'autres escriteures de luy et de ses desendents que jay trouvées conformes a celles du manuscrit, et qui prouve qu'il est véridique, tant pour le premier tems que pour le dernier, et comme il est très use et que le caractère en devient imperceptible jay cru rendre office a ceux qui nous suiveront dans la famille, si dieu leur continue la multiplication, et la croissance en leur conservant la connaissance de leur origine, esperant que successivement ils auront l'attention de perpétuer cette connoissence a leurs dessendents, en continuant avec exactitude ce liure, et en le transcrivant en entier sans rien y adjouter, ny diminuer, avant que le caractère, n'en soit effacé, ils continueront esgallement, l'arbre genealogique que iay mis sur la fin(1), en grand papier, dans le quel i'ay laissé quelques places vvides, pour leur en inspirer le desir, et leur en diminuer la peine, ou il ne faudera que mettre simplement les noms du baptesme chacun dans sa place destinée a cella on voit dans cet arbre sur le moment la souche et les collatéraux, et le corps du liure raporte leurs evenements en particullier, mieux circonstanciez par les derniers chefs de la famille, que par les premiers ; il est a presumer qu'ils necrivoint que pour. leur propre ...

(1) Cet arbre généalogique ne figure plus dans le manuscrit.

p.2

***

 

... satisfaction, sans dessein d'en laisser rien a leur postérité, ou qu'ils ne sçavoint pas mieux senoncer allors, pour faciliter la connaissance de ce liure, je parle deux fois des chefs de la famille, j'en dis un mot a mesure qu'ils sont nés, les mettant a leur place naturelle, ensuite sur la fin de chaque generation j'en dis ce qu'ils ont esté, leur caractère, et leurs evenements, i'ay surtout observé cet ordre sur la fin du liure, je n'estois pas assez instruit pour raporter le caractère, ny les evenements de nos premiers ancêtres, cet une satisfaction pour la famille de sçavoir quand on veut l'age de leurs ancestres, et de leurs enfants ; sans estre obligez de recourir aux baptistaires, ny mortuaires, qu'on escarte quelque fois, on y trouve aussy les aliances, on connoisse longtems ses parens, et le genre de la mort de chacun de la famille, les dessendants peuvent prendre des precautions, et craindre les meaux qui ont attaqué leurs ancestres, et sur tout par une pieuse émulation, tacher d'imiter leurs vertus, et deviter leurs vices, pour vivre saintement, et mener un regime de vie, pour eviter les meaux dont ils ont esté attaquez.

p.3

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premiere generation

je nay peu remonter a l'origine de dominique de laborde de peboüé, ny trouver le contract de son mariage, je sçay sullement, quil a esté, et quil avoit deux freres, parce que le contract de mariage de guillaume son fils, en fait mention, comme je le diray en suivant.

 

seconde generation

guillaume de laborde sieur de peboüé, fils ainé de dominique epousa l'an, mille quatre cens vingtrois raymonde dabouly, comme il paroist par le contract du vingt mars de la mesme année 1423 retenu par morlan notaire, dominique de laborde pere du futeur epoux, assistant ; aussy bien que jean de laborde curé de lacadie et pierre de laborde prestre vicaire dans la ville daire et oncles paternels du futeur epoux ; gvillaume fait mention dans son manuscrit de deux freres, darnaud, et de berterand, qui moururent dans la maison, qui estoint fort enfans.

 

troisieme generation

bartelemy de laborde épousa lan mille quatre cens cinquante six, françoise de Lacoste, comme il paroist par le contract de mariage du seise feurier de la mesme année 1456, retenu par brenenx notaire, estienne de laborde curé de basercles, et bernard de laborde curé de brocas et oncles paternels, assistans, le contract ne fait mention que destienne et de bernard, le manuscrit de bartelemy du dit laborde en fait aussy mention, et il y adjoute un pierre, et une marie, sans dire ce qu'ils sont devenus.

 

quatrieme generation

jean de laborde fils de bartelemy epousa l'an mille quatre cens quatre vingt deux madelaine de bedora, comme il paroist par le contract, de mariage qui est encore a la maison du dix sept feurier de la mesme année 1482 retenu par arnaud de podia notaire a dacqs, thomas de laborde curé de hossarieu, et oncle paternel assistant ; le contract ne parle que de luy, mais le manuscrit parle d'un pierre et dandré aussy oncles paternels, sans dire ce qu'ils furent que freres de bartelemy.

p.4

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cinquieme generation

bartelemy de laborde, fils ayné de jean de laborde epousa le vingt deux may de l'année mille cinq cens cinq estebenote de lafargue, comme il paroist par le contract de mariage de la même année 1505, retenu au chateau de poyaler par lanefranque notaire. bernard et andré laborde assistans, et oncles paternels. le manuscrit raporte que bernard estoit benedictin du monastere des monges, et qu'il fust prieur du dit couvent des monges, de la ville de saint sever, et qu'endré mourut vicaire de la paroisse de doazit l'an mille cinq cens quinse 1515. (1)

 

sixieme generation

jacques de laborde, fils ainé de barthelemy epousa le douse octobre mille cinq cens trente un francoise de haiet native de la paroisse de gauiac, comme il paroist par le contract retenu par arnaud de poy notaire pierre son frere assistant. le manuscrit parle de ce pierre curé de lamothe, et dun jean qui estoint freres de jacques, sans en dire aûtre chose. (2)

 

septieme generation

bernard de laborde sieur de peboüé fils ainé de jacques epousa catherine de vergés du baliage darsague, comme il paroist par le contract qui fust retenu ches la dite de vergés le second mars de l'année mille cinq cens soixante cinq par darrac notaire, le manuscrit raporte que bernard avoit trois freres et une soeur, sçavoir jacques qui fust curé de toulousete ; jean qui mourut faisant ses estudes, charles qui fust cordelier, et françoise qui fust religieuse de sainte claire a dacqs, et quatre fils, et une fille, et n'en dit rien. monsieur le baron de vignes de sault dessend de ce darrac notaire.

 

(1) Le manuscrit de Portets, page 6, ajoute :
"La tradition nous aprent que bernard benedictin fit un enfant, qui fust longtemps econnom du dit couvent quensuite il se maria et prit le nom de Laborde, il eust six garçons qui furent tous six mariés aux environs du monastère des monges de la pleine de St-Sever."

(2) Le manuscrit de Portets, page 6, ajoute :
"Jean fust prestre et curé de St-Sever cap, il mourut le 15 octobre 1572 il ne fust curé du dit Sever que pendant cinq ans. Mr fraisse curé de St Sever me fit voir lextrait mortuere le 26 Janvier 1736 apres avoir fait ce livre."

p.5

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huitieme generation

[Nta] Roger de laborde, fils ainé de bernard, epousa jeanne d'angoumau de lahibade, très bonne maison alors située dans le temporel de döazit, et spirituel de mailis le douse septembre mille cinq cens quatre vingts quatre, comme il paroist par le contract retenu par de vic notaire. il acquit le droit de banc, et de sepulteure dans leglise du mus, le quatorse septembre, mille cinq cens quatre vingts sept, comme il paroist par le contract d'acquisition du mesme jour, retenu par de vic notaire, et consenti par guillaume de vic, alors archiprestre de döazit, ensuitte approuvé en cours de visite en mille six cens soixante-un par monsieur de sarriat, alors eveque daire, puis par m'r de flurieau aussy eveque d'aire, en mille sept cens. roger raporte, que jean, et charles ses freres, resterent cadets dans la maison, et que jacques son autre frere moureut vicaire de roquefort, et que françoise sa soeur moureut encore enfant. et moureut luy même fort vieux.

du dit roger sont iceus trois fils, sçavoir,[*] pierre, jean et henry. jean fust prestre, et vicaire de montaut, du tems que monsieur de ribes en estoit curé, qui sestant trouvé malade, luy fist démission de la cure, mais aiant eu quelque espérance de convalessance, jean vicaire luy remist la cure ; deux jours après la démission, mr ribes moureut curé, le benefice feust par cet ordre perdu pour jean laborde, qui fust dans les suites curé de ste susanne en bearn, ou il attira son petit neveu jean pierre, pour luy donner les principes du latin, il avoit dedié des theses de philosophie, a monsieur antonin de capdeville de pouy, alors baron de brasempouy, ce qui les lia d'amitié, que ce seigneur l'angagea a faire le voyage de rome avec luy, et le fist son bourcier, et leur retour a pouy, jean trouva dans la bource quinse cens liures, onse sols (3) de reste que m'r depouy luy donna, ils firent ce voyage par terre avec un valet aussy a cheval, jean dedia encore de theses de théologie au même antonin, quelques années après quil souteint a toulouse pour son bacaloreat dans le mois de septembre, mille six cens dix neuf, comme il paroist par les theses qui sont encore dans la maison de peböué, a pouy et par celle de satin (4), qui est ches monsieur de capdeville darricau de saint criq, comme estant de la souche des messieurs de capdeville, attendu qu'il dessend de rené de capdeville, ainé de la famille que son pere exhereda, jean laborde moureut fort vieux curé de sainte susane en bearn, ou il est enterré dans leglise.

henry laborde fils de roger moureut aussy fort vieux, aiant resté cadet dans la maison, et est enterré dans notre sepulteure de leglise du mus, il se liuroit un peu trop a ses plaisirs, surtout au vin, qu'il prenoit quelque fois sans mesure, dont il se corrigea un an, avant de mourir, mais non pas plustost.

 

[ Nta - Lon cest trompé sur roger de laborde il ne fut point marié a lahibade ; mais bien jeanne de laborde fille audit roger fut marié avec jean dengoumau lahibade comme il cônste par la donnation entre vif faitte par roger de laborde a pierre de laborde son petit fils au prejeudice de thomas laborde son fils du trois avril mille six cents neuf retenu par raimont dubroca notaire rojal.

il paroit aussi par la meme donnation que roger de laborde avet eut pour fils thomas laborde son ayné ; et pour filles jeanne marié a jean d'engoumau lahibade et autre jeanne laborde marié a pierre lafourcade de loubin. ]

[* - Thomas. Pierre est petit-fils et non fils de roger]

 

(3) Manuscrit Daverat : "quinse cens liures, onse sols". Manuscrit de Portets, page 7 : "cinq cens ecus"

(4) "satin" : il faut lire "latin".

p.6

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pierre laborde, fils ainé de roger de laborde fust marié avec jeanne dezest au sarrat dans le quartier du mus, maison demolie depuis peu de tems, et qui estoit la meilleure de la paroisse, vis a vis le portail du château de döazit, et la maison du haidet, sur le bord du grand chemin qui conduit au mus, et hagetmau, cette famille a esté infuse a celle de lailgue, paroisse de hossarieu. et moureut fort vieux, environ quatre vingt dix sept ans dumoins. (5)

 

 

 

[ Neuvieme generation qui a esté omise ie nai trouvé d'autre eclersisement que la donation de Roger a pierre son petit fils que ie transcris

"Sachent tous presents et avenir quauiourdhui 3 du mois d'avril 1609 avant midy en la juridiction de doazit maison appellée a peboué au siege de st sever pardevant moi raimont dubroca notaire royal sous signé presants les temoins bas nommés en la personne constitué roger de laborde dit de peboüé laboureur habitant de laditte presente maison lequel de son bon gré franche et agreable volonté a fait et fay par ses presents donnation pure entre vif et inrevocable en faveur de pierre de laborde son riere fils ; et fils ainné et legitime de thomas de laborde son fils et de jeanne dubernet sa belle fille le dit pierre de laborde ilecq present estipulant et acceptant scavoir est de tous chaq'uns..." ]

 

(5) Ce paragraphe a été rayé par le deuxième auteur, car il conteste le nom des père et mère de Pierre Laborde, mais la suite doit rester valable.
Jehan du Barrolhet, né le 28 janvier 1614, à Mora, a pour parrain et marraine Me Jehan de Laborde, prêtre, et Jehanotine du Dezest sa belle soeur. Jeanne Dezest et Pierre Laborde étaient donc mariés avant cette date.
Jeannetine de Dezest de Péboué, vivait encore le 5 avril 1654, où elle est marraine de Jeanne de Bic, née à Coudicane.
(Registres paroissiaux de Doazit)

p.7

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Neuvieme generation

 

Thomas de Laborde fils ainné a roger de laborde peboüé fut déseritté par son pere roger qui fit donnation a pierre laborde son petit fils par acte du 3 avril 1609 retenu par raimont dubroca notaire roial ;

de thomas de laborde et jeanne dubernet sa femme sont icus neuf enfens scavoir pierre laborde sont fils ainé jean henry et raimont ; jeanne arricotte clermontine jeanotine et jeannette de laborde peboüé. jeanne fut marié a roger duprouilh dit che arricotte fut marié a jean moringlanne dit patin clermontine fut marié a jean lague faure jeannotine fut marié a pierre barrouilhet dit de mora jeannette laborde je n'ai pas trouvé si elle fut marié ou ce quelle deveint au louproulh de st criq (6)

jean de laborde peboüé fut pretre et curé de laneplan en bearn comme il conste par les testements de pierre de laborde peboüé son frere des 17me janvier 1651 retenu par montauzé notaire roial et par cellui qu'il fit le 9me mai 1655 et par le contract de mariage de jean de laborde peboue et grassie de justes d'espaunic en datte du 15me janvier 1645 retenu par dubroca notaire roial. henry et raimont de laborde peboue resterent dans la maison de peboüé et moureurent fort vieus. (7) ils firent leur testament mutuel qui est encore dans la maison en datte du 10 7bre 1670. ils firent nombre de legats et fondement des obits ; cellui du quartier de marquebielle et un autre de quatre messes qui le deservent au mus le jour des quatre tems de lannée une chaque quatre tems qui sont paiées par des estrangers.

 

(6) Clermontine de Lague, fille de Jehan de Lague, faure, et de Clermontine de Laborde, est née en 1610, au Hau de Peeboee.
Jehanne du Barrolhet, fille de Pierre du Barrolhet et de Jehanne de Laborde, est née à Mora le 26 mai 1612.
(Registres paroissiaux de Doazit)

(7) Henry de Laborde était agé de 63 ans, en 1665. (Armorial des Landes, tome 3, p.549 ; Baron de Cauna). Il est décédé à Doazit le 24 février 1672 (Registres paroissiaux de Doazit, Série E. Etat Civil ; E.- B.M.S. 1660-1671, 4ème feuille en partant de la fin.)
Ramond de Laborde est décédé à Péboué en 1679 agé de 72 ans. (Registres paroissiaux de Doazit)

p.8

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neufvieme generation

de pierre de laborde sont iceux huit enfans, sept males, et une femelle, sçavoir. henry moureut très vieux dans la maison, ou il avoit reste cadet, et feust enterré dans l'eglise du mus, dans nostre sepulteure.

jean raymond (8), moureut a bordeaux, finissant son cours de theologie, et de droit pour le doctorat ; le grec, le latin, et le françois luy estoit également familliers, son érudition faisoit esperer a la famille qu'il se seroit distingué dans l'eglise et dans le monde si dieu n'en avoit dispose autrement.

il avet une tres petite santé fut pretre et moureut peu de tems apres.

 

Dominique de laborde fils de pierre, resta cadet a la maison, et y moureut fort jeune, avec grande résignation. (9)

jean fils de pierre de laborde moureut a l'age de trente cinq ans, vicaire a nassiet, ou il est enterré, il avoit une tres bonne voix, aimoit, et possedoit a fonds le plenchent, et la musique, on a toujours creu dans la famille que sa bonne voix, fuest la cause de sa mort anticipée, et estoit bon prestre.

a esté curé de Belloc comme il conste par le testament de pierre laborde du 17 janvier 1651 retenu par montauzé.

pierre fils, de pierre laborde fuest marié avec elisabet du cascail heritiere de lamasquere, maison située dans le territoire de segarret, ou il moureut le vingt quatre d'aoust mille sept cens sept cassé de viellesse, estoit un tres parfait honneste homme, toutes ses dents luy estoint tombées, et a mesure qu'il luy en tomboit quelqu'une, il avoit soin de les arranger dans une feleure de poutre, qui est dans la cuisine ou elles sont encore en 1742 il a laissé nombre denfants ; tous de très honnestes gens, et tres bons chrétiens.

jeanne fille de pierre laborde, feust mariée a vic paroisse de doazit, maison située, près de la lande de hagetmau, elle moureut cassée de viellesse, aiant laissé plusieurs garçons et filles, de la quelle il y êut un fils, qui fust un très digne prestre, et qui moureut fort jeune, vicaire a doazit, cette famille en avoit fourni, d'autres a l'église, entre aûtres guillaume de vic, qui estoit archiprestre de doazit en mille cinq cens, quatre vingts sept, et un aûtre curé deigos. (10)

jean fils de pierre laborde, fust très debauché dans sa jeunesse, et pendant le cours de ses estudes, quil fist a bordeaux et a engouleme, quoy qu'il fust toujours bien pourveu d'argent, et d'habits, il n'en couta rien a la maison pour leslever, il avoit de l'esprit, et du courage jusques a la temerité, qu'il mist sans doute en vsage, puisqu'il estoit si bien pourveu, et qu'il devint dailleurs fort savant, il fust prieur des ecolliers a bordeaux, pendant ...

 

(8) Le manuscrit de Portets, p.8, donne pour prénom : Jean raimon

(9) "Dominique de Laborde (...) moureut fort jeune" ??? Il est décédé à Péboué, le 18 février 1692, agé de 70 ans. (Registres paroissiaux de Doazit)

(10) Pierre de Bic, fils de Jean de Bic et de Jeanne de Laborde, est né à Bic, le 17 octobre 1646.
Jeanne de Laborde est décédée à Bic, le 21 avril 1703, agé de 86 ans. (Registres paroissiaux de Doazit)

p.9

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... tout le tems qu'il y resta. s'estant trouvé a quelque espectacle, sa charge de prieur luy attira quelque desmelé avec les clerqs des procureurs qu'il maltraita rudement, resolus de s'en venger, ils lattendirent de nuit, lors quil se retiroit seul, et l'aiant enfin pris pour laller jetter dans le puits des fossez vis a vis les grands carmes, il sacrocha a un verrouil ou martinet, d'une porte, qu'il ne fust pas possible de l'en arracher, et souffrit plusieurs coups depée sur le bras, il attira du monde par ses cris, ce qui fist que ses agresseurs luy l'acherent un coup de pistolet sur la cuisse, et se retirerent, il en fust toute sa vie un peu boiteux ; il fust prestre et vicaire de nervis ; ensuite curé de beyries diocese de lescar. la goutte l'obligea de se retirer dans sa famille a peboué, et conserva toujours sa cure, ou il moureut chargé dincommoditez, et dannées ; aiant laissé sa bource qui estoit bien fournie, pour estre le tout emploié en oeuvres pies, la famille fust frustrée de lesperance de la palper, car il avoit le soin de se la faire porter souvent dans son lit, et faisoit compter ses louis dors, par quelque tiers ne le pouvant pas luy mesme acause de la goutte, pûtêtre dans le dessein de se faire servir avec plus d'affection, il regaloit la famille de l'espérance que tout luy revienderoit a sa mort qu'on regardait chaquue jour prochainne, quoy qu'il vecut longtems dans ce triste estat, il ne laissa rien a personne de la famille qu'un escu a chaque domestique de la maison.

jean laborde sieur de peboüé fils ainé de pierre de laborde fust marié en premières nopces avec une fille despaunic, qui moureut bien tost après le mariage sans enfants, sa cadete fust mariée de son vivant avec abadie, et leur frere unique estant mort sans se marier, la maison despaunic a estée par cet ordre infuse dans celle dabadie, si l'ainée avoit eu des enfants, elle auroit esté infuse dans celle de laborde de peboué, aiant epousé lainée despaunic. (11)

jean laborde se maria en secondes nopces avec demoiselle anne de ribes, (12) maison appellée a perreset, située dans la paroisse de serres lous, ou cette famille a une caverie du mesme nom, et ny aiant plus de male, cette maison a passée en plusieurs mains, le mariage des dits jean laborde, et anne de ribes est du vingt un avril, mille six cens quarante huit, il posseda une santé bien solide jusques a sa viellesse, quil fust attaqué de la pierre, on luy fist par deux différentes fois l'opperation de la taille, on tira de son corps la premiere fois, une pierre de la grosseur d'un oeuf doy, pesant seise onces, qu'on conserve encore dans la maison, il est vray quelle se diminue chaque jour peu a peu, l'axiome se verifie dans la dite pierre, et par conséquent elle n'est pas aujourd'huy aussy grande, il en couta gros pour faire venir deux fois loperateur, de bordeaux, ce qui ne le guesrit pas radicallement et quoy quil ne soit pas mort de cette incommodité, il en sousffrit toujours très vivement ; et cestoit dans le tems que son frere jean curé de beyris sestoit retiré souffrant de la goutte dans la maison, ce qui causoit bien de lambarras a la famille qui sacoutuma a leurs souffrances, et se rejouissoit quelque fois d'entendre crier ces deux infirmes, et surtout de les entendre sinvectiver de leurs lits, dans des chambres voisines ; pressez par la violence de leurs douleurs presque continuelles, les cris de l'un inquietoint l'autre, et moururent fort vieux, assez près l'un de 1'aûtre l'an mille six cens quatre vingts quatorse, quarante six ans, après son second mariage, et furent enterrez dans leglise du mus. (13)

(11) Jean de Laborde, fut marié en premières noces, à Grassie de Justes, d'Espaunic, par contrat du 15 janvier 1645.(voir page 8)
Jean de Laborde et Grace de Justes, étaient parrains de Jean de Laborde, de Peyran, né le 3 novembre 1646. (Registres paroissiaux de Doazit)

(12) Anne de Ribes est décédée à Péboué, le 25 décembre 1672. (Registres paroissiaux de Doazit)

(13) Jean de Laborde (x Anne de Ribes), est décédé à Péboué le 6 février 1686, agé de 70 ans.
Jean de Laborde, prêtre, est décédé à Péboué, le 18 août 1689, agé de 60 ans.
(Registres paroissiaux de Doazit)

p.10

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dixieme generation

du mariage de jean de laborde sieur de peboüé, et de demoiselle anne de ribes, sont iceux, treise enfants, neuf garçons et quatre filles, sçavoir les suivants.

le vingt trois aoust mille six cens quarante neuf, naquit jeanne de laborde fille legitime de jean de laborde et d'anne de ribes, parreins monsieur de ribes (14) curé de montaut, et jeanne de dezets dite du sarrat da grande mere. m'r de camuscasse prestre et vicaire de döazit fist le baptesme au mus le vingt quatre du dit mois et an. et fust mariée avec bernard dupouy dit de guillem, maison située dans la paroisse de döazit, qui fournit un prestre, d'un esprit et d'un merite supérieur, il fust curé de la ville du mondemarsan, mais comme il estoit très derrangé il permuta contre le curé de la molere, ou il moureut dans la derniere pauvreté, il estoit si charitable, qui le reduisit a cette extrémité il donnoit a des mandiants, la chemise, qu'il tiroit de sur son corps et a des pauvres honteux, et leur donnoit jusques a des louis dor entiers, il estoit beaufrere a jeanne de laborde, elle moureut le premier feurier, mille six cens quatre vingts dix, et le même jour mourut aussy une de ses filles et furent ensevelies le lendemain a aulez dans une mesme fosse, et fist une fort belle mort.

le quatre aoust mille six cens cinquante deux, jean fils legitime de jean de laborde, et d'anne de ribes naquit en dimanche a dix heures du matin, et fuest baptisé le six du dit mois et an par m'r camusquase vicaire, et tenu sur les fonds, par jean laborde prestre, et jeanne de laborde dite de vic, oncle et tante paternels, et moureut le premier octobre mille six cens cinquante deux agé de deux mois, moins quatre jours, et fuest ensevely dans la sépulture de la famille.

le vingt six may mille six cens cinquente quatre en mardy a trois heures du matin nasquit catherine, fille legitime de jean de laborde, et d'anne de ribes, et fust baptisée le mesme jour par monsieur de justes archiprestre de döazit, fust tenue sur les fonds par jean laborde (15), et catherine de lestage, et deceda le sept de janvier mille six cens cinquante six, n'aiant esté malade que deux jours, et fust enterré le huit du dit mois et an, agé d'un an, et sept mois, et est enterré dans notre sepulteure du mus.

le huit octobre, mille six cens cinquante cinq, naquit jean raymond fils legitime de jean laborde, et d'anne de ribes, parrins raymond laborde, son oncle paternel, et jeanne de vic dite de vic et fust baptisé par m'r de justes archiprestre le vingt un du dit mois et an, et moureut le vingt un may (16) mille six cens septante sept, agé de vingt deux ans ou environ, et ...

 

(14) L'acte de baptême précise le prénom du parrain : Estienne.

(15) L'acte de baptême donne pour parrains : "Henry de Laborde et Catherine de Lestaige aussi de Péboué et de Peyran."

(16) Jean Raymond de Laborde, clerc tonsuré, est décédé le 14 mai 1677, et non le 21 mai. (Registres paroissiaux de Doazit)

p.11

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... l'onse du mois doctobre mille six cens cinquante sept an jeudy a sept heures du soir nasquit elisabet, fille legitime de jean laborde et d'anne de ribes, fust baptisée par m'r de vic prestre et vicaire de döazit, le quatorse du dit mois et an, parrins dominique de laborde son oncle paternel, et elisabet du cascail, dite de lamasquere fust mariée avec le sieur laloubere dit garipau (17), maison située a la coste daulez, de son mariage sont içeux plusieurs fils et filles, entre aûtres, jean la loubere, qui fust prestre d'un esprit et d'un sçavoir, supérieur, il fust directeur au séminaire daire, ou il enseignait la philosophie, puis la theologie, et fust fait curé de dume, ensuite curé de saint aubin, ou il devint un peu visionaire ensuite de saint criq, prés de villenuve, ou il continua d'estre derangé, la dite elisabet moureut le quatre mars mille sept cens dix en mardy, vers les sept heures du soir, agée de cinquante deux ans cinq mois et un jour, et reçeut avec pieté et grande devotion tous les sacremes de leglise avec grande résignation.

le trois du mois de juillet mille six cens cinquante neuf en jeudy nasquit elisabet, fille legitime de jean 1aborde, et d'anne de ribes, et fust baptisée le mardy huitieme du dit mois et an, par monsieur de vic prestre et vicaire, parrins monsieur bernard de ribes (18), et elisabet de payiusan dites de ribes, tante et oncle maternels, fust mariée avec jean de larribau dit de bercuin, maison située dans la paroisse de st criq et y moureut le cinq aoust mille six cens huitante sept, agée de vingt huit ans, un mois, et deux jours, n'aiant laissé qu'un fils unique.

le trente-un de mars mille six cens soixante-un, en jeudy a neuf heures du soir nasquit joseph, fils legitime de jean de laborde et danne de ribes, et fust baptisé le sep davril, et le meme an par monsieur de vic, prestre et vicaire, parrins monsieur giles de candalle, sieur de bonaquet, et marie de candalle, demoiselle et sa niepce, le dit sieur de bonaquet luy donna le nom de joseph ; et deceda le dimanche second may mille six cens huitante huit d'une pluresie dans son septieme, et fust enterré le trois du dit mois, et an, agé de vingt sept ans, quelques mois.

le vingt un aoust mille six cens soixante deux en vendredy (19) avant le jour, nâquit jean, fils légitime, de jean laborde et danne de ribes, et fust baptisé le vingt neuf du dit mois et an, par m'r decez archiprestre, parrins jean de vic, et jeanne de laborde dite de vic mariés, et se fist capucin le quatre juillet (20) a auch ou il prist l'habit, et moureut a orthés, en mille sept cens trois, agé de quarante un an.

 

(17) Elisabet de Laborde, mariée à Jean de Laloubère, le 15 février 1678. (Registres de Doazit)

(18) Le parrain, Bernard de Ribes, est "homme d'armes". (Reg. de Doazit)

(19) Le 21 août 1662 était un lundi, et non un vendredi.

(20) Il se fit capucin le 4 juillet 1681. (Manuscrit de Portets, p.12)

p.12

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le treise aoust mille six cens soixante quatre nasquit françoise fille légitime de jean laborde, et danne de ribes, et fust baptissée le vingt un du dit mois, et an. parrins m'r jean laborde de peboué son oncle paternel, et mademoiselle francoise de pruet, femme de monsieur cabiro juge de montaut, elle fust religieuse a labbeye royalle de saint sigismon, ordre de saint bernard, prés la ville dorthez diocese de dacqs, ou elle prist l'habit le dix huit may, mille six cens huitante sept, le jour de la pentecoste, moureut le quatorse may (21) dans la ditte abbeye, d'une fausse pluresie, agée de soixante neuf ans neuf mois, et vecut plus que ses freres et soeurs.

le sept novembre, mille six cens soixante six. le 7 novembre 1666. en dimanche, vers les onse heures du soirs, naquit pierre fils légitime de jean de laborde, et danne de ribes ; fust baptisé le huit du dit mois et an, par m'r decés archiprestre de döazit. parrins jean pierre de laborde, et jeanne de laborde, ses frere, et soeur. il fist son cours de philosophie et de théologie a luniversité de bordx ou il fust gradué nommé. jean pierre son frere ayné, jetta un devolut pour luy avant qu'il fust prestre sur la curé de larbey, sur une confidence quil découvrir, entre les deux despoys de gasseneil oncle et neveu, ce premier en avoit fait démission, en faveur de ce dernier, nory (22) habitant de larbey, grand marchant, et qui fit bencarroute de plus de cent mille liures emporta ce bénéfice par arrest du parlement de bordeaux qui fust un devolutaire, pierre laborde fust vicaire de döazit, et restoit dans la famille, et fust presanté par m'r de candalle seigneur de döazit, a une de six prebandes, et en avoit une autre a sainte susanne en bearn, et fust ensuite vicaire de la ville dumondemarsan, du tems que m'r dupoy de guillem en estoit curé, monsieur leveque de flurieau, alors eveque daire luy donna la cure de bretaigne a une lieu dumondemarsan a m'r ducournau de grenade, celle daurice, mgr de momorin pere alors eveque daire, luy donna ensuitte la cure de benquet, lors qu'il eust des neveux dans la famille de laborde, en age d'occuper des bénéfices, il commença a en requerir en vertu de ses grades, et la premiere année de sa réquisitions se trouvant le plus ancien gradué, d'aire, et de dacqs, la cure de saint vincents et saubion son annexe, diocese de dacqs, vaqua dans un mois de rigeur, ensuite la mesme année dans un mois de faveur le doiené ou abbeye de st girons diocese d'aire vaqua aussy, et aiant pris titre, et pocession de l'un, et lautre, il les plaidoit, l'un a tartas, et lautre a bordeaux et aiant refusé un canonicat pour le droit du doienné, et la cure de saint vincents sur une pension de cent liures ; quoy que le doienné eut vaqué dans un mois de faveur, le droit fust acquis aux graduez de rigueur, a cause de la mésintelligence du chapitre, qui vouloint tous lestre, quoy que replets par leurs canonicats, et s'estant mal nomez a ce doiené, ils devoint dans les regles en perdre le droit pour cette fois, ce qui seroit arrivé si dieu navoit disposé, avant le tems de pierre laborde leur adversaire, qui moureut curé de benquet dans la paroisse ...

 

(21) Elle mourut le 14 mai 1734. (Manuscrit de Portets, p.12)

(22) "Nory" : il s'agit de Pierre de Naury, curé de Larbey de 1694, à 1720. (C. Daugé ; N.D. de Maylis, p.94)

(23) M. Ducournau était le predecesseur de Pierre de Laborde, à la cure de Bretagne. (Manuscrit de Portets, p.12)

p.13

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... le vingt huit juin, mille sept cens seise en dimanche environ cinq heures, un quart du matin, sur son septieme d'une fausse pluresie, avec la douleur de n'avoir pas le tems de rien resigner, a ses neveux, comme il le disoit luy même pendant sa maladie ; perte tres considérable pour eux, et pour toute la famille, a la quelle il fust toujours sollidement attaché ces deux droits estoint si clairs pour luy puisque monsieur coesar dabadie dit despaunic son contendant, pour adjouter droit sur droit demanda en cour de rome le doiené vaquant par la mort du dit pierre de laborde, qui fust généralement regreté de tous ceux qui l'avoint connu, sestant toujours concilié par son zele, et par sa probité l'estimé des eveques, sestant d'ailleurs comporté en bon prestre, et d'un rare exemple, de façon que la medisence ny la calomnie ne trouverent jamais place, pour luy donner la moindre atteinte ; c'estoit un noiraut, d'une taille avantageuse et très bien fait qui moureut agé de quarante neuf ans, quatre mois, et vingt un jour, six heures.

le huit octobre mille six cens soixante huit, naquit raymond fils légitime de jean laborde, et danne de ribes, parrins raymond de laborde son oncle paternel (24) ; par m'r fillocat prestre et vicaire de döazit ; finissant son cours de théologie a bordeaux, il senrolla dans la cavalerie régiment de tarnau avec plusieurs de ses condissibles, quoy qu'il êut toujours donné des marques de retenue et de sagesse, son sort fust malheureux, de s'estre trouvé, en compagnie de quelques libertins, qui le seduisit, encore plus malheureux de s'estre noyé en flandres, dans le tems, que son frere ainé traitoît avec son capitaine, de son congé, et qu'on estoit même convenu du prix a trente pistoles, sur linstance que raymond luy en faisoit, dans le dessein de s'en aller au séminaire, avec la dispance de rome qu'on meditoit deja il se noia en mille six cens nonante neuf en flandres agé de vingt huit ans ou environ, n'aiant audela de deux mois haut ou bas, comme il conste par la lettre, qu'on êcrivit a son frere ayné de son malheur.

le neuf juin mille six cens septante un, naquit pierre de laborde fils légitime de jean laborde, et d'anne de ribes, fust baptisé le lendemain du dit mois par m'r decez archiprestrë, parrins pierre de laborde son oncle paternel dit lamasquere, et elisabet de laborde sa soeur et moureut le vingt un mars, mille six cens septante trois, agé de deux ans, trois mois, douse jours.

le quatre feurier, mille six cens cinquante un, naquit jean pierre de laborde sieur de poüé (25), fils légitime de jean de laborde, et danne de ribes leur fils ainé, et fust baptisé le même jour par m'r de camuscasse, parrins pierre de laborde, et mademoiselle de ribes (26) ses grands pere et mere, fust marié, avec mademoiselle jeanne marthe de capdeville darricau, demoiselle le vingt quatre juin, mille six cens septante neuf ; jeanne marthe de capdeville avoit trois freres, et trois soeurs, dont l'ainé fust marié dans la maison, et a laissé un garçon et une fille, le second fust prestre, et curé de benquet, ensuite de hagetmau, puis ...

 

(24) La ligne suivante a été omise : " marraine Jeanne Darcet, dite de Guilhem ; et fut baptisé.." (Manuscrit de Portets, p.13)

(25) "Poüé" : lire "Peboüé".

(26) Les registres de Doazit donnent pour marraine Dlle Magdelaine de Prueret (ou Pruet) ; cette Madeleine de Prueret était l'épouse de Michel de Ribes, sieur de Perreset, et grand-mère du baptisé.

p.14

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... dargelos, ou il est mort vieux, le troisième fust capitaine dinfanterie, et eut pour apanage, le bien et maison de bertaut, maison située en segarret, et fust marié a la gruere de hagetmau, et a laissé une fille, et six garçons, comme il avoit esté blessé a la teste au service, il moureut l'année, mille sept cens neuf de mort précipitée, et presque soudaine, qu'on a attribuée a la glace extraordinaire, qui souvrit la mesme année le jour des roys, sur le soir avec des neges, si abondantes pendant trois semaines, qu'on creut perir de froid, meme bien des pauvres gens moururent, les maisons se seroint affecées, si on n'avoit eu soin de les decharger de la nege, ceux qui se trouverent depourveus de bois a bruler furent obligés de brusler, les planches, poutres et soliveaux ; on passoint les rivieres a cheval, et mesme les charretes sur la glace, on faisoint sur garone a agen, ou je le vis par moymême y estudiant en theologie. le vin estoit si glacé dans les barriques, qu'on ne pouvoit en tirer sans des fers chauts, on coupoit le pain avec la hache de le tenir auprès du feu, cestoit brusler la superface, sans deglasser le centre, lespece de toute sorte de gibier perit presque toute ; on vit dans cette occasion dans ce païs des oiseaux qu'on n'avoit jamais veu ; et quelque tems avant le quatorse juin, mille sept cens sept derniere feste de la pentecoste, vers les trois heures du soir, il gresla dans tout ce païs, et la gresle estoit si grosse, et si abondante, avec un si furieux vent et orage, que la moissont fust ensevelie si profondément sous la terre quil ne paressait pas le moindre vestige, tout sembloit un gerest, les tuilles furent furent toutes brisées, les vignes, et taillis pelez et masacrés, les arbres arrachés et coupés sur le milieu, et les plus gros furent transportes par l'orage, et le grand vent, si loing qu'on ne sçait ou. ce fust la, lorigine des processions, que les parroisses voisines font chaque année a mailis, pour y reclamer la protection de la sainte vierge, pour estre preservés d'un pareil flau, ce païs en fust encore affligé bien cruellement en mille sept cens douse ; le second juin, mille sept cens quatorse a la pointe du jour. et encore le jour de l'assention, mille sept cens dix neuf, vers les trois heures du soir, et cette gresle nous vint du costé de lescar, ce qu'on navoit jamais veu. et la veille de saint pierre, mille sept cens vingt huit, et la veille de st jacques, mille sept cens trente un, et le vingt six aoust mille sept cens trente deux, il gresla aussy, que la main de dieu sapensentit sur ce païs ; car nos ancestres ne connoissent presque pas ce flau.

la soeur ainée de jeanne marthe de capdeville darricau fust mariée avec m'r de lobit de monval, paroisse de bretaigne, diocese daire, et laissa deux filles, et deux garçons ; la seconde fust mariée avec m'r dausens de marrinbordes paroisse de loubiens en bearn diocese de lescar, et laissa deux garçons et une fille, et moureut fort jeune. la troisième fust religieuse a labbeye de st bernard près dorthés qui y moureut aussy fort jeune, tous les aûtres ont atteint l'age de soixante quinse ans, et estoint tous de honnestes gens, et tous bien faits.

jean-pierre de laborde fust tres bien ellevé, par les soins de son pere, son oncle curé de ste susanne lattira ches luy, pour le principier, sur les humanités du latin, et fust a paris pour ses exercices, c'estoit un blondin d'une taille avantageuse, très bien fait, de bon sens, et desprit, mais fort court de veue il estoit le mediateur banal des differens du canton, et passoit pour un très ...

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... parfait honneste homme, il fust capitaine de la compagnie bourgeoise de döazit, aiant servy quelque tems, en qualité d'officier ; il resta trois, ou quatre ans valétudinaire dun abçez qui sestoit formé dans sa teste (souffrant beaucoup des oreilles.) abcez qui se manifesta par la matiere trop epaisse, qui commensoit a en supurer a sa mort arrivée le mardy saint vingtunieme avril, mille six cens nonante sept (27), il moureut agé de quarante six ans, un mois, et vingt cinq jours, et fust enterré le vingt deux du même mois dans sa sepulteure de leglise du mus ; et laissa par son testament jeanne marthe de capdeville sa femme administreraisse des biens et de leurs enfants communs, qui estoint allors fort petits, quelle gera, et elleva avec honneur et prudence jusques au retour du service de son fils ainé, qui en prist le soin ; s'estant comportée, quoyque jeunne en véritable veuve. elle moureut le dix de may, mille sept cens trente un, a neuf heures du matin agée de soixante quinse ans, après avoir resté trois ans infirme et tres impotente, et survecut son mari de trente quatre ans quelques jours ; avec le quel elle avoit vecu dans le mariage dix huit ans quelques jours.

du mariage de jean pierre de laborde, et de Jeanne marthe de capdeville darricau, demoiselle ; son iceus douse enfants sçavoir dix males, et deux filles, dans l'ordre que je le raporte de suitte, laissant a l'ordinaire le dernier celuy qui a fait souche.

 

(27) Le 21 avril 1697 était un dimanche. Les registres de Doazit donnent la date du 2 avril 1697, qui était bien un mardi.

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onsieme generation

 

jeanne de laborde premiere fille, naquit le 5 juin 1680. morte le 4 juillet 1739 agée de 59 ans, un mois moins un jour.

le cinq juin, mille six cens quatre vingts, naquit jeanne de laborde fille legitime de jean pierre de laborde, et de jeanne marthe de capdeville darricau demoiselle, fust baptisée le lendemain par m'r fillocat vicaire de döazit, parrins jean de laborde et jeanne de lartigue demoiselle ses grands pere et mere. fust mariée le douse octobre mille sept cens, avec m'r pierre darbo, sieur de casaubon, de la paroisse de laurede diocese dacqs, ancien capitaine dinfanterie, et grand chasseur, tirant tres bien comme ils estoint parants au troisième degré, il falut dispence de cour de rome, cette maison, qui estoit très bonne, fust derrangée a loccasion des billets de banque, et l'est encore en lannée, mille sept cens quarante une.

mgr le duc dorleans allors regent du roiaume de france ; savisa l'année mille sept cens vingt, pour attirer tout l'argent et lor de faire marquer des billets, en si grande quantité, de toutes sortes des sommes, avec defence de negotier, qu'avec les susdits billets, et aux notaires destipuler sous des grosses amendes, que sur des billets, et chaque jour il paroisset des nouveaux edits pour hauser, et diminuer, lor et l'argent monoié, l'ecu qui ne valoit avant que cinq liures, et que les roiaumes estangers ne prenoint qua quatre liures, valut jusques a quinse liures, de vingt sols, chaque liure, cette révolution, et l'inconstance des françois fit que tout le monde souhaitait des billes, de banque pour son argent, crainte d'autre costé quil ne diminuat dans leurs mains, et pour animer ce desir aux françois, monsieur le duc dorleans avoit des agioteurs affidés, qui achetoint sur son compte les billets, et en donnoint en argent jusques au double de la somme quils contenoint, cette demarche de ces gens affidés, excita la cupidité, de tous ceux qui se trouverent aportée de faire ce negoce, ce qui fust rependu dans tout le roiaume ; la banque fust ouverte dans toutes les recettes, et aux authels de monoié ou lon avoint envoié des milions en billets pour en faciliter rechange aux provinces, voyant tant des révolutions du haussement et de diminution sur les especes, tout le monde les aportoint en foule, aussy bien que la vaisselle plate, pour prendre des billets, il y en eut tres peu qui nen fussent la dupe, ceux qui firent les premiers ce commerce si enrichirent extraordinairement, ceux au contraire qui furent des derniers reduits a une extreme misere, n'aiant que du papier qui fust absolument decrié, et ne valut plus rien, que pour estre mis sur lauthel de ville de paris, sous un très modique interest, qu'on na dailleurs jamais exactement payé, ceux qui devoint paierent du commencement en billets, que les créanciers aimoint mieux que des especes ; peu de tems après, nul créancier ne ...

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... vouloit accepter le paiement, parce quil estoit defendu dailleurs de faire aucunne affaire avec de l'argent, les debiteurs empruntoint des billets quils trouvoint a des conditions tres gracieuses, pour les consigner a leurs créanciers, les parlements casserent toutes les consignations, et les debiteurs se trouverent avec une double depte, ce qui bouleversa tout le roiaume, ce que dailleurs on fabica de ces sortes des billets en angleterre quils firent passer secrètement en france, dou ils emporterent un argent immence pour du papier, ce commerce de papier dura, tout au plus un an, et quelques mois, et furent entièrement decreditez decreditez en mille sept cens vingt un, quoy que la famille de laborde, de de peboüé deut allors prendre, six a sept mille liures (28) a rente constituée antonin laborde fist si bien avec ses debiteurs, que personne ne le paya tellement que les billets de banque ne luy causerent pas du domage, la famille ne s'en trouva pas chargé d'aucun, dieu graces.

pierre darbo de casaubon moureut l'année ; mille sept cens vingt sept et et laissa a jeanne de laborde, sa femme ladministration des biens et de trois enfants, sçavoir deux males, et une femelle. jeanne de laborde fust tres bien enlevée par les soins de jeanne marthe de capdeville sa mere qui la teint cinq ou six ans aux couvents des religieuses de st bernard a orthes sous les yeux de leurs tantes paternelle et maternelle religieuses dans cette abbeie, elle fust envoyée ensuite aux couvents de sainte vrsulle de saint sever et du mondemarsan, avant son mariage. elle estoit d'une bonne taille, tres agreable, dansant et chantant fort bien, et d'une vivacité incroiable, ce qui luy attiroit autant dadorateurs que si elle avoit esté parfaitement belle. elle moureut en quinse jours de maladie, qui commencea a se manifester par une douleur au bras aux reins et aux cuisses, ensuite elle eut une rétention durine qui se manifesta et fust sondée quatre fois, et moureut enfin le quatre juillet entre trois et quatre heures du matin, jour de samedy, et fust enterrée le mesme jour dans la sepulteure de sa maison dans leglise de laurede diocese de d'acqs l'an mille sept cens trente neuf, agée de cinquante neuf ans un mois, moins un jour, aiant reçeu tous les sacremens de l'eglise, avec grande résignation, et moureut, avec des grandes marques de chretienne.

antonin laborde premier garcon. né le 21 feurier 1682. mort agé de 7 ans 8 mois.

le vingt un feurier mille six cens quatre vingt deux jour de samedy naquit antonin de laborde, fils legitime de jean pierre de laborde, et de jeanne marthe de capdeville, fust baptisé, le vingtrois feurier, par monsieur decès archiprestre parrins noble antoine de capdeville darricau, son grand pere maternel, et marthe de lartigue, sa tante, habitante de la ville de st sever alors demoiselle et moureut le vingtquatre novembre, mille six cens quatre vingt neuf en judy vers minuit, et fust enterré le lendemain dans nostre sepulteure de leglise du mus, fust malade pendant vingt quatre jours d'une fievre continue. sa mort ouvrit le droit de lheredité a autre antonin son frere puisné, et moureut agé de sept ans, huit mois.

 

(28) Manuscrit Daverat : "six a sept mille liures" ; Manuscrit de Portets, p.17 : "six a sept cens pistolles"

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cristophle troisième garçon capucin. naquit le 12 septembre 1684. mort le 24 may 1740 agé de 55 ans 8 mois 12 jours. mort a bayonne.

le 12 douse septembre 1684, mille six cens, quatre vingts quatre en mardy naquit cristophle fils legitime de jean pierre de laborde, et de jeanne marthe de capdeville, fust baptisé le lendemain par monsieur dezets du haydet, prestre. parrins, noble cristophle de capdeville d'arricau prestre, et son oncle maternel, et jeanne de laborde dite de guillem sa tante paternelle, qui prist lhabit de capucin a marmande le vingt sept auril, mille sept cens deux, ou il fit son noviciat, fit sa profession lannée ensuite ; il a toujours vecu, en grand et bon religieux, fort estimé dans son ordre, on voulut l'amener deux ou trois fois a rome a leur chapitre general, il ne voulut jamais y aller, estant un très mauvais pieton, pendant plus de vingt cinq ans, il na jamais manqué d'aller aux chapitres provincieaux, et intermedes, il a resté tres longtems a auch, avec le pere bernard de mansonville, son grand et intime amy ensuite, a bordeaux et bayonne tres longtems, estimé et considéré meme respecté, de tout ce quil y avoit de mieux en bayonne ; s'estoit un noiraut dune taille avantageuse, et très bien fait, tres agreable dans la conversation aymant fort a se rejouir sans alterer en rien, l'oreille la plus chaste, et aymoit fort sa famille, ses freres estoint bien comptans de l'avoir avec eux, ce qui narrivoit que rarement. le dixhuit may, mille sept cens quarante, en mecredy il tomba en paralisie jour de st felix, vers les six heures du soir, aiant gagné ce jour la, les indulgences, qui sont attachées a cette solemnité, il tomba tout dun coup, mais sans perdre la raison ny entièrement la parolle, de paralisie de la motié de son corps du costé gauche, il eut en moins de demie heure tout le secours qu'un roy auroit pû avoir, il fust seigné en linstand par le pied, on luy donna plusieurs doses demetic, qui enfin opererent par haut le soir même, il ne restoit qu'a le uvider par bas, on ne put y ressir que le vendredy après, depuis lors se connessant toujours, aiant meme la parolle assez libre, le samedy fit sa confession generalle, reçeut le dimanche matin le saint viatique on le croiont hors daffaires, le mardy a trois heures du matin survint une appoplexye, on luy donna lextremontion, on luy fit la recommandation de lame, et moureut le vingt quatre may, mille sept cens quarante, vers les six heures du matin, agé de cinquante cinq ans, huit mois, et douse jours ; en aiant passé trente huit ans, seise jours en capucin. et moureut a bayonne, fort regreté de tout ce qu'il y avoit de mieux, dieu veuille que nous le trouvions dans le ciel.

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anne 2 fille, née le 18 aoust 1685, morte agée de 13 mois 9 jours.

le dix huit aoust mille six cens quatre vingts cinq naquit anne fille legitime de jean pierre de laborde, et de jeanne marthe de capdeville, fust baptisée le meme jour, par monsieur deces archiprestre. parrins laborde (29) son oncle paternel, et anne de capdeville de lobit dite de monval demoiselle, et sa tante maternelle, moureut le vingt sept septembre, mille six cens quatre vingts six, ches fransicon a st criq, estant a la nourrisse, et fust ensevelie le même jour dans la sepulteure de monsieur de capdeville darricau dans leglise de saint criq, agée de treise mois, neuf jours.

jean de laborde naquit le 9 janvier 1687 quatrième garçon ; mort agé de 2 ans 11 mois 2 jours 13 heures.

le neuf janvier mille six cens quatre vingts sept, a dix heures du matin, naquit jean laborde, fils de jean pierre de laborde, et de jeanne marthe de capdeville, fust baptisé le douse du dit mois en dimanche par monsieur dezets prestre, parrins noble jean dausens sieur de marimbordes, de la parroisse de loubiens en bearn, et catherine de capdeville darricau demoiselle sa fiancée et tante maternelle, moureut l'onse novembre, mille six cens quatre vingts neuf, deux heures avant jour, après une maladie de fieure continue deprés d'un mois, son cadavre fust ouvert croiant que les vers avoint causé sa mort, il ne se trouva aucun vers, ni rien dalteré dans son corps, cet enfant donnoit des grandes espérances, et fust tres regreté dans la famille agé de deux ans, onse mois, deux jours, treise heures.

raymond laborde de peboüé religieux jacoubin a saint sever cap, naquit le 29 janvier 1689 cinquième garçon mort le 13 mars 1743.

le vingt neuf janvier, mille six cens quatre vingts neuf (30) en jeudy, vers les huit heures du soir, naquit raymond de laborde de peboué, fils legitime de jean pierre de laborde sieur de peboué et de jeanne marthe de capdeville darricau, et fust baptisé le dimanche premier de feurier de la même année par monsieur fillocat vicaire, parrins raymond de laborde estudiant en théologie a l'université de bordeaux, et son oncle paternel, et demoiselle marguerite de lalane epouse de monsieur de capdeville darricau, frere ainé de jeanne marthe de capdeville, et a labsence des parrins, monsieur le chevallier de capdeville darricau oncle maternel et mademoiselle darricau grande mere maternelle, ont tenu lenfant sur les fonds a la place des parrins. il estudia les humanités a pau en bearn, au mondemarsan a aire, et a st sever ou il prit l'habit de l'ordre des freres prêcheurs. le six de novembre mille sept cens sept. et fit son noviciat a cahors, et revint l'année suivante a saint sever ou il fist sa profession, ou il estoit affilié. la famille luy assigna une pension viagere de vingt quatre liures par an par contract du vingt six novembre, mille sept cens huit ; retenu par girard notaire royal de la ville de saint sever ; il fist son cours de philosophie, et théologie dans ...

 

(29) Parrain : Pierre Laborde. (Manuscrit de Portets, P.18)

(30) Raymond Laborde est né le Jeudi 29 janvier 1688, et non en 1689. (Reg. de Doazit)

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... l'estude generalle ou formele du couvent des freres precheurs de la ville d'agen ou il resta six ans, ensuite, d'agen estant, il fust souprieur du couvent de saint emilion, prés de libourne. son tems finy, il fust de communauté a bayonne, ou il fust longtems un des aumoniers de marie anne de neubourg reine premiere douairere d'espagne, elle resta plus de trente deux ans résidante dans la ville de bayonne, il fust obligé de quitter cette aumonerie, par des grandes maladies quil y êut, causées par la grande peine quil y avoit, estant obligé de dire sa messe tous les jours deux heures après midy ; il sen fust pere maitre au couvent de freres precheurs de la ville de perigueux, ou il resta douse ans sans jamais venir dans le païs ; il refusa les priores de saint junien et de rochososoir en limousin ; les peres jacoubins, de saint sever solliciterent si fort le provincial, pour l'obliger a se retirer dans son couvent d'affiliacion, ce quil fist, il se retira donc en qualité de pere de conseil, non sulement dans son couvent de saint sever, mais encore dans tous les couvens de sa province, ou il se trouveroit residant, des quil fust arrivé a st sever, il y fust nomme souprieur, et sindic, ou il la esté tres longtems. (31)

et iusques a sa mort, quy fut le traise de mars mille sept cents quarante trois, jour de mecredy vers le quatre heures du soir dans leur couvent de st sever sa mort causée par les grandes paines qu'il prit pour la vendange de lannée mille sept cents quarante deux par les pluies qu'il fit toutte l'hautonne et a lesquelles il estoit obligé comme sindic ; ce qui lui caussa un tres grand rume qu'il negliga quelque tems pour vaquer aux autres affaires du couvent et la fievre qui survint ce convertit en fievre lante qu'on ne peut jamais lui enlever ; enfin il moureut etique, n'aiant plus la force d'expulser son rume. il conserva sa connoiessance jusques au dernier soupir il ni a guere dexample d'une pareille fermetté ni des sentiments aussi cretiens ni d'une aussi grande résignation, et parloit de sa mort une heure avant avec une fermetté amirable et il resut le meme jour le st viatique l'extromontion, et fenit sa sa confession generalle a laquelle il travailloit a ce qu'il me dit depuis trois ans ; il mourut donc le traise du mois de mars mille sept cents quorante trois vers quatre heures du soir agé de cinquante quatre ans un mois douze jours moins quatre heures tres fort regretté de sa communauté et de toute sa famille et ses parants.

berterand de laborde mort fort a bonheure sixieme garçon. naquit le 12 janvier 1690

le douse janvier, mille six cens quatre vingts dix en jeudy environ midy nasquit berterand laborde, fils legitime de jean pierre laborde et de jeanne marthe de capdeville fust baptisé le lendemain par monsieur dezets vicaire, parrins noble berterand de capdeville darricau capitaine dinfenterie, et son oncle maternel, et elisabet de laborde dite de laloubere de garipau sa tante paternelle, moureut le cinq juillet de la même année, ont croit qu'il fust etouffé par limprudence de la femme de larribau en marquebielle sa nourice et fust enterré dans nostre sepulteure de l'eglise du mus par monsieur de saint-espes archiprestres, avant lage de six mois.

 

(31) Ce paragraphe est ainsi résumé dans le manuscrit de Portets, p.18 :
" il fust Long tems un des aumoniers de La reine douariere despaigne a baione, puis maistre des novices a peyrigus, ou il fust aussy soupprieur pendant six ans, et quatre ans vicaire dudit couvent de perigueux ; de perigueux il fust transféré au couvent de St Sever ou il sy retira en qualité de soupprieur, lan 1734."

 

p.21

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jean jacques de laborde prestre et curé d'amou mort le 4 octobre 1739 1739 septieme garcon naquit le 4 feurier 1691 1691

le quatre feurier, mille six cens quatre vingts douse (32) en dimanche entre sept et huit heures du soir nâquit jean jacques de laborde fils legitime, de jean-pierre de laborde, et de jeanne marthe de capdeville darricau fust baptisé en mercredy, le sept du dit mois par monsieur saint-espes archiprestre de döazit, parrins monsieur jean jacques de ribes, seigneur de perrezet et demoiselle anné de lobit de monval sa cousine germaine, il estudia les humanitez au mondemarsan a aire, et pau, il fist son cours de théologie a bordeaux, ou il prist le grade de bachellier nommé sur le sexennium ; ensuite se retira au séminaire daire, et fust ordonné prestre dans l'eglise de dames religieuses vrsulinnes de la ville de saint sever, le six juin, mille sept cens seise, il fust vicaire a nervis, ou il attira pierre laborde de lamasquere son parent, pour luy donner les principes du latin avec jean jacques de laborde de peboüé son neveu, et fillul, il se concilia de la, la bienveillance de monsieur abbadie darboucave eveque de dacqs, qui l'obligea a insinuer ses grades dans son diocese, et la cure de lesperon venant a vaquer dans un mois de faveur, il la luy presanta ; lair du maransin, sa petite constitution, et le conseil de monsieur anselme abbé de saint sever, qui luy assuroit le premier benefice vaquant dans son abbeie l'obligerent a refuser cette cure de lesperon ; monseigneur leveque d'acqs, ches le quel il alloit fort souvent voulut l'engager a impetrer sur monsieur de borda la cure de saint jours dauribat et quoy que ce fust le benefice du diocese de dacqs le plus gracieux, il n'en voulut pas en avoir par cette voye. monsieur de lataulade son ami, et condissiple, capitaine au regiment de navarre, le pressa vivement, pour aller ellever les messieurs de caupenne damou fils de dame de bedourede heritiere de gayrosse veuve de fue monsieur le marquis damou saint pée, et administreresse du bien et de leurs enfants, ce quaiant refusé, ne voulant pas renfermer ses soins a une famille particulliere, quoyque tres illustre, la dame marquise damou, et monsieur de poudenx abbé commendataire de labbeye de pontault son oncle maternel escrivirent a monsieur labbé anselme, qui residoit a souprosse, afin quil determinat le dit jean jacques de laborde daccepter le soin de leducation des messieurs damou, sen estant accordé avec luy pour le refus, la dame marquise et monsieur l'abbé de poudenx sadresserent a messeigneurs de momorin, et dabadie, eveques d'aire et de dacqs, pour lobliger a accepter la condition, en conséquence des ordres de ces deux seigneurs eveques, il l'accepta avec des lettres de regendo, de vicaire ad honnorés pour amou, sans retribution, et se rendit ches madame la marquise d'amou le seise aoust, mille sept cens vingt cinq, ce qui luy indisposa vivement, monsieur l'abbé anselme abbé de saint sever, avec le quel il se reconsilia dans les suites ; et chez la quelle dame marquise d'amou, il attira jean jacques de laborde son neveu et fillul, pour luy apprendre le latin, avec ses aûtres disciples parceque la dame le voulut de même, et qu'il fust nourry ...

 

(32) 1691 est l'année exacte.

p.22

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... a sa table. larchipresté et cure d'amou estant venue a vaquer il y fust presanté, par le seigneur marquis, sous le bon plaisir de madame sa mere, le vingt un decembre, mille sept cens vingt neuf jour de saint thomas et en prit pocession le vingt cinq du même mois et an, jour de la nöel. madame la marquise de saint pée ne voulut point quil sortit du chateau, de trois ans pour luy donner le tems de se mubler, ce quil fit mediocrement, selon toutes les apparences, il donnoit la plus grande partie du revenu aux pauvres, c'est de quoy je suis bien assuré des qu'il fust archiprestre et curé damou, il fit démission en faveur du patron dune prebende de capdeville establie a la cathedralle de dacqs, a la quelle il avoit esté presenté l'année mille sept cens dix sept par monsieur de capdeville de poy. de le moment quil fust archiprestre et curé d'amou il n'ust pas de plus grand empressement que de saquitter de son devoir, il crut qu'un de plus essentiels estoit de sçavoir si son peuble estoit instruit de la doctrine chretienne, il le mist tout tout de suite en exeqution il êut le mal au coeur de voir que les grands et les petits l'ignoroint entièrement, pour les obliger a l'apprendre bien vite, il leur declara, qu'il n'en obmeteroit aucun a la premiere communion quils ne fussent préalablement instruits du cathechisme il declara aussy, quil ninpartiroit non plus la benediction nuptialle a personne, quil ne fussent bien instruits de la doctrine chretienne, quil leur donnoit. trois ans entiers, avant d'en examiner aucun les trois ans finis, voyant, quils n'estoint pas encore bien instruits il leur donna encore tout un an entier, pendant les dits quatre ans, il les obmit au sacrement du mariage, tous ceux que se presanteren presenterent sans en refuser aucun. il s'appiqua avec grande assiduité a leur apprendre le catéchisme, il le leur faisoit luy même, trois fois par jour, les dimanches et festes, sçavoir entre les deux messes a une heure après midy jusques a vespres, ensuite après vespres et tous les jours pendant ladvant et le caresme ; il exorta plusieurs fois toute sa parroisse de faire tous les soirs le dit catéchisme a ceux qui sçauroint lire, et dy convier les voisins, et pour y parvenir avec plus de facillité, il leur donna et distribua quantité d'exemplaires du catéchisme de monsieur de flurio d'armenunville ancien eveque daire (qui fust transféré a l'eveché dorleans) du quel il se servit pendant tout son tems, il avoit encore le soin de faire faire le dit catéchisme par le regent de la parroisse aux jeunne gens qui alloint a lecole deux fois par jour, il veilloit pour quil se fist exactement ; les quatre ans expirez, ceux qui vouloint se marier, il leur faisoit dire le catéchisme, ceux qui ne le sçavoint pas, il les renvoiet sans miséricorde, de quelle condition quils fussent, pour l'aller apprendre ; plusieurs sadresserent a monseigneur leveque, qui ne voulut jamais en obmettre aucun, que lorsque le curé le trouveroit a propos il y en eut plusieurs de ceux qui n'epouserent jamais de son tems dautres, après avoir esté refusez sappliquerent a l'apprendre, il estoit tres delicat la dessus, ce qui fit un très grand bien dans la parroisse, ils se trouverent en cinq ou six ans tres bien instruits ; je l'ay veu moymême, j'avois un grand plaisir de leur faire ...

p.23

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... dire le catéchisme très souvent ; deplus il prechoit tous les dimanches et festes, des sermons et exortations patetiques et tres instructifs, a la premiere messe après levangile, de mesme pendant la derniere, et très souvent a vepres avant le magnificat, ce qui dura plus de six ans, jusques a ce que mgr son eveque luy deffandit, estant venu voir made la marquise de saint pée, a amou, il luy ordonna de ne precher qu'une fois de quinse en quinse pour le soullager, il suivit l'ordre de leveque pendant quelques mois. son zelle, ne luy permit pas plus longtems de s'abstenir de travailler a la vigne du seigneur, il reprit donc ses exercices ordinaires, leveque en fust encore instruit, qui luy êcrivit pour le prier de suspendre ses prédications et instructions, ou du moins de ne parler tout au plus qu'un quart d'heure, uniquement disoit il par raport a sa petite complexion, rien ne put l'empecher de suivre les mouvemens de son coeur pour l'instruction de son peuble, ses freres et parens, firent humenemant tout ce quils purent pour lempecher de precher si souvent, mais très innutillement ; il êtoit toujours en mouvement pour aller voir les malades, et leur administrer les sacremens, il ne vouloit se confier qu'a luy même, de ce quil pouvoit faire, il ne le renvoiet pas a m'r son vicaire, il n'avoit nulle occupation, qui luy fit plus de plaisir qu'a instruire son troupeau, pour y mieux parvenir, il appella auprès de luy toute sa famille, et leur pria d'accepter les soins de ladministration du temporel de son revenu pour s'appliquer plus surieusement a lespirituel, et pour vaquer avec plus de soin au bien spirituel de toute sa parroisse ; ce que sa famille accepta pendant trois ans ; au bout des quels elle se retira, dans leur bien a peboüé, voyant que leur bien deperissoit chaque jour, le dit curé les vit partir avec regret, il se vit obligé denter en menage, dou il sacquita tres parfaitement même ou l'accusoit d'avarice, quoy que sependant, il ne l'estoit que pour payer ses deptes, et pour faire quelque aumone, et pour conserver quelque chose pour son heritier. il avoit le le don de la parole, d'ailleurs il avoit fort bien estudié, il estoit fort versé dans la théologie morale, il en faisoit son estude particuliere dans la quelle il avoit fort bien reussy, il n'ignoroit pas non plus la théologie scolastique, il estoit savant, et habille-homme, lisant estudiant continuellement, lorsquil n'estoit pas occupé a linstruction de sa parroisse, il passoit une bonne partie de la nuit a lestude, ni ne prenoit quasi pas de recreation ; êcrivant avec grande essance, et facillité, on ne pouvoint mieux dire par lettre quil faisoit, il a laissé plusieurs manuscrits, des choses qui se sont passées de son tems, qui sont encore dans la maison, et qui sont assez curieuses, dont les curieux seront bien aise davoir et de lire dans la suite du tems perte tres considerable pour la parroisse d'amou, et pour sa famille a laquelle il fust toujours sollidement très attaché; lorsquil fust nommé a l'archipresté et cure d'amou, il ny avoit qu'un seul obit qui fust desrvi, tous les aûtres estoint dans loubly, il obtin un ordre, de monsieur de malhore allors intendant dauch et de pau, pour aller fouiller les estudes des notaires damou, et des parroisses voisines il y trouva beaucoup de testamens, qui fondoint des obits dans leglise d'amou, il en fit revivre, pour le moins soixante, qui se deservoint, lorsquil mourut ; il decouvrit aussy pour six a sept mille liures des legats pies, que les defuns, avoint laissées ...

p.24

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... en messes, qu'on n'avoint jamais acquitées, il y en eut peu qui peieroint, et s'en fist faire des billets, de ceux qui n'estoint pas en estat de payer, que son successer a trouvées, et que la famille de jeanjacques a remis a m'gr françois suarez dolan eveque de dacqs, avec les contracts des obits, ny aiant pas de curé residant, dans la parroisse damou, depuis la mort du dit jean jacques, jusques encore en mille sept cens quarante un que la charité m'obligé de cacher encore quelque tems, si bien que jean jacques laborde heritier et neveu, du fue curé d'amou a cru, de ne pouvoir pas garder si longtems les dits billets des messes, ni les contracts dobits, il les remit au dit seigneur eveque de dacqs ; jean jacques archiprestre et curé d'amou, ma dit plusieurs fois quil croiet sa conscience interressée sil ne faisoit revivre les dits obits, et legats des messes, il eut beaucoup de peine a y parvenir des procez a essuier, il ne sen jugea pourtant aucun, se voiant sur le point destre jugez, ils demandoint accomodement, quil accepta toujours, a motié perté des fraix. il fust generallement regreté de tous ceux qui lavoint jamais connu, sestant toujours concilié par son zele, et par sa probité, lestime de trois eveques consequtif de dacqs, sçavoir monsieur dabadie darboucave, dandigné et de suarez dolen, ce dernier le regreta fort, et en fit compliment a la famille sur sa mort, disant aussy quil avoit perdu un grand sujet, quil ne pourroit remplacer du bien du tems, il eut aussy l'avantage de se concilier lestime de tous les grands et seigneurs du païs, tout le monde se faisoit un plaisir de l'avoir. monsieur dalon ancien premier presidant du parlement de bordeaux qui estoit dun esprit, et d'un geni supérieur, vint en plusieurs occasions, voir madame la marquise de saint pée a amou son parent, faisoit grand cas du dit curé, et se rendit son amy intime, et estoit en relation des lettres, avec le dit curé. s'estant dailleurs comporté en bon prestre, et d'un rare exemple de façon que la medisance, ni la calomnie ne trouveront jamais place pour luy donner la moindre atteinte, quoy que de son naturel, très badin, railleur, d'un esprit gay, agreable et rejouy avec tous, exepté avec les gens de la parroisse, avec les quels il estoit tres retenu, et d'une prudance qui n'estoit pas ordinaire et d'une grande circumpexction non pareille, pour leur inspirer du respect, et de la veneration, prechant toujours par exemple comme desfest ; il fust a baygneres l'an mille sept cens trente deux pour y boire les eaux, qui le soulagerent beaucoup, il fust en estat de continuer ses exercices de parroisse pendant cinq ans ; depuis sa nessance jusques a sa mort, il estoit continuellement incommodé, il avoit par tems des fieures sur tout la nuit, il ne pouvoit reposer que peu de chose, sentant sa ratte gounfler par tems ; il avoit toujours un visage pallifié n'eust jamais de colleur, le visage n'estoit pas ni trop meigre, ni trop gras, son corps estoit tres meigre, des yeux fort enfonsés d'une taille avantageuse. voyant ses forces qui diminuent journallement, retourna a baygners dans le mois de septembre de lannée mille sept cens trente huit, dont il ne se trouva nullement soulagé, il se vit quasi hors d'estant d'agir, il salita entièrement vers le mois de janvier, mille sept cens trente neuf dans sa parroisse a amou, il fist venir ...

p.25

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... un fameux medecin de la ville de tartas a une pistole par jour, qui ne le soulagea que peu de chose, il appela aussy plusieurs medecins de st sever de dacqs, et dorthez les uns après les autres, sans trouver aucun solagement, souffrant continuellement de son estomac il fist aussy consulter son mal, aux medecins de bayonne, a monsieur col grand medecin de la ville de marciac prés d'auch ; et a monpellier, tous le condamnerent generallement, on le reduisit au seul bouillon, et lait coupé, ne pouvant absolument digerer d'autre aliment, quoy qu'il avoit toujours une fin canine, et il avoit grande peine a digerer le lait et bovillon. il se vit condamné par les medecins du païs, alors il ecrivit a son frere le jacoubin, qui estoit de famille a st sever, pour luy donner ses soins pour la parroisse, et pour luy, ou il lavoit été voir plusieurs fois pendant sa maladie, ses deux freres estoint d'une estroite lieson, il le pria de rester avec luy, et de ne l'abandoner pas jusques après sa mort, la famille, ne pouvoit point luy donner des grands secours, attendu que lainé des freres estoit tres malade, qui moureut meme avant luy comme nous dirons sy après, le dit curé prist résolution de saller mestre entre les mains de mrs les medecins de bayonne mais son frere le capucin luy marqua, quil estoit inutille quil y fust, de lavis des medecins, enfin vers le mois de juillet il se détermina de partir avec son frere le jacoubin, pour bordeaux, et fist emprunter la littiere a m'r le chevalier de capdeville depouy son cousin germain, qui luy presta tres agréablement, pour tout le tems quil vouderoit. avant que d'entreprendre le voyage, il se confessa, et on luy porta le saint sacrement de l'eucaristie, il sy assembla une foule de peuble, avant de communier il leur fit de son lit estant une.exortation, qui auroit touché les coeurs les plus endurcis, il ny en avoit aucun qui ne versat des l'armes amerement, monsieur son vicaire qui luy porta le bon dieu pluroit de mesme que son frere le jacoubin, tant les paroles estoint touchantes que édifiantes, parla prés de demie heure, avec autant d'action comme sil n'avoit pas sulement esté malade ; aprez avoir communié, il reparla, jamais il navoit exorté avec plus d'eloquence, ni avec tant de zele, il demanda pardon a toute la parroisse, et leur assura quil n'avoit jamais eu en veu que le salut de leur ame. enfin le seise de juillet jour de jeudy vers les huit heures du matin, en mille sept cens trente neuf, le jacoubin et luy partirent, il sy assembla un peuble infiny, deux hommes le portoint sur ses bras, pour le coucher dans la littiere, en sortant de sa maison, il pria les dits deux hommes de le porter a leglise sur les bras, il y fust faire manchonnorable, salluer le saint sacrement, et demander pardon a dieu, de toutes les fautes qu'il avoit commises, dans cette eglise et parroisse demura bien demie heure dans leglise accompagné dune grande foule de monde, qui le suivirent. ensuite ils partirent, tous les chemins, ou ils passoint durant sa parroisse, les gens y accouroint, pour le vennir saluer, et luy souhaitoint mille benedictions, et promp retour il avoit toujours le chapeau a la main ; sy je n'avois esté temoin de tout cella, je ne laurois jamais crû. ils furent dinner et coucher ...

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... a pouy, ils partirent le lendemain matin ils passerent ches madame de lataulade, ne firent qu'arreter un moment, et furent chez leur frere lainé dinner, ils y resterent dix a douse jours ; juste ciel, quel plaisir, neurent ils pas les deux freres malades, de se voir, et se dire un adieu eternel. ils partirent de peboüé le vingt huit juillet jour de mardy de la mesme année, sa belle soeur luy fist un lit dans la litiere, ou il se coucha, ils furent dinner et coucher a la mothe, ches monsieur le vicomte daurice, ou made la marquise de saint pée estoit, on leur fit toutes le politesses inimaginables on luy temoigna le grand regret quils avoint de le voir si mal. le lendemain matin, ils partirent pour eygos ou ils coucherent, ensuite ils furent coucher, chez monsieur le curé de sabres, et lelendemain ches monsieur le curé de bellehade, ou ils sejournerent et arriverent enfin a hostens, ou jean laborde de peboüé estoit curé leur frere, sans avoir eu la moindre incommodité que les ordinaires, nous arrivâmes donc le second aoust, jour de dimanche le jacoubin partit le lendemain pour bordeaux pour consulter les medecins, et en amena un a hostens a vingt quatre liures par jour, ce medecin luy conseilla d'aller a bordeaux, ce quil fist et partirent le vingt aoust jour de jeudy, ou ils arriverent fort heurusement le vingt un aoust jour de vendredy. le jacobin fit faire une assemblée des medecins, et chirurgiens, on le visita, et examinerent la cause de son mal, dabord on luy donna quelque bonne espérance, mais elle ne dura pas longtems, cependant on le mit aux remedes ; sans qu'aucun put operer. ma belle soeur fit écrire par monsieur de capdeville d'arricau au jacobin, pour le pier de venir incessament assister a la mort de leur frere ainé et pour l'aider a faire son testament, et autres choses, le dit jacobin ne reçut cette lettre, que le vingt huit aoust, et le frere ainé mourut le vingt neuf aoust, jour que le jacobin partit de bordeaux pour peboüé, quil trouva enterré, il resta quinse jours ches luy ensuite il retorna a bordeaux ou il trouva son frere le curé d'amou beaucoup plus mal, il le fist confesser, et porter le viatique pendant toute sa maladie il disoit par tems, cette antiene a l'inmitation de saint martin, domine, si adhuc sum populo tuo necessarius, non recuso laborem ; fiat volùntas tua. enfin il moureut le quatre octobre en dimanche en mille sept cens trente neuf, vers les dix heures du matin, jour du rosaire, et de saint francois, agé de quarante six ans, huit mois, quatorse heures, remarque qu'il vint au monde, et moureut en dimanche dans la ville de bordeaux, parroisse de saint michel, et fust enterré le lendemain vers les onse heures du matin dans leglise du dit saint michel, il se confessa encore le jour quil moureut reçeut ce matin la lextremontion, et la recommandation de l'ame, en aussi bon sens, qu'il estoit avant destre malade, il demmanda luy même tous les sacremens, et un demi quart d'heure avant de mourir, il sexorta luy même, monsieur le curé de saint michel presant, et qu'il l'avoit toujours confessé qui ne put retenir ses larmes, en le voiant s'exorter non plus qu'en lenterrant, dans le moment qu'il expira, il leva les yeux au ciel et dit in manus tuas domine, commendo spiritum meum, tomba la teste du costé gauche, et ne respira plus, le jacobin ne luy ...

p.27

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... trouva que soixante liures, il fournit le reste pour l'honnorere de son enterrement, qui fust un des plus beaux que l'on fasse en bordeaux, aussy en coutatil a son heritier, deux cens, quatre vingts dix liures.

suite du caractère de jean jacques laborde septieme garçon mort archiprestre et curé d'amou.

la premiere cause de son mal estoit un sang épais qui fournissoit des rarimens de la même nature, son estomac aiant son fermaut de ce caractère, ne pouvoit fondre les alimens que très imparfaitement, il faloit nécessairement que le chile qui en partoit fut epais, et capable peu a peu d'augmenter lepessissement de son sang, le hazard fit que les glandes de la partie inférieure du ventricule vers le pilore sengorgerent, et cet arrest augmentant, chaque jour la tumeur parut sans peine, dont il souffrit pourtant tres fort, il avoit aussy des glandes a lorifice de lestomac, qu'on ne put jamais dissoudre, et qui augmentoint chaque jour, qu'insensiblement luy fermoint quasi le passage, il y avoit le mesantere aussy attaqué de quelque glande, qui le faisoit souffrir beaucoup. quatre mois avant sa mort, il avoit toujours les jambes enflées, avec un peu de fievre, qui pourtant disparessoit par tems, ensuite les cuisses et ventre devinrent aussy fort enflez, elle disparut pendant quelque tems, elle revint avant de mourir, et ne pouvant jamais se soutenir de ces pieds ny debout il souffrit toujours avec une patience, qui n'est pas ordinaire a une malade de sa facon jamais homme na eu un coeur, plus ferme qu'il avoit, il nous parloit de la mort, comme d'un vaiage, que nous fairions naturellement d'une ville a une aûtre, rien ne me surprenoit tant que cette constance et fermeté qu'il avoit, a sentretenir si familliarement de cette mort ; enfin l'hidropisie se manifesta ouvertement qui le suffoca, de la maniere que nous avons dit si dessus. il fist son testament domestique, avant de partir de sa parroisse damou, pour bordeaux, ou il le ratifia huit a dix jours avant de mourir, et laissa jean jacques de laborde de peboüé son neveu et fillul, lieutenant au regiment de navarre, qui estoit en garnison a astrasbourg, dans le tems de sa maladie, et même dans le tems quil moureut, son heritier universel, de tout ce quil avoit peu ramasser de ses epargnes, qui n'alloit pas a plus de trois mille liures tout au plus quittes a luy, en grain, vin ou meubles, pour de l'argent il n'en avoit pas du tout. il fonda un obit de quatre cens liures, a la rente de vingt liures par chaque année, dans l'eglise d'amou ; a perpétuité et a jamais il laissa cinq cens liures entre les mains de madame la marquise de saint pée, pour le dit obit, et pour en payer les amortissemens, laissant la jouissance de la rente a ses freres pendant leur vie, successivement, l'un après lautre a commencer par le jacobin comme lainé des freres vivans, après leur mort, se sera a leglise damou ; fonda aussy un aûtre obit a leglise du mus, pour tous les mors de la famille ; et un aûtre obit a leglise de nervis, ...

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... laissa le fonds a monsieur labbé de poujusan ; alors vicaire de nervis, pour le fonder ; il donna a leglise damou deux cens liures purement et simplement, pour elargir l'eglise du costé de montagne ; laissa aussy deux cens liures pour en faire faire une mission, que le sieur de luquet de beuste a entre ses mains, et qui doit se faire, dans le tems que son heritier le jugera a propos, conionintement avec monsieur le curé d'amou. laissa aussy une somme d'argent pour la distribuer aux pauvres de la parroisse damou. ne chargea nullement son heritier de repondre a l'avenir d'aucun obit.

le dit jean jacques naquit le 4 feurier 1691 en dimanche entre 7 a 8 heures du soir. moureut a bordeaux dans la parroisse de st michel le 4 octobre 1739 en dimanche a dix heures du matin ; agé de 47 ans 8 mois 14 heures.

 

charles de laborde huitieme garçon. naquit le 22 janvier 1692.

mort

le vingt deux janvier mille six cens quatre vingts douse en mardy vers les huit heures du matin, nasquit charles de laborde fils legitime de jean pierre de laborde de peboüé, et de jeanne marthe de capdeville darricau, et fust baptisé en jeudy le vingt quatre du même mois, par monsieur de seint espes archiprestre de döazit, parrins monsieur charles de ribes curé darboucave, et mademoiselle marie dartiguenave fille ainée a monsieur le baron de vielle, fiancée a monsieur de ribes fils, qui n'aiant peu assister au batesme, la soeur du baptisé servit de marrine. le dit charles fust si incommodé pendant son enfence, qu'on le croiot sans resource, parvenu a l'age de puberté, il posseda une santé des plus rafermies et fust le mieux constitué de la famille. il estudia les humanités a saint sever, mondemarsan, et a agen en agenois, prist le degré de maistre es arts nommé a bordeaux sur le quinquennium, se retira au séminaire d'aire, et fust fait prestre par demissoirs a dacqs, le vingt deux may mille sept cens dix sept, il fust vicaire a benquet, puis a campaigne diocese d'aire. attiré par jean jacques son frere dans le diocese de d'acqs, il fust vicaire de donsac, dou il s'en fust servir la parroisse du nart a la place du curé, ou il fust pourveu du prioré cure de capbreton, et labenne en mille sept cens trenteun, et en prit pocession le vingt quatre juin jour de saint jean de la même année ; il estoit un peu court de veue, et se servoit d'une lorgnete.

depuis mille six cens quatre vingts douse, les saisons furent pendant trois ans si renversées que la terre devint esterille et le peu des fruits quelle donnoit, estoint si peu alimentés qu'on ne pouvoint se rasasier, il y perit de fain et de misere une infinité de peuble, on ne pouvoint sortir de sa maison sans trouver des cadavres par les chemins, les maisons un peu apparentes estoint investies des gens qui combatoint avec la mort, mangeant des fruits d'herbes, et des plantes, que les couchons rejetent, ce qui excitoit la plus tendre compassion.

charles de laborde de peboüé requit le benefice de vicq et de casen son annexe le dix du mois de janvier mille sept cents trente six comme gradué et en prit possession ...

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... le douze, mr de Basquiat de Laurede l'attaqua par une résignation en cour de rome que luy avoit fait le curé de vic et admise a rome le neuf de janvier jour de la mort procès qui trenna au senechal et au parlement jusques au onsieme septembre mille [sept] cents trente neuf que mgr de suarés dolan eveque d'ax luy demanda de se demetre de son droit sur vic et en pourveut le siur Basquit et a lui, il lui donna titre le meme jour de la curé d'onnesse et lahorie, ou il a resté iusques a sa mort qui fut occasionnée par un rume negligé il ne voullut iamais appeller ny medecin ny chirugien voullut boire et manger a son ordinaire et prendre beaucoup de liqueurs les fatiques du jubille qui survinrent reverdirent son rume la fievre le sesit il cracha du sancg quelques jours avant sa mort et ne voullut jamais avoier qu'il fut malade ny faire de remedes. le huit janvier mille sept cents quarante six vers deux heures apres minuit la gouvernante l'endandit remuer se leva le trouva couché dans sa chambre envelopé dans sa couverte sans parolle et tres froit elle envoia chercher mr le curé de l'esperon qui neut que le tems de lui donner lextremontion et moureut vers huit heures du matin jour de samedy. l'on envoia un exprès a son neveu qui fut obligé de vendre tous ses effets pour paier ses deptes qui montoit a pres de dix neuf cents francs ces deptes avoit esté occasionnées par son peu deconnomi et par la mauvaise conduitte de ses gouvernantes mère et fille qui les gouspillerent maria une fille de sa gouvernante et entretint lautre dans un couvant en demoiselle et par nombre de procès qu'il eut soit a capbreton et onnesse. il estoit agé de cinquante quatre ans moiens douze jours.

 

garçon neuvieme nâquit le 7 7bre 1693. mort la même heure de sa nessance

le sept septembre, mille six cens quatre vingts treise dans la nuit, jeanne marthe de capdeville fist des fauses couches d'un garçon, aiant esté tres malade du pourpre pendant un mois, il fust ondoié dans la maison par catherine de morlans dite de berlallane, femme sage, et moureut demie heure après sa naissance, et fust enseveli dans la sepulteure a la maison a leglise du mus, par monsieur st-espes.

 

jean de laborde dizieme garçon naquit le premier de lan 1695, prestre curé

la nuit du vendredy dernier de l'an, mille six cens quatre vingts quatorse, venant au samedy premier de l'an, mille six cens quatre vingts quinse vers minuit nâquit jean de laborde, fils legitime de jean pierre de laborde de peboüé, et de jeanne marthe de capdeville darricau, fust baptisé le dimanche second du dit mois et an par monsieur barthüil vicaire, parrins monsieur de castera curé de saint criq, et blasiote de dezets dite du haidet. il estudia les humanités au mondemarsan, a pau et a agen, et prist le degré du maistre es arts nommé a bordeaux sur le quinquennium, se retira au séminaire d'aire, ou il fust ordonné prestre le vingt cinq mars mille sept cens dix neuf dans leglise des religieuses vrsullines de saint sever par fue monseigneur de maumorin, pere de monseigneur de momorin, son successur a leveché daire, transféré a leveché de langres. il fust envoyé par son eveque vicaire a dume pour y tenir la place de curé, ensuite vicaire de lencouac, de la ville daire, ...

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... et de larbey, dou il fust pourveu de la cure de mano diocese de dacqs, par les bontés de monsieur du vigier abbé commendataire de caignote et patron de ce benefice ; monsieur dupin curé dhostens et de saint magne diocese de bordeaux, son voisin luy fist démission pure et simple, en cour de rome de son benefice par cet ordre il passa dans le diocese de bordeaux, et vescut avec son resignant, en tres bonne intelligence a hostens ; monsieur dupin, qui ne sestoit rien reservé, ne se repentit jamais du choix qu'il fist pour sa démission, le vicaire estant venu a mourir a saint magne l'anexe dhostens, monsieur dupin sen y fust vicaire pendant un tems, et se rassemblerent ensuite a hostens ; jean de laborde estoit septieme garçon nais de suite, il avoit la fleur de lis sous la langue, et estant vicaire a larbey, il y toucha des malades deux différentes fois, aux festes solemnelles, et quoyque l'on assurat que quelques uns en estoint guairis il ne voulut plus toucher, persuadé que les septièmes nont dautre vertu pour gayrir des ecroueles que celle qu'ne erreur populaire leur attribue ;

il fut taillé d'une fistulle par mr laporte medecin qui voullut lui meme operer et donna le coup de lamette trop avant qui lui persa le conduit de lurinne l'on entretint trop la plaie qui ne peut jamais se consolider depuis ce tems la il neut jamais une santé que tres chansetante et des qu'il sechauffet soit en promenant soit surtout en montant a cheval il en avoit la fievre et se faisoit un petit depot dans la plaie ce qui le faisoit souffrir vivement jusques a ce qu'il estoit percé, l'opération se fit a peboüé ou il resta six mois et fut toujours pensé par sa belle soeur avec autant d'afection que cy cavét esté son mari il se retira dans son benefice rampli de reconnoiessance pour tous les bons tretements resceux dans sa famille qui ne durerent pas longt jours lingratitude prit la place et une politique infinie fairont touttes les demonstations d'amitié surtout a son neveu depuis qu'il fut retiré du service a qui il fit donnation du patrimoienne par les articles de son mariage il eut une attaque vive de sa fistulle en 1744 vers le mois de juillet son neveu y fut il parut charmé de le voir. lui assura n'avoir point fait de testament et qu'il sen raportait a lui et a sa discrétion pour apres sa mort executter sa volonté qu'il trouveroit dans son livre de raison le neveu fit tout son possible pour qu'il abandonnat son benefice et qu'il se retirat ches lui, et lui fit parler par mr le baron d'ages leur ami commun et par mr d'arricau pour qui il avoit beaucoup de deferance tout fut inutille il en fit des remerciements et des protestations damitié a son neveu au della de toutte expression ; et son testament estoit fait par notaire du 4 juin 1744 par lequel il donna a son frere curé d'onesse et a ces quatre nieces cinq sols et un verre deau et a son neveu l'intitua son heritier general et universel voullant et entendant qu'il se contantat de ce qu'il lui avoit donné par ses articles de mariage ainsi toutte la famille fut privée de sa succession et n'en eurent pas un sol donna cent ecus a sa gouvernante deux cents frans a une autre petite gouvernante et sa filleulle, cent ecus aux minimes de bourdeaux et le restant a l'eglise d'hostens et fit son executeur testamantaire un paisan de sa parroiesse qui diriga ce bien la fort mal vendant tous ses effets presque pour rien a ses amis et parants ; il permutta sa cure avec un nommé mr douglas oncle a mr de Bousquit de Bourdeaux son ami de coeur mais ne vecut pas assés depuis la permutte enfin il mourut le quatre fevrier mille sept cents quarante cinq en jeudy vers deux a trois heures du soir et fut enterré dans le simetiere d'hostens selon sa derniere volonté il souffrit beaucoup pres d'un mois avant sa mort ces cuisses setant cangrenées et ne voullut jamais qu'on ecrivit a pas un de sa famille l'on eut la meme attention ...

 

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... apres sa mort l'on n'en seut rien que le 10 de mars par un indifferant il mourut agé de cinquante ans un mois quatre jours douze heures.

 

 

dans le mois de juillet, mille sept cens cinq, monsieur le vicomte daurice conseiller au parlement de guiene, aiant fait passer la terre de döazit au decret, envoya une trentaine de sergens, et recors pour s'en mettre en pocession, monsieur le chevallier de candalle, dernier garçon de sa famille et encore jeunne homme, leur fist fermer les portes quils noserent pas forcer, et sestans mis en chemin pour aller enlever la moisson dans quelque meterie du costé de caupene, monsieur le chevallier de candalle, monta a cheval en veste prétextant une chasse, quoy quil eut les pistolets et aiant ramassé quelques peysants, quil scavoit resolus, il courut avec sa troupe, après les sergens, qui se voyant poursuivis, ils se refugierent dans la basse-cour dune maiterie appellée au basque sur le bord du grand chemin de larbey ; ce fust la le champ de bataille, monsieur le chevallier menassa dabord les sergens, et leur demenda leurs armes, quils refuserent de rendre, et firent tous la décharge sur luy, il eut son cheval tué entre ses jambes, et luy mesmé fort blessé, si cruellement, que ce fust, un miracle, ou pour mieur dire une chose inesperée de le voir deux ans après entièrement remis, aiant eu son bras gauche massaicré, et ses cuisses rompues ; les peisants a la veve de ce triste espectacle, et voyant leur conducteur terrassé, firent leur décharge, et en tuerent cinq sur la place et poursuivirent les austres par les taillis, champs et vignes, tuant ceux quils pouvoint joindre, qu'ils jettoint dans les focez ce qu'il y eut de positif, que peu de cette troupe, des sergens, et des recorts se retirent ches eux, sans quon ait sçeu ce quils deveirent a la reserve de cinq qui resterent sur le champ de bataille que la justice de saint sever, et celle de döazit vinrent visiter successivement, il est vray que quelques jours, apres ; les chiens du voisinage du basque aporterent ches eux des lambeaux de cadavre, qu'ils trouvoint dans les focez, un des six contrefit le mort jusques a l'arrivée de la justice, il fust traduit aux prisons de döazit, ou il resta deux ans, puis on le laissa echepâr, cette action resta impunie, et ne s'en dit plus rien, que si elle avoit esté entre des souverains. monsieur le chevallier de candalle s'en fust quelques années après au service, et moureut de la fievre, avec un transport au cervau a hedin, il estoit intime amy d'antonin de laborde peboué, et son contemporin ; hureusement, le dit laborde estoit au service, il n'auroit pas manqué de se trouver a cette action, sil avoit esté dans le paîs.

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second garçon faisant souche né le 27 mars 1683. mort le 29 aoust 1739

le 27 mars 1683

le vingt sept mars mille six cens quatre vingtrois vers midy en samedy naqûit antonin de laborde de peboüé fils legitime et ayné de jean pierre de laborde de peboüé, et de jeanne marthe de capdeville darricau, fust baptisé le mardy trentieme du dit mois par monsieurs dezets du haidet, parrins noble antonin de capdeville d'arricau son oncle maternel, et marie anne de senaut d'ame de candalle et barone de döazit, il estudia les humanités, et la philosophie au mondemarsan ; et fist son cours de droit a bordeaux ; ensuite il s'en fust aux gardes du corps du roy, avec un valet, quil garda toujours, dans la compagnie de fue, monsieur le marechal de nöailles, brigade de monsieur chelaclet, le mois de janvier, mille sept cens cinq, il se trouva a la bataille de ramilly et a la perte des lignes du brabant, ou il n'eust que son mousqueton pendeant a sa bandoulière rompu sur la cuisse dun coup de sabre, la maison du roy fust dans cette affaire si maltraitée, que de douse cens gardes du corps du roy, qui faisoint campagne, il y en eût huit cens tués ou blessez, et la lettre que le dit antonin de laborde escrivit par la poste après la bataille, a jeanne marthe de capdeville sa mere, ne luy aiant esté rendue que trois mois aprez, on le crût mort pendant les dits trois mois, et sur ce que monsieur leon de candalle baron de döazit capitaine de dragons, s'estant trouvé dans la mesme affaire, et son regiment après la defaite sestant retiré du costé de namur, n'aiant pas suivi l'armée, écrivit a madame sa mere a döazit, que puisqu'on navoint pas des nouvelles du dit antonin de laborde quil faloit quil eût peri dans l'action, ce qu'il confirmoit sa mort a sa famille. s'estant retiré, il epousa le huit du mois de juin mille sept cens onse, marguerite de lassalle de bordes demoiselle, épousa a l'age de vingt cinq ans antonin de laborde, elle voulut alaiter tous ses enfants, et se charger de toutes les fatigues qu'entraine ce metier, sur le quel ses belles meres ne luy avoint pas donne lexemple. seconde fille de monsieur le baron dossages, et de jeanne de dubourdieu qui avoit epousé en premières nopces fue monsieur daudigeos duquel elle n'eut point denfants, si renommé dans le roiaume principallement dans cette province acause de sa revolte contre le roy, occasionnée par des nouvelles impositions que le roy vouloit introduire, ce qu'on appeloint gabelle, ce que monsieur daudigeos detruisit, tuant avec sa troupe tous les receveurs, et tous ceux qui les protegeoint, il fust rapellé despagne, et fist le traité de paix avec le roy, comme un austre souverain, et luy donna un regiment qu'on envoya en messine, ou il moureut. jeanne marie dubourdieu sa veuve épousa en secondes nopces, monsieur de lassalle de bordes baron d'ossages, de leur mariage son iceus, trois filles, dont lainée epousa monsieur raymond decez fils ainé du premier mariage de fue bernard decez de döazit baron de caupene. le dit raymond decez seigneur dagés, et baron dossages fait sa résidence au bourg de coudures, dans la maison de jeanne marie dubourdieu sa belle mere, morte en mille sept cens trente neuf de leur mariage sont iceus deux garçons et quatre filles ; lainée des ...

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... filles, mariée avec monsieur de guichené habitant a saint Justin, la seconde avec m'r le baron de moumuy, la troisième religieuse aux dames vrsullines du mondemarsan, la quatrième moureut enfant. la troisième fille de jeanne marie dubourdieu epousa monsieur pierre de lagardere juge dauribat, faisant sa residance au bourg de poianne, du quel mariage son iceus trois filles, lainée mariée avec monsieur camin de pau, et font leur residance a poianne, et s'est mariée avec le dit camin, par amouretes contre la volunté de tous ses parens maternels, avec les quels on na pas aucunne relation, depuis le dit mariage. la seconde est mariée avec monsieur

antonin laborde de peboüé acquit la meterie de coudicanne l'année mille sept cens trente six de marguerite lacouture heritiere du dit bien de coudicanne, qui fust religieuse de sainte vrsulle, de la ville de saint sever ; et acquit d'autres biens pour agrandir considérablement la meterie de caselon, dans la parroisse de st aubin ; de laquelle il fist échange, contre une aûtre meterie, appellée a loustau située au bourg de döazit, il rendit du surplus sept cens liures ou environ y compris les locts et ventes et autres frais ; cet echange fust combatu, sans pouvoir estre d'acord pendant prés de deux ans, qui le furent enfin, et le signa quelques jours avant que le dit antonin de laborde de peboué ne moureut, que jean jacques de laborde son fils, et heritier paya lorsquil fust retiré du service, qui fust lannée mille sept cens quarante deux. antonin de laborde fust très bien ellevé par les soins de jeanne marthe de capdeville darricau, sa mere et de pierre de laborde prestre et curé de benquet son oncle paternel, fust au service comme nous avons dit si dessus, sestoit un noiro, d'une taille avantageuse, très bien fait, aiant de bon sens, de lesprit, et estoit un tres parfait honneste-homme, tres commun, avec les petites gens, très respecté et aimé deux ; s'estant aussy concilié l'estime et les bontez des seigneurs, et gentils hommes du païs, il estoit tres bien venu par tout, entendoit fort bien les affaires, aussy en estoit il le mediateur de quantité, et sur tout des differens de la parroisse, ou il en estoit cru aveuglement ; il avoit beaucoup plus de soin du bien des pauvres, que du sien propre, il estoit aussy nommé autant qu'on le pouvoit clavier de la confrerie de saint martin du mus, pour menager la dime, qui est fondée, et establie dans cette parroisse, pour les pauvres de la dite parroisse dont on trouvoint qu'il s'acquitoit tres avantageusement pour eux.

Le roy le nomma maire de döazit, en mille sept cens trente cinq, il ne voulut jamais l'accepter, si bien que personne n'ust cette charge et ses charges tomberent bien tôt après, et furent abolies.

il avoit une grande tendresse pour tous ses enfans, sans en distinguer aucun, quoy qu'il ma dit plusieurs fois, aussy bien qua dautres parens de confiance, qu'il aimoit son fils unique, jeanjacques de laborde, ne luy aiant jamais donné aucun sujet de plainte, ny chagrin, ni trouvé aucunne résistance a ses ordres, aiant toujours eu une obéissance aveugle, il eüt le mal au coeur de mourir sans le voir, estant encore au service, en garnison a strasbourg. il aimoit assez le jeu, ne jouant pourtant que peu de chose, lorsquil se trouvoit avec ses egeaux, il ne refusoit pas la partie avec les gros seigneurs, lors quil en trouvoit l'occasion, il estoit assez heureux au jeu, et jouet trop ...

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... souvent, ce qui l'echaufa extraordinairement qui luy causerent sans doute un grand echaufement, suivis des dartres, dont il fust attaqué, deux ou trois ans avant de mourir qui coururent diverses parties de son corps, il les fit perdre au moien des topiques, comme leau vitriolée, et aûtres especes des remedes, dont quelqu'un luy dit de se servir, qui n'estoit gaire versé dans la pharmatie, il reussit de les faire perdre, ce qui luy laissa une thous seche, jusques a ce quil mourut, il fust attaqué d'un crachement de sang très abondant, qui dura trois jours, et qui fust bien tôt suivi d'une fieure lante accompagnée des redoublemens, qui venoit par un grand chaud, avec une grande amertume de bouche, et toujours une thous seche et tres vehemente, qui avoit commancée deux ans avant le mophtisie qui fust bien tôt suivi d'un vlcere au polmon, et je croy que ce qui contribua beaucoup a le jetter dans cet estat, avec les dispositions qui sy trouvoint ches luy estoint les sels accres et grossiers qui abondoint dans la masse de son sang, et qui donnoit occasion aux dartres qui parressoint sur son corps, les sels rentrerent dans son sang par le ministère des repercusifs dont il se servit, ils firent bien tôt alliance avec ceux de lheumeur qui se separe dans les vesiculles poulmonoires, et celle qui se separent aussy dans les glandes de la traché artere, ce qui rendit les deux très salines, et mît en estat celle du polmon douvrir quelque vaine qui fournit le sang qui parut au commencement de sa maladie. la thous facheuse qu'il avoit se deduit du même principe. il souffrit avec toute la patience, et résignation qui n'est pas ordinaire a des malades de sa façon, il se confessa plusieurs fois pendant le cours de sa maladie, il fist mesme une confession generale entre les mains du pere celestin de pau, capucin lecteur de théologie a st sever, tres habille-homme, reçeut piusement tous les sacremens avec grande édification et devotion, il vouloit toujours auprès de luy un prestre seculier ou regulier, monsieur de mora archiprestre y passa plusieurs nuits, et y restoit autant quil le pouvoit, de même que mrs ses vicaires, il leur en temoignoit une grande et vive reconnessance. a leur absence, il se faisoit lire les saints évangiles, ou quelque aûtre lecteure sainte par pierre laborde de lamasquere clerq tonsuré, quil êcoutoit avec grande pieté après avoir gardé le lit a ne pouvoir pas se lever dutout pendant quatre mois entiers, il rendit l'ame a dieu, le vingt neuf aoust mille sept cens trente neuf, jour de samedy, vers les quatre heures du matin, agé de cinquante six ans, cinq mois, deux jours, huit heures, vint au monde en samedy, et moureut en samedy ; fust ensevely le dimanche dans sa sepulteure de leglise du mus ou il y a un grilat de fer dans le lit tombo, ou l'on nenterre qui que ce soit, que les chefs males de la maison, ce qui s'est toujours observé, depuis que nous avons la dite sepulteure. et laissa par son testament, marguerite de bordes de laborde sa femme administreraisse des biens et de leurs enfants communs, quelle gouverna avec zele et édification et une grande economie, jusques a larrivée du service de son fils unique et ainé, qui en prist le soin, l'an mille sept cens quarante deux. ils ont vecu ensemble dans le mariage vingt huit ans, deux mois, et vingt un jour.

du mariage dantonin de laborde de peboüé, et de marguerite de lassalle de bordes, seconde fille du dit sieur baron dossages sont iceux un garçon et sept filles ; dans lordre que je le raporte de suitte, laissant a lordinaire le dernier celuy qui a fait souche. cette même année, mille sept ...

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... cens trente neuf, la recolte du grain fust fort retardée, on ne coupa le froment, que vers la demie aoust, aussy le seigle et milloc fust hors de prix, la mesure de seigle de saint sever se vendoit jusques a trois liures dix sols, le milloc trois liures ; la famine commançoit a estre dans le pais ; la recolte fust si retardée, a cause des pluies continuelles, quil fist pendant le primptems et esté, les saisons estoint entièrement renversées. l'année avant, dans le mois de novembre, il parut, vers les huit heures des phenomes, pendant cinq ou six soirs, on pouvoint y voir a lire, les plus anciens m'assurerent quils navoint jamais veu, si clairs, si grands, ni qui durassent tant de tems que ces phenomes qui furent veus dans toute leurope, ce que je remarqué dans les gazettes de frence et d'holande ; mais on n'expliqua jamais, ce que cela nous predisoit.

Margueritte de lassalle de Bordes veccut toujours avec jean jaques de laborde son fils et marie de portets sa belle fille depuis son veuvage du meilleur accort et continua a gouverner la maison et le menage jusques a sa derniere maladie ; elle ce trouva incommodée le vingt un decembre en selevant le matin ce plaignit d'un grand mal de teste comme elle estoit fort sujette a des migrennes cella n'afliga point sa famille qui lui proposerent une tasse de caffé qui estoit son remede ordinaire, quelle prit ; elle fut le meme jour a la messe au chateau de doazit et en ce retirant elle fut obligée de s'asoir et rester pres de demi heure a coudicanne ; estant arrivée ne voullut point diner vers les deux heures elle ce plaignit d'un point fort vif au cotté et sur l'orifice de l'estomac ; lui aiant fait des cataplasmes cette doulleur diminua presque totalement elle fut seigné le lendemain et ce trouva fort bien ce leva lapres midy le lendemain fut purgée et tres bien, et ce leva encore la nuit elle ce trouva pressée de nouveau de son point au cotté et a lestomac ; l'on envoia chercher mr lucat medecin qui estant arrivé eut des espérances que sa maladie ne seroit rien ; mais demi heure apprés il demanda a son fils si sa mere avet esté confessée lui aiant repondeu quoy et reseue le viatique il dit qu'il falloit lui faire aministrer l'extremontion et aiant envoié chercher mr larchipretre qui veint tout de suitte l'on trouva la malade qui domet mr lucat la porga encore dans la nuit et fit differer lextremontion iusques au matin ce someil estoit létargique qui continua iusques a quatre heures apres midy quelle moureut le vingt cinquième decembre en samedy jour de la noël mille sept cents soisante deux agée de soisante seise ans six mois et vingt quatre jours. margueritte de lassalle estoit d'une grande taille forte et robuste elle avet eu en 1743 deux plueresies consécutives dont elle resantoit toujours quelque attainte du point et qui ce renouvelloit chaque année dans la meme saison et en estoit quitte ordinairement pour une seignée et estoit d'un caractère vif et turbulant qui estoit temperé par beaucoup de religion fort serviable et tres charitable aussi moureut elle avec une résignation parfaitte et edifiante sa maladie fut une fievre de corruption et putride et moureut agée de soisante seise ans six mois et vingt cinq jours estant née le 30 mai 1686 et fut enterrée dans notre supulture dans leglise du mus le lendemain par mr de mora archiprêtre assisté de mrs de capdeville curé de haietmau et lubet et dussault vicaires.

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dousieme generation

premiere fille nee le 15 may 1712. morte le dix decembre 1736.

le quinse may, mille sept cens douse en dimanche jour de pentecoste, vers les deux heures après midy naquit jeanne marie de laborde fille legitime, dantonin de laborde de peboüé, et de marguerite de lassalle de bordes fust baptisée le dix sept du mesme mois, par monsieur diris vicaire de döazit, parrins monsieur pierre de laborde curé de bretaigne son grand oncle paternel, et jeanne marie du bourdieu dame dossages sa grande mere maternelle, elle fust envoyée au couvent de saint sigismond de saint bernard a ortez sous les yeux de sa grande tente paternelle religieuse dans le dit couvent. et moureut le dix decembre a huit heures du soir en mille sept cens trente six, jour de lundy, agée de vingt quatre ans, sept mois moins cinq jours, et fust enterrée le lendemain dans la sepulteure de la maison dans leglise du mus ; trois ans avant sa mort son mal se demontra, par un petit crachement de sang, qui luy arrivoit rarement, du quel les medecins ne faisoint pas cas, cependant son mal dans la poitrine augmentoit, on eût recours au medecins des villes voisines, ensuitte a monsieur de cols medecin de la ville de marsiac, très habille medecin, qui la vit par plusieurs reprises qui epuiserent la pharmatie a son égard inutillement et lenguit toujours avec une fieure lente, et finit sa vie avec une résignation rare a des personnes de son age, son corps fust ouvert, on luy trouva le polmon gauche absolument gasté et adherant.aux costés, et le droit entamé. on devoit la marier a st sever dans le tems que son mal se manifesta. elle estoit d'une taille avantageuse, bien faite, tres agreable densant assez bien, aiant un bon esprit, d'un fort bon naturel ses pere et mere l'aimoint fort, aussy bien que les oncles, elle estoit digne d'estre aymée, tant par raport a son bon naturel qu'a sa pieté, et charité dont dieu l'avoit douée, et moureut fort regretée, aiant reçeu avec devotion tous les sacremens.

 

2 fille née le 1 octobre 1713, morte le 14 novembre 1733

le premier octobre mille sept cens treise en dimanche deux heures avant le jour, nasquit marie susanne de laborde fille legitime dantonin de laborde, et de marguerite de lassalle de bordes ; fust baptisée le second du dit mois et an, par monsieur decés de mont vicaire, parrins monsieur raymond decés seigneur dagés et dossages, et marie susanne de lassalle de bordes epouse du dit sieur decés sa tante maternelle. et est decedée le quatorse novembre mille sept cens trente trois en samedy, vers les neuf heures du soir, fust enterrée le lendemain, dans leglise du mus dans nostre sepulteure, par monsieur de mora archiprestre elle a vescu vingt ans, un mois, et quatorse jours. après quinse mois de maladie, elle fust le seul enfant que sa mere ne peut nourrir de son lait, a cause d'une grande et longue maladie quelle êut avant, et aprez ses couches, ce qu'on croit avoir ...

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... alterée la santé de la dite marie susanne. on ne doute point quelle ne soit morte attaquée de la potrine, elle fust quelque tems ches son oncle paternel le prieur de capbreton, lair de la mair manifesta son mal, ce qui obligea ses pere et mere de la retirer, neamoins elle a conservé son bon sens jusques au dernier moment, et reçeut les sacremens avec devotion, et beaucoup dedification ; elle estoit fort reglée dans toutes ses actions, et vivoit en très bonne chrétienne ;

 

3 fille née le 19 aoust 1718, morte le 27 juin 1740

le dix neuf aoust mille sept cens dix huit en vendredy vers les quatre heures après midy naquit elisabet de laborde fille legitime dantonin de laborde, et de marguerite de lassalle de bordes, fust baptisée en lundy vingtedusieme du dit mois et an, par jean jacques de laborde son oncle paternel, alors vicaire de nervis, parrins charles de laborde, pour lors vicaire de benquet, et son oncle paternel, et elisabet de bordes dite de la gardere, sa tante maternelle. et est decedée le vingt sept juin, mille sept cens quarante, en lundy, vers les quatre heures après midy, fust enterrée le lendemain, par monsieur de mora archiprestre de doazit, dans nostre sepulteure de leglise du mus. elle a vecu vingt un an, dix mois, et huit jours, trois ans avant de mourir elle crachoit par tems du sang, et se plaignait d'une douleur du côté gauche, elle avoit souvent des petites incommoditez, même quelque fieure par tems, qui a la fin se declara une collique destomac, et regorgea beaucoup de sang, aiant une grande douleur de teste, ny pouvant absolument rien souffrir, aiant aussy le ventre très enflé, la fievre sy mist ; elle souffroit extraordinairement pendant quinse jours ; on luy fist beaucoup des remedes pendant son vivant, qui epuiserent la pharmatie a son egard inutillement, et enfin reçut tous les sacremens avec une grande devotion ; dieu veuille que nous les trouvions dans le ciel, aiant toutes les trois fait des belles morts.

cette même année, mille sept cens quarante, les gelées commancerent vers la demie septembre, et continuerent, jusques au six de may mille sept cens quaranteun, on ne put vendanger que sur la fin doctobre les vins verts et les meurs et doux que dans le mois de novembre il faloit avoir de l'eau chaude pour fouler les raisins, tant il faisoit froid, il negea pendant les vendanges quasi continuellement, avec des grandes gelées ; le vin fust très vert, et fort mauvais ; on le vendit pourtant assez bien, il ny eut que fort peu de vin ; le milloc se gatta et pourrit dans les greniers, a cause qu'on le ramassa avec les neges, dumoins une grande partie. depuis la fin du mois de janvier mille sept cens quarante un, jusques au mois de septembre de la même année, nous numes pas des pluies, qu'un seul orage, au commencement de may, il grela dune si grande force, quon perdit tous les fruits, döazit ne les perdit point, par la greslé, mais la sécheresse fist quil ny eut pas que fort peu de milloc, les plus anciens n'avoit jamais veu, ni ouy dire, quil y eut une si grande sécheresse. le grain fust fort cher, et fort rare. il y eut aussy une grande mortalité des gens, des pluresis et du flus de sang, il y eut plusieurs familles eteintes nous numes quasi pas aucunne sorte des fruits, ni pomes, poires ni dautre sorte.

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4 fille née le 17 septembre 1720

le dix sept septembre, mille sept cens vingt en mardy entre neuf et dix heures du matin naquit jeanne de laborde fille légitime dantonin de laborde de peboüé et de marguerite de lassalle de bordes, fust baptisée le dix neuf du dit mois et an en jeudy par jean jacques de laborde alors vicaire de nervis, et son oncle paternel, parrins jean laborde pour lors vicaire de lencouac, son oncle paternel et jeanne de lacamoire epouse de monsieur decés seigneur de hossarieu, et procureur du roy au senechal de saint sever sa tante a la mode de bretaigne ; la dite jeanne de laborde fust tenue sur les fonds par noble berterand de capdeville darricau lieutenant des dragons, et son oncle paternel a la mode de bretaigne, et par jeanne marie de laborde sa soeur ainée ; le parrin et la marrine naiant peu se rendre pour la ceremonie sur les lieux. elle fust très bien elevée par les soins de marguerite de lassalle de bordes sa mere, et de jean jacques de laborde son frere, qui la fit mestre de son arrivée du service, au couvent de saint vrsulle du mondemarsan, ou elle profita avantageusement des bonnes leçons que ses dames luy donnerent, et apprit a fort bien dancer, et se forma entièrement ; et possede une grande santé.

Elle a esté marié avec mr françois d'aubin, de malausanne la benediction nuptialle leur fut impartie dans la chapelle de st roc, dans la parroisse de malausanne par mr de pausader bachen curé du lieu le treise juin mille sept cents quarante six en lundy.

 

5 fille née le 12 juin 1722

le douse juin, mille sept cens vingt deux en vendredy a trois heures après midy naquit marguerite de laborde fille legitime dantonin de laborde et de marguerite de lassalle de bordes, fust baptisée le treise du dit mois et an, par jean de laborde alors vicaire de larbey, et son oncle paternel ; parrins noble antonin de capdeville darricau son grand oncle paternel, et marguerite de capdeville de bertaut epouse de noble bernard de capdeville seigneur de poy, chevalier de l'ordre militaire de saint louis, et ancien capitaine des dragons sa tante paternelle a la mode de bretaigne.

 

6 fille née le 2 aoust 1725

le second aoust, mille sept cens vingt cinq en jeudy vers minuit naquit, marguerite de laborde fille legitime dantonin de laborde, et de marguerite de lassalle de bordes, fust baptisée le trois du dit mois et an, par monsieur peyrous vicaire. parrins noble berterand de capdeville darricau lieutenant de dragons et son oncle paternel a la mode de bretaigne, et marguerite de vallier de lacrauste demoiselle, sa fiancée, et a apresant son épouse ; jeanne marie de laborde sa soeur ainée la tenue sur les fonds a la place de la dite de vallier.

La ditte margueritte fut tres bien ellevée sous les yeux de sa mere et fut toutte sa vie d'une pietté et devotion exemplaire pour toutte la famille aussi mourut elle avec des sentiments digne d'une vray chrétienne et avec une résignation plus quordinaire gardant ...

p.39

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... son bon sens et la parolle jusques au dernier souppir, son mal vint dans le mois de mars quelle fut avec une de ses soeurs a lamasquere de st criq il nega tres fort elles voullurent absolument se retirer a pied et eurent la nege jusques a my jambe elle avoit ses regles qui lui passerent des quelle fut arrivée quelque tems apres elle se santit incommodée et cacha la cause de son mal aux medecins et chirugien quy la virent jusques a la my 7bre cette humur avoit trop refoullé dans le sang pour qu'on y peut porter aucun remede. elle souffrit tres fort de tout son cors et surtout d'une de ses jambes et cuisses quy avoit tres fort enflé environ un mois avant sa mort et la nuit avant sa mort son enfrure de jambe disparut et monta au bas ventre quy fut le vingt octobre mille sept cents quarante six a trois heures un cart du soir agée de vingt un an un mois et dix huit jours.

 

7. fille née le 30 auril 1727

le trente auril, mille sept cens vingt sept en mercredy vers les onse heures du matin, naquit jeanne marie de laborde fille legitime dantonin de laborde, et de marguerite de lassalle de bordes, fust baptisée le meme jour, par monsieur diris vicaire de döazit, parrins jean jacques de laborde de peboüé et jeanne marie de laborde ses frere et soeur ainés.

la ditte jean marie de laborde fut attaqué de la potrinne et languit quatre ou cinq ans ; et moureut avec une parfaitte résignation le six septembre mille sept cents cinquante neuf ; en jeudy vers les trois heures demi du matin et fut enterrée le lendemain dans notre sepultture du mus par mr de mora archiprêtre.

 

premier et dernier garçon faisant souche, né le 16 juin 1716

le seise juin mille sept cens seise, en mardy entre sept et huit heures du matin naquit jean jacques de laborde, fils legitime d'antonin de laborde de peboüé, et de marguerite de lassalle de bordes, fust baptisé, le lendemain après midy par jean jacques de laborde alors vicaire de nervis son parrin et son oncle paternel, noble geremie dausens sieur de marimbordes son oncle paternel a la mode de bretaigne, le tint sur les fonds a la place du parrin, marrine jeanne de laborde dite darbo de casaubon sa tante paternelle. il fust attiré a larbey, ensuite a nervis par ses oncles allors vicaires, pour y apprendre a lire et escrire, il fust attiré ensuitte par jean jacques son parrin ches madame la marquise de saint pée damou pour y apprendre les principes du latin, une fluxion si abondante se jetta sur ses yeux pendant trois ou quatre ans ; quil fust impossible de le faire estudier, comme son pere, et ses austres parents le souhaitoint avec ardeur, il fust trop avancé en age, quand cette fluxion disparut ; antonin de laborde son pere le mist ches un écrivain a bayonne, sous les yeux de cristophle capucin et son oncle paternel qui y estoit allors conventuel. il s'en fust au service dans le regiment de ...

p.40

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... navarre en qualité de lieutenant en second, lannée mille sept cens trente cinq ; quelques années après, il fust lieutenant en premier, il s'acquita avec honneur de ses employs, il se concilia la bienveillance de tous les officiers de son regiment, il s'appliqua fort a sçavoir les loys de lart militaire, il y reussit parfaitement. il fust obligé malgré luy de se retirer par les sollicitations de marguerite de lassalle de bordes sa mere, et de ses oncles, pour avoir soin de ses biens ; il fist sa démission de la lieutenance avec un grand regret, l'année, mille sept cens quarante deux ; il fust fort regreté de son regiment ; on luy en temoigna leur peine, par des lettres, que des principaux officiers luy écrivirent, ce qui l'avoit quasi déterminé, a retorner au dit regiment, si monsieur de lataulade lainé capitaine des grenadiers, ne len avoit entièrement detourné, a la sollicitation de sa mere, et de son oncle le jacoubin, qui avoint prié, a linsseu du dit jean jacques de laborde monsieur de lataulade, de luy conseiller de quitter, il luy fit aussy entrevoir le besoin que son bien avoit de sa presance, au quel il s'appliqua tout de bon, en le faisant marné et terré dont il avoit grand besoin ; il aime assez l'agriculture, ainsy il parviendera a reparer tout son bien si le seigneur luy conseve les fruits. dieu le veville. (33)

le dit jean jaques de laborde péboüé expousa le vingt du mois d'avril mille sept cents quarante quatre demoiselle marie de portets fille a mr' de portets lieutenant general de police de la ville de st sever et i resident ; et de marie de maumen, petitte fille laditte marie de portets a feu mr de maumen président au presidial d'ax maison tombée en quenouille et le bien a passé au fils de mr de portets.

 

(33) Dernier paragraphe du manuscrit de Portets, ainsi formulé :
" il sen fut au service dans le regimt de navarre en qualité de lieutenant en second lannée 1734, bientôt apres il fust lieutenant en pied fort aymé dans son regiment, entandent très bien son metier naiant jamais eu aucunne punition il fust obligé malgre luy de se retirer apres la mort de son pere de Jean Jacques curé et archiprestre d'amou pour avoir soin de son bien, un an apres il vouloit absolument sen retorner, mais les instances de sa mere, et de ses oncles paternels, et surtout du jacobin apres bien des represantation, on le gagna apres sestre demis de sa lieutenance, il vouloit encore sen retorner volontaire dans le regiment, disant qu'il auroit la premiere lieutenance vacante, attiré et sollicité par ses amis du regiment, enfin on le desabusa, il se forma entièrement....."

p.41

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tresieme generation

 

Jean laborde premier garson ne le 11 avril 1745

le onze avril mille sept cents quarante cinq en dimanche jour des ramaux a deux heures un cart du matin, naquit jean batiste de laborde fils legitime de jean jaques laborde peboüé et de marie de portets fut batisé le meme jour au mus par mr de portets son grand oncle maternel chanoienne a pimbou, parin jean batiste de portets son grand pere maternel, marraine margueritte de lassalle de bordes sa grand mere paternelle. Confirmé au bourg de doazit le mois de juin mille sept cents cinquante cinq par mr sarrét de gaujac eveque daire. A esté tonsuré a tarbe ou il estoit pour faire ses classes le huit juillet mille sept cents cinquante neuf puis fut envoyé au petit séminaire daire ; ou il fut pourveu a un canonicat a pimbo a la demande de mgr de regecourt eveque daire, par son oncle de portets le dix juin et prit possesion le vingt quatre du meme mois mille sept cents soisante un.

 

secont garson ne le 9 janvier 1747

Le neuf janvier mille sept cents quarante sept en lundy a huit heures du matin ; naquit jean de laborde fils legitime de jean jaques de laborde peboüé et de marie de portets fut batisé le l'endemain au mus par monsieur de mora archiprêtre de doazit ; parrin jean marie de portets chanoienne de pimbo son grand oncle maternel et maraine jeanne de laborde peboüé marié a d'aubin de malausanne sa tente paternelle. Confirmé audoazit le mois de juin mille sept cents cinquante cinq.

époucé le deux juin mille sept cents quatre vins huit demoiselle agne deces de copenne fille de feu messire bernard decés baron de copenne antien capitoul

 

troisième garson né le 2 aoust 1748

Le deux aoust mille sept cents quarante huit en vendredy a six heures demy du soir ; naquit thomas casimir de laborde fils legitime de jean jaques de laborde peboüé, et de marie de portets fut batisé le l'endemain au mus par mr de mora archiprêtre de doazit parrin mr thomas casimir décés dossages son oncle ; et maraine margueritte de basquiat mugriet dame de portets sa tente maternelle ; confirmé a doazit le mois de juin mille sept cents cinquante cinq par mr de gaujac eveque daire.

p.42

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premiere fille née le 31 juillet 1749

Le trente un juillet mille sept cents quarante neuf, en jeudy de sept a huit heures du soir naquit françoise marie romaine de laborde fille legitime de jean jaques de laborde peboüé et de marie de portets fut bathisée le lendemain au mus par mr de mora archiprêtre de doazit parrin mr bernart de candalle baron de doazit et marraine dame francoiese marie romaine de charitte baronne de doazit. Confirmée a st criq par mr de sarret de gaujac eveque daire. laditte francoiesse de laborde eut la fievre quarte pendent cinq a six mois deveint continue et ce plaignit d'un mal a la teste fut saignée et purgée tout de suitte ; apres leffet de la medecinne ce plaignit d'un grand point au cotté gauche qui changea plusieurs fois et parcoureut le cotté droit lepaulle les hanches son ventre ce tendit beaucoup fut purgée dix a douse fois et recut plus de vingt l'avements rien ne peut percer elle rendit le mardy un vers en vie et deux autres de morts ; elle eut de vives souffrance, de ce point, pendant trois jours quelle souffrit avec une patiance etonante receut le st viatique et moureut avec une résignation étonnante sans point d'agonie ny engoisse conserva son bon sens et sa parolle elle demanda a son pere de la faire echauffer quelle avet grand froit on luy chauffa des serviettes ce tourna un peu sur le cotté gauche et expira le trente un mars mille sept cents soisante trois a une heure du matin en jeudy seint ; agée de treise ans huit mois elle estoit d'un caractère gay obeiessante complaisante et douce ; d'un tempérament megre chatein crair un peu gravée de la petitte verolle de grand yeux ; l'on croit que son mal estoit une fievre putride et en la desabillant lors quelle fut morte on la trouva tachettée ; elle avet beaucoup de devotion fut fort regretté de son pere sa mere et tente ;

 

quatrième garzon ne le 14 setembre 1750

le quatorze septembre mille sept cents cinquante en lundy a sept heures trois carts du soir naquit jean laborde fils legitime de jean jaques de laborde peboüé et de marie de portets fut batisé le lendemain au mus par monsieur duhaut vicaire parrin mr jean marie de portets chanoienne a pimbo son oncle maternel et marraine dlle margueritte de laborde sa tente paternelle.

le dix huit octobre mille sept cents soisente onse, en vendredi vers les sept heures deu soir, est mort a peboue jen mari de laborde chanoine a pimbo fut enteray le lendemain au mux par jen batiste de laborde son frere archiprêtre dossages

 

seconde fille née le 17 Xbre 1751

le dix sept decembre mille sept cents cinquante un en vendredy a douze heures demy du matin naquit jeanne marie de laborde fille legitime de jean jaques de laborde peboüé et de marie de portets fut batisée le lendemain au bourg de doazit par monsieur de tausin vicaire parrin mr jean de portets lieutenant dans le regiment de vastan infanterie son oncle maternel et marraine dlle jeanne marie de laborde sa tente paternelle.

p.43

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troisième fille née le 26 mars 1753

le vingt six mars mille sept cents cinquante trois en lundy vers sept heures du soir naquit anne de laborde peboüé fille légitime de jean jaques de laborde peboüé et de marie de portets fut batisée le vingt huit du meme mois au mus par mr duhaut vicaire de doazit parrin mr michel de portets clerc ; et marraine demoiselle anne de maumen baronne d'argelos son oncle et grand tente maternelle est morte en nourrice a meste bidau de serres la nuit du vingt neuf au trente avril du pourpre ; a esté enterrée le trente a notre supulture au mus par mr duhau vicaire agée d'un mois trois jours et quelques heures.

 

quatrième fille née le 3 avril 1754

le trois avril mille sept cents cinquante quatre en mercredy de six a sept heures du soir naquit ursulle de laborde peboüé fille légitime de jean jaques de laborde peboüé et de marie de portets fut batisée le quatre au mus par mr duhaut vicaire parrin noble jean alexandre de capdeville d'arricau et demoiselle ursulle de portets dame de lespes sa grand tente maternelle et tenue sur les fons par demoiselle lespes sa fille.

 

2 7bre 1756

(5e garçon)

le deux septembre mille sept cents cinquante six en jeudy de cinq a six heures du matin naquit françois de laborde peboué fils légitime de jean jaques de laborde peboué et de marie de portets fut baptizé le meme jour au bourg de doazit par mr demora archiprêtre ; parrin mr françois de guichenné de st justin son oncle breton et demoiselle duhau veuve st jean ; de bajonne amy de la famille a esté tenu sur les fons par margueritte de laborde sa tente et jean baptiste de laborde son frere ainné.

 

(6e garçon)

le douze novembre mille sept cents cinquante sept en samedy vers sept heures demy du soir naquit michel de laborde péboüé fils légitime de jean jaques de laborde peboüé et de marie de portets ne fut baptise que le quatorse a cause du mauvais tems au bourg de doazit par mr de captan vicaire parrein mr michel de portets chanoine a pimbo son oncle maternel marraine elisabét decés dossages baronne de moumuy sa tente bretonne, a esté tenu sur les fons par mr bernard Lacoste avocat, et par demoiselle margueritte de laborde peboué sa tente paternelle.

michel de laborde peboué est mort le vingt trois mars mille sept cents soisante huit en mercredy vers une heure du soir et fut enterré le lendemain au mus dans notre supulture par mr costodoüat vicaire ; le dit michel avet beaucoup de vivacitté et de pénétration jolie fugure blong et belles coulleurs son mal fut une attaque de vers ne fut malade que quatre jours dont trois sans parolle et agonisant.

p.44

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(7e garçon)

le quatorse may mille sedt cents cinquante neuf en lundy vers deux heures et demy du matin naquit raymont de laborde peboüé fils legitime de jean jaques de laborde peboüé et de marie de portets fut baptissé le meme jour au mus par mr claverie vicaire parrein mr raymont dabadie despaunic et marraine dame marie treise de cloche damme dabadie despaunic moureut quatre ou cinq mois apres le huit septembre mille sept cents soisante neuf (34) dans la nuit au culat de maylis ou il estoit en nourrice et fut enterré au mus dans notre supulture par mr Claverie vicaire.

 

(8e garçon)

le douze may mille sept cents soisante un en mardy derniere feste de pentecoste vers les quatre heures du soir naquit jean batiste laborde peboüé fils legitime de jean jaques de laborde peboüé et marie de portets fut baptisé le lendemain au bourg par mr de mora archiprêtre parrin jean baptiste de laborde peboüé clairc thonsuré son frere ainné et demoiselle margueritte decés horsarieu fut marraine l'ont tenu sur les fons a la place du parrin jean marie laborde peboüé son frere premier cadet et margueritte laborde peboüé sa tente ; a la place de la marraine.

 

(9e garçon)

la nuit du douze au treise mars mille sept cents soisante six vers minuit est né jean charles marie gregoire de laborde peboué fils legitime de jean jaques de laborde peboué et de marie de portets ; et a esté baptisé le treise jour de st martinon au mus par mr lubet vicaire parrain mr jean charles marie de candale fils ainné ; marraine mademoiselle pauline de candale ainnée et lont tenu sur les fons.

gregoire de laborde pebouy est mort a lage et sinq ou sis ans dune ataque de vers, et a ete enterré a notre sépulture du mus

le vient deux jenvier mille sept cent soisente douse est mort charles laborde peboué a eté enteray dans notre sépulture en leglise du mus par mr de mora archiprêtre.

 

(10e garçon)

le six decembre mille sept cents soisante sept en dimanche vers une heure du matin est né bernard nicolas de laborde peboüé, fils legitime de jean jaques de laborde peboüé et marie de portets a esté baptisé le meme jour au bourg par mr demora archiprêtre parrain mr bernard de lataulade baron de laas et marraine dame marie susanne decés d'ossages ; dame de lataulade sa tente bretonne a esté tenu sur les fons par par jean marie de laborde son frere et jeanne de laborde dlle d'aubin sa tente.

bernard nicolas de laborde peboüé est mort au poublan ou il estoit en nourrice le six janvier mille sept cents soisante huit, vers quatre heures du soir a esté enterré le sept au mus dans notre supulture par mr demora archiprêtre.

(34) "8 septembre 1769". Il faut lire : 1759.

p.45

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NOTES DIVERSES

 

Le manuscrit se présente comme un cahier d'une centaine de pages papier au format 312 x 192 mm. La couverture est en parchemin, doublé sur les faces intérieures, par une feuille de papier collée. Elle déborde un peu sur les pages intérieures : 322 à 325 mm de hauteur, pour 210 mm de large environ. Les feuilles son numérotées sur la page impaire uniquement, de 1 à 95. Mais une feuille vierge des deux côtés n'est pas numérotée (entres les pages 4 et 5), et le numéro 57 est utilisé deux fois, sur deux feuilles successives. Il y a donc 100 pages. Un certain nombre de pages ont été taillées sur la fin du cahier. Elles devaient porter l'arbre généalogique dont il est question dans le texte : "l'arbre genealogique que iay mis sur la fin, en grand papier". Le bas probablement resté vierge, des pages 65 (+66) et 95 (+96) a été découpés. Il ne reste plus que 85 mm pour la page 65, et 210 mm pour la page 95. Les pages sont de grands folios pliés en deux, et retenues par la ficelle de reliure, et des pages simples, dont la bordure intérieure est collée aux pages reliées.

Filigrane du papier sur lequel est écrite la généalogie de la famille de Laborde Péboué. Sur la page opposée, se trouvent en filigrane, les lettres : D  IARDEL.

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Epoque d'écriture

Manuscrit de Portets : Il est mentionné en page 6 (voir note 2) :
"... le 26 janvier 1736 apres avoir fait ce livre."
    Il était donc terminé avant cette date, ou du moins son premier jet, car le dernier événement daté, est du 24 mai 1740 (p.17), et les faits relatés dans le tout dernier paragraphe (p.27 ; voir note 33), se rapportent à l'année 1742.

Manuscrit Daverat : Il est écrit de 4 différentes mains, dont les dernières ont complété la généalogie jusqu'au 22 janvier 1772, plus une note du 2 juin 1788, à mesure que se produisaient les événements, se conformant en cela aux recommandations de l'auteur principal, énoncées en page 1.
    Quant au travail de base, l'auteur nous dit (p.1) : "fait a Péboué le 15 septembre 1741 ; et commencé àtravailler à ce livre en 1728".
    Mais il est également fait mention de l'année 1742 (p.9, et p.41).

Le premier auteur a donc écrit entre 1728 et 1742.

 

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Origine des manuscrits

Le manuscrit Daverat. est une copie. A preuve les notes 24 et 29, qui sont manifestement des oublis lors de la recopie. Cependant, l'écriture n'étant plus la même après 1742, cette copie a été faite du vivant de l'auteur principal, et probablement par lui-même.

A part quelques éléments (notes 1 et 2), et quelques différences de formulation (notes 3, 28, 31 et 33), le manuscrit Daverat recouvre entièrement le manuscrit de Portets. Ce dernier n'est en fait qu'un abrégé de la partie de base du premier.

Les éléments omis dans le manuscrit Daverat, figurent dans le manuscrit de Portets. Ils sont donc l'un et l'autre issus d'un premier texte.

 

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L'auteur

Alphonse Peyroux (Souvenirs d'autrefois, in Nos Cahiers ; Grand Séminaire d’Aire-sur-l’Adour, 15ème fascicule ; février 1906 ; pp.29-54), attribue cette généalogie à Charles de Laborde (1692-1746), et Joseph Ferré (dans ses notes manuscrites, p.88), l’attribue à Jean-Jacques de Laborde, curé d’Amou (1691-1739). Nous pensons cependant pouvoir affirmer que l’auteur n’est ni Charles ni Jean-Jacques, mais un de leurs frères : Raymond de Laborde (1688-1743).

L'auteur ne se nomme jamais lui-même comme tel. Cependant, quelques éléments du texte permettent de le situer :

- Au début de l'année 1709, on passait avec cheval et charette sur la Garonne gelée, "à Agen, ou je le vis par moymême y estudiant en théologie". (p.15)

- Jean-Jacques de Laborde "se détermina de partir avec son frère le jacoubin pour bordeaux (...) en 1739 le jacoubin et luy partirent. (...) tous les chemins durant sa paroisse, les gens y accouroint, pour le venir saluer, (...) sy je n'avois esté temoin de tout cella, je ne laurois jamais crû". Et plus loin : "nous arrivames donc le second aoust". (p.26 et 27)

L'auteur a écrit dans la période 1728-1742. Il étudiait la théologie à Agen en 1709. Il était jacobin, et frère de Jean-Jacques de Laborde, curé d'Amou.

Tout ceci concourt à désigner, comme étant l'auteur de la généalogie : Raymond de Laborde, fils de Jean-Pierre de Laborde et de Jeanne-Marthe de Capdeville ; né le 29 janvier 1688 ; décédé le 13 mars 1743, à 55 ans.

L'absence de jugements de valeur dans le chapitre lui étant consacré (p.20), plaide en ce sens. (dans la partie écrite de sa main.)

Dans le cours du livre, il parle de lui-même à la troisième personne : "le jacobin".

 

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Les différentes écritures

Police utilisée pour retranscrire le texte de base, probablement écrit de la main de Raymond de Laborde.

Police utilisée pour retranscrire le texte écrit par la deuxième main, qui a rectifié et continué la généalogie. Le dernier événement relaté avec cette écriture est du janvier 1768 (p.45).(voir note 4).

Police utilisée pour retranscrire la troisième forme d'écriture, utilisée aux pages 43 et 45.

Police utilisée pour retranscrire la quatrième forme d'écriture, utilisée à la page 42.

 

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La "génération omise"

Cette génération est celle de l'arrière-arrière-grand-père de l'auteur et une grande partie de celle de son arrière-grand-père. En effet, il ne mentionne que deux frères de Pierre de Laborde (Jean et Henry), alors qu'il avait 3 frères et 5 soeurs.

Le dernier d'entr'eux (Raymond), est décédé en 1679, et l'auteur est né en 1688. Il s'agit donc de générations relativement proches, mais lorsque l'auteur commença à rechercher la généalogie de sa famille, en 1728, tous ses oncles ou parents directs ayant pu le renseigner, étaient décédés, à l'exception de Françoise de Laborde, sa tante, religieuse à Orthez, née en 1664 et décédée en 1734.

Il restait bien, sur Doazit, des cousins issus de cette génération, à Claverie du Bourg, ou à Mora, ce qui aurait pu lui faire remarquer cet oubli, mais peut-être ignorait-il ces parentés au 8ème degré.

L'auteur n'a donc travaillé que d'après les papiers de famille. Or à l'évidence, il ne les a pas tous consultés :

Principalement l'acte de donation du 3 avril 1609, rapporté en page 7 ; ni la "Relation véritable... " de Henry de Laborde, dans laquelle celui-ci cite plusieurs fois son frère cadet Ramond, ou Ramounet ; ni le testament de ce dernier, du 10 septembre 1670.

 

Le premier auteur, nous donne comme série des chefs de famille :

Jacques
x 1531
F. de Haiet

==>


Bernard
x 1565
C.Vergès

==>

Roger
x 1584
J.Angoumau

==>

Pierre
x avant 1614
J.Dezest

 

Le second auteur, nous donne :

Jacques
x 1531
F. de Haiet

==>

Bernard
x 1565
C.Vergès

==>

Roger
x
..?..

==>

Thomas
x vers 1590 au plus tard, à
J. Dubernet

==>

Pierre
x avant 1614
J.Dezest


Au vu des dates, cette succession est impossible. L'acte de donation du 3 avril 1609 atteste de la série :

Roger

==>

Thomas
x J. Dubernet

==>

Pierre

Ceci est en partie confirmé par le parrainage de Jehan de Lague, né le 14 juin 1613, fils de Jehan de Lague, faure, et de Clermontine de Laborde.
Sont parrain et marraine : Me Jean de Laborde, prêtre,(frère de Pierre), et Jeanne Dubernet, mère et fils.

Pour la cohérence des dates, il faudrait faire remonter le mariage de Roger, avec ..?.., vers 1565. Dès lors, Roger ne serait-il pas frère de Bernard, plutôt que son fils ? Ou n'y aurait-il pas eu un second Roger ?

Nous proposons donc la série suivante, sans aucune certitude, mais comme une possibilité qui concilie les différents éléments dont nous disposons :

Jacques
x 1531
F. de Haiet

|
|
|

==>

Roger
x
..?..

==>

Thomas
x avant 1590
J. Dubernet

==>

Pierre
x avant 1614
J.Dezest

|

 

 

 

 

 

 

 

|

==>

Bernard
x 1565
C.Vergès

==>

Roger
x 1584
J.Angoumau

 

 

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 Situation de la maison de Péboué

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