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LES CLOCHES |
Ph. DUBEDOUT
[Sommaire DOAZIT] - [Table des articles de Ph. D.]
Après que les églises d'Aulès et du Mus eurent été pillées et brûlées, en 1569, par le capitaine Senegas, "les cloches (furent) rompues et portées en Béarn par les gens du sieur de Montamar"*1.
Elles ne furent donc pas enterrées à l'approche des troupes huguenotes, comme le prétend une légende rapportée par le docteur Peyresblanques*2.
Les multiples utilisations des cloches les rendent quasi indispensables. On peut donc penser qu'elles furent rapidement remplacées dès que le climat social le permit. Hélas, moins de quatre-vingts ans plus tard, c'est le ciel qui va se charger de les réduire au silence.
"Le 21 de février 1647, il fit un grand et si gros vent (...) plusieurs églises tombèrent par terre et même le clocher du Mus tomba (...) tellement que l'on ne saurait dire ni croire le grand dommage qu'il fit, et personne n'en avait jamais vu un si grand et fit aussi de grands dommages et bareys aux églises et maisons et bétail.*3" Les clochers d'Aulès et du bourg furent vraisemblablement touchés, puisque la même année on baptise une nouvelle cloche, et on entreprend une série de travaux qui dureront encore en 1651.
1647
Justes archipbre De Candale de Foix Camescasse Marie Glaude de Labeirie
Lors de l'assemblée du 17 janvier 1649, dans la chapelle du bourg, Dubroca, fabriqueur de St Jean d'Aulès expose que la dite fabrique, "afin de subvenir au payement des sommes dhues à Me Louis de Labeyrie fondeur de la ville de Bayonne pour raison des cloches quil a faictes tant pour l'église du dit St Jean d'Aulès que celle de la chapelle Notre Dame du présent lieu*4" a été obligée d'affermer ses revenus, et se trouve donc privés de ceux-ci pour faire face à l'entretien des dites églises en lumière et ornements et sollicite l'aide des confrèries du St-Sacrement et du Rosaire. Encore le 8 juin de la même année 1649, les confrères du St-Sacrement décident que leur clavier devra prêter "aux marguilher de l'église St Jean d'Aulès tout ce quy sera necessaire pour la réparation du cloché de la presente chapelle". Le 15 juin 1651, la frairie du St-Sacrement prête à nouveau une somme d'argent au fabriqueur de St Jean d'Aulès, "pour par luy employer icelle dicte somme a la reparation et couverture tant de la dite presente chapelle que église St Jean d'Aulès"*5.
Quelques 50 ans plus tard, une nouvelle campagne de sonorisation est lancée, durant laquelle on baptise trois cloches entre 1704 et 1710.
1704
Sainct Girons archipbre J. de Labaune Deces De Cés prestre Labeyrie marguilier
1705
Sainct Girons archipbre Dedezest Plantier pbre Decez De Cès pretre
1710
JSainctGirons archipbre De Cés vic. Diris vicaire Decés diacre
En 1734, entre autres travaux efféctués au clocher d'Aulès, le conseil de fabrique chargea Pierre Lauqué dit Pinton, maître charpentier assisté de Bernard Lauqué son père, de fermer "la fenestre du haut du clocher par ou lon monte les cloches de bonne brique pierre ou thuille avec mortier"*6. L'emplacement de cette ouverture est encore visible tout en haut du mur sud du clocher.
Dans sa séance du 11 mars 1773, le conseil de fabrique de l'église d'Aulès et du bourg, fait état d'achat de fonte employée tant pour les cloches Daules que de la presente chapelle. Mais il faudra attendre vingt ans pour clore la comptabilité concernant ces cloches, à moins que la Révolution n'y ait mis un terme à sa manière.
"Nous principaux habitants de Doazit assemblés aux formes ordinaires pour régler la quantité du métail fourni par Diris Mora cy devant fabriqueur pour le montant luy etre passé a comptes de son reliqua, après avoir pris communication de la reddition de son compte du 11e mars 1773, des pieses et memoires quil a presentés au soutien de sa demande de la somme de mille cent soixante quatorze livres quinze sols et entendu différentes personnes pour découvrir au vrai la vérité afin de rendre justice a qui de droit, sommes d'avis et jugeons à propos que le sieur Poysegur fasse au dit Diris acompte de son reliqua quand a present la somme de huit cens vingt quatre livre, sans préjudice au dit Diris de faire preuve authentique d'une plus forte fourniture de metail emploié pour la cloche qui a été faitte a neuf pour la chapelle du present bourg, petite cloche de l'église St Jean Daulés, refonte de celle du bourg et de la grande de l'église St Jean Daulès, déclarant les soussignés quils n'ont pu passer au dit Diris sa demande sans de plus amples eclaircissemens, sera néamoins fourni quittance au dit Diris de la ditte somme de huit cens vingt quatre livres, demurera neamoins tenu le dit Diris de rendre taisant le citoyen Camescasse l'ainé qui a fourni le metail jusques a concurrence de la somme de huit cens vingt quatre livres, promettant en outre de faire passer en compte la ditte somme de huit cens vingt quatre livres lors de la reddition de son compte a Doazit le dix sept avril mil sept cens quatre vingt treze et ont signé
Poysegur, Darcet, Peyroux, Dangoumau, Laloubère"
Il semblerait donc qu'à cette époque (1773), nous n'avions que deux cloches à Aulès et deux au bourg. C'est encore le cas en 1788 : "La poutre qui supporte le beffroy est pourrie de l'un bout et de l'autre elle se trouve crusée de manière quelle ne se soutient dans sa place qua la faveur des bras d'appuy placés au desous, en sorte que les deux cloches appuyées sur le desus, la poutre venant à manquer, ne pourroint que tomber et par leur chutte se casser*7". Raphaël Lamaignère*8 nous fait remarquer que ce montage est une particularité du clocher d'Aulès : "Les cloches, contrairement à ce que nous trouvons presque partout, reposent non point sur le faîte des murs, mais sur une charpente spéciale, construite au milieu de la large plate-forme". Ce montage est en fait tout ce qu'il y a de plus normal, si l'on veut éviter que les secousses des cloches lancées à la volée ne se répercutent sur les murs du clocher.
Pourtant, au début de la Révolution, Doazit possédait vraisemblablement 9 cloches : 3 dans chaque beffroi. Mais pendant les troubles, les cloches furent réquisitionnées pour récupérer le métal. Jean Darcet fut mis à contribution pour trouver un moyen de séparer le cuivre du métal des cloches*9.
"Le gouvernement faisoit enlever a cette époque*10 tout ce que les églises avait de plus precieux ; (....) ; sept cloches furent aussi enlevées, une du bourg, trois d'Aulès et trois du Mus qui pesait ensembles de 45 a 50 quintaux"*11. Les cloches furent brisées et envoyées à l'Hôtel de la Monnaie à Bayonne*12.
La Révolution prit donc 7 cloches à Doazit (3 à Aulès, 3 au Mus, 1 au bourg). Doazit ayant ainsi abondamment contribué, deux autres cloches furent laissées en place au clocher le mieux centré de la commune. Mais à vouloir les faire retentir comme neuf, elles finirent par se taire.
En 1819, dans le clocher du bourg, les rescapées de la Révolution étaient toutes deux félées. Elles pesaient ensemble 760 livres.
Comme les revenus de la caisse municipale ne donnent point qu'un très modique excédent au dépence, le Conseil municipal adresse une demande subvention au sous-préfet De Charritte :
"Considérant le besoin absolu d'une cloche pour le moins dans chacune des trois églises, et qu'il est certain que tout consiste dans une seule, laquelle est fellée depuis environ un an, que les annonces qui se faisoient par la cloche, et si necessaire pour toute espèce de chose pour la commune ne se font plus. (...) Que l'importance d'une cloche dans chacune des trois églises est sans doute très necessaire puisque sans cela les offices divins ny autres assemblées publiques ne peuvent être annoncées, que le montant de ces réparations et acquisition se monteroit, savoir, pour accomoder celle qui est féllée il faudrait une somme de quatre cent francs, et pour les deux qu'il faudroit pour une dans chacune des églises annexes, monteroit ensemble douze cent francs."*13
Dans cette demande de subvention, une seule cloche est mentionnée, félée en 1817. La seconde cloche, peut-être volontairement omise, devait être cassée depuis plus longtemps, et n'était peut-être plus au clocher. En tous cas, l'aide demandée (qui englobait d'autres objets), ne vint pas, et on fit appel à la générosité publique :
"En 1819, il avait long tems que la commune cherchait les moyens de faire faire des cloches, et jamais elle ne pouvait les trouver. Mr l'abbé Priam vicaire homme intelligent et infatigable, entreprit une quette a cet effet ; il sollicita tous les habitans et même des étrangers pour cette bonne oeuvre, et il parvint à ramasser une somme de 2183 francs"*14.
"La quête commença le 22 mars, et le 18 avril 1819, la police fut passée avec les fondeurs qui reçurent 760 livres de matière première et 88 autres livres qu'ajoutèrent les habitants. On fit même venir d'Espagne pour 926 livres de débris de canons ; et 4 cloches furent coulées sur la place publique du village, le 3 juin suivant, qui était le jour de l'Ascencion. Les 2 cloches réservées à l'église du bourg prirent place au beffroi le 24 ; celles d'Aulès et du Mus le 22 juillet (archives de l'église). Les cloches pesèrent 960 et 301 livres pour le bourg ; 255 et 247 livres pour les annexes"*15.
"Le vingt quatre du mois de juin mille huit cents dix et neuf ont été montées au clocher de l'église du présent bourg de Doazit, deux cloches dont la bénédiction feut faite le même jour, ainsi que deux autres, destinées pour les églises d'Auléz et du Mus où elles feurent placées dix jours après celles du bourg. Elles feurent fondues dans le même mois par MM. Monin et Decharme, fondeurs. Le poids de chaqune des cloches est comme suit :
La grande du bourg pèze | 960 H |
La petite idem | 301 H |
Celle d'Auléz | 255 H |
Et celle du Mus | 247 H |
Ensemble |
1763 H |
La matière des dittes cloches a été prise savoir la commune a fourni sept cents cinquante deux livres pesant, qu'elle possedait des cloches cassées et les mille onze livres ont étées achetées aux frais des habitants partie en Espaigne et partie en Frence. Le marché feut avec les fondeurs pour la fonte des quatre cloches qu'ils rendroit le meme poids en cloches sonnant, qu'ils recevroit en matière, c'est à dire qu'ils suporteroit le déchécq. Moyenant trente trois francs, trente trois centimes par quintal de cents livres ce qui fait d'après le poid des cloches la somme de cinqt cents quatre vingt trois francs vingt huit centimes en outre les habitants ont fourni les manevriés et materiaux nessesaires a pied d'oeuvre, le cout de mille onze cents livres de matière achetée par les habitants, compris les fraix de la mise en place des cloches, monte à 1600,00 fr.
Prix de la fonte monte a |
583,28 fr. (pour un poids arrondi à 17 quintaux et demi) |
2183,28 francs |
L'effet des générausités des habitants, compris celle des propriétaires forains a produit de quoi faire face à toute la depence cy-dessus mentionnée. Pour mémoire, à Doazit le 24e juin 1819. Et ont signé Duprouilh, Duviella, Soubaigné, membres de la fabrique. Dulau desservant, Diris secrétaire."*16
L'église du bourg, devenue paroissiale en 1801, affirmait sa prédominance sur ses désormais annexes, par la puissance de ses cloches.
En plus des cloches des églises, la nouvelle maison commune construite en 1822, était équipée d'une petite cloche*17. Lors de sa séance du 1er mars 1931, M. le maire informe le Conseil que la cloche de la mairie est brisée et qu'il y a lieu de l'envoyer à la refonte. Le Conseil vote a l'unanimité la refonte de la cloche*17b. La mairie fut démolie en 1971, et la municipalité n'en ayant pas l'utilité, cette cloche fut récupérée par un particulier (Bernard Marie-thérèze) participant aux travaux de démolition. Cette cloche dont l'ouverture n'est que de 31 cm ne porte aucune inscription.
En 1828, "on a acheté une troisième cloche pour le clocher du bourg qui pèse 720 livres. Mr le curé (Pascal Priam) s'obligea de la payer qui couta 1440 francs"*18. Mais la cloche de 301 livres coulée en 1819 fut alors portée à Aulès*19. La chapelle du bourg reste donc avec deux cloches.
Depuis 1839, date à laquelle nous possédons le détail des dépenses de la fabrique du bourg, il n'est fait mention que de la grande cloche, et de la seconde cloche. En 1859, ce livre de compte fait état d'une cloche moyenne, dont le battant est cassé. Cette église a donc alors trois cloches, qui sont dites grande, moyenne et petite.
En 1862, Aulès s'enrichit d'une troisième cloche, montée sur billes, et mesurant 1 mètre de diamètre*20 (...) nous y lisons : "M. Jn-Jacques Victor Broca Perras, avocat et maire de Doazit, et Mme Josèphe Amélie Lacaze, née Broca Perras, parrains. P. Bellocq, curé. Sit nomen domini benedictum. Fondue par Ursulin Dencausse à Tarbes. 1862". Au dessous, très finement moulée, figure l'image du Christ, debout, tenant en main sa croix et planant sur un ciel de nuages"*21. Elle se fêla peu avant 1941, pendant une sonnerie du 11 novembre.
En début 1874, la seconde cloche de l'église du bourg se fêle. Il est décidé de la refondre en 1875, mais ni la municipalité, ni la fabrique ne disposent des fonds nécessaires. On résolut donc de lancer une souscription volontaire auprès des habitants. Cette quête, conduite par trois membres du conseil municipal et trois membres du conseil de fabrique donna les résultats suivants :
Le quartier du Mus a donné | 171 |
fr. |
Le quartier d'Aulès a donné | 235 |
fr. |
Le quartier du bourg a donné | 500 |
fr. |
Le château et deux personnes étrangères | 135 |
fr. |
Total |
1041 |
francs |
La somme récoltée permet de refondre la cloche fêlée, et d'en acheter une nouvelle. Les dépenses se répartissent ainsi :
Payé au charpentier et forgeron | 108,00 |
fr. |
Payé au fondeur pour refonte de la cloche fêlée | 340,00 |
fr. |
Payé au même fondeur pour l'augmentation de la dite cloche | 80,00 |
fr. |
Payé au même pour la 3ème cloche pesant 229 kg | 916,00 |
fr. |
Payé au même pour battans, tiges, courroies | 68,50 |
fr. |
Total |
1512,50 |
francs |
La différence avec le produit de la quête, s'élevant à 471,50 fut comblée par la vente de la petite cloche ancienne, cédée à la fabrique de l'église d'Aulès pour 400 francs, et les 71,50 francs manquant furent payés de sa poche, par le desservant Bernard Bellocq, dit Lazare.
"La deuxième cloche pesait avant la refonte 340 kg, maintenant elle pèse 362 kg. La 3ème cloche neuve pèse 227 kg. Ces deux cloches ont été bénites le 13 juin 1875 et montées en place le 17 des mêmes mois et an."*22
Tandis que l'église d'Aulès s'enrichit de l'ancienne petite cloche du bourg, le clocher du bourg a donc toujours trois cloches, dont l'une de celles fondues en 1875 et toujours en place actuellement a un diamètre de 76 cm.*23
Les cloches demandent certains frais - dont nous trouvons la liste dans les livres de comptes des fabriques - , pour entretenir, remplacer ou réparer les éléments les composant ou les supportant :
Cordes, fer feuillard pour le joug, fiches avec agraffes pour consolider la cloche, collier de battant, collier en cuir, coins pour rajuster la cloche, pour serrer le pivot, clavettes pour le battant, coulisses pour les cordes, brides, clavettes pour la chappe, étriers, cuir pour garnir le collier, contre-poids, huile pour enserer le joug, boulons, clous, rondelles,... et façon des divers travaux. Il faudrait ajouter à ceci le remplacement des jougs, les fontes ou refontes de cloches et l'entretien du clocher, qui depuis la Révolutions son pris en charges par la commune ou payés par des quêtes, alors que les menus frais restent à la charge des fabriques.
La dépense principale et régulière concerne les cordes. En 1736, la fabrique d'Aulès paya du lin qu'elle employa en cordes. D'après les livres de compte des fabriques du bourg et du Mus, on peut estimer la fourniture en corde dans une fourchette de 300gr à 1kg par cloche et par an.
Une autre dépense se rapportant aux cloches, est le dédommagement du sonneur. Ce rôle incombe au sacristain qui est rétribué pour son emploi non point par la fabrique elle-même, mais directement par les familles de la localité qui donnent pour cela du froment et du maïs*24. Avant la Révolution, les gages du benoit étaient payés par la fabrique, et en espèces*25.
En 1909, le Mus s'équipe d'une seconde cloche, de 53,2 cm de diamètre.
La cloche installée au bourg en 1828 "perdit tout à coup sa voix, le soir du 15 août 1887, lorsque mon pauvre père eut fini de jeter à tous les échos, le joyeux carillon de mon baptême. La cloche resta ainsi muette, jusqu'au jour où un nommé Escoubet, de Campagne, la jeta au creuset en même temps qu'il rénovait la sonnerie de Maylis*26. Cette opération, coûteuse s'il en fut, ne fut guère à la gloire de l'artiste; car on s'aperçut bien vite que la cloche, à une nuance près, frappait la note donnée par une autre de ses voisines, coulée en 1875.
En 1935, l'abbé Robert, faisait à nouveau descendre l'"escoubète" en question*27, et l'envoyait sur les ateliers de M. Fourcade, successeur de Dencausse à Tarbes. On en sortit une nouvelle cloche qui, par sa dimension, est la seconde au beffroi"*28 (400 kg).
Lors de ces travaux de refonte, on en profita pour compléter le carillon du bourg avec une quatrième cloche, de 175 kg.
Enfin, en 1957, la cloche d'Aulès de 500 kg, fêlée avant 1941 fut refondue avec à peu près le même diamètre (98,5 cm).
Les conditions du marché étaient les suivantes :
Pour la paroisse : | Supplément de métal : 100 kg x 450 f. | 45 000 f. |
(souscription) | Refonte de 600 kg x 330 | 198 000 f. |
Total : |
243 000 f. |
|
Pour la mairie : | Un battant | 16 000 f. |
Un joug | 50 000 f. |
|
Transport - installation | 50 000 f. |
|
Taxes 10% | 11 600 f. |
|
Total : |
127 600 f. |
D'un "poids vérifié" de 600 kg, cette cloche donne le sol dièse.
Payée par une souscription paroissiale, elle fut coulée par le fondeur Granier, installé à Castanet-le-Bas, dans l'Hérault, dans l'après-midi du 28 mars 1957, en présence d'une délégation de Doazitiens : Alfred Barrouilhet de Laborde-Yosse, Jean-Baptiste Lafferrère du Peyrous (parrain de la cloche), Jean Ducau de Péberger (maire), Olivier Luquet (curé) et Alphonse Langlade de Castets. M. François Granier (76 ans en 1997), fils du fondeur de l'époque, vint à Doazit avec un monteur pour la mise en place de cette cloche. 40 ans après il s'en souvient encore, et affirme avoir conservé un excellent souvenir de son passage dans notre région.
Maylis de Gorostarzu et Jean Baptiste Lafferrère, parrains de la cloche.
CLOCHES ACTUELLEMENT EN PLACE (1996)*29
Eglise d'AULES
1ère : 58 cm
Ad majorem Dei gloriam Sancte Joannes ora pro nobis
Parrain Mr Jean Broca Perras vice président du tribunal civil de Mont-de-Marsan. Mdme Marie Henriette Bafouagne son épouse. 1819.
Decharme Monin fondeur.*30
2ème : 63,5 cm
Ad majorem Dei gloriam sancte Francisce de Paula ora pro nobis
Parrain M(onsieur)r Jean Dages. M(arrai)ne Mlle Pauline Dages. 1819.
Decharme Monin fondeurs.
3ème : 98,5 cm
J'ai été baptisée à Aulès le 24 juin 1957 par s(on). Exc(ellence). M(onsei)g(neu)r Clément Mathieu, évêque d'Aire et de Dax.
J'ai pour parrain et marraine Jean-Baptiste Laferrère de Peyroux, Maylis de Gorostarzu, née Lacaze, de Candale.*31
Jean Norbert Ducau de Pébergé, maire. Charles Olivier Luquet, curé.
Jeanne-Maylis
Sounats campanetes
Tringlats carilhouns
Sounats las aubétes
Cantats anyélous.
Eglise du BOURG :
4ème*32 : 95,5 cm "pesant 9 quintaux"*33
Ad majorem Dei gloriam Sancta Maria ora pro nobis
Parrain Mr F(ran)cois H(en)ri baron de Foix-Candale maire
M(arrai)ne Mlle Hypolite Euphrosine de Foix-Candale
Mr Dulau curé Mr Priam abbé
1819 Monin Decharme fondeurs
5ème : 76 cm ; "pesant 5 quintaux"*34
Grégoire Barbe parrain
Françoise Barbe née Lailheugue marraine
Bernard Bellocq curé
J. Victor Broca Candale maire
Ursulin Dencausse fondeur à Tarbes breveté S.G.D.G. 1875
6ème : 90,8 cm
Ad majorem Dei gloriam et b. Mariæ virginis
Paroisse de Doazit
Docteur Jean Marie Alexandre Gaillard maire
Mr Jean Baptiste Lafferère de Peyroux adjoint
Abbé A.L. Robert curé
Mr Jacques Personnaz Lacaze parrain
Melle Marguerite de Saint Angel marraine
M. Fourcade ingénieur I.C.A.M. fondeur à Tarbes
Année 1935 La bémol 400 kilogs
Sancta Maria ora pro nobis
7ème : 68,2 cm
A la mémoire de Elisa Bordelanne née Lalande
Paroisse de Doazit
Dr Jean Marie Alexandre Gaillard maire
Mr Jean Baptiste Lafferrere de Peyroux adjoint
Abbé A. L. Robert curé
Mr Germain Cascailh de Junca parrain
Mme Jeanne Euphrasie Gauziède née Lalande Marraine
Année 1935 Ré bémol 175 kilos
M. Fourcade ingénieur I.C.A.M. fondeur à Tarbes
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus priez pour nous
Eglise du MUS :
8ème : 57,5 cm
Ad maiorem gloriam Dei Sancte Martine ora pro nobis
Parrain Mr Bernard Domenger de Mugron
M(arrai)ne Mlle Marie Louise Poysegur
1819
Decharme Monin Fondeurs
9ème : 53,2 cm
S(aint) Martin P(riez) P(our) N(ous)
1909
Parrain Daverat Octave
Marraine Lucie Cascailh née Darcet
1909
Tableau récapitulatif :
AULES |
||||
fondeur |
poids, diamètre, ... |
parrain marraine, observations |
||
1569 | x? cloches saisies par les Hugenots. | |||
Coulée en 1649 | Louis de Labeyrie | |||
Coulée en 1704 | Marraine Jeanne de Labonne
de Cès. "grande cloche" |
|||
Coulée en 1773 | "petite cloche", faite à neuf. | |||
Coulée en 1773 | Provient de la refonte de la "grande cloche". | |||
1793 | Trois cloches saisies lors de la Révolution. | |||
Coulée en 1819 | Decharme Monin | 255 livres 58 cm |
1 |
p. et m. Jean Broca Perras, et Henriette Bafouagne |
Arrivée en 1828 | Decharme Monin | 301 livres 63,5 cm |
2 |
Ancienne cloche du bourg, coulée en 1819. |
Coulée en 1862 | Ursulin Dencausse | 500 kg 95 cm montée sur billes. |
p. et m. Jean Jacques Victor
Broca Perras Josèphe Amélie Lacaze née Broca Perras. Fêlée peu avant 1941, elle fut refonfue en 1957. |
|
Achetée en 1875 | Ancienne "petite cloche" du bourg. | |||
Coulée en 1957 | Granier | 600 kg 98,5 cm sol# |
3 |
p. et m. Jean Baptiste
Lafferrère, et Maylis de Gorostarzu. Provient de la refonte de la cloche coulée en 1862. |
BOURG | ||||
Coulée en 1647 | 10 quintaux 73 livres | p. et m. Henry de Candale de Foix, et Marie Darmaignac. (Voir cloche suivante) | ||
Payée en 1649 | Louis de Labeyrie | Peut-être, celle-ci payée en 1649 est-elle 1a cloche qui fut baptisée en 1647. | ||
Coulée en 1704 | 120 livres | Baptisée en 1705 ; p. et m. Jean Decès et Catherine de Dezest. | ||
Coulée en 1773 | Faite à neuf. | |||
Coulée en 1773 | Provient de la refonte d'une cloche. | |||
1793 | Une cloche saisie à la Révolution. Deux autres restent en place, qui pesaient ensemble 760 (ou 752) livres. L'une félée en 1817, et l'autre avant cette date. | |||
Coulée en 1819 | Monin Decharme | 960 livres (ou 9 quintaux) 95,5 cm |
4 |
p. et m. François Henri de
Foix Candale, et Hypolite Euphrosine de Foix Candale. "grande cloche" |
Coulée en 1819 | Decharme Monin | 301 livres 63,5 cm |
p. et m. Jean Dagès et
Pauline Dagès. "petite cloche". Transférée à Aulès en 1828. |
|
Coulée en 1828 | 720 livres (ou 340 kg) |
"seconde cloche",
puis "cloche moyenne". Fêlée en 1774 ; refondue en 1775. |
||
Coulée av. 1859 | "petite cloche". Vendue à Aulès en 1875. |
|||
Coulée en 1875 | Ursulin Dencausse | 5 quintaux (ou 227 kg) 76 cm |
5 |
"3ème cloche",
faite à neuf. p. et m. Grégoire Barbe et Françoise Barbe née Lailheugue. |
Coulée en 1875 | Ursulin Dencausse | 362 kg | Provient de la refonte de la
"cloche moyenne" avec augmentation du poids. "deuxième cloche", fêlée en 1887; refondue avant 1935. |
|
Coulée entre 1893 et 1935 | Escoubet | Elle donnait la même note qu'une autre cloche. Elle est refondue en 1935. | ||
Coulée en 1935 | M. Fourcade | 400 kg 90,8 cm La bémol |
6 |
p. et m. Jacques Personnaz Lacaze et Marguerite St-Angel. |
Coulée en 1935 | M. Fourcade | 175 kg 68,2 cm Ré bémol |
7 |
p. et m. Germain Cascailh et Jeanne Euphrasie Gauziède née Lalande. |
MUS | ||||
1569 | x? cloches saisies par les Hugenots. | |||
Coulée en 1710 | parrain Léon de Candale ? | |||
1793 | Trois cloches saisies lors de la Révolution. | |||
Coulée en 1819 | Decharme Monin |
247 livres 57,5 cm |
8 |
p. et m. Bernard Domenger, et Marie Louise Poysegur. |
Coulée en 1909 | 53,2 cm | 9 |
p. et m. Octave Daverat et Lucie Cascailh née Darcet. |
MAIRIE | ||||
Achetée en 1822 | "Brisée" en 1931, et "envoyée à la refonte". |
|||
refondue en 1931 |
31 cm |
Récupérée par un particulier en 1971, lors de la démolition de la mairie. (aucune inscription). |
Parrains et Maraines
- Marie Darmaignac, héritière de la Beyrie.
1704 - Jeanne de Labonne de Cès, née vers 1662, décédée en 1732, épouse de M. Bernard de Cès, (né en 1654 ?, décédé en 1725 ?), vice-sénéchal des Lannes (1697), écuyer et conseiller du Roy (1703), prevôt des armées du Roi en Portugal (1704), baron de Caupenne (1709). Ils résidaient à la maison "Caupenne", dans le bourg de Doazit.
1705 - Jean Decès, agent de ville (1697), sieur de Landos (1699), et sa femme Catherine de Dezest, née en 1678 à Pédaulès, décédée en 1751, fille de François de Dezest et Marie de Comarieu. Ils résidaient à Pédaulès, dans le bourg de Doazit.
1710 - Léon de Candale, né en 1674, fils aîné de Joseph Henry de Candale de Foix et de Marie d'Essenault.
1819 - François Henri de Foix Candale, né en 1758 et sa soeur Hypolite Euphrosine de Foix Candale née en 1768
1819 - Jean Dagès, rentier, résidant à Moun, dans le bourg de Doazit, né vers 1768, veuf de Claire Pineau. Marraine Pauline Dagès, probablement fille de Jean Dagès.
1819 - Jean Broca Perras, avocat, vice-président du tribunal civil de Mont-de-Marsan et sa femme Marie Henriette Baffoigne. La famille qui a pris le nom de Broca-Perras, est en fait une famille Broca, originaire de la maison Perras du quartier d'Aulès.
1819 - Bernard Domenger de Mugron, et Marie Louise Poységur
1862 - Jean-Jacques Victor Broca Perras, né en 1806 à Mont-de-Marsan, fils de Jean Broca Perras et de Marie Henriette Baffoigne ; avocat ; il achète le château de Candale en 1838 ; maire de Doazit de 1838 à 1854, de 1855 à 1856 et de 1861 à 1883 ; il est également conseiller général du canton de Mugron, de 1866 à 1870 ; il décède à Doazit en 1883. La marraine est sa fille aînée, Josèphe Amélie Broca Perras, née en 1840 à Mont-de-Marsan, mariée en 1861 à Fabien Lacaze ; décédée à Doazit en 1926.
1875 - Grégoire Barbe, né en 1817 au Lieutenant, dans le bourg de Doazit, décédé en 1890, et sa femme Françoise Lailheugue, née au Bourdillon.
1909 - Octave Daverat, de Bic, née en 1877 à Doazit, fils de Jean-Baptiste Daverat et de Marie Dumartin.
- Lucie Cascailh née Darcet, née à St-Cricq-Chalosse, mariée à Léopold Cascail de Junca, décédée 5 ou 6 ans après son mariage.
1935 - Jacques Personnaz Lacaze.
- Margueritte de St-Angel, résidant à la maison Caupenne, née en 1918 à Dumes.
1935 - Germain (dit Daniel) Cascailh, de Junca, né vers 1913 à St-Cricq, fils de Léopold Cascailh et de Lucie Darcet.
- Euphasie Gauziède, née Lalande, de Pouységur (maison Bordelane au bourg), née en 1865 à Audignon.
1957 - Jean-Baptiste Laferrère, né en 1900 au Peyroux.
- Maylis Personnaz, fille de Marie Lacaze et Jean-Gabriel Personnaz, mariée à Louis de Gorostarzu. Elle hérite le château de Candale de son grand-père Fabien Lacaze en 1936.
1- Verbal de Charles IX, 1572.
2- J. Peyresblanques ; Nouveaux contes et légendes des Landes ; Aulès ; Capbreton, Chabas, 1987.
3- Henry de Laborde ; Relation véritable; Armorial des Landes, T. 3 p. 460.
4- Cette cloche payée en janvier 1649 est-elle celle qui fut baptisée en novembre 1647 ?
5- Livre de la confrèrie du Très St Sacrement de l'Autel de la chapelle Notre-Dame du bourg de Doazit (1645-1872) ; p. 2, p. 98 et p. 101 de la copie dactylographiée.
6- Livre de comptes de la fabrique d'Aulès et du bourg ; 26 septembre 1734.
7- Livre de comptes de la fabrique d'Aulès et du bourg ; 6 juillet 1788.
8- Doazit aux trois églises, p.27.
9- Voir Ph. Dubedout ; Les doazitiens de la Révolution.
10- Les métaux précieux saisis probablement à la même époque que les cloches, furent remis au district de St-Sever le 20 nivose an II (Archives parlementaires de 1787 à 1860, Paris 1962 ; T.84, p.311).
11- Jean-Baptiste Barbe ; Mémoires ; p. 2. A.D.L. 1 J 648.
12- R. Lamaignère ; Doazit aux trois églises ; p. 12.
13- Séance du Conseil municipal du 19 avril 1818 ; archives de la mairie IX M1.
14- J.-Bpte Barbe ; Mémoires ; p. 8. D'après le registre paroissial, notices, histoire,... p.8, la quête donna 3709 francs.
15- R. Lamaignère ; Doazit aux trois églises ; p. 12. Le registre paroissial, notices, histoire,... p.8 donne 926 livres 1/4 de débris de canons espagnols, pour une fourniture totale de 1766 livres.
16- Livre de comptes de la fabrique de l'église du bourg., 24 juin 1819, écrit en 1826. La date d'installation des cloches d'Aulès et du Mus diffère de la date donnée par les autres sources.
17- J.-Bpte Barbe ; Mémoires ; p. 9.
17b- Une somme de 200f est allouée par le préfet pour
la "refonte de la clochette mairie" en 1934 (Archives mairie de Doazit,
I L 2, Chapitres additionnels au budget de 1934).
18- J.-Bpte Barbe ; Mémoires ; p. 11. D'après le registre paroissial, notices, histoire, usages, faits divers, p.8, cette cloche pesait 7 quintaux et 35 livres, et aurait été placée au clocher du bourg cinq ans après 1819, c'est à dire en 1824.
19- Il est possible que R. Lamaignère fasse une confusion lorsqu'il dit que la "petite cloche" du bourg fut portée à Aulès en 1828 (p. 28), avec la vente de la "petite cloche" du bourg vendue à Aulès en 1874. De même, nous pensons qu'il se trompe en disant (p.23) que la cloche fêlée en 1887 avait été coulée en 1828. A notre avis, c'est bien le métal de cette cloche, mais qui avait déjà été refondu en 1875.
20- D'après les archives de M. François Granier, fondeur à Hérépian, cette cloche qui fut refondue par son père en 1957, mesurait 95 cm de diamètre, et pesait 500 kg.
21- R. Lamaignère ; Doazit aux trois églises ; Aulès p. 28.
22- Livre de comptes de la fabrique du bourg, séances du 5 juillet 1874 et du 4 juillet 1875.
23- Cette cloche porte, inscrit à la craie "pesant cinq quintaux". Il faut comprendre 250 kg, c'est à dire la plus petite des deux cloches coulées en 1875.
24- Livre de la fabrique de Doazit, séance du 15 décembre 1901.
25- Voir livre de la fabrique de Doazit, séance du 19 decembre 1730, ou du 28 novembre 1790. A cette dernière date, le benoit d'Aulès recoit 51 livres, pour un peu plus d'une année de service.
26- Certainement après 1893 : Dans sa séance du 16 août 1891, le conseil de fabrique du bourg projette de refondre une cloche, et dans celle du 8 janvier 1893, M. Joseph Barbe a versé la somme de 300 f. au nom de feu son père, désirant que cette somme serve à la refonte d'une cloche.
27- Ainsi familièrement appelée, du nom de son fondeur.
28- R. Lamaignère ; Doazit aux trois églises ; Bourg p. 23.
29- Les cloches de Doazit on fait l'objet d'un recensement le 8 novembre 1966, par M. Vincent Matéos, chargé de mission par le Conseil Général des Landes, pour un inventaire de l'art campanaire dans le département des Landes.
30- Vincent Matéos "Art campanaire en pays landais", bull. soc. Borda 1995, p.441, mentionne le fondeur Decharme, installé à Mont-de-Marsan, de 1826 à 1850.
31- La marraine de cette cloche, Mme Louis de Gorustarzu est née Personnaz et non Lacaze.
32- Les "N" de cette inscription sont dessinés à l'envers.
33- Inscrit à la craie à l'intérieur de la cloche. Soit 450 kg.
34- Inscrit à la craie à l'intérieur de la cloche. 5 quintaux de 100 livres, soit 250 kg.