Petite étude sur les

NOMS PATRONYMIQUES

des Familles

dérivés du Gascon

Par L'Abbé Raphaël Lamaignère

Escouliè de Gastou Fébus

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1943

 [Sommaire Doazit]
 [Raphaël Lamaignère]
 

Recopié d'après le manuscrit de l'auteur, par Philippe Dubedout.


 

Avant-Propos

Tout esprit impartial, tant soit peu au courant des choses de la linguistique, reconnait que le gascon dérive du latin, à l'égal de toutes les langues méridionales. C'est, en effet, au contact des soldats et des anciens colons romains, venus dans nos régions quelques cinquante ans avant J.C. que la langue parlée jusqu'alors en Aquitaine, et qui n'était autre que le basque, se modifia profondément. Ainsi, naquit notre idiome gascon, puisé, non pas certes dans le pur et étincelant latin des Cicéron et des Virgile, mais dans ce qu'on est convenu d'appeler le latin grossier et vulgaire de la masse, déformation de la langue romaine, et sorte de patois parlé par les légions de César.

Malgré ce point d'histoire définitivement acquis, et malgré les intéressants travaux, entrepris depuis quelque temps, dans cette branche de la phonétique gasconne, il s'est rencontré des critiques sérieux, pour soutenir que le langage primitif employé par nos pères, n'était pas le latin vulgaire, comme bien on pensait, mais un amalgame de langues de même origine, ayant avec lui plusieurs ressemblances essentielles, et parlé par les divers peuples qui habitèrent nos pays.

Il n'est pas dans mes intentions, il est encore moins de ma compétence, de prendre ici parti pour ces deux systèmes en présence. Cependant, rien ne m'empêchera d'opter pour le premier d'entre eux, en m'appuyant sur ce fait que si, en dehors de toute considération personnelle, on se donne la peine de confronter l'étymologie gasconne de la plupart des mots de notre vocabulaire, on ne peut raisonnablement nier que le latin ait été étranger à leur composition.

Des nombreux documents étudiés et patiemment fouillés, par les pionniers de nos laborieuses Sociétés philologiques, il ressort que le gascon, date au moins du douzième siècle, dans sa forme directe; et que si, depuis lors, le français a évolué, le gascon, lui, n'a guère plus changé, dans sa grammaire et dans sa syntaxe. Certains vont même jusqu'à l'assimiler aux langues mortes, telles qu'on les parle encore aujourd'hui.

Il me parait intéressant de noter, ici, en passant, que le "béarnais" était à l'honneur à la cour d'Henri IV. Le roi, au dire de ses chroniqueurs, n'était jamais aussi heureux, que lorsque il pouvait, dans l'intimité du cercle familial, parler l'idiome qui, à Pau, dans le château de ses pères, avait bercé son enfance et ses jeunes années.

Oui, idiome sans pareil, et devant lequel notre langue française, pourtant si riche d'expression, se reconnait impuissante parfois à trouver le mot qui convient, pour dépeindre tel ou tel état d'âme, telle ou telle situation.

Il n'est donc pas surprenant que nos vieilles familles landaises, se soient fait comme une gloire de conserver leur langue maternelle, et qu'elles l'emploient haut et ferme, dans le cours ordinaire des choses: il n'y a pas pour elles de plus riche blason.

Je ne m'étonne pas non plus qu'on se soit efforcé, depuis près d'un demi-siècle, de rendre au gascon dans les rapports communs entre habitants d'un même pays, la place à laquelle il a droit. Enfin, il faut savoir gré aux maîtres et aux mainteneurs, comme les Sorbets, les Gassiat, les Pédegert, les Isidore Salles, les Camélat, les Mgr Gieure, les Daugé, et tant d'autres, d'avoir, de la parole et de la plume, sonné le ralliement des vrais linguistes, autour du vieux gascon, et de s'être faits les ardents protagonistes de nos traditions ancestrales.

Mais, nous savons aussi que se trouvent encore chez nos contemporains, des esprits inquiets, des jeunes surtout, qui essayent de faire table rase de nos libertés, de nos moeurs et de nos usages d'autrefois. Cela, sous le fallacieux prétexte, qu'il faut être et vivre avec son temps, et que le gascon n'est plus de mise, que chez les campagnards et les ruraux. Et il est arrivé ceci, à savoir que là où on a voulu rompre avec le gascon, pour n'employer que le français, on a fini par faire de ce français, un intolérable et vil patois. A quelles incorrections de langage, à quelles constructions vicieuses donne lieu ce français "de boutique", M. Léon Bérard, de l'Académie Française, nous le dit sans sourciller dans sa magnifique préface au livre de MM. Bouzet et Lalanne, intitulé "Du Gascon au Latin".

Nous mêmes, n'avons-nous pas, maintes fois, recueilli des perles, dans le genre de celles-ci :-Tu te la manges l'orange ? , Dis-me-le!..."-"Oui, je me l'ai toute mangée!" Et l'éminent académicien de prouver que notre langue française, si harmonieuse par elle-même, s'est toujours heurtée à des avatars sans nom, dès là qu'on déciderait de ne plus parler le patois.

*

Pour contrebalancer cette tendance désinvolte au mépris calculé de la langue "mayrane", il s'est, avons-nous dit, trouvé des hommes, venus d'horizons bien différents, pour prôner le retour et la pratique du franc parler gascon. Et cette heureuse réaction, nous dédommage amplement de tous ces airs suffisants et dégoûtés qu'affichent les contempteurs des choses du passé. Le mouvement est désormais lancé, et a même reçu le patronage des sphères universitaires.

D'ailleurs, on aura beau s'agiter : on ne se débarrasse jamais de la langue gasconne, de celle que l'on a, pour employer le mot à la mode, sucée avec le lait de sa mère. Et ce n'est pas parce qu'on s'en est allé faire son petit tour de France, et qu'on en est revenu avec un certain vernis, couleur du jour, qui ne trompe personne, qu'on pourra pour cela oser prétendre à l'oubli de sa langue maternelle. Je n'en veux pour preuve, que cette amusante histoire, racontée à notre Cours de Morale par le bon chanoine Clavier, notre vieux professeur de Poyanne :

Un jeune citadin, de retour au village après deux ans d'absence, affectait des airs de grand monsieur, et prétendait ne plus savoir parler la langue du pays. Un jour de fenaison, qu'il demandait à sa soeur, en français bien tiré, de lui passer un râteau, celle-ci, d'un geste malheureux, laissa tomber l'outil sur les pieds du garçon. Le freluquet, alors, retrouvant tout-à-coup le mot de la situation, le mot qui, instinctivement, part du coeur du vrai gascon, s'écria dans un geste agacé : "A! m...! gran hilh dé p... d'arréstèt! Et l'on put rire dans l'entourage, et l'on n'eut pas de peine à constater que le fils de famille savait encore, à ses heures, appeler les choses par leur nom.

*

Ces considérations, et ces digressions un peu longues déjà, me ramènent, sans plus tarder, au sujet que je me propose de traiter dans ces pages. Car je voudrais ici dresser un tableau aussi exact que possible, des noms patronymiques portés par les familles du pays; je veux montrer qu'ils viennent du gascon, et par le gascon, qu'ils remontent au latin. Tâche ardue, je le sais, et passablement hasardeuse, puisqu'aussi bien les interprétations qu'on peut donner de ces noms, sont souvent d'une authenticité douteuse, subjective, et sujettes à discussions sans fin. J'entreprends néanmoins mon travail avec une calme confiance, persuadé que les sources où j'ai puisé mes documents ne sont pas contestables : Revue de Borda, du Buisson, Lugat et Pédegert, Daugé, Lalanne. Je crois même que bien qu'il n'ait pas le mérite de la nouveauté, il ne manquera pas d'intéresser ceux qui se disent les amis de la terre et de la vie des Gascons. Et, qui sait ?...Combien, peut-être, parmi mes bienveillants lecteurs, qui seront étonnés d'apprendre que leur nom s'apparente au frêne, au chêne, et même... à la vache !

*

* *

Les noms patronymiques n'ont pas toujours existé; et, pour s'en convaincre, il n'est que de s'en rapporter aux registres anciens que possèdent encore nos mairies, et nos églises de campagne. Ainsi, dans notre Chalosse, comme d'ailleurs dans toute la Gascogne, il fut un temps où les hommes et les femmes portaient simplement le nom de la maison qu'ils habitaient, et où ils étaient nés. On disait, par exemple : lou Louiss dou Réy , la Julie de Laouga... On disait encore, comme on dit toujours, du nom de la demeure occupé par la famille : lou Bourdiou, la Bourdibe, lou Yan-haou, la Yan-hale... Enfin, il n'est pas rare d'entendre appeler ainsi les gens de nos villages, lou Gaston de Lacaze, la Julia dou Branzeau, pour : Gaston Lacaze, Julia Branzeau.

Cette particule :"de, dou", n'avait rien de nobiliaire; elle se conserva longtemps, soit par l'effet de l'habitude, soit aussi, et surtout, par un certain sentiment de vanité qu'en retiraient les familles. Dès avant la Révolution française, nous la voyons peu à peu disparaître des documents généalogiques; depuis lors, l'Etat Civil en a totalement supprimé l'emploi dans ses actes officiels, et nous n'y trouvons plus, à cette heure, que les noms patronymiques, aux origines diverses, qui passent de père à fils, et de génération en génération.

Ce n'est qu'en gascon que le langage populaire a maintenu les anciennes appellations : lou Pierre dé Beaulieu, la Louise dé Yunca, lou Bertran dou Mouta, la Marie dou Ségas.

Ces noms de famille ont, comme on va le voir, ceci de particulier, qu'ils sortent de la glèbe et dérivent des noms d'arbres, de plantes, d'animaux, d'objets domestiques, de métiers divers. Le rapprochement en est d'autant plus instructif.

Je n'ai pas la prétention de dresser ici un catalogue de tous les noms patronymiques; aussi bien, serait-ce demander l'impossible. C'est seulement une vue d'ensemble que je jette, sur ceux de la région chalossaise que j'habite, et que je puis, par là-même, plus facilement codifier.

*

 
 

A

abadia

abbaye

Badie, Abadie, Dabadie, Labadie

abat

abbé

Dabat

abescat

évêché

Dabescat

agnét

agneau

Despagnet, Lagnet

agrèu

le houx

Lagraulet, Lagrède, Lagrola, Lagrolet

alaüde

l'alouette

Lalaude

anglade

terrain en angle

Anglade, Danglade, Langlade, Langladet, Langléron

angou

pays marécageux

Dangou, Dangoumau, Hoursiangou, Pitangue

aragne

l'araignée

Daraignez, Lareigné

arbou

l'arbre

Darbo, Darboucave (arbor cava, l'arbre creux)

arceut

redevance

Darcet

arnaud

Arnaud

Arnaudin, Darnaudet

arquè

archer

Darqué, Darquier,Larqué, Larquier

arrat

le rat

Larrat, Arratbielh

arrézérot

soc de bois

Larrazet, Larrezet

arribère

rive, prairie

Darribau, Darribehaude, Darribère, Larribau, Larribère, Larribet

arriu

le ruisseau

Barrieu, Commarrieu, Darriau, Darricarrère, Darricau, Darrieu, Darrieux, Darrieulat, Darrieusecq, Darridole, Darrieutort, Darrigand, Darrigrand, Larrieu, Parlarrieu, Larrive 

arrose

la rose

Darrozès, Darrouzès, Deyrose, Larauza, Larrose, Rozier

arroudè

charron

Larrodé, Larroudé

ar-roumiu

chemin de pèlerin

Larroumieux

arrous

la rosée

Barros, Darros, Darrous, Bosdarros

artiga

terre défrichée

Artigue, Artiguebielle, Artiguenave, Dartigues, Dartix, Dartigoeyte, Dartiguelongue, Dartiguemalle, Lartigau, Lartigue, Lartigot

aryéle

l'argile

Dargelas, Darget

àuba

l'aubier

Dauba, Daubagnan, Daubin, Piraube, Saubagné, Saubès, Saubanère, Saubeste

àuga

terrain marécageux

Daugé, Dauga, Lailheugue (lhèugue, lieu humide, comme auga), Laugaret

àulan

noisette

Laulan

àuloum

le coudrier

Laulom

àulhè

le berger

Laulhé

àuquè

gardien d'oies

Lauqué

aussuc

qui a de grands os

Laussucq

B

bachét

bateau

Baché, Bachoué, Bachelet

bane

cruche, pichet

Labannère

baquè

vacher

Baccarrère, Bacquerisse, Baqué, Dubaquié

barat

clôture

Baradat, Barat, Dubarat

barèyt

terrain en friche

Bareyt, Barèyre

barbe

la barbe

Barbe, Barbé, Barbères, Labarbe, Barbéyat

barrère

barrière

Barrère, Labarrère, Lesbarrères

barroulh

le verrou

Barrouillet

barthe

lande

Barthe, Barthou, Barthoulet, Barthouil, Labarthe, Labarthète, Pébarthe

basque

basque

Basquiat, Dubasque, Gascouat

baste

la fougère

Bastérot, Bastiat, Bastié, Bastrot, Barbaste, Gabaston, Guillebaste, Labaste, Labastère, Labastie, Labastugue

bat

le val, la vallée

Badets, Bats, Batbedat, Bagieu, Baigts, Cazabat, Bonnebaigt, Destribats, Gachibat, Labat, Larbaigt, Labaigt, Lesbats, Devaux

bayle

sergent royal

Bayle, Baylacq, Baillet, Bailly, Baylion, Dubayle, Goussebayle, Labayle

bedat

terrain gardé

Batbedat, Bedat, Dubedat

bedout

le bouleau

Bedouch, Bedouich, Dubedout

béguerie

viguerie, magistrature

Béguerie, Béguery, Lavigerie, Viguié

bermi

le ver

Bermis, Bernis

bern

le vergne

Bernadet, Bernatets, Bernajuzanx, Bernède, Bernès, Bernet, Berneyres, Berniolles, Bernizan, Bernos, Bernoville, Capbern, Dubern, Dubernet, Labernède, Lavergne, Lucbernet

bésin

le voisin

Béziade, Béziat, Bézin, Bombesin, Montbesin

beyrie

verrerie

Beyria, Beyries, Beyrière, Beyris

béryè

le verger

Bergès, Bergez, Bergey, Duverger, Vergez, Vergeron

bibe

vivre

Bibé, Bibes, Duvivé, Vios

bie

de via, chemin

Biénabe

biella

villa romaine

Capdevielle, Capdeviolle, Duviéla, Fondeviolle, Lavielle, Laville, Mibielle, Minvielle, Subervielle, Vielle, Capdeville

bignaou

champ de vignes

Bignalet, Duvignacq, Duvignau, Labignasse, Labignotte, Ravignan, Vignancourt, Vignau, Vigneaux, Vignalas, Saubignacq, Vignes, Vignolles

biste

la vue

Labiste

bit

la vigne

Bitaubé

boeyrie

terre labourée par des boeufs

Beyrie, Boueyrie, Bouyrie, Boyer, Labeyrie, Laborie, Labouyrie

borde

grange, ferme

Bidauborde, Borda, Bordage, Bordas, Bordelanne, Bordenabe, Bordenave, Bordes, Bordesoulles, Bourdet, Bourdette, Desbordes, Dubourdieu, Laborde, Labordenne, Labourdette, Péborde, Ramonbordes

bos, bosc

le bois

Bousquet, Delbousquet, Dubos, Duboscq, Dubois, Duboy, Farbos, Matabos, Nolibos, Pédeboscq

boudigue

cellier

Laboudigue

brana

la bruyère

Brana, Branères, Braneyres, Dubrana

brète

bègue, ou court de jambes, ou breton

Brèthes, Bréthous

broc

buisson, épine

Broca, Brocas, Broquedis, Broquès, Dubroca, Pébrocq, Labrouquère

brouste

les feuilles

Brousteau, Brostra

bucq

ruche, en Armagnac

Dubucq

busquet

petite bûche

Busquet, Dubusquet

burguè

pailler

Burguerieu

C

cabe

creux, profond

Cabé, Baricabe, Lacabe, Parcabe

cabiroun

chevron

Cabiro

camin

le chemin

Cami, Camicas, Camiade, Camy, Ducamin

camp

champ

Campardon, Campet, Campistron, Canfranc, Discamps, Ducamp

cap

tête

Capbern, Capdepont, Capdevielle, Capdeville, Caplanc, Capducamp

carre

la saignée du pin

Labiscarre, Lescarret

carda

travailler le lin

Cardenau

carrère

chemin de traverse

Bacarrère, Carrère, Carricart, Ricarrère

case

maison

Bonnecase, Caselieu, Casamayor, Casassus, Casanove, Casedevant, Caseils, Casenave, Cases, Cazabat, Cazade, Cazagues, Cazet, Cazes, Decases, Lacaze, Lacazedieu, Lescazes

casaou

le jardin

Carrincazeaux, Cazalis, Cazalot, Cazaubieilh, Cazaubon, Cazaumayou, Cazaumau, Cazauran, Cazauvieilh, Cazeaux, Cazotte, Descazeaux, Discazeaux, Ducazeaux

casse, cassou

le chêne

Cassagnabère, Camescasse, Cassagneau, Cassaigne, Cassalon, Cassagne, Cassen, Cassiède, Cassiet, Cassou, Cassoulat, Cassourrat, Cassourret, Ducasse, Ducassou, Lacassagne

castagn

le châtaignier

Castagnède, Castagnet, Castagnos, Castaing, Castaingts, Castan, Casteigt, Ducastaing, Hourcastagné, Pécastaing

castel

château féodal

Castelnau

castéra

châtelain

Castets, Castéra, Castéran, Castérot

càuha

chauffer

Cauhapé

càulet

le chou

Lacaule, Bascaules

caviè

caveria, terre noble

Cavier

cla

clair

Claret, Ducla, Claracq, Montcla, Montclar

céra

cire, pays des abeilles

Cère, Cérez, Ducéré, Dulcire, Dusseré

chic

peu

Chicoy

chuc

le suc

Pouchucq

clàu

la clé

Clabé, Clabère, Clavé, Claveau, Clavel, Claverie, Clavery, Clavier, Desclaux, Dinclaux, Duclaux, Laclabère, Laclau, Lesclaux

cos

le corps

Darcos, Descorps, Ducos, Passicos

coste

la côte

Costa, Costalat, Costarramone, Costeau, Costedoat, Coustère, Costemalle, Costes, Lacoste, Pécoste, Vidaucoste

coucut

le coucou

Moncoucut

coude

la queue

Coudanne

couloum

le pigeon

Couloumère, Couloumes

couma

pli de terrain

Lacome, Lascoumes

couràu

coeur de chêne

Couralet, Coureau, Ducourau

cournàu

au coin

Ducourneau

court

curtis, la ferme

Courtiau, Courtiade, Courtonne, Récurt, Vignancourt

courrège

la courroie

Courrége, Courrégelongue, Lacourrége

crabe

la chèvre

Crabos

crouts

la croix

Crouzat, Croutzet, Croutz, Lacroutz, Lacroutzet, Lacrouzade, Lacroix, Pécrouts

cujola

la cage

Coyola

D

darriga

taillis, terrain vague

Darrigade, Darrigand, Darrigrand, Lagarrigue

domecq

fief noble

Domecq

domenger

domaine féodal de l'écuyer

Domenger, Domenjou, Camengé, Menjot, Menjoulet

drét

droit

Mandret

E

escalle

échelle

Escalup, Lescalle

esclàuzè

la vanne du moulin

Clauzet, Lesclauze

escole

l'école

Lescoulié

escoube

le balai

Descoubes, Descoubès, Escoubet, Escoubeyron

eslous

la fleur qui s'ouvre

Deslous

esparroun

échelon

Lesparre

espés

épais

Lespés

espiàuc

épineux

Lespine, Lesperon, Lespiaucq, Lespiaut

estrade

route

Estrade, Lestrade

estrém

le bord, l'extrémité

Destrèm, Destremau, Lestremau

eyre

aire, cour de maison

Eyres, Deyre, Deyris, Deyrose

F

fray

le frère

Frayret, Fraycinet

G

gabarre

ajonc épineux

Gabarra

gahus

le hibou

Gaüzère

garbe

la gerbe

Garbay

gaule

chemin encaissé

Gaulin

gaye

le geai

Gayan, Gaye, Gayet, Gayon

gay

la joie

Mongay

gense

aimable

Gensous

gleyze

l'église

Glizes, Léglise, Lagleyze

goueyta

garder

Goueytes, Lagoeyte

gorce

lande

Gorce, Lagorce

gouarda

garder

Gardères, Lagarde, Lagardère

gourgue

le marais

Gourgues, Lagourgue, Lasgourgues, Lesgourgues

grava

tourbière

Lagrave

greilh

le grillon

Daugareilh, Daugreilh

guilhem

Guillaume

Guilhém, Guilhemsans

H

habe

fève, haricot

Fabas, Fabères, Faverot

harga

forger

Farges, Fargues, Lahargue, Lahargou, Lafargue, Hargous, Lafarge, Laforgue

harie

la farine

Laharie, Lafarie

hart

balafré

Duhart, Farthoat, Farthouat, Harthouat

hàu

forgeron

Duhau, Dufau, Dufaur, Dufauré, Faurie, Lafaurie, Lesfauries, Faure

hay

le hêtre

Faget, Fayet

herbè

le pacage

Lherbé, Lherbet

herrère

mine de fer

Ferré, Ferret, Ferrère, Ferrière, Ferrien, Ferrier, Herran, Laferrère, Laferrière, Laherrère

hès càuts

les fers chauds

Fescaux

hèuga

la fougère

Feugas, Montfeuga

hilhe

la fille

Duhillon, Filloucat, Hillotte, Lahille

hitte

pierre borne

Fithères, Fittes, Lafitte, Laffiteau, Lahitte, Lahitète, Lahiton

hosse

la fosse

Fossats, Fosses, Lafosse

houn

la fontaine, la source

Fonta, Fontan, Fontang, Hontang, des Hons, Hontarrède, Fontanieu, Fontauzin, Lafon, Lafont, Lafonta, Lahonta, Lafontan

hourc

fourche de bois

Dufourcet, Dufourcq, Dufourquet, Fourgs, Hourcade, Hourquebie, Hourquet, Laforcade, Lafourcade

J

Jusanx

inférieur, par opposition à Soubiran

Juzanx, Bernajuzanx, Menjuzanx, Perjuzanx

L

lamon

le bourbier

Dulamon

lanne

la lande

Bordelanne, Lannebras, Lalanne, Lanot, Lanavère, Lannevère, Lannelongue, Gardilanne, Lannefranque, Lannemayou, Lannéluc

làurè

le laurier

Dulau, Dulaure, Lauretet, Lauray, Laurensan, Laurencet, de Laurens, Lalaurette, Lauret

lague

flaque d'eau

Lalagüe, Lagüe, Lagot

lheugue

comme auga: lieu humide

Lailheugue

loc

lieu, endroit

Bellocq

loup

le loup

Grateloup, Loubère, Laloubère, Loubéry, Loupien, Lupé

lucq

le bois

Delucq, Duluc, Dulucq, Lucat, Lucats, Laluque, Lucasson, Lucbernet, Lucq, Lucquet, Lannéluc, Luxey, Pédélucq, Lucmau

lux

la lumière

Lux, Delux

M

madriè

lourd, pesant

Madray

man

charge de la tenue des livres

Man, Manciet

marle

la marne

Marladot

marque

limite

Lamarcade, Lamarque, Marquebielle

martin

Martin

Martheuil, Marthuingt

mas

maison

Capmas, Delmas, Dumas, Massie, Massoué, Massey, Momas, Pémas

masou

petite maison

Lamazou, Lamaysouette

màu

mauvais

Maubec, Malet, Malleval, Mauvoisin, Mauléon, Maumen, Maubourguet, Mauriac, Mauhourat

maye, mayou

plus grand

Cazaumayou, Marmajou, Bignemayou, Pouymayou, Vignemayou

mégna

conduire

Dumaignau, Lamaignère

mesple

la nèfle

Mesplède, Mesplet

milhet

le millet

Milhas, Milhères

meyre

chétif

Meyranx, Meyrous

mire

beau

Miramon, Miremont

mont

hauteur

Caussimont, Dumont

mora

le marais, la mûre

Dumora, Dumoret, Lamorane, Lamorère, Morassin, Mora, Moras, Moret, Morères

moula

la meule

Molas, Moulas, Lamolère, Lamolie, Molères, Moulères, Molia, Lamoliatte, Lamouliatte, Dumolié, Dumoulier, Pémoulié

mouta

la butte

Lamothe

N

nabe

neuve

Maisonnabe, Naves, Navarron, Casenabe

nougué

le noyer

Dunogué, Dunoguier, Nogué, Noguès, Nougué

nux

la noix

Lanusse, Lannux

O

omi

l'homme

diminutif: Moumiet

orth

le jardin

Deshortes, Dourthe, Dourthes

ourties

l'ortie

Lourties

oustàu

la maison

Loustau, Loustalot, Loustaunau, Delhoste, Dulhoste

P

pan

le pain

Pancaut

pascou

pascal

Pascouau

le pied

Pédarré, Pédebucq, Péhau, Pémartin, Pémoulié

pèche

dépaissance

de Peich

pe, pey

la pierre

Peydessus, Peyrouton, Peysale, Sempé, Peytaut, Peyserre

percec

la pêche

Perchicot, Suberchicot

pérè

le poirier

Despériez, Dupéré, Dupérier, Péré, Perrier

peyre

la pierre

Peyrebère, Peyre, Peyres, Peyrusaube, Peyrucat, Peyruquèou, Peyroux, Peyré, Peyranère, Peyrelongue, Peyresblanques, Peyran, Peyrot, Peyrondet, Peyrecave, Compeyrot, Lapeyre, Lapeyrade, Lapeyrère, Lapeyrin, Dupeyron, Pétriat, Pétriacq, Dampierre

piet

bois de pin

Piet, Depiets

porte

la porte

Laporte, Laporterie, Portes, Portalet, Portères, Portalier, de Portets

pouble

le peuplier

Lapouble, Poublanc

pouchìu

gêne

Pouchiou

poude

la serpette

Poudenx

pourtàu

le portail

Pourtau

pouy, poey

coteau

Despouys, Dupouy, Marimpouy, Pouypoudat, Pouydebasque, Pouységur, Poey, Poyusan, Poyferré, Pouyfaucon, Pouyardin, du Poy, Poeydemange

poumè

le pommier

Pomède, Pomaret, Pommiès, Pomiro

prat

la prairie

Duprat, Dupré, Desprez, Dupratz, Pradères, Prat, Praneuf, Prades, Pradier, Pradel

puy

monticule

Pujos, Puyo, Dupuy, Puyobro, Puyau, Puyol, Despujos, Lupuyau, Capdupuy

R

rèche

le frêne

Dufrêche, Dufréchou, Frêche, Durêche

rive

bord de l'eau

Dautarive, Larive, Larribère, Larrivière

rouy

rouge

Courrouges, Courroyan, Larrouy

S

sal

le sel

Salazar, Salette, Salis, Salem, Lassalette, Sallat

sanguin

la bourdaine

Sanguinet

sangla

le sanglier

Sangla

sarrail

la serrure

Sarrail, Sarrailhé, Sarrailhot

sarre

colline

Sarramia, Sarramagna, Dussarat, Sarrade, Sarrès, Sarramone, Sarraut, Sarrauton

sartou

le tailleur

Delsarte, Dussarthou, Sarthou, Sarthoulet

saubadu

corruption de saubadou: le sauveur

Saubadu, Saubusse

sàus

bois de saules

Saucès, Saussède

sàut

bond en avant

Dussault

sègue

la ronce

Lassègue, Lasséguette, Ségas, Séguès, Séguin

sentis

les broussailles

Sentex

serre

coteau, suite de collines

Lasserre, Serres

soulè

le grenier

Bordesoules, Soulé, Soulerot

souque

bûche

Labarsouque, Souques

sourbè

le sorbier

Sorbé, Sourbé, Sorbette, Sorbets

soustre

la litière

Soustra

soubiran

supérieur

Soubiran

T

tach

le blaireau

Tachon, Tachoire, Tachoires

talha

tailler, couper

Destaillats, Lataillade

tapie

le torchis

Latapie, Latappy, Tapie

taste

tâter, palper, sonder

Lataste, Latastère, Tastet

tàule

table

Lataulade, Taulade

tàuzin

le chêne

Dutauziet, Dutauzin, Dutauzia, Tauzia, Tauziet, Fontauzin, Tauziède, Tauzin

teste

la tête

Testemalle, Testevin

tilh

le tilleul

Dutilh, Thillière

touya

la thuie

Dutoya, Touya, Touyarot

trouilh

le pressoir

Dutreuil

V

val

vallée

de Montval, Lavallée

vic

le bourg

Debicq, Devicq

Y

yert

lande nue

Daugert, Degert, Dugert, Darregert, Pédegert

yeste

le genêt

Dagès, Dagest, Gestas, Geneste, Ginestet, Gestède, Larrieste

yeyre

le lierre

Lageyre, Lagière

yunca

les joncs

Junca, Juncarot, Junquet

 

Ce travail représente un total de 950 noms patronymiques. Cela ne signifie pas qu'il soit au point et qu'il ne puisse s'enrichir de nouveaux noms. Car, le champ aux investigations demeure vaste et encore inexploré. A d'autres que moi de le parcourir, et d'en retirer des fruits nouveaux, pour l'avantage des linguistes gascons et des amis de la terre mayrane.

 

 

R. Lamaignère
Escouliè de Gastou Fébus