Petite étude sur les NOMS PATRONYMIQUES des Familles dérivés du Gascon |
Par L'Abbé Raphaël Lamaignère
Escouliè de Gastou Fébus
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1943
[Sommaire Doazit]
[Raphaël Lamaignère]
Avant-Propos
Tout esprit impartial, tant soit peu au courant des choses de la linguistique, reconnait que le gascon dérive du latin, à l'égal de toutes les langues méridionales. C'est, en effet, au contact des soldats et des anciens colons romains, venus dans nos régions quelques cinquante ans avant J.C. que la langue parlée jusqu'alors en Aquitaine, et qui n'était autre que le basque, se modifia profondément. Ainsi, naquit notre idiome gascon, puisé, non pas certes dans le pur et étincelant latin des Cicéron et des Virgile, mais dans ce qu'on est convenu d'appeler le latin grossier et vulgaire de la masse, déformation de la langue romaine, et sorte de patois parlé par les légions de César.
Malgré ce point d'histoire définitivement acquis, et malgré les intéressants travaux, entrepris depuis quelque temps, dans cette branche de la phonétique gasconne, il s'est rencontré des critiques sérieux, pour soutenir que le langage primitif employé par nos pères, n'était pas le latin vulgaire, comme bien on pensait, mais un amalgame de langues de même origine, ayant avec lui plusieurs ressemblances essentielles, et parlé par les divers peuples qui habitèrent nos pays.
Il n'est pas dans mes intentions, il est encore moins de ma compétence, de prendre ici parti pour ces deux systèmes en présence. Cependant, rien ne m'empêchera d'opter pour le premier d'entre eux, en m'appuyant sur ce fait que si, en dehors de toute considération personnelle, on se donne la peine de confronter l'étymologie gasconne de la plupart des mots de notre vocabulaire, on ne peut raisonnablement nier que le latin ait été étranger à leur composition.
Des nombreux documents étudiés et patiemment fouillés, par les pionniers de nos laborieuses Sociétés philologiques, il ressort que le gascon, date au moins du douzième siècle, dans sa forme directe; et que si, depuis lors, le français a évolué, le gascon, lui, n'a guère plus changé, dans sa grammaire et dans sa syntaxe. Certains vont même jusqu'à l'assimiler aux langues mortes, telles qu'on les parle encore aujourd'hui.
Il me parait intéressant de noter, ici, en passant, que le "béarnais" était à l'honneur à la cour d'Henri IV. Le roi, au dire de ses chroniqueurs, n'était jamais aussi heureux, que lorsque il pouvait, dans l'intimité du cercle familial, parler l'idiome qui, à Pau, dans le château de ses pères, avait bercé son enfance et ses jeunes années.
Oui, idiome sans pareil, et devant lequel notre langue française, pourtant si riche d'expression, se reconnait impuissante parfois à trouver le mot qui convient, pour dépeindre tel ou tel état d'âme, telle ou telle situation.
Il n'est donc pas surprenant que nos vieilles familles landaises, se soient fait comme une gloire de conserver leur langue maternelle, et qu'elles l'emploient haut et ferme, dans le cours ordinaire des choses: il n'y a pas pour elles de plus riche blason.
Je ne m'étonne pas non plus qu'on se soit efforcé, depuis près d'un demi-siècle, de rendre au gascon dans les rapports communs entre habitants d'un même pays, la place à laquelle il a droit. Enfin, il faut savoir gré aux maîtres et aux mainteneurs, comme les Sorbets, les Gassiat, les Pédegert, les Isidore Salles, les Camélat, les Mgr Gieure, les Daugé, et tant d'autres, d'avoir, de la parole et de la plume, sonné le ralliement des vrais linguistes, autour du vieux gascon, et de s'être faits les ardents protagonistes de nos traditions ancestrales.
Mais, nous savons aussi que se trouvent encore chez nos contemporains, des esprits inquiets, des jeunes surtout, qui essayent de faire table rase de nos libertés, de nos moeurs et de nos usages d'autrefois. Cela, sous le fallacieux prétexte, qu'il faut être et vivre avec son temps, et que le gascon n'est plus de mise, que chez les campagnards et les ruraux. Et il est arrivé ceci, à savoir que là où on a voulu rompre avec le gascon, pour n'employer que le français, on a fini par faire de ce français, un intolérable et vil patois. A quelles incorrections de langage, à quelles constructions vicieuses donne lieu ce français "de boutique", M. Léon Bérard, de l'Académie Française, nous le dit sans sourciller dans sa magnifique préface au livre de MM. Bouzet et Lalanne, intitulé "Du Gascon au Latin".
Nous mêmes, n'avons-nous pas, maintes fois, recueilli des perles, dans le genre de celles-ci :-Tu te la manges l'orange ? , Dis-me-le!..."-"Oui, je me l'ai toute mangée!" Et l'éminent académicien de prouver que notre langue française, si harmonieuse par elle-même, s'est toujours heurtée à des avatars sans nom, dès là qu'on déciderait de ne plus parler le patois.
*
Pour contrebalancer cette tendance désinvolte au mépris calculé de la langue "mayrane", il s'est, avons-nous dit, trouvé des hommes, venus d'horizons bien différents, pour prôner le retour et la pratique du franc parler gascon. Et cette heureuse réaction, nous dédommage amplement de tous ces airs suffisants et dégoûtés qu'affichent les contempteurs des choses du passé. Le mouvement est désormais lancé, et a même reçu le patronage des sphères universitaires.
D'ailleurs, on aura beau s'agiter : on ne se débarrasse jamais de la langue gasconne, de celle que l'on a, pour employer le mot à la mode, sucée avec le lait de sa mère. Et ce n'est pas parce qu'on s'en est allé faire son petit tour de France, et qu'on en est revenu avec un certain vernis, couleur du jour, qui ne trompe personne, qu'on pourra pour cela oser prétendre à l'oubli de sa langue maternelle. Je n'en veux pour preuve, que cette amusante histoire, racontée à notre Cours de Morale par le bon chanoine Clavier, notre vieux professeur de Poyanne :
Un jeune citadin, de retour au village après deux ans d'absence, affectait des airs de grand monsieur, et prétendait ne plus savoir parler la langue du pays. Un jour de fenaison, qu'il demandait à sa soeur, en français bien tiré, de lui passer un râteau, celle-ci, d'un geste malheureux, laissa tomber l'outil sur les pieds du garçon. Le freluquet, alors, retrouvant tout-à-coup le mot de la situation, le mot qui, instinctivement, part du coeur du vrai gascon, s'écria dans un geste agacé : "A! m...! gran hilh dé p... d'arréstèt! Et l'on put rire dans l'entourage, et l'on n'eut pas de peine à constater que le fils de famille savait encore, à ses heures, appeler les choses par leur nom.
*
Ces considérations, et ces digressions un peu longues déjà, me ramènent, sans plus tarder, au sujet que je me propose de traiter dans ces pages. Car je voudrais ici dresser un tableau aussi exact que possible, des noms patronymiques portés par les familles du pays; je veux montrer qu'ils viennent du gascon, et par le gascon, qu'ils remontent au latin. Tâche ardue, je le sais, et passablement hasardeuse, puisqu'aussi bien les interprétations qu'on peut donner de ces noms, sont souvent d'une authenticité douteuse, subjective, et sujettes à discussions sans fin. J'entreprends néanmoins mon travail avec une calme confiance, persuadé que les sources où j'ai puisé mes documents ne sont pas contestables : Revue de Borda, du Buisson, Lugat et Pédegert, Daugé, Lalanne. Je crois même que bien qu'il n'ait pas le mérite de la nouveauté, il ne manquera pas d'intéresser ceux qui se disent les amis de la terre et de la vie des Gascons. Et, qui sait ?...Combien, peut-être, parmi mes bienveillants lecteurs, qui seront étonnés d'apprendre que leur nom s'apparente au frêne, au chêne, et même... à la vache !
*
* *
Les noms patronymiques n'ont pas toujours existé; et, pour s'en convaincre, il n'est que de s'en rapporter aux registres anciens que possèdent encore nos mairies, et nos églises de campagne. Ainsi, dans notre Chalosse, comme d'ailleurs dans toute la Gascogne, il fut un temps où les hommes et les femmes portaient simplement le nom de la maison qu'ils habitaient, et où ils étaient nés. On disait, par exemple : lou Louiss dou Réy , la Julie de Laouga... On disait encore, comme on dit toujours, du nom de la demeure occupé par la famille : lou Bourdiou, la Bourdibe, lou Yan-haou, la Yan-hale... Enfin, il n'est pas rare d'entendre appeler ainsi les gens de nos villages, lou Gaston de Lacaze, la Julia dou Branzeau, pour : Gaston Lacaze, Julia Branzeau.
Cette particule :"de, dou", n'avait rien de nobiliaire; elle se conserva longtemps, soit par l'effet de l'habitude, soit aussi, et surtout, par un certain sentiment de vanité qu'en retiraient les familles. Dès avant la Révolution française, nous la voyons peu à peu disparaître des documents généalogiques; depuis lors, l'Etat Civil en a totalement supprimé l'emploi dans ses actes officiels, et nous n'y trouvons plus, à cette heure, que les noms patronymiques, aux origines diverses, qui passent de père à fils, et de génération en génération.
Ce n'est qu'en gascon que le langage populaire a maintenu les anciennes appellations : lou Pierre dé Beaulieu, la Louise dé Yunca, lou Bertran dou Mouta, la Marie dou Ségas.
Ces noms de famille ont, comme on va le voir, ceci de particulier, qu'ils sortent de la glèbe et dérivent des noms d'arbres, de plantes, d'animaux, d'objets domestiques, de métiers divers. Le rapprochement en est d'autant plus instructif.
Je n'ai pas la prétention de dresser ici un catalogue de tous les noms patronymiques; aussi bien, serait-ce demander l'impossible. C'est seulement une vue d'ensemble que je jette, sur ceux de la région chalossaise que j'habite, et que je puis, par là-même, plus facilement codifier.
*
A |
||
abadia |
abbaye |
Badie, Abadie, Dabadie, Labadie |
abat |
abbé |
Dabat |
abescat |
évêché |
Dabescat |
agnét |
agneau |
Despagnet, Lagnet |
agrèu |
le houx |
Lagraulet, Lagrède, Lagrola, Lagrolet |
alaüde |
l'alouette |
Lalaude |
anglade |
terrain en angle |
Anglade, Danglade, Langlade, Langladet, Langléron |
angou |
pays marécageux |
Dangou, Dangoumau, Hoursiangou, Pitangue |
aragne |
l'araignée |
Daraignez, Lareigné |
arbou |
l'arbre |
Darbo, Darboucave (arbor cava, l'arbre creux) |
arceut |
redevance |
Darcet |
arnaud |
Arnaud |
Arnaudin, Darnaudet |
arquè |
archer |
Darqué, Darquier,Larqué, Larquier |
arrat |
le rat |
Larrat, Arratbielh |
arrézérot |
soc de bois |
Larrazet, Larrezet |
arribère |
rive, prairie |
Darribau, Darribehaude, Darribère, Larribau, Larribère, Larribet |
arriu |
le ruisseau |
Barrieu, Commarrieu, Darriau, Darricarrère, Darricau, Darrieu, Darrieux, Darrieulat, Darrieusecq, Darridole, Darrieutort, Darrigand, Darrigrand, Larrieu, Parlarrieu, Larrive |
arrose |
la rose |
Darrozès, Darrouzès, Deyrose, Larauza, Larrose, Rozier |
arroudè |
charron |
Larrodé, Larroudé |
ar-roumiu |
chemin de pèlerin |
Larroumieux |
arrous |
la rosée |
Barros, Darros, Darrous, Bosdarros |
artiga |
terre défrichée |
Artigue, Artiguebielle, Artiguenave, Dartigues, Dartix, Dartigoeyte, Dartiguelongue, Dartiguemalle, Lartigau, Lartigue, Lartigot |
aryéle |
l'argile |
Dargelas, Darget |
àuba |
l'aubier |
Dauba, Daubagnan, Daubin, Piraube, Saubagné, Saubès, Saubanère, Saubeste |
àuga |
terrain marécageux |
Daugé, Dauga, Lailheugue (lhèugue, lieu humide, comme auga), Laugaret |
àulan |
noisette |
Laulan |
àuloum |
le coudrier |
Laulom |
àulhè |
le berger |
Laulhé |
àuquè |
gardien d'oies |
Lauqué |
aussuc |
qui a de grands os |
Laussucq |
B |
||
bachét |
bateau |
Baché, Bachoué, Bachelet |
bane |
cruche, pichet |
Labannère |
baquè |
vacher |
Baccarrère, Bacquerisse, Baqué, Dubaquié |
barat |
clôture |
Baradat, Barat, Dubarat |
barèyt |
terrain en friche |
Bareyt, Barèyre |
barbe |
la barbe |
Barbe, Barbé, Barbères, Labarbe, Barbéyat |
barrère |
barrière |
Barrère, Labarrère, Lesbarrères |
barroulh |
le verrou |
Barrouillet |
barthe |
lande |
Barthe, Barthou, Barthoulet, Barthouil, Labarthe, Labarthète, Pébarthe |
basque |
basque |
Basquiat, Dubasque, Gascouat |
baste |
la fougère |
Bastérot, Bastiat, Bastié, Bastrot, Barbaste, Gabaston, Guillebaste, Labaste, Labastère, Labastie, Labastugue |
bat |
le val, la vallée |
Badets, Bats, Batbedat, Bagieu, Baigts, Cazabat, Bonnebaigt, Destribats, Gachibat, Labat, Larbaigt, Labaigt, Lesbats, Devaux |
bayle |
sergent royal |
Bayle, Baylacq, Baillet, Bailly, Baylion, Dubayle, Goussebayle, Labayle |
bedat |
terrain gardé |
Batbedat, Bedat, Dubedat |
bedout |
le bouleau |
Bedouch, Bedouich, Dubedout |
béguerie |
viguerie, magistrature |
Béguerie, Béguery, Lavigerie, Viguié |
bermi |
le ver |
Bermis, Bernis |
bern |
le vergne |
Bernadet, Bernatets, Bernajuzanx, Bernède, Bernès, Bernet, Berneyres, Berniolles, Bernizan, Bernos, Bernoville, Capbern, Dubern, Dubernet, Labernède, Lavergne, Lucbernet |
bésin |
le voisin |
Béziade, Béziat, Bézin, Bombesin, Montbesin |
beyrie |
verrerie |
Beyria, Beyries, Beyrière, Beyris |
béryè |
le verger |
Bergès, Bergez, Bergey, Duverger, Vergez, Vergeron |
bibe |
vivre |
Bibé, Bibes, Duvivé, Vios |
bie |
de via, chemin |
Biénabe |
biella |
villa romaine |
Capdevielle, Capdeviolle, Duviéla, Fondeviolle, Lavielle, Laville, Mibielle, Minvielle, Subervielle, Vielle, Capdeville |
bignaou |
champ de vignes |
Bignalet, Duvignacq, Duvignau, Labignasse, Labignotte, Ravignan, Vignancourt, Vignau, Vigneaux, Vignalas, Saubignacq, Vignes, Vignolles |
biste |
la vue |
Labiste |
bit |
la vigne |
Bitaubé |
boeyrie |
terre labourée par des boeufs |
Beyrie, Boueyrie, Bouyrie, Boyer, Labeyrie, Laborie, Labouyrie |
borde |
grange, ferme |
Bidauborde, Borda, Bordage, Bordas, Bordelanne, Bordenabe, Bordenave, Bordes, Bordesoulles, Bourdet, Bourdette, Desbordes, Dubourdieu, Laborde, Labordenne, Labourdette, Péborde, Ramonbordes |
bos, bosc |
le bois |
Bousquet, Delbousquet, Dubos, Duboscq, Dubois, Duboy, Farbos, Matabos, Nolibos, Pédeboscq |
boudigue |
cellier |
Laboudigue |
brana |
la bruyère |
Brana, Branères, Braneyres, Dubrana |
brète |
bègue, ou court de jambes, ou breton |
Brèthes, Bréthous |
broc |
buisson, épine |
Broca, Brocas, Broquedis, Broquès, Dubroca, Pébrocq, Labrouquère |
brouste |
les feuilles |
Brousteau, Brostra |
bucq |
ruche, en Armagnac |
Dubucq |
busquet |
petite bûche |
Busquet, Dubusquet |
burguè |
pailler |
Burguerieu |
C |
||
cabe |
creux, profond |
Cabé, Baricabe, Lacabe, Parcabe |
cabiroun |
chevron |
Cabiro |
camin |
le chemin |
Cami, Camicas, Camiade, Camy, Ducamin |
camp |
champ |
Campardon, Campet, Campistron, Canfranc, Discamps, Ducamp |
cap |
tête |
Capbern, Capdepont, Capdevielle, Capdeville, Caplanc, Capducamp |
carre |
la saignée du pin |
Labiscarre, Lescarret |
carda |
travailler le lin |
Cardenau |
carrère |
chemin de traverse |
Bacarrère, Carrère, Carricart, Ricarrère |
case |
maison |
Bonnecase, Caselieu, Casamayor, Casassus, Casanove, Casedevant, Caseils, Casenave, Cases, Cazabat, Cazade, Cazagues, Cazet, Cazes, Decases, Lacaze, Lacazedieu, Lescazes |
casaou |
le jardin |
Carrincazeaux, Cazalis, Cazalot, Cazaubieilh, Cazaubon, Cazaumayou, Cazaumau, Cazauran, Cazauvieilh, Cazeaux, Cazotte, Descazeaux, Discazeaux, Ducazeaux |
casse, cassou |
le chêne |
Cassagnabère, Camescasse, Cassagneau, Cassaigne, Cassalon, Cassagne, Cassen, Cassiède, Cassiet, Cassou, Cassoulat, Cassourrat, Cassourret, Ducasse, Ducassou, Lacassagne |
castagn |
le châtaignier |
Castagnède, Castagnet, Castagnos, Castaing, Castaingts, Castan, Casteigt, Ducastaing, Hourcastagné, Pécastaing |
castel |
château féodal |
Castelnau |
castéra |
châtelain |
Castets, Castéra, Castéran, Castérot |
càuha |
chauffer |
Cauhapé |
càulet |
le chou |
Lacaule, Bascaules |
caviè |
caveria, terre noble |
Cavier |
cla |
clair |
Claret, Ducla, Claracq, Montcla, Montclar |
céra |
cire, pays des abeilles |
Cère, Cérez, Ducéré, Dulcire, Dusseré |
chic |
peu |
Chicoy |
chuc |
le suc |
Pouchucq |
clàu |
la clé |
Clabé, Clabère, Clavé, Claveau, Clavel, Claverie, Clavery, Clavier, Desclaux, Dinclaux, Duclaux, Laclabère, Laclau, Lesclaux |
cos |
le corps |
Darcos, Descorps, Ducos, Passicos |
coste |
la côte |
Costa, Costalat, Costarramone, Costeau, Costedoat, Coustère, Costemalle, Costes, Lacoste, Pécoste, Vidaucoste |
coucut |
le coucou |
Moncoucut |
coude |
la queue |
Coudanne |
couloum |
le pigeon |
Couloumère, Couloumes |
couma |
pli de terrain |
Lacome, Lascoumes |
couràu |
coeur de chêne |
Couralet, Coureau, Ducourau |
cournàu |
au coin |
Ducourneau |
court |
curtis, la ferme |
Courtiau, Courtiade, Courtonne, Récurt, Vignancourt |
courrège |
la courroie |
Courrége, Courrégelongue, Lacourrége |
crabe |
la chèvre |
Crabos |
crouts |
la croix |
Crouzat, Croutzet, Croutz, Lacroutz, Lacroutzet, Lacrouzade, Lacroix, Pécrouts |
cujola |
la cage |
Coyola |
D |
||
darriga |
taillis, terrain vague |
Darrigade, Darrigand, Darrigrand, Lagarrigue |
domecq |
fief noble |
Domecq |
domenger |
domaine féodal de l'écuyer |
Domenger, Domenjou, Camengé, Menjot, Menjoulet |
drét |
droit |
Mandret |
E |
||
escalle |
échelle |
Escalup, Lescalle |
esclàuzè |
la vanne du moulin |
Clauzet, Lesclauze |
escole |
l'école |
Lescoulié |
escoube |
le balai |
Descoubes, Descoubès, Escoubet, Escoubeyron |
eslous |
la fleur qui s'ouvre |
Deslous |
esparroun |
échelon |
Lesparre |
espés |
épais |
Lespés |
espiàuc |
épineux |
Lespine, Lesperon, Lespiaucq, Lespiaut |
estrade |
route |
Estrade, Lestrade |
estrém |
le bord, l'extrémité |
Destrèm, Destremau, Lestremau |
eyre |
aire, cour de maison |
Eyres, Deyre, Deyris, Deyrose |
F |
||
fray |
le frère |
Frayret, Fraycinet |
G |
||
gabarre |
ajonc épineux |
Gabarra |
gahus |
le hibou |
Gaüzère |
garbe |
la gerbe |
Garbay |
gaule |
chemin encaissé |
Gaulin |
gaye |
le geai |
Gayan, Gaye, Gayet, Gayon |
gay |
la joie |
Mongay |
gense |
aimable |
Gensous |
gleyze |
l'église |
Glizes, Léglise, Lagleyze |
goueyta |
garder |
Goueytes, Lagoeyte |
gorce |
lande |
Gorce, Lagorce |
gouarda |
garder |
Gardères, Lagarde, Lagardère |
gourgue |
le marais |
Gourgues, Lagourgue, Lasgourgues, Lesgourgues |
grava |
tourbière |
Lagrave |
greilh |
le grillon |
Daugareilh, Daugreilh |
guilhem |
Guillaume |
Guilhém, Guilhemsans |
H |
||
habe |
fève, haricot |
Fabas, Fabères, Faverot |
harga |
forger |
Farges, Fargues, Lahargue, Lahargou, Lafargue, Hargous, Lafarge, Laforgue |
harie |
la farine |
Laharie, Lafarie |
hart |
balafré |
Duhart, Farthoat, Farthouat, Harthouat |
hàu |
forgeron |
Duhau, Dufau, Dufaur, Dufauré, Faurie, Lafaurie, Lesfauries, Faure |
hay |
le hêtre |
Faget, Fayet |
herbè |
le pacage |
Lherbé, Lherbet |
herrère |
mine de fer |
Ferré, Ferret, Ferrère, Ferrière, Ferrien, Ferrier, Herran, Laferrère, Laferrière, Laherrère |
hès càuts |
les fers chauds |
Fescaux |
hèuga |
la fougère |
Feugas, Montfeuga |
hilhe |
la fille |
Duhillon, Filloucat, Hillotte, Lahille |
hitte |
pierre borne |
Fithères, Fittes, Lafitte, Laffiteau, Lahitte, Lahitète, Lahiton |
hosse |
la fosse |
Fossats, Fosses, Lafosse |
houn |
la fontaine, la source |
Fonta, Fontan, Fontang, Hontang, des Hons, Hontarrède, Fontanieu, Fontauzin, Lafon, Lafont, Lafonta, Lahonta, Lafontan |
hourc |
fourche de bois |
Dufourcet, Dufourcq, Dufourquet, Fourgs, Hourcade, Hourquebie, Hourquet, Laforcade, Lafourcade |
J |
||
Jusanx |
inférieur, par opposition à Soubiran |
Juzanx, Bernajuzanx, Menjuzanx, Perjuzanx |
L |
||
lamon |
le bourbier |
Dulamon |
lanne |
la lande |
Bordelanne, Lannebras, Lalanne, Lanot, Lanavère, Lannevère, Lannelongue, Gardilanne, Lannefranque, Lannemayou, Lannéluc |
làurè |
le laurier |
Dulau, Dulaure, Lauretet, Lauray, Laurensan, Laurencet, de Laurens, Lalaurette, Lauret |
lague |
flaque d'eau |
Lalagüe, Lagüe, Lagot |
lheugue |
comme auga: lieu humide |
Lailheugue |
loc |
lieu, endroit |
Bellocq |
loup |
le loup |
Grateloup, Loubère, Laloubère, Loubéry, Loupien, Lupé |
lucq |
le bois |
Delucq, Duluc, Dulucq, Lucat, Lucats, Laluque, Lucasson, Lucbernet, Lucq, Lucquet, Lannéluc, Luxey, Pédélucq, Lucmau |
lux |
la lumière |
Lux, Delux |
M |
||
madriè |
lourd, pesant |
Madray |
man |
charge de la tenue des livres |
Man, Manciet |
marle |
la marne |
Marladot |
marque |
limite |
Lamarcade, Lamarque, Marquebielle |
martin |
Martin |
Martheuil, Marthuingt |
mas |
maison |
Capmas, Delmas, Dumas, Massie, Massoué, Massey, Momas, Pémas |
masou |
petite maison |
Lamazou, Lamaysouette |
màu |
mauvais |
Maubec, Malet, Malleval, Mauvoisin, Mauléon, Maumen, Maubourguet, Mauriac, Mauhourat |
maye, mayou |
plus grand |
Cazaumayou, Marmajou, Bignemayou, Pouymayou, Vignemayou |
mégna |
conduire |
Dumaignau, Lamaignère |
mesple |
la nèfle |
Mesplède, Mesplet |
milhet |
le millet |
Milhas, Milhères |
meyre |
chétif |
Meyranx, Meyrous |
mire |
beau |
Miramon, Miremont |
mont |
hauteur |
Caussimont, Dumont |
mora |
le marais, la mûre |
Dumora, Dumoret, Lamorane, Lamorère, Morassin, Mora, Moras, Moret, Morères |
moula |
la meule |
Molas, Moulas, Lamolère, Lamolie, Molères, Moulères, Molia, Lamoliatte, Lamouliatte, Dumolié, Dumoulier, Pémoulié |
mouta |
la butte |
Lamothe |
N |
||
nabe |
neuve |
Maisonnabe, Naves, Navarron, Casenabe |
nougué |
le noyer |
Dunogué, Dunoguier, Nogué, Noguès, Nougué |
nux |
la noix |
Lanusse, Lannux |
O |
||
omi |
l'homme |
diminutif: Moumiet |
orth |
le jardin |
Deshortes, Dourthe, Dourthes |
ourties |
l'ortie |
Lourties |
oustàu |
la maison |
Loustau, Loustalot, Loustaunau, Delhoste, Dulhoste |
P |
||
pan |
le pain |
Pancaut |
pascou |
pascal |
Pascouau |
pé |
le pied |
Pédarré, Pédebucq, Péhau, Pémartin, Pémoulié |
pèche |
dépaissance |
de Peich |
pe, pey |
la pierre |
Peydessus, Peyrouton, Peysale, Sempé, Peytaut, Peyserre |
percec |
la pêche |
Perchicot, Suberchicot |
pérè |
le poirier |
Despériez, Dupéré, Dupérier, Péré, Perrier |
peyre |
la pierre |
Peyrebère, Peyre, Peyres, Peyrusaube, Peyrucat, Peyruquèou, Peyroux, Peyré, Peyranère, Peyrelongue, Peyresblanques, Peyran, Peyrot, Peyrondet, Peyrecave, Compeyrot, Lapeyre, Lapeyrade, Lapeyrère, Lapeyrin, Dupeyron, Pétriat, Pétriacq, Dampierre |
piet |
bois de pin |
Piet, Depiets |
porte |
la porte |
Laporte, Laporterie, Portes, Portalet, Portères, Portalier, de Portets |
pouble |
le peuplier |
Lapouble, Poublanc |
pouchìu |
gêne |
Pouchiou |
poude |
la serpette |
Poudenx |
pourtàu |
le portail |
Pourtau |
pouy, poey |
coteau |
Despouys, Dupouy, Marimpouy, Pouypoudat, Pouydebasque, Pouységur, Poey, Poyusan, Poyferré, Pouyfaucon, Pouyardin, du Poy, Poeydemange |
poumè |
le pommier |
Pomède, Pomaret, Pommiès, Pomiro |
prat |
la prairie |
Duprat, Dupré, Desprez, Dupratz, Pradères, Prat, Praneuf, Prades, Pradier, Pradel |
puy |
monticule |
Pujos, Puyo, Dupuy, Puyobro, Puyau, Puyol, Despujos, Lupuyau, Capdupuy |
R |
||
rèche |
le frêne |
Dufrêche, Dufréchou, Frêche, Durêche |
rive |
bord de l'eau |
Dautarive, Larive, Larribère, Larrivière |
rouy |
rouge |
Courrouges, Courroyan, Larrouy |
S |
||
sal |
le sel |
Salazar, Salette, Salis, Salem, Lassalette, Sallat |
sanguin |
la bourdaine |
Sanguinet |
sangla |
le sanglier |
Sangla |
sarrail |
la serrure |
Sarrail, Sarrailhé, Sarrailhot |
sarre |
colline |
Sarramia, Sarramagna, Dussarat, Sarrade, Sarrès, Sarramone, Sarraut, Sarrauton |
sartou |
le tailleur |
Delsarte, Dussarthou, Sarthou, Sarthoulet |
saubadu |
corruption de saubadou: le sauveur |
Saubadu, Saubusse |
sàus |
bois de saules |
Saucès, Saussède |
sàut |
bond en avant |
Dussault |
sègue |
la ronce |
Lassègue, Lasséguette, Ségas, Séguès, Séguin |
sentis |
les broussailles |
Sentex |
serre |
coteau, suite de collines |
Lasserre, Serres |
soulè |
le grenier |
Bordesoules, Soulé, Soulerot |
souque |
bûche |
Labarsouque, Souques |
sourbè |
le sorbier |
Sorbé, Sourbé, Sorbette, Sorbets |
soustre |
la litière |
Soustra |
soubiran |
supérieur |
Soubiran |
T |
||
tach |
le blaireau |
Tachon, Tachoire, Tachoires |
talha |
tailler, couper |
Destaillats, Lataillade |
tapie |
le torchis |
Latapie, Latappy, Tapie |
taste |
tâter, palper, sonder |
Lataste, Latastère, Tastet |
tàule |
table |
Lataulade, Taulade |
tàuzin |
le chêne |
Dutauziet, Dutauzin, Dutauzia, Tauzia, Tauziet, Fontauzin, Tauziède, Tauzin |
teste |
la tête |
Testemalle, Testevin |
tilh |
le tilleul |
Dutilh, Thillière |
touya |
la thuie |
Dutoya, Touya, Touyarot |
trouilh |
le pressoir |
Dutreuil |
V |
||
val |
vallée |
de Montval, Lavallée |
vic |
le bourg |
Debicq, Devicq |
Y |
||
yert |
lande nue |
Daugert, Degert, Dugert, Darregert, Pédegert |
yeste |
le genêt |
Dagès, Dagest, Gestas, Geneste, Ginestet, Gestède, Larrieste |
yeyre |
le lierre |
Lageyre, Lagière |
yunca |
les joncs |
Junca, Juncarot, Junquet |
Ce travail représente un total de 950 noms patronymiques. Cela ne signifie pas qu'il soit au point et qu'il ne puisse s'enrichir de nouveaux noms. Car, le champ aux investigations demeure vaste et encore inexploré. A d'autres que moi de le parcourir, et d'en retirer des fruits nouveaux, pour l'avantage des linguistes gascons et des amis de la terre mayrane.