[Sommaire Doazit]
[Jean-Bte Barbe]

1790 - 1830 (p.1)
Origine des principaux membres... (p.15)
1831 - 1872 (p.23)
note (p.66)
Testament de l'âme chrétienne (p.68)

Mémoires

de J-B. Barbe

1790 - 1830

1830 - 1872

Mémoire abregé de ce qui c'est passé de plus remarquable soit dans la commune de Doazit, soit en France, depuis 1790 jusqu'en 1830, suivi de l'origine de principaux membres qui ont habité la maison de Joandicq, maintenant appelée Lieutenant a commencer en 1690 jusqu'a ce dit jour 1830 époque à laquelle j'ai réuni année par année le tout ensemble.

En 1790, la commune avait pour Seigneur M. de Foix Candale qui émigra dans la révolution que tout le monde connait par tradition ou par de nombreux ouvrages écrits à cet effet ; elle avait en ce même tems trois prêtres. Mr. Demora curé, et deux vicaires, le curé avait le titre d'Archiprêtre de 27 paroisses. Le gouvernement révolutionnaire éxigea qu'ils fissent serment d'être fidelles à la nouvelle constitution ; L'Archiprêtre et le premier vicaire Mr. Nalis si refusèrent et le second vicaire Mr. Dubasque le fit. L'Archiprêtre était trés ancien se retira dans sa famille à St-Sever, et il mourût quelques années aprés, Mr. Nalis resta caché dans la paroisse pendant tout le tems du trouble, qui dura plus ou moins jusqu'en 1800, époque à laquelle il fût nommé curé ou desservant de la paroisse, qu'il gouverna avec un zèle soutenu jusqu'à sa mort en 1816. Mr. Dubasque second vicaire resta quelque année comme curé constitutionnel, et il fût chassé après par les révolutionnaires même, qu'il portait le nom de patriote en opposition aux aristocrates, qui était ceux qui avait restés fidelles de cœur à la religion et au Roi. Cette révolution sous le nom de République que chaque commune pourroit faire un ouvrage complet des circonstances qui se sont passées à offert dans celle cy un caractère ordinaire par rapport aux autres communes rurales ; et on pourra en juger par la , de ce qui a pu ce passer dans les villes : vous auriez vü en 1792, et 1793, les prêtres chassés et poursuivis par la gendarmerie et les gardes nationnaux, ainsi que les deserteurs à cause de la guerre d'Espagne ; les biens des familles des prêtres était confisqués, les maisons des familles particulières était fouillés jusqu'a faire ouvrir les armoires, les principaux patriotes secondait ces troupes mobiles au commencement de ce mouvement militaire, et quelques tems aprés ils crurent...

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...eux même d'être égorgés par les deserteurs, et s'armèrent en conséquence avec des fusils chargés a bale sans oser sortir de leur maisons, et leur crainte ne ce calma que par la fermeté de quelques aristocrates qui menacerent les furieux deserteurs d'en prevenir l'autorité supérieure, et il fût fait une enquette a cet effet, qui n'eut pas de grandes suites ; Le gouvernement faisoit enlever a cette époque tout ce que les églises avait de plus precieux ; à l'église du bourg, on prit un calice, l'ostensoir, le ciboire, une croix en argent, une lampe d'argent, et une autre de composition, et on était à même d'enlever les ornements et les reliques, sans le courage des trois femmes qui s'introduisirent le soir dans l'église et pendant la nuit les enlevèrent ; quelque personne d'Aulès enleva aussi leur lampe d'argent, que depuis on transporté a l'église du bourg ; sept cloches furent aussi enlevées, une du bourg, trois d'Aulès et trois du Mus qui pesait ensembles de 45 a 50 quintaux ; Les patriotes briserent presque par tout, statuts, vases, chandeliers qui tombait sous leur main, et celui qui faisait plus de ravage était le plus estimé; il fût enlevé d'autres objets precieux Aulès et au Mus, mais leur nombre m'est totalement inconnu. Le gouvernement établit au commencement de la Révolution des fêtes qu'on appelait décades, qu'on célébrait de dix jours en dix jours avec defence de travailler, et ordonnait en même tems de travailler le dimanche, cet ordre de travailler fut trés peu éxécuté, mais les décades furent mieux quelques tems observées, il était ordonné ce jour la, de choisir trois filles qu'on appelait Déesses et qu'on plassait à l'autel de l'eglise, celle du milieu avait un sabre à la main, et elles restait la, tout le temps de l'assemblée, ou pour mieux dire du club, ou les patriotes montait en chaire, pour manifester leur opinion sur le gouvernement présent et futur, aprés cette cérémonie, on allait à la place publique danser et chanter des chansons patriotiques, autour d'un arbre qu'on appellait l'arbre de la liberté, et on fit même de repas civiques sur la place pour y donner plus de réjouissance, mais aux dépens des convives. Il fut de plus ordonné de ramasser tout le grain de la commune et de le transporter dans un grenier publicq sous pretexte de pourvoir aux besoins des pauvres, et qu'on distribuaient par étapes d'une livre et demy par jour ; Ce malheureux tems ce calma un peu en 1794 qui continua plus ou moins jusqu'en 1798, et dans cet intervalle, le gouvernement tollerait l'office divin dans les maisons particulières, et même à l'église 5 ou 6 mois, mais qui fût de nouveau defendu a cette ditte...

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...époque 1798, quelque tems aprés Bonnaparte renversa tout ce gouvernement et rétablit le culte Catholique en 1800 et la France fût gouvernée alors par trois consuls dont lui fût le premier.

Dans cet intervalle de 8 à 9ans il y a eu 11 maires, sous la dénomination d'officiers publicq ; et d'agent municipal ; les quartiers d'Aulès et du Mus furet érigés en municipalités dans cette même époque. Tous les actes ce faisait au nom de la République Française unindivisible. Maintenant je vais rapporter année par année.

En 1801 la France resta en paix en dedans et en dehors. Le gouvernement consulaire et le pape firent un concordat pour la paix de l'église de France.

En 1802 Jean Tachouères fût nommé Maire, et Jean Darcahute adjoint, ce dernier fût remplassé par Pierre Poységur pour être percepteur.

En 1803, la fabrique fit répare l'autel de l'église du bourg en peinture pour 100 francs ; On représenta le premier dimanche d'aout la tragédie de St-Jean dans la rue basse, le théatre était devant la grange de Pedaulès ; les principaux acteurs était d'Aulès ou elle avait pris son fondement. Bonnaparte ce fit proclamer Empereur par le peuple.

En 1804 l'empereur qui avait montré des premiers tems de sa jeunesse un gout particulier pour l'art militaire, et il en avait donné deja des preuves, ce prépara pour faire la guerre à ses voisins.

En 1805 la guerre fût déclarée entre la France et l'Autriche ; Les armées françaises furent victorieuses sur tous les points, traverserent toute l'Autriche et firent la paix en 1806 aprés un combat des plus mémorables à Austerlits en Hongrie quoique les armées Russes fussent venues au secours des Autrichiens, dans ce combat était present l'empereur de France qui commendait en personne, contre l'empereur d'Autriche et l'Empereur de Russie.

En 1806, la guerre fût de nouveau déclarée contre la Prusse, firent les même progrés que l'année precedente, travercerent toute la Prusse, et une partie de la Pologne et firent la paix à Tilsit en 1807 sur les bords du Niemen. J'ai déjà dit que du tems de la révolution, on avait presque tout changé : les mois de l'année avait éprouvé leur changement aussi, ainsi que les jours de la semaine ...

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... mais les noms des jours fût peu usité parmi le peuple, on comptait dix jours par décade, et comme les décades ne s'observerent que peu de tems, les jours de décade non plus, et le gouvernement ordonna de reprendre l'ancien usage ; les années resterent jusqu'a cette année cy qui correspondait à l'an 15 de la République. Je n'ai pas voulu me servir de ces noms d'années, ni des mois, ni des jours, pour ne pas embarrasser le lecteur.

En 1807, les routes de la commune était presque abandonnées depuis 10 ans, les chemins étaient devenus si mauvais qu'il était trés difficile de frequenter le bourg avec des charettes la plus grande partie de l'année.

En 1808, vers le commencement de l'année, Mr. de Foix Candale ancien emigré fût nommé maire ; Pierre Diris Lajus adjoint. Mr. le maire choisit pour secrétaire Jean Barbe, et obtint de l'administration de déserteur qui était son congé. Mr le maire fît de plus reparer les chemins. L'Empereur fît passer des troupes en Espagne et en Portugal sous differens pretextes, et invita les Roi d'Espagne père et fils de venir le trouver à Bayonne, et les fît accompagner sous bonne escorte à Paris ; le père fût renvoyé en Italie et le fils, fût enfermer au chateau de Vincennes, et y resta jusqu'a la déchéance de l'Empereur en 1814, qu'il fût alors rendu a son peuple.

En 1809, dans la nuit du 10 au 11 avril il fît une grande gelée sur les vignes ; on ne fit dans ces environs qu'un sixième de vin.

En 1810, la commune fût cadastrée ; l'année suivante on classa le fonds.

En 1811, on fît une mission qu'on commença le premier dimanche de janvier qui dura 3 semaines, les missionnaires étaient Mr. le curé de Cauna, Mr Darbins curé de Poyanne, Mr Laburthe prêtre habitué à Mugron, et Mr Labourdette curé de Boulin ; la croix fût planté à la basse rue. Le 10 mai il gréla à 5 heures du soir dans le quartier du bourg et du Mus, les grelons étaient gros comme des œufs de poules.

En 1812, il fût fait une retraite de 8 jours dans le mois de février par Mr Marsan curé de Mugron. Les troupes françaises qui était en Espagne et en Portugal depuis 1808 furent repoussées sur nos frontières et le gouvernement ordonna pour faire vivres ces armées, de faire des réquisitions de froment, paille et foin. ...

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En 1813, on continua de faire des réquisitions toute l'année plus ou moins.

M. le maire acheta le 5 avril au nom de la commune, la maison et les dépendances de Ferré a Dupui pour en faire un presbitaire, pour la somme de 3 000 francs. Cette somme fût payée par les contribuables au Role de la commune par une imposition extraordinaire dans trois ans. Il fût envoyé des troupes de la frontière pour tenir garnison dans les principales villes des environs. Hagetmau ce trouvant trop chargé, on en fît évacuer dans les communes voisines, on nous en envoya pendant 5 mois environs 20 hommes du train d'artillerie avec 2 cheveaux chaqu'un.

Les troupes espagnoles portugaises secourues des anglais menaçait de franchir la frontière. Le gouvernement appella tous les célibataires et les hommes mariés qui n'avait pas plus de 2 enfans, depuis 18 jusqu'a 60 ans. Ces hommes furent appellés chaqu'un dans leur canton pour y être organisés. Plusieurs cantons ce révoltèrent lors du premier appel, et entre autres notre canton de Mugron, et la commune de Doazit fût signalée pour être des plus coupables.

Dans cette révolte, les commissaires furent chassés de la salle, plusieurs sortirent par la croisé, les portes étant trop étroites, leurs papiers furent en grande partie déchirés, mais il ne fût pas donné des coups. Les commissaires dressèrent procés verbal de cette révolte et il fût fait une enquette et on entendit des témoins et ils firent arreter sept individus dont les quatre était de Doazit. Sur ces quatre les deux furent absous, et les deux autres furent conduits audelà de Bordeaux, l'année suivante ils rentrèrent chez eux. Cette révolte fût cause qu'on nous envoya environ 100 dragons à cheval au dépens des habitans, et ils y restèrent 15 jours. Tout cela se passa vers la fin de 1813 et le commencement de 1814. Cette même année, l'Empereur déclara la guerre à la Russie. Les hostilités commencèrent dans l'été, et prirent la ville de Moscou vers la fin du mois d'octobre. Cette ville jadis capitale de la Russie fût brûlée en partie à l'entrée des Français par les Russes. Le froid fut si violent cette année dans ce pays là, que nos troupes abandonnèrent confusément cette capitale, une partie de l'armée ce gela en route, une autre partie mourût de faim, d'autres furent faits prisonniers, presque aucun cheval ne ce sauva dans cette malheureuse retrait et on ne s'arrêta qu'à la ville de Vilna en Pologne, par le secours de quelques corps de réserve, en évalua la perte de 4 à 500 mille homme.

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En 1814, le mois de janvier et février, les réquisitions redoublèrent dans la commune, en froment, milhocq, foin paille et bœufs. On prit aussi 5 cheveaux pour faire des transports aux environs de Bayonne et un conducteur, on commanda 60 hommes pour faire de redoutes a Bayonne et a Dax de ceux qui n'était pas compris dans le grand appel et tout cela finit par l'apparition des troupes Anglaises Espagnoles et Portugaises vers la fin février. Elles étaient déjà dans le Pays Basque depuis la fin de novembre. Elles commencèrent de traverser le département le 1er mars, et il en bivouaca a Doazit la nuit du 1er au 2, à peu près 10 000 hommes et on nous traita en amis. Du côté du nord, les troupes russes poursuivait toujours les français depuis la retraite de Moscou, et secondés des Autrichiens et des Prussiens, les firent rentrer dans leur patrie vers la fin de janvier, et ne s'arrétèrent qu'a Paris le 15 mars.

L'Empereur Napoléon abdiqua en faveur de son fils, et les souverains alliés sans avoir égard à cette abdiquation, placèrent Louis 18 sur les trone de ses aïeux. Le premier avril, on accorda à Bonnaparte de ce retirer a l'île d'Elbe en Italie. L'entrée des troupes étrangères dans ce pays y firent hausser le prix des bœufs qui valurent 12 a 15 cens francs les plus beaux, et les plus médiocres de 7 à 8. Le froment valut 36 francs l'hectolitre et le milhocq 28 francs, le vin qui ne valait depuis plusieurs année que de 20 à 30 francs valut 60 francs.

En 1815, Bonnaparte entretenait des correspondances secretes avec un parti en France, et quoiqu'il eût abdiqué à la couronne, le rendit le 1er mars, au port de Cannes en provence, et fît des proclamations a son ancienne armée, et il arriva a Paris le 20 mars, et il se replaça sur son ancien Trone. Le roi Louis 18 prit la suite et se retira à la ville de Lille, département du Nord. Les troupes alliées prirent de nouveau les armes, au nombre d'environ 500 mille. Bonnaparte de son côté organisa environ 125 mille hommes, et les hostilités commencèrent le mois de juin à Waterloo dans les Pays Bas, contre les anglais et les prussiens. Il y êut un combat très sanglant. Les Français furent vaincus et dans trois jours ils furent en déroute complète. Bonnaparte ...

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... qui était toujours au devant pour commender lorsqu'il était victorieux, l'était aussi pour fuir lorsqu'il était en déroute. Il arriva à Paris en toute hâte et sans s'arreter, ce rendit à Rochefort pour passer en Amérique. Mais les Anglais qui avait prévu sa fuite le prirent à la sortie et le conduisirent en Angleterre, et il fût dessidé par les Souverains allés qu'il serait conduit à l'île Ste. Hélène en Afrique sous la surveillance de trois commissaires. Ce court espace de temps que Bonnaparte resta en France fût cause de bien troubles, tous les chefs de parti furent en mouvement pour organiser des troupes, mais tout leur fût presque inutile. La France ne voulait plus de guerre et le tems de Cent jours qu'il y resta ne suffit pas à ce despote de la faire obéir. Les alliés replacèrent une seconde fois Louis 18 sur le Trone, et firent un traité de paix par lequel la France payerait pour fraix de guerre aux alliés 7 cents millions et laisserent 80 mille hommes de leurs troupes pour maintenir les partis en France. La commune de Doazit jalouse de ce montrer des plus royalistes, et prévoyant d'après les journaux la fin de la chûte de Bonnaparte, saisit le premier moment pour mériter ce nom, fit une fête de réjouissance des premiers du Département avec un éclat des plus mémorables, on fit un appel à toute la geunesse à trois francs chaqu'un, et les propriétaires de trois à quatre francs, tout le monde répondit à cet appel, et la quette valut 430 francs, on fit une cource pendant deux jours avec une musique des plus brillantes, et le second de ces deux jours on fît un grand repas, la table était sous les chênes de Pédaulès, ou tous les invités prirent part, il y avait plus de cent personnes et le drapeau blanc flottait au millieu des convives. On fit de plus un fantôme pour representer Bonnaparte déchu, lequel on avait ataché une corde à la maison de Canton, et avec une poulie à la maison de Benquet, et on avait ataché au millieu de la corde, le fantôme qu'on descendit plus de cent fois lorsque le torreau passait pour le faire pendre, de manière que cela fût le comble de la fête. Et le lendemain on le mît au milieu d'un bucher et on le brula en signe de feu de joie. Deux mois aprés on en fit une seconde en l'honneur d'une visite que Mr. De Charitte Sous Préfet de St-Sever cousin de Mr. de Foix Candale pour témoigner sa satisfaction à la commune de leur dévouement à la cause Royale et la quelle de ces messieurs fit honneur à la fête vers la fin de cette année, on ...

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... construisit le mur qui ce trouve sous la porte de la maison commune pour agrandir la place : ce terrain était un diminutif de la galoppe vers la place.

En 1816, Monsieur Nalis mourût le neuf février. Cet éclesiastique fût vicaire quelque tems avant la révolution dans la paroisse, il refusa de faire serment, et ce tint caché pendant toute la révolution, et donnait des secours à tous ceux qui le réclamait pendant tout ce temps là, et quand le culte catholique fût rétabli en 1800, il fût nommé curé ou deservant de la paroisse. Il aimait beaucoup la campagne et demeura presque toujours à la maison de Lèbe. Il était très intelligent pour le ministère, il préchait beaucoup, il était bon cathéchiste, il était d'un caractère doux, affable envers tout le monde. Il avait eu pour vicaire Mr. l'abbé Delaur qui avait resté caché une grande partie de la révolution dans la paroisse, qu'il y resta jusqu'en 1812, qu'il fût nommé curé dans sa paroisse natale à Salespisse, et il eût pour remplassant une année après Mr. l'abbé Dubedat, qui y resta jusqu'a la mort de Mr. Nalis, qui fût en ce même temps nommé curé de Ste. Marie près Bayonne. Mr. Dubernet vicaire à St. Sever servit la paroisse pendant cet interregne. Le mois d'aout Mr. l'abbé Dulau curé de St. Loubouer prit la possession de la cure et il eût pour vicaire Mr. l'abbé Parade de Gerde près Bagnère Bigorre. On fît reparer le presbitaire. Il y eut peu de grain et mauvais et presque pas de vin et mediocre, à cause des pluies qui continuerent presque tout l'été ; car ce fût une année de calamités, l'hectolitre du froment ce vendit toute l'année de 36 a 40 francs, le milhocq de 27 a 30 francs, et le vin des années precedentes ce vendait de 110 à 120 francs.

En 1817, on acheta le cabinet qui est sur le vestière de la sacristie qui couta 104 francs.

En 1818, le grain qui était si cher les années precedentes diminua de beaucoup car les accapareurs trouvèrent l'occasion de restituer les profits de leurs mauvaises spéculations sans en chercher les moyens. Mr le vicaire Parade fût nommé curé de Larbey, et fût remplassé par Mr l'abbé Priam de Duhort.

En 1819, il y avait long tems que la commune cherchait les moyens de faire des cloches, et jamais elle ne pouvait les trouver. Mr l'abbé Priam vicaire homme intelligent et infatigable, entreprit une quette a cet effet ; il sollicita tous les habitans et même des étrangers pour cette bonne œuvre, et il parvint à ramasser ...

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... une somme de 2 183 francs, les deux qui ce trouvait au clocher du bourg était dans ce moment toutes deux fellées, et on y ajouta un suplement de poids de 501 livres, de manière que la plus grande pése 960 livres, et la petite 301 livres, une pour Aulès de 255 livres, et une autre pour le Mus de 247 livres. Ces quatre cloches furent coulées sur la place publique le jour de l'Ascention.

Cet abbé Priam vicaire fût nommé curé de Castelnau Tursan, et fût remplassé par Mr l'abbé Dubedout de Montaut.

En 1820, on descendit le balustre du grand autel d'environ 6 pieds et on le réunit à celui de Notre Dame qu'on fît alors à neuf.

En 1821, on blanchit l'église d'Aulès, et celle du Mus pour la première fois depuis la révolution, la première couta 90 francs, et la seconde 36, on fit de plus à celle d'Aulès le balustre de St Sébastien. On fît une nouvelle porte au clocher de l'église du bourg sur le devant, et on ferma l'autre du côté du couchant.

On fit venir de Toulouse une croix en cuivre argentée en feuilles qui couta 60 francs et avec le transport 72, et le baton fût fait a Hagetmau pour 8 francs, en tout 80 francs. Le quartier du bas bourg fit une quette pour batir la fontaine ditte du Tarré, en pierre qui couta 48 francs et avec le lavoir 66 francs. Mr l'abbé Dubedout vicaire fût nommé curé de Luxey dans les Landes et Mr l'abbé Lafosse de Dume le remplassa. Mr Jean Barbe fût nommé maire le mois d'août.

En 1822, Mr de Foix Candale mourût le 6 février agé de 62 ans, il émigra du tems de la révolution et profita de l'amistie pour revenir en France, il fût nommé maire en 1808, il fît faire de grandes réparations aux chemins vicinaux surtout au quartier du mus. Il resta deux ans malade dans son lit, il était trés gros et devint maigre décrepit et presque dépourvu de bon sens. Le gouvernement paya les réquisitions faites en 1812, 1813, et 1814, les principaux notables de la commune trouverent trés difficile d'en faire une repartition juste, sollicitèrent les habitans d'abandonner toute cette somme pour des biens publicqs, en sorte qu'on fit faire dans cette occasion la maison commune qu'on ne finit que l'année suivante, qui couta avec la petite cloche 2250 francs, on echangea du même argent l'horloge pour 500 francs, et on fit paver les environs de l'église, et renouveller la basse rue : Le payement était de 3100 francs, il y eût des forains qui retirèrent leurs droits. La récolte du froment fut tres prématurée, on commença de moissoner vers le 15 juin.

J'ai oublié dire qu'on démolit une prison plascée au bas de la place, devant la porte de la maison de Lacabe en 1819.

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En 1823, un parti espagnol forma une constitution en 1818 dans l'île de Léon prés Cadix, que le Roi fût forcé d'adopter, la nation espagnole fût alors divisée en deux partis que chaqu'un d'eux prit les armes. Les principales cours d'Europe ce réunirent dans un congrés pour en arreter les mauvaises suites et il y fût convenu que cent mille français marcherait au secours du parti royaliste, et à cet effet, les hostilités commencerent le 7 avril sous les ordres de Mongr. le duc d'Angoulême, culbuterent toutes les armées du parti liberal avec une bravoure qui fait l'éloge du soldat français, et travercerent toute l'Espagne sans presque s'arreter. Les constitutionnels qui s'était emparés du Roi a Madrid le conduisirent à Cadix ce croyant la en toute sureté, point du tout, deux principaux forts furent enlevés d'assaut, et ont était a même de prendre la ville, qu'on abora le drapeau royaliste, et la paix fut rétablie, et le roi légitime fut remis dans son trone : tout cela ce fit la même année, excepté le congré qui ce fit l'année précedente, et ont y laissa une partie de l'armée française pour maintenir les partis pendant 5 ans. Mr l'abbé Lafosse vicaire fut nommé curé de Mourcenx dans les Landes, et la paroisse resta alors quelque tems sans vicaire. La récolte du vin fut trés abondante, et la qualité trés médiocre, et ne valait que 20 francs la barrique tandis que celle de 1822 valait 50 francs.

En 1824, des chenilles en si grande quantité parurent sur certains arbres et qui en dévorèrent les feuilles, il y avait des chenes le mois de mai rassamblait au mois de décembre. Elles perirent dans l'été ; elles reparurent et disparurent l'année suivante la même chose ; elles firent peu de mal aux arbres fruitiers.

Mr l'abbé Dulau qui était curé depuis 1816 que son age et ses infirmités dont il était accablé le dessiderent à demander son remplassement, et il sollicita et obtint de l'eveque en faveur de Mr l'abbé Priam son ancien vicaire alors curé de Castelnau Tursan, qui prit possession le mois d'octobre. La recolte du vin fût médiocre, et la qualité a peu prés comme celle de l'année précédente.

En 1825, la grande rue était trés mal pavée, on la fît toute reparer et on en changea la forme. J'ai déjà dit que Mr de Candale avait commencé de faire faire reparer les chemins en 1809 qu'on continua jusqu'a 1818, époque à laquelle l'autorité aministrative resta tout a fait silencieuse, et on fit peu de reparations pendant 7 ans ; on continua avec un nouveau zele cette année cy d'aprés une loi de 1824 sur les chemins vicinaux. La récolte du vin fut bonne sur tout en qualité. ...

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En 1826, il a été fait a l'église du bourg du côté droit du grand autel des sièges dont celui du célébrant domine sur les autres. Je crois devoir observer que l'église du bourg ce trouve des mieux pourvues en ornemens, une partie fût conservée du tems de la révolution, et depuis on a eu soin d'en procurer des nouveaux, on acheta aussi en 1822 une croix de bois dorée et le manche noir avec moulures dorées pour 60 francs pour la confrérie du St Sacrement, et une autre quelque année après pour la confrérie du Rosaire.

En 1827, le prix moyen du grain il y a huit ans est, savoir, le froment 14 francs l'hectolitre, et le milhocq huit francs.

On acheta un tombeau pour le grand autel qui couta 150 francs.

Mr l'abbé Dulau ancien curé mourût le premier decembre agé de 73 ans, il administra la paroisse pendant huit ans presque toujours avec vicaire. Il laissa à la paroisse une petite partie du presbitaire qui avait acheté pour 400 francs, à la charge par le curé de dire cinq messes chaque année à son intention, les deux chantées et les trois autres basses, ( nous dirons le reste de sa vie dans le rang qui prendra dans notre famille ).

En 1828, le grain prît hausse vers le mois d'avril il valait vingt francs l'hectolitre, le milhocq quatorze, et le vin quarante francs. On acheta un tombeau pour l'autel de Notre Dame pour cent francs, ainsi qu'un tegitur pour le même autel, et un autre pour le grand autel, ils coutent chaqu'un trente francs. La commune a fait faire le pont du Plassot ainsi qu'un appentis pour laver à couvert. Le gouvernement français d'accord avec la Russie et l'Angleterre, firent une expedition en Morée pour chasser les Turcs de la Grece et reconnaitre l'independance de ces derniers, qui, avec 17 mille hommes parvinrent à en faire sortir 40 mille hommes Turcs, sans ce battre que trois heures dans un fort, ils était secondés par une escadre de chaque nation. On a acheté une troisième cloche pour le clocher du bourg qui pèse 720 livres. Mr le curé s'obligea de la payer qui couta 1440 francs.

En 1829, le milhocq continuait de ce vendre à 14 francs jusqu'en avril, qui diminua sensiblement jusqu'a 8 Fr 50 ; le froment n'éprouva pas une baisse si sensible, il resta à 18 francs.

La récolte de ce dernier a été moyenne et le grain plus bon que beau. Des pluyes abondantes on commencé vers la fin du mois de juillet, et ont continué par intervalles pendant tout l'êté, de manière que le milhocq et le raisains ne murirent pas bien, et la recolte ce trouva des plus médiocres en qualité, et en quantité plus qu'ordinaire, et ce n'est pas seulement dans ce pays que l'intemperie ce soit faite sentir, et que le vin ne soit pas bon, on écrit de même de tous côtés de la France que c'est presque par tout la meme chose. ...

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... Le froid a succédé aux pluies vers les premiers jours de novembre, et il a continué la plus grande partie de l'autonne, qui dans d'autres années n'en faisait pas plus dans l'hyver, mais ce froid n'était qu'un présage de celle cy, car le lundi 21 décembre il fit une grande gelée, et le 22 beaucoup de neige qui continua presque continuellement jusqu'au 26, cependant il y avait de moment qu'elle fondait un peu, aprés, le froid devint si piquant pendant cinq jours, que les anciens ne se rappellent pas d'un si violent ; peu à peu il diminua pendant dix jours, sans que la neige fondit du tout que le dix janvier à 10 heures du matin jusqu'a quatre heures du soir, alors le froid reprit sa première force ; le onze il fût presque impossible de sortir des maisons à cause du dégel de la veille, les chemins n'était qu'une glacière non interrompue ; la nuit suivante il tomba encore beaucoup de neige, alors les glacières furent de nouveau couvertes, et on pouvait marcher ; le dix sept, la neige recommança à fondre avec un peu pluie, et comme les premières glacières furent découvertes l'eau y coulait par dessus, la nuit suivante cette eau ce glaça de telle manière que chaque famille ce trouva assiégée dans sa propre maison, et ce siège ne fût levé que par un peu de degel sur le soir, la neige continua de fondre, qui finit presque toute le 22 au bout d'un mois ; mais les glacières des viviers et reservoirs resterent encore dix jours à finir de fondre, quoique la température fût tout a fait changée ; le deux février la neige recommença a tomber et avec plus grande abondance que la première fois, ce qui fit craindre que le mois de février serait aussi mauvais que le mois de janvier, ces craintes furent dissipées par la sortie de la neige le six par un brouillard si épais qui rassemblait beaucoup a de la fumée. Cet hyver sera mémorable par plusieurs circonstances, une partie des chênes ce fendirent et avec un bruit épouvantable ; les figuiers périrent totalement, une partie conserva la souche seulement, le laurier commun périt aussi, ainsi que beaucoup d'autres arbres et plantes qui furent plus ou moins endommagées ; des personnes ce gelerent; des bestiaux périrent de froid et de misère, et surtout des brebis ; certains oiseaux ce gelèrent, particulièrement les merles qui disparent presque tous d'autres ce laissent prendre à la main, ceux qui restait ordinairement dans ce pays pendant l'hyver passèrent du côté du midy, on en a vu passer un grand nombre des premiers jours du froid, tant ce gibier sauvages était commun, qui ce vendait presque pour rien, mais qui furent forcés de passer du côté du midy parce que les rivières étaient prises par la glace, on a donc vu audela de canards et oies, des aigles, du côté de la Provence, des sygnes dans toute la France et même en Espagne ; cet oiseau aquatique et emphibie, est le plus blanc que la neige, il est de la forme d'un oie soit du bec soit des pieds, mais beaucoup plus gros. Les glaces causerent de grands ravages dans les ponts et usines

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En 1830, le printems à été très beau. On a semé le milhocq difficilement faute de pluie. L'été a été ordinaire, la récolte du froment a été moyenne, et la quantité très bonne. L'automne a été très agréable, la récolte du milhocq a été très bonne en quantité et en qualité, mais celle des vignes a été des plus modiques. Cette manque de vin a été occasionnée par les grandes gelées de l'année dernières, surtout dans le nord. Beaucoup des pieds sont morts, d'autres affaiblis. On n'évalue en général en France qu'à un dixième de récolte ordinaire, dans la chalosse à peu près au cinquième. Le vin qui ne valait que 35 francs monta jusqu'à 60. Le prix du froment est 18 francs et le milhocq 7 Fr. 50. L'hyver a commencé le 16 décembre par un vent très fort de nord, accompagné de neige qui la fît percer les toitures des maisons, de manière que la neige avait passé dans les greniers et avec autant d'ordre, comme s'il n'y avait eu de couverture. Le 24, encore beaucoup de neige et avec vents si piquants qu'on ne pouvait pas rester dehors pendant les fêtes de Noël. En général cet hiver a été plus pluvieux que froid.

L'Eglise du bourg fût blanchie avec différentes couleurs. Des marbre aux colonnes une couleur de bleu de ciel avec des étoiles à la voute du sanctuaire, une tribune neuve sur le bas, plaffonné la sacristie, et passé différens vernis aux meubles, pour la somme de 350 francs. Tout cet ouvrage fût dirigé par deux italiens.

La France jouissait d'une profonde paix au dehors depuis 1815. En dedans il y avait un parti qui parraissait mécontent, et il le manifestait par les journaux de leur opinion. Cependant, le gouvernement marchait en sécurité, et il prît la résolution de faire une expédition contre le Dey d'Alger pour arrêter la piraterie que les barbares de cette nation exerçait contre presque tous les pavillons qui naviguait sur la mer Méditeranée, en consequence ils embarquerent à Toulon 32, 000 milles hommes le 25 mai sous les ordres du marechal Duc de Bourmont, et débarquèrent le 14 juin a Sidi Ferruch en Affrique, et au bôut de trois semaines ils firent capituler (le 5 juillet) cette redoutable regence, quoiqu'il eût une armée d'environ cent milles hommes, les soldats français ce battirent avec une bravoure presque surnaturelle, tant qu'ils avait d'amour pour servir leur Roi, et de confiance pour ces généraux, et s'emparerent de l'honneur, que d'autres nations y avait abandonné. Dans ces entrefaites, et pendant que toute l'Europe comtemplait avec amiration la chûte de cet orgueilleux despote, les ministres, suppliairent le Roi, en lui exposant la position ou il ce trouvait, de prendre de précautions pour arreter la marche que le parti mecontent s'était tracée contre son gouvernement, et effets le Roi publia plusieurs ordonnences à ce sujet, mais inutilement, ce parti qui était nombreux en France profitta de cette occassion pour appeller toute la population de la capitale ...

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... et les environs à ce revolter contre le gouvernement, et dans trois jours le drapeau de la liberté fût aboré dans tous édifices publicqs de Paris, et le 29 juillet 4 jours après les ordonnances, un gouvernement provisoire ce constitua, le deux aôut, Charles X abdiqua à la couronne en faveur de son petit fils le duc Bordeaux, sous le nom d'Hanri V, ainsi que son fils le duc d'Angoulême, un nouveau Roi de la branche puinée des Bourbons fût proclamé le sept du même mois, par le gouvernement provisoire, la chambre des députés, ainsi que la chambre des pairs, et la France entière parut ceder aux changements opérés de la capitale. Cette catastrophe inattandue réveilla tous les partis en France, et tout fût en mouvement pour s'organiser militairement, graignant une invasion étrangère, qui paraissait depuis le premier moment manifestée par les grandes puissances de l'Europe, ainsi ce passa la fin de l'année.

 

 

La suite à la page 23.

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1790 - 1830 (p.1)
1831 - 1872 (p.23)
note (p.66)
Testament de l'âme chrétienne (p.68)

 

La maison du Lieutenant appellée autrefois Joandicq était habitée 1690 par un nommé Bernard Lassie maitre cordonnier, qui était marié avec Blasiotte Darracq, et ils eurent plusieur enfans, il mourût le 30 novembre 1709. Je sais que depuis elle a étée habitée par un nommé Bernard Darracq qu'on peut bien presumer qu'il était frère de Blasiotte, tailheur d'habits, marié avec Jeanne Lestage, ils eurent aussi plusieurs enfans ; la femme mourût le 1er août 1728, et le mari le 1er janvier 1733, ils eurent entre'autres enfans Jean Darracq aussi tailleur ; que nous parlerons plus bas.

Joseph Dulau fils legitime de Pierre Dulau, et de Jeanne Fautoux, naquit dans l'année 1705 dans une maison qu'on a depuis démolie, appellée Guichot proche de Maréou, ses parens était pauvres. Son père mourût, il était encore en bas age ; il apprit de bonne heure l'état de tisserand, et à l'age de 15 ans, il leva un attelier qui gouverna par lui seul, et a l'age de 25 ans il avait gagné trois cens francs, qui, dans ce tems la était une petite fortune : il se maria le onze janvier 1729 avec Jeanne Lailheugue de la maison du Pouricq, fille légitime de Jean Lailheugue tailleur, et de Margueritte Larroux, cette fille était héritière testamentaire de feu Jean Marsan bayle, l'adot que son père lui donna était de soixante francs, il était déja créancier du dit Marsan, et les époux en acceptant l'hérédité en payerent les dettes et charges attachées à la succession, de manière, qu'ils compterent à Jean Lailheugue père quinze francs, et ils furent compensés. De ce mariage il y eut sept enfans trois garçons et quatre filles, les trois filles moururent jeunes, et la dernière Magdelaine Dulau fut mariée au metayer de Caré, elle mourût peu de tems aprés, et laissa un fils appellé Bernard ; François Dulau premier garçon et le quatrième de la famille, resta à la maison paternelle de Marsan, et il ce maria trois fois, du premier lit il eût une fille qui fût mariée à Claverie à Aulès ; du second, il eut un garçon qui s'en fût habiter à Bordeaux ; du troisième mariage il y a eut six enfans dont l'ainé habita la maison et faisant le meme état de tisserand que leur père ; Jean Dulau second garçon et le cinquième de la famille, fût marié a Bernadoun au Mus, et il eût cinq enfans deux garçons et trois filles, les garçons moururent militaires et l'ainée des filles a resté à la maison, Jeanne lailheugue mère mourût en 1743, Joseph Dulau veuf ce remaria en 1745 le 13 mai avec Jeanne Despouys de Berdoy veuve, elle s'était deja mariée à Dubedout Lartoux elle n'y resta que peu de tems ; on lui donna une adot de huit cens francs.

Revenons maintenant à Jean Darracq ; le neuf decembre 1739, Joseph Dulau acheta à Jean Darracq la maison de Joandicq, composée de la cuisine coridor et tout ce qui s'ensuit vers le devant, l'erial, jardin, et berger, pour le prix et somme de 299 fr, 50 et il paya comptant, excepté soixante francs qui resta à payer à Claire Darracq sa sœur, lorsqu'elle serait majeure ; aucun titre ny contrac ne ce trouve à la maison de l'achat des trois arpens et demy de champ qui ce trouvent devant la maison de Laborde Mariotte mais je sais par tradition qu'ils furent achetés par le dit Dulau dans le tems du second mariage et il est à croire qui y contitua l'adot de cette seconde femme. En 1750 il acheta en arpent ...

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...de lande pour 99 fr, 50, et en 1765 il en acheta un autre arpent pour 88 francs, et aprés quelque échange et contre echange, qu'il parvint à en réunir deux arpens, et celle que nous appellons la lande du Bas ; il fit quelqu'autre acquisition qu'il vendit depuis. Voila beaucoup de marchés pour un pauvre tisserand, né sans fortune et nourrir une grande famille. Du second mariage naquit,

Le 19 mars 1746 Marie Dulau, fille de Joseph et de Jeanne Despouys,

Le 14 avril 1748, Joseph Dulau fils de Joseph et de Jeanne Despouys, il mourût en bas age.

Le 21 juillet 1751, Jeanne Dulau fille de Joseph et de Jeanne Despouys, elle mourût en bas age.

Le 12 juillet 1754, Jean Dulau fils de Joseph et de Jeanne Despouys, il prit de bonne heure la résolution de prendre l'état éclésiastique, et il ceda son droit d'ainesse à Marie Dulau sa première sœur (nous parlerons de lui aprés sa mort en 1827)

Le 19 septembre 1756 Marie Dulau fille de Joseph et de Jeanne Despouys, elle a vecu jusqu'a l'age de 69, (nous parlerons aussi d'elle aprés sa mort en 1825)

Le 28 janvier 1772, Marie Dulau fille ainée de Joseph Dulau et de Jeanne Despouys contracta mariage avec Pierre Barbe de la maison de Courams, fils de Raymond Barbe et de Jeanne Duprouilh leur premier puiné ; l'adot que son père et mère lui donnerent fût de 500 francs, qu'ils compterent en plusieurs payemens au père de la future épouse ; il avait en outre une certaine somme d'argent qu'il avait gagné du consentement de son père, en faisant un commerce de résine qu'il achetait ordinairement à Tartas et qu'il vendait à Hagetmau. La célébration du mariage fut le 31 du même mois, et an.

Le 28 novembre 1772, naquit Jeanne Barbe, fille de Pierre, et de Marie Dulau, cette fille mourût en bas age.

Raymond Barbe naquit le 19 décembre 1774 fils de Pierre et de Marie Dulau, il vécut jusqu'a l'age de 19 ans.

Marie Barbe née le 21 octobre 1776, fille de Pierre, et de Marie Dulau, cette fille mourût en bas age.

Françoise Barbe née le 17 janvier 1779, fille de pierre, et de Marie Dulau, cette fille mourut en bas age.

Marie Barbe née le 10 décembre 1781, fille de Pierre et de Marie Dulau, cette fille vecut sept ans.

Le deux mai 1783, Pierre Barbe acheta à Pierre Marquebielle forgeron, dit Pistole, la partie de la maison du Lieutenant qui se trouve au midi d'icelle, qui comprend la chambre de devant et tout ce qui s'ensuit jusqu'a la fournière, il compris l'emplassement ou il ce trouve la fournière même, appellée au Trouilh pour le prix et somme de 330 francs.

Le 3 janvier 1784, naquit Jean Barbe, fils de Pierre Barbe et de Marie Dulau, le 2ème garçon et le 6ème de la famille ; et ce trouve l'ainé et le soutien ...

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...de la maison du Lieutenant, il en a pris le gouvernement depuis 1813 à la mort de son père, il ce maria à l'age de 27 ans, il a passé ses premières années a travailler le bien avec son père et fût nommé secrétaire en 1809, maire en 1821 et il l'est encore au premier janvier 1831.

Le 24 avril 1786, naquit Jean Baptiste Barbe, fils de Pierre Barbe et de Marie Dulau, le 3ème garçon et le 7ème et dernier de la famille, et c'est celui qui a tracé ce mauvais mémoire en 1831 et laissant aux autres le soin de dessider, puisqu'il est vrai qu'il occupe une partie du globe, s'il mérite à l'avenir d'occuper un peu de papier dans ce mémoire.

Le 28 février 1787, Pierre Barbe acheta à Raymond Dezest de Michas, un arpent huit lattes quatre escats de taillis, vergnes, chênes, saule et autres bois contenus dans la ditte pièce appellée au Peyret, pour le prix et somme de 360 francs qui paya comptant.

Le 17 mars 1787, Jeanne Despouys épouse de Joseph Dulau mourut agée de (1). Cette femme était sortie de la maison de Berdoy, elle fût mariée en première nôces à Dubedout Lartoux, elle n'y resta que peu de tems. Elle ce remaria en 1745, elle eût cinq enfans du second mari.

Le 30 mai 1789, Pierre Barbe acheta à Mr Bernard D'Espaunicq huit lattes 7 escats de chênes et autres différens bois contenus dans la ditte pièce, attenant a celle qu'il avait acheté a Dezest Michas, pour la somme de 129 francs qui paya comptant.

Le 23 avril 1791, Pierre Barbe acheta, a Jean Lassie propriétaire à Dax la maison de Bidalle appellée anciennement au Pougnoun et ses dependances qui consistait d'un jardin, de la vigne du Talucat, du champ au bas du Talucat, d'une échalassière de trois quarts d'arpent proche de Micthas, (qu'on vendit quelque tems aprés à Poységur Laplace) d'une autre échalassière proche de Loustalot avec trois lattes de bois, d'un arpent de lande au Tresqué que nous appellons la lande de Haut, enfin du partie de la maison de Guichot quil vendit à Pierre Lauqué de la maison de Lauqué de Pinton, tous ces objets furent achetés pour la somme de 4000 francs, et paya 2000 francs en passant le contrac.

Le 13 septembre 1793, Raymond Barbe mourût agé de 19 ans, ce garçon qui faisait la consolation de ses pères et mères, fut désigné à partir pour l'état militaire, il resta quelque tems à Bayonne, il tomba malade et aprés avoir obtenu de ce retirer à la maison quelque temps pour si retablir, il mourut au bout de huit jours, il était d'une belle taille, il chantait bien, et il a avait un bon caractère, cela le fit regrêter des personnes qui le connaissait.

Le 20 septembre 1793, Joseph Dulau mourût agé de 88 ans, cet homme avait eu beaucoup d'intelligence, il était parvenu de mériter de bonne heure la confience des juge ordinaire de la commune, il occupa la place de praticien ou Lieutenant Bayle un trés long temps et c'est de cette charge de lieutenant bayle que la maison pris le ...

(1) la place est laissée en blanc. Elle est décédée le 27 mars 1787, à l'âge de 66 ans.

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...nom de Lieutenant ; il était d'une taille beaucoup plus que moyenne, mince, droit ; il servit longtems aussi l'église du bourg en qualité de benoit, il chantait bien, sa voix était des plus agréables, et devint sourd quelque temps avant sa mort.

Le 4 mars 1798, Marie Dulau, fille ainée du second lit de Joseph et Jeanne Despouys, mourût agée de 52 ans, elle épousa Pierre Barbe le 31 janvier 1772, d'ou elle a eu sept enfans, elle survecût aux cinq premiers, elle était digne d'une bonne mère par les conseils pieux qu'elle donnait à ses enfans, sa taille était moyenne, bien contituée, et elle était remarquable par le goût qu'elle avait pour le chant de l'église.

Le 6 germinal de l'an sixième de la république (il correspont à 1798) pierre Barbe acheta à Mr François Darcet deux arpents, et cinq lattes en nature de taillis chataigné, lande, chênes, vergnes, et autres pieds d'arbres contenus dans la ditte pièce, pour la somme de 444 francs, qui paya comptant.

Le 17 nivose de l'an septième de la république (8 janvier 1799) Pierre Barbe acheta aux héritiers de Jean Lacassagne, la maison ditte de Bidau, et ses dépendances, qui consistent en une maison, sept quarts d'arpent de champ, demi arpent de vigne, et trois quarts d'arpent de lande au Tresqué, la vigne a étée coupée en 1814, et cette pièce de champ est au couchant de la maison de Laborde Mariotte le tout pour la somme de 2600 francs, il paya 1200 francs lors du contrac, et le reste à 300 francs chaque année, excepté le dernier payement n'était que de 200 francs.

L'année 1800 Pierre Barbe vendit la maison de Bidau a Raymond Dupoy, marchand, et qui en porte le nom depuis, pour la somme de 600 francs.

L'année 1802 Pierre Barbe acheta environ un quart d'arpent de vergnes a Dulau de Lagnéré de Horsarrieu attenant au bois qu'il avait acheté à Dezest Mitchas, et Mr Despaunicq pour 100 francs.

L'année 1802 aussi, Pierre Barbe fit batir la grange et fournière qui ce trouve au levant de la maison principale d'habitation, le charpentier était Pierre Lauqué cadet de Pinton, et le maçon Lafosse de Horsarrieu ; la pierre fût prise a Bidale en démolisant un mur sur le derrière, et le bois dans sa nouvelle propriété, on abbattit dans cette occassion deux petites décharges au nord de la basse cour.

Le 29 mai 1806, Pierre Barbe acheta à Mr Labeyrie Hourticat, qui celui cy lui ceda pour lui rendre service, deux lattes de terre brouchalle afin de reunir les deux propriétés, celle de Darcet, et celle de Dulau de Horsarrieu pour la somme de 27 francs.

Le 21 novembre 1811, Jean Barbe, fils de Pierre Barbe et de Marie Dulau, épousa Catherine Dubroca de la maison de Mariannotte du bourg de Horsarrieu, ...

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... fille de Pierre Dubroca et de Catherine Dubedout. Mr l'abbé Dulau leur oncle leur impartit la bénédiction nuptiale ; il y eut une reunion de 45 a 50 personnes.

Le 1er janvier 1813, Pierre Barbe veuf de Marie Dulau, fils premier puiné de Raymond Barbe, et de Jeanne Duprouilh de Courams, mourût agé de 74 ans. Il resta jusqu'a l'age de 33 ans, dans la maison paternelle, faisant le service de bouvier, excepté quelque peu de temps qu'il employait a faire un petit commerce de résine. Quand il fût marié, il servait avec son beau-père l'église du bourg, il apprit de lui même a faire de sabots, il afferma plusieurs années les dîmes de la paroisse, et il y fit des grands profits, ce qui fit qu'il acheta du bien pour environ 6100 francs (en extrayant ce qu'il avait vendu) . Du tems de son moyen age, il aimait a jouer même de l'argent, mais qu'il abandonna totalement plus de 25 ans avant de mourir il est même a croire qu'il n'était pas entré dix fois, dans cet espace de tems dans les auberges de la commune. Il n'avait reçu que peu d'éducation, ce qui faisait qu'il n'émait pas d'occuper de places, cependant, il fût maire du tems de la revolution. Il donna dans cette occassion des preuves d'une fermetté à toute épreuve ; les circonstances malheureuses ou il ce trouvait dans ce tems la à cause de l'abbé Dulau son beau frère ; qu'on lui confisqua deux fois tout le bien qui dependait de la maison. Rien ne relentit son courage ni sa fermetté, et quand ses amis lui disait qu'ils prenait part a sa malheureuse position, il leur repondait en raillant que Dieu le voulait ainsi, et qu'il ne s'en affligerait jamais quand il venait de sa part, c'est ainsi qu'il agissait dans ce tems de malheurs, et il en était de même dans le temps de prospérité, car il savait parfaitement s'accommoder d'après les circonstances, et je crois meme qu'on peut dire qu'il y avait longtemps qu'il n'était pas sorti d'une ligne qui s'était tracée, cette ligne était d'etre juste envers Dieu, et envers les hommes.

Le 5 avril 1813, est né Jean Barbe, fils de Jean et de Catherine Dubroca. Cet enfant est mort le 12 septembre de la même année.

Le 1er février 1813, Jean Barbe acheta à Bernard Labeyrie, trois quarts d'arpent de champ qui ce trouve à la suite du bois qu'on avait pris à Mr Darcet vers le chemin publicq, et qu'on y sema la même année de pins communs et de la tuie.

Le 12 août 1814, Jean Barbe acheta à Jeanne Dangoumau veuve Darcahute, la propriaité du Damaniou, qui consiste à environ trois quarts d'arpent de vigne et piquepout, six quarts d'arpent de champs, cinq quarts d'arpent de prairie, et demy arpent de terre vague et stérile, à raison de 400 francs l'arpent, en tout 1444 francs, la terre vague fût estimée 50 sous la latte.

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Le 5 juin 1815, est né Jean Baptiste Barbe, fils de Jean, et de Catherine Dubroca.

Le 17 novembre 1817, naquit Grégoire Barbe, fils de Jean et de Catherine Dubroca.

L'année 1818, Jean Barbe vendit a Marie Ferré née Ducournau, la maison de Bidalle, et la moitié du jardin d'icelle, pour le prix de 800 francs.

La même année 1818, Jean Barbe, fit batir la grange qui est du côté nord de la basse court vers la rue, il prit les matériaux dans un apartement qui s'était réservé sur le derrière de la maison de Bidalle lors de la vente.

Le 24 décembre de la même année 1818, Jean Barbe acheta à Mr Lafosse de Bertaut de St-Cricq la métairie de Loustalot ; ce dernier avait fait une échange de propriaité qu'il avait a Horsarrieu le même jour, avec Lafargue dit Bertoumibe, et par rapport à cela le dit Barbe ne contracta pas d'obligation envers le dit Lafargue vrai propriétaire de la ditte métairie, pour le prix et somme de13200 francs.

Le 16 janvier 1821, naquit, Françoise Barbe, fille de Jean, et de Catherine Dubroca, cette fille mourût le 3 octobre 1822.

Le 17 octobre 1822, naquit un garçon des mêmes, et qu'il mourût quelques instants aprés.

Le 24 avril 1824, naquit Marcelle Barbe, fille de Jean, et de Catherine Dubroca.

Le 8 septembre 1825, Marie Dulau fille, dernière cadette de Joseph Dulau et de Jeanne Despouys, mourût agée de 69 ans, cette fille passa toute sa vie dans la maison, excepté quelque peu de temps qu'elle alla servir son frère abbé à Bahus Soubiran, elle renonça de bonne heure au mariage par esprit de religion. Cependant, elle chancella un peu des vrais principes dans sa jeunesse ; a l'age de 19 ans, elle eût une attaque de surdité que peu à peu son mal augmenta, et elle en resta affligée toute sa vie ; a l'age de 42 ans sa première sœur mourût, elle gouverna alors la maison en maitresse ; elle était bonne ménagère, elle dessidait les choses un peu legerement, mais toujours d'aprés de bonnes intentions, elle menait une vie exemplaire, soit du côté de la devotion, soit du côté des sages conseils qu'elle donnait à la famille, soit enfin des conseils qu'elle donnait aux ...

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... differentes personnes avec qui elle avait quelque rapport, elle était d'un caractère vifs aimant le travail, et elle avait une mémoire heureuse, elle recitait les 15 mistères du St Rosaire à l'église depuis sa jeunesse sans livre, elle finit sa carrière comme elle avait vecu, au bout de deux mois quelle resta dans son lit, malade, pleine de mérites.

Le 16 juillet 1826, naquit Carmelle Barbe, fille de Jean et de Catherine Dubroca.

Le 1er Décembre 1827, Jean Dulau fils de Joseph Dulau, et de Jeanne Despouys mourût agé de 73 ans ; il avait fait tous ces cours d'étude à Aire, il y professa quelques années, il fût nommé procuré en 1787 à Bahus Soubiran, il y resta caché pendant toute la révolution, et lorsque le culte fût retabli en 1800 il y demeura jusqu'en 1803 époque à laquelle il fût desservant de St-Loubouer jusqu'en 1816, qui fût nommé alors desservant de Doazit, qui en prît possession le mois d'aout de la même année ; il était trés instruit pour son état, il avait tous les caractères d'un bon prêtre, sa contenance dans l'église inspirait la confiance de ses paroissiens ; il prêchait avec éloquence, mais qu'il n'était pas secondé par son organe. Son esprit s'affaiblit peu à peu il demanda son remplassement en 1823, et ce retira le mois de juillet 1826 dans sa famille. Il était d'un naturel vifs, et trés économe.

Le 28 aout 1828, naquit Françoise Augustine Barbe, fille de Jean, et de Catherine Dubroca.

Le 25 septembre 1830, naquit Pierre Firmin Barbe, fils de Jean et de Catherine Dubroca.

La même année 1830, on fit reparer la maison ; réparation, qu'il y avait long tems qu'on reconnaissait necessaire, afin de reunir la couverture des deux maisons en un seul couvert, dans le goût qu'on peut voir, et qu'on pourra voir bien long temps (hors de cas imprevus) et par ce moyen on a fait disparaitre une dalle qui servait à l'écoulement des eaux, qu'on entretenait entre les deux maisons ; qu'on doit bien ce rappeller, qu'elles avaient étées achêtées en deux fois, et a deux differens propriaitaires, la première la partie nord en 1739, et l'autre en 1783. Le bois pour cette réparation, fût pris la plus grande partie dans notre propre fonds, la pierre fût prise à la carrière d'Audignon, tant pierre de taille que moêllon, le maçon fût Peyroux de Horsarrieu, assossié avec un nommé Dutrey de Serres Gaston, et à prix fort il fût payé par charge de pierre de taille 28 sous, et la toisé du mur 55 sous, et autres journées à 1 francs chaque ouvrier et nourri, le charpentier fût Jean Marsan aussi de Horsarrieu, il fît la première entreprise d'une grande partie de l'ouvrage pour 200 francs, il continua le reste de l'ouvrage sans aucune condition, et à la fin du travail ils firent un ...

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... forfait à l'amiable pour 350 francs, il gagna d'aprés cet arrangement 1 fr 32 par ouvrier, on leur donna en outre à tous les charpentiers et maçons une bouteille de vin par jour et on leur trempait soupe. La menuiserie fut faite a Hagetmau par Dugert dit Lavie, et la serrurerie par St-Paul de la même commune. Le plan de l'ouvrage tel qu'il fût éxécuté fut dressé presque en entier bien avant le commencement par Jean Barbe maître de la maison. Tout s'exécuta dans l'année, ainsi que le hangar qui est au levant de la grange, toutes ces réparations coutent la somme de 2000 francs sans compter d'autres dépences que tout cela a entrenné.

 

 

Dans l'année 1827, j'ai negligé de rapporter, que le rez de chaussée à subi un grand changement, l'escalier qui ce trouvait au bas de la cuisine à été plassé au bas du coridor, on à aumenté de l'arcobe la chambre de devant sur la rue, avec une cheminée ; des deux petites nouvelles chambres à la suite, avec une décharge, et le coridor qui conduit à fournière ; tout cela c'est fait ainsi, aprés qu'on eut crusé le chai qui se trouve sous ces appartemens, et on pratiqua en même temps une ouverture à l'ancien chai du côté nord, et de celui cy un autre vers la cuisine. Tous ces nouveaux appartemens n'etait qu'une decharge d'un mauvais sercice.

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1790 - 1830 (p.1)
Origine des principaux membres... (p.15)
note (p.66)
Testament de l'âme chrétienne (p.68)

 

1831

Le printems a été humide. l'été a été ordinaire, l'automne, a été un de plus beaux qu'on ait jamais vu, l'hiver, de petits froids continuels on retardé pour ainsi dire le printems, presque pas de pluie, point du tout de neige, il ait enfin remarquable par des jours de sécheresse. La récolte du froment a été a peu prés les 2/3 d'une récolte ordinaire, celle du milhoc a étée belle, les vignes ont donné une récolte ordinaire aux environs du bourq et en général elle a étée beaucoup moindre même dans les quartiers non grèlés, le prix ait soit de cette année soit de l'année dernière de cinquante à soixante francs, la qualité de celle cy est superieure ; le prix du froment a été jusqu'a prés de la recolte de 18 f 50 c, et le milhoc jusqu'a la même époque à 8 f, haussa peu à peu qu'il valut 14 f et on craignit même d'être a la disette. Cela occasionna qu'a plusieurs marchés des environs il y eut de troubles même serieux qu'il fallut employer la force publique, vers la fin de l'année le froment valait 24 f, et le milhocq 13f. Mgr l'eveque d'Aire Mr Savi à confirmé dans la paroisse le mois de mai. Le 14 juillet une gréle a petits grélons a totalement ravagé environ 30 communes presque toutes vignobles, elle commença à une lieue en deça de Dax, jusqu'a St-Sever. La révolution, comme j'ai dit qui éclata l'année dernière fût suivie de celle de la Belgique, les belges chasserent le mois de septembre suivant le roi du Pays-Bas qui était leur propre roi depuis 1815. Les états polonais dépendans de l'empereur de Russie ce revoltèrent contre leur souverain celui cy parvint cependant à faire soumettre ces héroïques rebelles. Presque tous les états d'Italie firent aussi leur révolution, mais qui fût ébranlée par celle de la France, qui occasionna un armement général, sans que cependant, la paix générale ne fût pas troublée de toute l'année. Les communes ont étées autorisées à nommé leurs conseillers minicipaux, celle cy a nommé Mr Jean Barbe leur maire membre ainsi que Mr Laurens Lafargue Mora, le premier à été reintegré par l'administration de la charge de maire et le second a été nommé adjoint en remplassement de Mr Diris Lajus qui était en place depuis 1808, excepté une l'année lors du changement du gouvernement impérial à la restauration.

 

1832

Le printemps a commencé par des pluies abondantes qui ont continué jusqu'au 12 juin, époque à laquelle elles ont totalement cessé, car il resta 75 jours sans presque pleuvoir, de manière que l'été a été d'une chaleur continuelle, l'autonne, a été à peu prés la meme chose jusqu'au 5 novembre, qui a cette époque la pluie prît un peu de consistence et la terre fut assez arrozée aprés une intervalle de 146 jours. L'hiver, a été trés doux, presque pas de gelée, dutout de neige, et des pluies rarement, excepté, que depuis le 10 mars jusqu'au 25 qu'on vit un peu de tout, la récolte ...

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...du froment à été belle en quantité, et en qualité. Le prix depuis la récolte est de 15 à 16 francs l'hectolitre. La récolte du milhocq est à peu prés la moitié d'une récolte ordinaire, la chaleur a fait du mal à toute espèce de terrain ; le prix est de 10 francs l'hectolitre. La vendange a été belle et la qualité bonne. Le commerce en a acheté une bonne partie à 30 francs, et le piquepout à 17 francs. Les affaires de la révolution sont a peu prés comme elles était l'année dernière, en dehors ; en dedans aussi, excepté que les vendéens legitimistes enhardis par la présence de la Duchesse de Berri avait organisé une révolte, mais qu'ils furent vincus par des forces superieures du gouvernement. Trahison et arrestation de la Duchesse de Berri le 7 novembre et mise en Captivité dans le fort de Blaye.

 

1833

Ce printemps qui à succédé à un hiver si doux, a commencé par d'abondantes pluyes et de frimats. De grandes chaleurs y ont succédé. L'été, et l'autonne ont êtés ordinaires, et sans aucun orage, hyver, sans presque pas de gelée, ni du tout de neige, comme l'année dernière, car cet un printemps anticipé de deux mois. On n'a pas même vu du tout de pluie de tout le carème. La récolte du froment a étée moyenne, en quantité et en qualité, (environ un quart moins que l'année dernière) le prix est de 13 francs l'hectolitre. Celle du milhocq a étée des plus abondantes, le prix est de 6 francs l'hectolitre et celle du vin aussi abondante, mais de médiocre qualité le prix courant est 20 francs.

Monseigneur l'éveque a nommé un conseil de fabrique pour l'église d'Aulès. La paroisse après un veuvage de 10 ans de vicaire depuis la sortie de Mr l'abbé Lafosse de Dume, a repris Mr l'abbé Lalaude de Montaut le 14 juin.

La fontaine et le lavoir dits du Tarré qui avait étés mis en assez bon état en 1821 et qui couterent environ 70 francs payés par une quette ont étés réparés, et qui coutent 25 francs. Rien de nouveau en politique si ce n'est un malaise general. Je dois rappeller qu'en l'année 1826 Jean Baptiste Felix Barbe fut plassé au séminaire d'Aire pour étudier l'état éclésiastique, et il y fît bien ses basses classes qu'il finit en 1830, et qui la même année continua au séminaire de Dax en commençant par une année de philosophie, et on peut dire de lui qu'il a su trés bien concilier son caractère avec celui de ses maitres et que la famille en a reçu de tout temps de grands éloges.

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1834

Ce printems a été trés sec comme la fin de l'hyver, il a passé trois mois sans pleuvoir du tout, de manière que la semaison du milhocq fît retardée presque par tout jusqu'au dix mai à la suite de cette secheresse des vers de differentes espèces coupait le milhocq a sa sortie dans presque tous les champs nouvellement labourés qu'on peut sans éxageration les porter l'un portant l'autre aux deux tiers coupés, mais que toujours on en semait de nouveaux, ce qui fît qu'il y eut encore une assez bonne récolte. Ce printemps a été aussi mémorable par deux grandes gélées, la première de vingt six au vingt sept mars, et la seconde du onze au douze avril qui enleva une grande partie de ressources aux vignerons. L'été, a aussi fourni son évenement memorable sans quoi il ne serait qu'ordinaire ; le deux août a quatre heure de l'aprés midy une pluye des plus abondantes a commencé et continué jusqu'au lendemain a neuf heures du matin, de sorte que les eaux de Lagouaugue monterent au Plassot, d'environ trois pieds, plus qu'on n'avait pas encore vu : tous les ponts sur ce ruisseau furent enlevés, ainsi que le couvert du lavoir, et enleva aussi les deux tiers des ponts du département, qu'on juge du reste mais sans faire du tout d'orage. Moyenne quantité de froment et mauvaise qualité, le prix moyen est de quinze francs. L'autonne a été ordinaire, moyenne recolte de milhocq et le prix est de cinq francs et demy, peu de vin et de mauvaise qualité, le prix est de vingt cinq francs, l'hyver a été agréable au commencement, sans fortes gelées, peu de neyge, et la fin a été trés pluvieux. Le renouvellement triennal du conseil municipal a eu lieu cette année, c'est à dire la moitié changée, on a nommé de membres presque tous nouveaux ; Barbe ainé du Lieutenant a été nommé maire, et Lafargue Mora adjoint, Barbe a remercié de sa place. Ceux qui aiment la politique en France ont beaucoup a mediter ; guerre civile en Espagne ; mort de l'Empereur d'Autriche vers le mois de février 1835. Achat d'un reste de plairie du Peyroux, et de demy arpent d'échallassière le quatre du même mois. Le 19 février 1835 est né Joseph Barbe fils de Jean, et de Catherine Dubroca au Lieutenant.

 

1835

Ce printems a été pluvieux comme la fin de l'hyver, et vers la fin, sec, ainsi que le commencement de l'été jusqu'au 1er aout, qui depuis cette époque a presque toujours plû plus ou moins jusqu'a St-Martin, l'hyver a été des plus rigoureux sous tous les rapports, ce qui est des plus mémorable a l'égard des saisons, c'est une innondation générale les premiers du mois de mai, dans toute la France, et les pluies continuelles de l'Autonne, et une gelée générale du 17 au 18 avril, que la plupart des hommes n'oublieront qu'a leur mort ; il n'y eut en général qu'un ...

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...dixième d'une recolte ordinaire en général, cependant il sen conserva une bonne partie a Mugron et dans les hauteurs des environs, le prix ne haussa pas autant comme on croyait, parce qu'il en arriva beaucoup a Bayonne du vin du Roussillon, qui coutait rendu environ 50 francs, qui ne valait guère plus que le piquepout de ce pays ; ici le prix varia de 60, 70 et jusqu'a 75 francs. Presque pas de lin. Moyenne quantité de froment, et d'assez bonne qualité, dont le prix est de 16, 17, et 18 francs l'hectolitre et toujours en haussant. Assez grande quantité de milhocq sans être sain, le prix est de 9, 10, et 11 francs. Reintégration de Barbe à la place de maire le 26 juillet. Mr l'abbé Lalaude aprés 2 ans et quatre mois de vicariat à Doazit est nommé vicaire à Hontans, et remplacé par Mr l'abbé Labenne le 22 novembre. Pierre Lesbarreres colon à Loustalot depuis 1822, est remplassé par Pierre Dupoy sorti du Bastard de Banos. Achat de deux arpens de lande à madame Darbo, prises sur la méterie de Manecq au Tresqué.

 

1836

Le printemps de cette année est a peu prés comme celui de l'année dernière, trés pluvieux, beaucoup de froid, et de vents trés piquats, il n'y a eu de trève que 10 jours. L'été a été beau. L'autonne encore pluvieux. L'hiver, trés rigoureux sous tous les rapports, excepté environ vingt jours vers la fin février, car les premiers jours de mars il faisait un vent trés insuportable avec de la neige qui a duré plusieurs jours.

21 avril confirmation de Mr Savy éveque d'Aire. 1er mai le tonnere est tombé sur le clocher de l'église de Montaut à trois heures de l'aprés midy pendant le cathéchisme ; il a ouvert le coq de la girouette, a parcouru l'horloge sans y faire aucun dégât, puis il a percé la voûte au bas de l'église, il a ébranlé les environs du trou ; seulement une pierre s'est détachée, et une partie d'une autre, puis il a enlevé le ciment d'entre les pierres du fond baptismaux sans les deplasser puis il a enlevé le tableau de St Jn Bte qu'il a brisé sur un pillier, puis il en a endommagé une parti d'un autre puis il a enlevé un carreau ...

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...et passé sous terre trois pieds, et en a enlevé une autre a sortie, puis il est sorti de l'église par trois trous d'une égale distance, chose miraculeuse, l'église étant remplie de monde et personne n'a peri, 45 ont étés blessés plus ou moins, les deux pierres tombées de la voute en ont blessé deux, les autres l'ont été par l'action du feu avec des particularités extraordinaires, un garçon a eu tous ces habits brulés, une fille l'un de ses bras enlevés, un autre garçon a été emporté cinq mettres hors de l'église, et tout le monde était presque emphixtié, et couché par terre, et quelques instans aprés tout ça était en cris et en pleur. Quelle confusion !

Innondation presque générale vers la mi-mai dans une grande partie de la France qui a occasionné des pertes immences, et surtout la Seine a Paris. Presque pas de lin. Petite quantité de froment, et bonne qualité dont le prix est 20 et 22 francs l'hectolitre. Moyenne quantité de milhocq dont le prix est 12 et 14 francs l'hectolitre. Belle quantité de vin sans être de bonne qualité, cependant le commerce fait des achats de 30 à 40 jusqu'a 50 francs, dans les premiers crus. Le piquepout à 20 francs. Barbe ainé et maire depuis 1821 excepté 6 mois en 1835 pour cause de demission a été nommé le 28 9bre percepteur de la réunion de Montaut en remplassement de Mr Dubarbier nommé percepteur de Castets dans les Landes.

 

1837

Le commencement du printems a été un froid continuel, gelées, neige, et des vents trés piquants, de manière qu'on n'a pas pû fréquenter les églises la semaine sainte, les vignes commencerent seulement a pousser vers le 15 avril, et une grande partie de bourgeons n'avait pas bougé le 1er mai. le froment était à 23 francs l'hectolitre, le milhocq à 15, et le vin de 35 à 45 francs la barrique, le mauvais tems a fini le 22 mai, avec une petite grèle surtout dans le quartier d'Aulès et cet le 3 juin que je vois le premier épi de froment. L'été dans le commencement a été trés sec et on craint même la secheresse jusqu'au 8 juillet qu'une pluye abondante a tout a fait dissiper, assez belle quantité de froment, et trés bonne qualité ; le lin qui avait manqué depuis trois ans, a reparé presque cette année par la quantité et par sa trés bonne qualité, le 23 7bre une grande pluye a enlevé tous les ponts de la Gouaugue. Bonne qualité de vin, sans être abondante, bonne récolte de milhocq. Authonne pleuvieux ; hiver trés doux au commencement jusqu'au 8 janvier, qui depuis cet déclaré mauvais sous tous les rapports, forte gelées, beaucoup de neige, de grandes pluyes, et une grêle dont mémoire d'homme n'a jamais vu dans cette saison, le 4 mars jour de dimanche a 4 heures du soir, les grelons étaient gros comme de petits ...

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...œufs plus ou moins, le mal ne fut pas sensible a cause de la saison, cependant, il y eut beaucoup de bougeons emportés à la vigne. Mr Labenne vicaire depuis un an est nommé desservant du Boucau, et remplassé par l'abbé Moncocut le 14 juin natif de St Loubouer et déja vicaire de Souprosse. Les élections municipales ont mis la commune en division ; Lafargue Mora adjoint, ayant fait fonctions de maire pendant 7 mois, est remplassé par Mr Broca Perras maire, et Ducamp chirugien adjoint, grande fête a son instalation avec repas a la maison commune.

Mr Canton instituteur depuis 1825 a fait sa demission, et remplassé par Mr Sarthou de Momuy. Mademoiselle Millet institutrice depuis 1826 a fait aussi sa demission et remplassée par Melle Lafargue de St Loubouer. Achat de 5 benitiers de marbre pour 140 francs. Projet de route de grande communication passant par le bourg. Le tirage du sort de la classe de 1837 a eu lieu le 18 mars 1838, Grégoire Barbe troisième né de la famille a pris le no7.

Institution de l'oraison de quarante heures les trois jours de Carnaval en 1838.

 

1838

Le printems a commencé par des jours trés agréables, et une petite pluie y a succedé, puis, froid, grêle et neige, le 21 avril en quantité. Félix Barbe 2ème né abbé, est parti le 9 avril professer la quatrième dans un établissement qu'on appelle St-Charles a Bordeaux ; l'été a été trés sec et froid pendant la nuit ; bonne qualité de froment sans être abondante, celle du milhocq trés médiocre surtout en qualité, les vignes avait beaucoup souffert du tems de la floraison, fût cause qu'il y eut peu de vin, surtout dans les terrains faibles, mains en bonne qualité ; agrandissement du collateral de Notre Dame à l'église du bourg ; Félix Barbe rentre au séminaire a Dax l'hotonne et l'hyver ont étés ordinaires ; le prix du froment 4, 50 et 5 francs, le milhocq trois francs, le vin 35, 40, et le meilleur 50 francs ; Grégoire s'est fait remplasser par Laloubère gagé chez Mr le curé pour 1200 et parti en janvier 1839.

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1839

Le printems a été ordinaire, et la récolte donnait de grandes espérances sur tous les rapports jusqu'au 17 juin, époque à laquelle une grêle de plus affreuses a emporté toutes les récoltes ; dans environs 30 communes, et 30 autres communes plus ou moins, toute la perception de Montaut a tout a fait été emporté excepté la moitié de St-Aubin du côté de Malabat, une secheresse a succedé à la grêle qui en a doublé le mal, parce que la grêle n'avait emporté que dans une partie des communes, et la secheresse par tout, la misère s'est faite sentir dans toute cette contrée d'une manière allarmante, point du tout du froment dans les pays grêlés, presque pas de milhocq, du tout de vin, et dans les contrées non grelées et ne se vent qu'a trente ou trente cinq francs la barrique, le froment ce vent de 25 à 30, le milhocq de 18 à 20 francs et le sécle de 16 à 18 francs l'hectolitre ; on en a fait arriver beaucoup de l'étranger sur tout du sécle, tout ces fléaux réunis ont dessidé le gouvernement a accorder a la France un secours de plus que pour les fléaux ordinaires, on croit que cet 6 millions de francs, on a fait dans ce pays cy les ouvertures des routes de grande communication pour faire gagner du pain aux pauvres.

Doazit a commencer le no18 en février 1840, la perception de Montaut a eu de secours 20, 000, et 19,500 pour remises et modération des contributions. La foudre est tombée en février dans beaucoup de clochers et a tué même de personnes. Le clocher d'Aulès a été du nombre, les trois quarts du tuile a crochet a sauté. Il a fait de plus du mal plus ou moins a porche et en tout pour environ 300 francs. L'abbé Barbe a été fait prêtre a la Trinité, et placé deux mois aprés vicaire à Pouillon, Marcelle et Carmelle ont étée placées dans un pensionnat aussi a Pouillon, à 21 francs chaqu'une par mois. La maison de Loustalot c'est brulée une grande partie, l'angar, la fournière, la chambre du couchant, celle du nord, de la maison principale tout a été la proie des flammes, et ce fut par comme par miracle qu'on peut empeché que tout ne fut brulé on ne sait pas comment se feu a pris il a commencé par la chambre du couchant dans le lin. L'abbé Moncocut vicaire a été placé en juin a Lesperon dans les Landes, et remplassé par l'abbé Duhon de Donzac. Moncocut avait resté deux ans à Doazit ; l'autonne et l'hyver n'ont offert rien de remarquable.

 

1840

Le printems a été agréable, les récoltes donnait une belle espérance cependant, la secheresse a recommancé de ce faire sentir vers la fin et donc elle a continué en été ; bonne récolte de lin en quantité et sans qualité, la récolte du froment a étée moyenne en quantité, mais de trés bonne qualité, l'autonne a été bien, la récolte du milhocq a étée bonne en qualité et sans quantité, en certains endroits, elle a étéé trés modique a cause de la secheresse ; trés modique récolte de vin surtout en quantité, la qualité est bonne, l'hyver a varié beaucoup sans cependant avoir rien d'extraordinaire, la route no21 a commencé en mai 1840. L'hectolitre du froment a été a 19 francs le millocq 12 a 13, et le vin de 32 a 45, prix trés modique a cause de la qualité et de la petite quantité. En aout 1839, on pratiqua un puits et on trouva la source a 22 pieds de profondeur et en grande abondance ; mais cependant, peu a peu la source ce tarit, et on fut obligé de le refaire en mars 1841 qu'on lui donna trois pieds ...

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...de profondeur de plus. Interegne de maire et adjoint pendant 5 mois a cause que Mr Broca Perras a fait sa demission en mars, et Ducamp adjoint ne fut pas réelu. Cependant Mr Broca a accepté de nouveau la place de maire, et il a Mr Dagès pour son adjoint. Barbe ainé aidé de Barbe cadet son frère continuent la perception de Montaut depuis le 27 Xbre 1836.

 

1841

Le printems a été ordinaire, la semaison du milhocq a étée trés bien. Cependant, les pluies ont étées trés fréquentes depuis le 20 mai jusqu'au printems de 1842. La récolte du froment a étée moyenne en quantité mais, bonne qualité ; le milhocq ou maïs manque d'un tiers d'une recolte ordinaire a cause des pluies, mais cependant bonne qualité, le gland et la pomme de terre sont été trés grande abondance, ce qui fait esperer que le grain n'encherira pas, la recolte du vin a étée bonne, sans cependant être abondante. Prix du milhocq 9,50. Le froment 15,00 le vin 35,00, 30, et 25, et toutes ces recoltes en diminuant de prix et en ordre. Les trois sœurs de la maison, on resté en pansion a Pouillon, Macelle et Camelle un an ensemble en 1840, et Augustine seulement six mois en 1841 à 21 par mois. Les mutations sont opérées depuis 1841 par les percepteurs. La continuation de la tribune de l'église de Doazit a étée continuée cette année sans cependant être tout a fait finie. L'abbé Duhon vicaire a été nommé en juin desservant de Labouheyre et remplassé par Mollon de Créon. La famille jouit d'une bonne santé. L'abbé Félix est toujours a Pouillon vicaire.

 

1842

Le printems a été trés bien, tout le monde a semé dans cette contrée le milhocq a volonté ; au 15 juin les récoltes allait si bien qu'on ne pouvait pas y ajouter ; cependant, depuis la semaison du milhocq jusqu'au 30 juillet, il n'a pas assez plû pour cette plante, et on a craint la secheresse pendant quelque temps, mais que vers les premiers du mois d'août, les pluies ont été bien sur tous les rapports. La récolte du lin a étée médiocre, le froment trés bon, et un peu moins qu'une récolte moyenne ; prix 19-20-21 francs. La récolte du milhocq a été bonne en quantité et en qualité ; prix 9-11-11 ...

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... l'hectolitre ; bonne qualité de vin, quantité moyenne, prix vers la récolte le vin ordinaire de 25 à 28 francs la barrique, et peu à peu jusqu'au 10 mars il vaut environ 10 francs de plus, le commerce a fait des achats pour Bayonne. L'église a été blanchie, les autels dorés ainsi que de peintures, par Roquejoffe doreur à Aire, terminé vers la fin de juillet. Mort par accident du Duc d'Orléans le 13 juillet. Etablissement du chemin de la croix le 21 aout par Destenabe curé de Grenade. L'hotonne et l'hiver ont été remarquables en plusieurs circonstances ; froid piquant sur la St Martin, depuis cette époque, un tems trés agreable jusqu'a Noël, vers le commancement de janvier, des pluies trés abondantes sur tous les points, et particulièrement dans les Landes, de manière que la Douze et la Midouse ont causé beaucoup de mal, de sorte que la ville Basse de Tartas avait sept à huit pieds d'eau dans la vielle, ont y circulait en bateau pendant huit jours. L'histoire aura a mensionner beaucoup d'évenement malheureux, le beau a succedé a cette pluies pendant environ un mois, les pluies ont recommancé vers la fin de février, avec autant d'abondance que les premières, et les premiers quinze jours de mars avec froid ont étés trés beaux. Barbe ainé ainsi que Daunine son épouse ce portent bien, moi, Barbe cadet qui fait cet imparfait ouvrage, et qui remplit les fonctions de percepteur, par délégation ou procuration de mon frère, et par approvation du sous prêfet et du receveur particulier, depuis mil huit cens trente sept, et par consequent je me trouve habitant de Montaut comme chef lieu de perception depuis cette époque ; le reste de la famille ce compose de sept enfans, quatre garçons et trois filles, l'ainé Félix Barbe est vicaire à Pouillon depuis 1839. Barge Grégoire reste à la maison, les trois filles viennent après et restent à la maison, agées 18 - 16 - et 14 ans, le nom des filles est Marcelle, Carmelle, et Augustine. Firmin Barbe placé au séminaire d'Aire depuis le premier 9bre dernier, agé de 12 ans et enfin Joseph Felix Barbe agé de 8 ans, tous ce portent bien par la grace de Dieu.

Voila toute la composition de la famille au nombre de dix au 15 mars 1843, j'aurai a faire remarquer, que Barbe ainé mon frère, remplit la partie d'expert depuis environ vingt ans et avec avantage. Moi Barbe cadet celle de percepteur depuis le 26 Xbre 1836. Le bien qui est a la maison est travaillé par la famille, et donne un bon revenu ainsi que la métairie de Loustalot acquise depuis 1818, remercions la providence de tant d'avantages.

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1843

Le printems a été ordinaire mais un peu pluvieux, et les vignes ont beaucoup souffert du brouillard, la récolte du lin trés modique, celle du froment moyenne en quantité mais de bonne qualité. Beaucoup de maïs quoique le tems ait été trés pluvieux pendant tout l'été, trés peu de vin et mauvaise qualité, le prix du millocq, vaut 11 - 12 - et 13 - jusqu'a 13 1/2. Le froment 20 - 21 - et 22,50 ; l'hiver a été ordinaire, trés peu de neige, ni de fortes gelées.

Construction du portail ou renouvellement, ainsi que la construction d'une souillarde. Marcelle fille ainée de Jean Barbe et Catherine Dubroca, née le 24 avril 1838 (1), a étée mariée à Pabon Jn. Bte. au Sarthou le 4 aout 1843. Le vin a valu jusqu'a 70 francs a cause du brouillard et la petite quantité.

 

1844

Le printems a été beau, la semaison du millocq a été favorable l'été a varié beaucoup, de pluies frequentes ainsi que l'autonne, l'hyver a été des plus rigoureux par sa durée, beau de froids, pluies abondantes, neige, et tous les journaux parlent que cette rigueur c'est faite sentir dans toute la France. Récolte ordinaire de froment, mais bonne qualité au prix d'environ 20 francs ; celle du millocq aussi ordinaire au prix de 11 - 12 - 13 et 14 francs. Une grêle affreuse le 17 7bre a emporté le 2/3 de la récolte du vin en général dans toute le perception, et a peu prés aussi dans toute la contrée vignoble de ce pays. Le prix a varié de 45 à 60 francs, le vin d'Armagnac ont abondé dans cette contrée au prix de 36 à 40 francs, cela a empeché que les vins du pays n'ont pas haussé davantage. Barbe Jn Bte Felix prestre depuis 1839 et qui a resté vicaire a Pouillon pendant quatre ans neuf mois a été nommé desservant de Montaut et installé le 26 avril 1844, son service a paru plaire a la plus grande partie des paroissiens, quoique sa reception fût un peu orageuse le 1er jour par une circontance qui a servi de pretexte et dont il n'est pas necessaire de rappeller tant elle a paru absurde a toute personne raisonnable. Depuis son arrivée nous avons fait table commune oncle et neveu et Camelle Barbe ma nièce et sa sœur ou au moins une partie du tems, le reste de la famille va encore bien, Félix Joseph Barbe né le 19 mars 1835 commence aussi de prendre de principes de latin. La commune marche a peu prés a un pas presque ordinaire, le autorité municipale sont Brocas Perras maire et Canton adjoint. On a crée un bureau de bienfaisance pour distribuer un legs laissé par Mr Darcahute en 1812, et avec quelque aumone prise de côté ou autre. C'est a esperer qu'il fera beaucoup de bien aux indigens.

(1) il faut lire : 24 avril 1824

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1845

Le printems a été trés pluvieux ainsi que pendant tout l'été presque pas de lin, trés bon froment, mais petite quantité, de manière que le prix c'est soutenu presque toujours a 24 f, le maïs jusqu'a 20 francs pendant l'été, trés modique recolte de vin en quantité et en qualité, cette recolte c'était perdue par le brouillard, et sans du tout de grêle ; moyenne récolte de millocq, bonne qualité, prix 14 et 15 francs, le prix du vin a 60 et 70 francs. L'hyver a été dous, sans neige ni glace. J'ai changé de maison d'habitation depuis le mois de decembre 1844, de Langlade que j'ai resté 8 ans, j'habite maintenant depuis ma sortie, chez Diris Charette, et qu'il est mort le 16 Xbre 1845, la veuve et sa fille restent aussi à la même maison. Quand à la depense, que je la fais toujours avec mon neveu le curé de Montaut, aucune maivaise circonstance n'a pas encore troublé nos deux ménages. Montaut, qui a été cadastré en 1845 est classé en 1846. On travaille a la pomade pour la route départementale, ainsi que pour la promenade à pied. Doazit n'offre rien d'extraordinaire, le curé est toujours faible de corps et de vüe, il conserve depuis deux ans son vicaire Dicharry, trés habille musicien, et dont il a fait à Doazit plusieurs élèves. Firmin Barbe mon neveu fait en 1846 sa 5ème au séminaire à Aire, et Félix Barbe son frère sa 8ème. Ce dernier est agé le 19 mars de 11 ans, et Firmin le 30 7bre 1846 de 16 ans. Le reste de la famille va bien, et tout monde travaille au bien être de la manière accoutumée. C'est à dire, Barbe Jean père expert, Barbe Jean Bte, fait fonctions depuis neuf ans de percepteur, Barbe Felix ainé, curé de Montaut, Barbe Grégoire travaille aussi a l'expertise, et il est employé au classement des communes cadastrées et les femmes font leurs ménages assez avantageusement. Attentat sur la personne du roi le 16 avril 1846 avec un fusil à la promenade du bois de Fontainebleau, la providence a fait échoué le coup. Lecouete était l'assassin.

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1846

Le printems a été beau ainsi que l'hiver. L'été a été bien au commencement, la recolte du froment a étée bonne en qualité, mais peu en quantité ; le maïs allait aussi bien qu'on pouvait désirer jusqu'au 1er aout, une grêle des plus fortes accompagnée d'orage a ravagé presque toute la perception de Montaut, Audignon a souffert 1/4 totalement, les autres 3/4 à peu prés la moitié Banos les 3/4 tout perdu, l'autre 1/4 la moitié, Doazit, les 7/8 tout saccagé, l'autre 1/8 la moitié ; Maylis, la moitié totalement, et l'autre moitié a varié beaucoup ; Montaut, le quartier d'Arcet totalement, le reste de la commune en général 1/3 ; St-Aubin, les environs de l'église le vin tout perdu, le maïs beaucoup moins, en général à St-Aubin environ 1/5 de perdu ; voila que par l'effet de la grele, le percepteur a eu une position bien pénible, les pauvres contribuables et en grand numbre n'avait pas d'argent pour payer, et en pareil cas, un percepteur humain est toujours sur les charbons ardens, parce que le receveur n'ecoute guere les réclamations quand on lui en adresse.

Le grain a été a bon marché jusqu'a la fin de mai, alors, tout a pris faveur, le maïs qui ne ce vendait qu'a dix francs est monté jusqu'a dix huit francs, le froment de 16, et 18 jusqu'a 24 et 25, le vin est aussi a un grand prix à cause de la grele de 1844 il vaut 60 francs ; l'hotonne a été mauvais presque sous tous les rapports. Firmin et le petit Felix sont toujours au séminaire, le curé de Doazit est toujours malade, il ne peut faire qu'un faible service, Dicharry vicaire qui a resté deux ans ou plus a été nommé en août curé de Escallans en Armagnac, et l'abbé Lacoste de Man la remplacé, on a placé un verre a plusieurs couleurs au vitrau du bas de l'église. La famille va a son petit ordinaire bien, la commune aussi, les mêmes autorités ont étés renommées, Montaut aussi, un malaise général cependant regne parmi les peuble a cause de la cherté des vivres et rien n'annonce encore du soulagement.

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1847

Le printems a la suite d'un hyver fort rigoureux et un malaise presque général du peuble, qui c'est fait remarquer par des revoltes dans un grand nombre de villes de France et de l'étranger, les gouvernemens ont reprimé ce desordre, et en même tems, ils ont fait de grands sacrifices en faveur des pauvres, le grain ce vendait en janvier février et mars suivant dans ce pays 36 francs l'hectolitre le froment, et le maïs 20 francs, et on a vû dans des contrées en France 40 et 50 francs et même plus, et a la St-Jean le froment ne ce vendait que 26 francs et le maïs 15 francs, la semaison du maïs a été favorable.

Mr Priam Pascal curé de Doazit depuis 1823 est décédé le 26 avril 1847, (23 ans et 4 mois de service) il a fait une maladie de prés de trois ans, Mr Lacoste y était vicaire alors, Mr Bellocq curé de Lourquen la succéde en qualité de curé, et son frère autre Bellocq curé de Clermont en qualité de vicaire, a cause de surdité on la réuni a son frère. Cette année, feu Priam lorsqu'il vivait fît placer un verre à plusieurs figures au vitrau du bas de l'église.

La récolte du froment a été ordinaire en quantité, mais de trés bonne qualité ainsi que celle du lin, l'été a été sec, cependant une pluie le 1er et 2 aout a consolé le laboureur, fort belle et bonne recolte de Millocq et moyenne quantité de recolte de vin, mais aussi trés bonne qualité, le froment ce vendait a la recolte a 22 francs et peu a peu il ne s'est vendu a 16 francs et le maïs a 8 francs, et a la recolte à 11 francs sans être encore sec, le vin a valu 45 francs à la recolte, et au mois de mars il valait 35 francs, l'automne a été variable ainsi que l'hiver sans cependant presenter rien de remarquable, fort peu de neige. Louis Philippe proclamé roi des français en 1830 a été chassé le 24 février 1848, dix sept ans 7 mois de regne lui a suffi pour ce faire critiquer. Troisième lustre à l'église de Montaut au commencement de 1848. La famille est toujours bien, les deux derniers garçons sont a Aire, l'ainé des deux fait sa 3ème et le minor la 6ème. Barbe ainé est toujours percepteur, et la perception est toujours gérée par son frère Barbe Jean-Baptiste et Barbe curé est aussi toujours à Montaut et qui partage souvent sa soupe avec une partie de sa famille.

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1848

L'année 1848 offre des circonstances trés remarquables sous bien de rapports ; la République proclamée le 24 février 1848, et dont la France la acceptée sans resistance, cependant, le 16 mars l'entousiasme cessa tout a coup, occasionné par décret du gouvernement provisoire qui demanda un supplement de 45 centimes par francs, cela fît detester sur le champ cette république et l'on perdit tout espoir d'accomplir ce qu'ils ce proposait ceux qui demandait un changement de gouvernement. C'est a dire une diminution d'impots, cette république fit éclore d'autres revoltes, car presque tous les souverains de l'Europe eurent plus ou moins à souffrir de cet esprit démagogique, la plus grande partie les ont réprimés. Mais celle qui est le plus douloureux pour un véritable catholique, c'est d'avoir chassé sa Sainteté le pape de sa capitale de Rome, sous pretexte qu'il n'avait pas le droit de gouverner le temporel ou civil, et qu'on ne le reconnaissait souverain que pour l'espirituel, et le Pape alors c'est retiré dans une ville de Naples qu'on appelle Gaéte.

Le printems, l'été, l'hautonne et l'hyver ont été sous les rapports de la température une année des plus agréables, et surtout en l'hyver, on n'a pas vu ni glace ni neige, quelque pluie agréable venant environ tous les 15 jours par forme d'usage, ce qui a fait que les céréales ont reusi parfaitement, beaucoup de lin et fort bon, qualité de froment, qualité de maïs, qualité ordinaire et quantité et qualité de vin, le prix du froment 15 francs, maïs 8 francs et le vin 25 francs et encore on ne vent que difficilement.

La famille n'offre rien de remarquable excepté que Félix Barbe minor, qui a fait sa 6ème au séminaire d'Aire en 1847-1848 n'a pas continué les études, on a cru qu'il n'en avait pas le gout, du moins, il ne la pas manifesté, Firmin fait sa 2ème ou seconde, et tout fait esperer qu'il franchira toutes les difficultés qu'il ce presenteront jusqu'au bout, Barbe Grégoire ainé (excepté le curé de Montaut) qui avait pris de principes de chant et musique, a été choisi pour gouverner le lutrin depuis le 1er février 1849.

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1849

Le printems a été agréable comme l'hyver, la semaison du maïs c'est faite fort bien, belle et bonne récolte de lin, cependant, une grande partie de la perception eut a supporter une grêle le 6 mai, le lin et le froment souffrit un peu dans certains endroits. Mais le vin fût totalement perdu, dans une partie de Doazit, Maylis, le centre de St-Aubin et toute la partie ouest de Montaut. L'été a été fort chaud, peu de pluies cependant le maïs a fort bien réussi en quantité et en qualité au moins dans la Chalosse, la Lande a plus souffert, en général, le lin, le froment et le maïs ont été fort bien, et non le vin a cause de la ditte grêle du 6 mai, l'hautonne a été fort bien au commencement, et plus tard, de pluies continuelle.

Le prix du froment reste presque toute l'année à environ 14 francs, le maïs a 8 et 9 francs, le vin à 28 et 30 francs, et a la récolte, le vin nouveau a valu de 30 à 45 francs suivant la qualité, le commerce en a expedié beaucoup de maïs pour l'Irlandre.

Les affaires du gouvernement sont toujours agitées depuis la révolution du 24 février 1848, les autres nations ce sont presques toutes révolutionnés plus ou moins, les français ont été a Rome rétablir les anciennes autorités malgré l'opinion des démagogues français c'est à dire des représentans de la Montagne.

L'hyver peut être considéré comme ordinaire, fort peut de neige, quelque legères gelées, le froment donne a esperer beaucoup ainsi que le lin.

Le presbitaire de Doazit fût acheté le 5 avril 1813, commencé de reparer en 1816, et fini, et mal fini en 1817, on s'est contenté depuis lors de faire une superficielle réparation ou entretien jusqu'a 1849, époque a laquelle on la démoli presque totalement pour le rebatir en 1850. Les prêtres ce sont retirés aprés leur arrivée a Doazit en 1847 à la maison ditte de Caupenne prés de la prison ou pigeonnier.

Barbe mon frère ainé et maitre de la famille percepteur de droit et non de fait, a été fort malade en juillet et aout, on craignait pour ses jours, Grégoire continu de tenir le lutrin, Firmin va trés bien, faisant sa rhétorique toujours a Aire, Felix le cadet, est au service de son père et de sa mère, Carmelle, reste tantot avec nous a Montaut et tantot à Doazit, Augustine, n'offre que de l'ordinaire.

Projet de restaurer la maison principale en planchers, plaffons, escalliers.

Plassement d'un nouveau chemin de croix vers la fin de l'année du prix d'environ 130 francs tous frais compris, le prédicateur était Mr Escheverry vicaire à St-Sever.

La perception n'offre rien de remarquable, les roles de 1848 ont été soldés, les 45 centimes compris le mois de 7bre 1849.

Le prix du grain n'a pas varié, le vin non plus, tout est dans l'ordinaire, mais cet ordinaire au dire de presque tout le monde n'est pas bien, ceux qui vont bien ne sont jamais contens, parce qu'ils voudrait être mieux, ceux qui sont mal voudrait être mieux, cela veut dire qu'on n'est jamais dans ce monde content, et que le vrai bonheur n'est pas dans ce monde.

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1850

Le printems a été trés sec et a resté 53 jours sans presque pleuvoir, depuis le Carnaval 12 février, jusqu'a aprés Quasimodo, la semaison du millocq a été bien, bonne recolte de froment surtout en qualité, abondante récolte de lin, ainsi que les deux dernières années, l'été a été chaud et sec, cependant, il n'a pas empeché de nous procurer une bonne recolte de millocq ou maïs, en quantité et qualité, moyenne récolte de vin, aussi en quantité et qualité, l'hyver a été aussi comme le printems, l'été et toute l'année fort agréable, presque point de gelées, du tout de neige et presque pas de pluie, enfin, l'année 1850 n'a été remarquable sous tous les rapports pour la vie animale, excepté cinq ou six maisons ont souffert de la grêle dans les limites de Montaut, Doazit et Maylis.

Le prix du maïs a resté toute l'année de 8 a 9 francs l'hectolitre, le froment a 13 et 14 francs, et la barrique du vin, valait avant la recolte environ 45 francs, le vin de 1850 a valu aussi 45 francs, mais il a toujours diminué, le prix du meilleur vaut de 36 à 40 francs, les spéculateurs sont toujours dans ce pays à l'épreuve.

Le presbitaire de Doazit est toujours en cours de grande réparation, la toiture est faite, les planchers sont en construction, et tout fais esperer qu'on pourra l'habiter en 1851.

La commune de Montaut s'est signalée par des sacrifices qui sont audessus de toutes les prévisions, elle a employé environ huit cens ouvrier à niveller le terrain du cimetière c'est à dire, on a reuni un terrain communal au cimetière en comblant une extraordinaire fosse entre deux, ces ouvriers ont donné gratuitement leur travail, tant ils tenait a avoir un cimetière digne du lieu, et pour cela le curé faisait un appel en chaire, et tous s'y rendait par enchantement, ceux de Brocas aussi y ont contribué, ainsi que ceux d'Arcet, et même des habitans de Hauriet qui jadis appartenait à Montaut, la commune a fait faire les mur, les souscriptions ou quettes ont fait la croix, et un annonime le portailh en pierre et fer ; le tout peut être évalué à environ 3000 francs, ce cimetière a été béni le 3 mars 1851 aprés la cloture d'une retraite qui avait commancé le 23 février cette retraite a été faite par les missionnaires Lamaison et Buros.

La famille n'offre rien de remarquable, Firmin fait sa philosophie à Dax depuis les vacances, Grégoire a abandonné le lutrin, Canton le repris le 11 février 1851, les curés de Doazit sont toujours au louage à la maison de Caupenne, cette maison est vendue à madame Roby en 1850 pour quatre mille francs sans y comprendre toutes les granges.

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1851

Le printems a été ordinaire, cependant, vers les premiers jours de mai, le mauvais tems a fait craindre pour les vignes, déja échapées de la gelées. La floraison a fait disparaitre tout mauvais doute. Bonne recolte de lin a peu prés comme les deux années precedantes. Grande et bonne qualité de froment, bien supperieure en quantité aux années precedentes, le prix n'a presque pas varié depuis un an, le froment 13,00 ou 14,00 francs, la graine de lin 16, et 17 francs ; les haricots dont la recolte est assez bonne à 12 francs. Depuis les premiers jours du mois de mai jusqu'au mois d'octobre, il n'a presque pas plu, excepté, vers le 20 ou 25 juillet, une menue pluie a arrosé par intervalles pendant huit jours, mais sans jamais bien rassasier la terre, de manière qu'on peut dire que la terre n'a pas été trempée pendant le cinq mois de l'été, cependant toutes les recoltes ont trés bien reussi, si on en excepte les terrains gras pour le maïs et quelques retardataire, de ceux qui n'ont pas çu profiter des pluies de mai, et on peut dire aussi que tous les arbres fruitiers ont porté leur fruits, et sans vermine, et on peut dire je crois, et sans crainte de ce tromper, que l'année est supperieure de beaucoup en tout aux autres années précedentes.

L'hautomne a été bien, l'hyver n'a pas été fort sensible non plus et le moment qu'on croyait rentrer au printems, le froid a repris une certaine intensité pendant quinze jours, et sans ménager personne, à cause d'un vent trés insuportable.

Montaut n'offre rien de remarquable cette année, les habitans ont accepté le nouveau gouvernement comme toute la France, dont le coup d'état de Louis Napoléon du 2 décembre 1851, fera époque, et les souvenirs des français qui meritent ce nom, béniront ce jour remarquable, puisque il nous a empechés de rentrer dans barbarie de nos pères.

Doazit non plus n'a point fait des choses dignes de grandes remarques, seulement, le presbitaire a été mis en état d'être habité et les prêtres y ont pris de nouveau possession le 20 février 1852, aprés avoir resté quatre ans et demi à la maison de Caupenne.

La famille est a peu prés dans la même position, la santé n'a pas été altérée d'aucun membre, nous en devons benir la providence, cependant l'age doit bientot ce faire remarquer, Barbe père ainé 68 ans, moi 66 et Daunine mère 61 ans.

Je dois rappeller le prix du gain, et dire que dans le mois de février, le froment vaut 16 francs, le maïs 10 francs, et le vin ce vent comme il peut, cependant et à un cours, le vin de vigne blanc 30 francs, le rouge de 30 à 35 francs (ce dernier est recherché), le piquepout 20 francs.

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1852

Le printems a commencé sous de bons hospices, les recoltes sont d'une fort belle apparence, la semaison du maïs s'est faite sans presque pleuvoir, seulement assez pour tremper la superficie des terres douces et assez pour les terres fortes, ce qui a fait que les prairies n'ont pas été arrosées depuis le commencement de l'année, et les récoltes des foin ont été réduites par cette secheresse du printems a beaucoup moins que la moitié et le prix était a f-5 le quintal, une pluie d'orage a fait cesser la crainte de perdre les autres recoltes, le 20 mai, le 3 juin, il a fait une forte averse de grêle le premier jour a l'ouest de Montaut sur une douzaine de communes. Cette grêle a été trés meurtrière aux environs de Pouillon par deux occasions, la recolte du lin a été moyenne, la graine était a 5,50, belle recolte de froment a peu prés comme l'année dernière, le prix a commencé à 12 francs, plus 13, plus 14, plus 15, plus 16, plus 17, et à la Noël 18 francs, belle et trés bonne récolte de maïs, le prix a commencé à 9 francs, à la Noël, 10,50, cette belle recolte de maïs n'a pas empeché qu'il n'y eut une extraordinaire recolte de haricots, ce vendant de 12 - 13 et 14 la plus inferieure, et la meilleure jusqu'a 18 et 20 francs, au point que la grande quantité a fait la fortune de bien de familles. La recolte du vin a été trés abondante aussi en quantité, et médiocre qualité, cependant malgré cette médiocrité, on n'a pas vu faire des achats avec autant d'acharnement par le commerce depuis cinquante ans, le prix à la vendange était d'environ 30 francs, plus il a marché toujours en hausse 32 - 33 - 34 - 35 - 36 et 40 francs un mois aprés on n'a jamais vü autant de commissionnaires. De manière que les abondantes pluies que nous avons vu, sans déranger trop les ouvriers nous ont été trés favorables. L'hautomne nous a été un de plus favorables, pas du tout mauvais tems jusqu'a la Noël, depuis cette époque le tems a changé en pluie, quelque peu de neige, j'ai dit pluie, elle continue toujours, encore neige en mars, et un froid excessif au 20 de manière quauqu'un arbre ne c'est pas avisé du printems. Le prix des récoltes ce soutient à cette époque.

La famille offre quelque interet, Augustine Barbe troisième fille a été mariée en octobre avec Jean Lamaignère au bourg de Doazit, on lui a donné trois mille francs d'adot et accessoires ; Grégoire ainé (sauf le curé de Montaut) prépare aussi son mariage.

La perception de Montaut est supprimée à dater du 31 mars 1853, Barbe qui en était percepteur depuis le 26 Xbre 1836, a été nommé à Pomarez à peu prés 600 francs de plus, ce sera toujours comme il a été à Montaut Barbe ainé titulaire, et Barbe Jn Bte cadet qui doit faire le service, ce dernier doit prendre service à Pommarez le premier du mois d'avril avec le secours de Grégoire neveu et doivait loger et prendre pension chez un nommé Molères secrétaire de la mairie, quarante cinq jours avant le départ, Barbe Jn Bte accreditté percepteur depuis l'origine a été attaqué fortement d'un rhume de potrine pendant un mois, et a été guéri seulement assez a tems pour partir aux premiers d'avril pour Pommarez.

Ce cahier est terminé, Barbe Jn-Bte cadet la travaillé tant bien que mal, qu'on juge de sa science, sans avoir reçu aucun principe, sans aucune éducation il a jetté des idées, de récits, des nôtes, bien de fois confuses. Ce qui peut y donner quelque interêt à le lire, ce sont des dates d'évenements et autres circonstances trés bonnes de pouvoir ce les rappeller, quelques fois on peut y faire interêt.

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Suite

1853

L'année 1853 est feconde en evenemens pour la famille. Moi, Barbe cadet employé à la perception à Montaut pour le compte de mon frère Jean Barbe ainé titulaire depuis le 26 Xbre 1836, et cette perception a été supprimée au 31mars 1853, par cette suppression, Barbe a mérité de l'avancement et il est nommé à une nouvelle perception, prise en grande partie sur la perception d'Amou, et Pommarez a été choisi le chef lieu de la réunion ; dans cette nouvelle perception il y a sept communes, Arsague, Castelnau, Bastennes, Castelsarrazin, Donzacq, Gaugeac et Pomarez compris quelques bureaux de bienfaisance elle donne par an au percepteur 2500,00 f environ, 700,00 f plus qu'a Montaut. Cette nouvelle perception donnera à peu prés le même travail que Montaut, au commencement du service de cette nouvelle perception, le travail s'est trouvé fort pénible, a cause de beaucoup d'arrerages des deux dernières années sur tout espèce de service, et même mon predecesseur qui est Mr Baron en a été victime de trop de confiance qu'il a eu en ses deux commis, sa bource a fait bon à tout. Barbe a pris pension chez Molères au bourg de Pomarez, mais avant que Barbe n'est arrivé à Pomarez, le dit Molères mourût presque subitement deux jours avant, de manière qu'il fut enterré le même jour de l'arrivée de Barbe. me voila donc comdanné à vivre avec une veuve inconsolable que la volonté de Dieu soit faite. C'est donc avec cette veuve que j'ai arreté le prix de la maison, et confié a ses soins tant que Dieu voudra.

Lors de la nouvelle nomination j'ai éprouvé une maladie produite par un catarre qui m'a retenu un mois au lit, la toux pendant la nuit m'a presque enlevé de ce monde, joint à cela mon déplacement, tout a contribué à passer une partie du mois de février et mars dans de fortes épreuves.

Le printems a commencé et fini par des pluies fort abondantes, les eaux sont sorties de leur lit, et inondé beaucoup de terrains prairies, froment et maïs aux environs des rivières ont beaucoup souffert et la secheresse a succedé aux pluies, de manière que la récolte du lin ni celle du froment donnèrent seulement la moitié d'une année ordinaire.

La récolte du maïs est aussi très médiocre en qualité et quantité à cause du mauvais tems d'été de manière que dans toute l'Europe le mauvais tems c'est fait sentir, le prix du maïs qui ne valait que neuf francs ou environ a monté en 8bre 15 et 16 francs, le froment ne valait que 14 - 15 - et 16 francs a monté à 20 - 25 et même à 30 et 32 francs en 9bre.

La récolte de la vigne est encore la plus remarquable sous tous les rapports, la floraison en a fait perdre environ la moitié, plus en général, et imédiatement aprés une espèce de lèpre blanche c'est collée sur la peau du raisin, qu'il a fait secher tout ou presque tout le raisin, l'espèce du raisin Claverie a souffert plus que les autres espèces et la vendange n'a été qu'environ 1/6 d'une récolte ordinaire et la qualité ce fut a peu prés, qu'on juge du choix mais un mois aprés la récolte on n'en parlait pas, tant qu'il n'en valait pas la peine d'en parler. ...

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...J'ai au commencement que l'année est feconde en évenemens de la famille, Firmin Barbe aprés trois ans de séminaire à Dax est parti le 4 8bre 1853 pour la maison des Jésuites à Toulouse, son père et son frère le curé de Montaut l'y ont accompagné avec l'abbé Dulau curé de Meillan, de la étant ils sont allés a Marceille, Lion, et reviennes par Bordaux ayant traversé l'Auvergne et autres lieux.

Félix Barbe, filleul du curé de Montaut et le 7ème et dernier de la famille des vivans (en tout il y en eu dix) a pris engagement pour l'armée et il est parti le 6 9bre pour Salon en Languedoc et puis a Arger et a Constatinople, Grégoire et sa femme ont fait une visite à la ville de Bordaux vers la fin d'octobre. Leur mariage avait eu lieu le 19 juillet avec Françoise Lailheugue du Bourdillon 4ème et dernière de la famille.

L'autonne et l'hyver ont été ordinaires, et sans de rigueurs qui soit remarquables, mais le prix des céréales est a son comble, le froment a 30 et 32 francs, le maïs 20 francs, et le vin environ 100 francs, suivant la qualité.

J'ai dit que mon arrivée date ici du 8 avril 1853, je trouve que la localité est fort bien, trés commercial, ce qui fait qu'il y a plus d'aisance qu'il n'y a pas dans le pays vignoble, cependant dans la perception il y a des communes qui sont comptées pour vignobles, le marché qui est le lundi par quinzaine donne beaucoup de travail pour la perception au bureau, ce jour là il est necessaire d'avoir un aide.

Pomarez pour l'usage du service religieux il est presque tout different au pays centre de la Chalosse, les usages en sont trés differens, sur presque tous les offices, cependant, on dits les messes et vepres comme ailleurs et donnent aussi de soins aux malades, ils enterrent les morts. Chaque jour et lorsque je vais a l'église, j'enregistre des nouveautés dans mon esprit, et tout s'arrête la, Mr le curé qui s'appelle Jusfargues, est agé de cinquante huit ans, il est originaire du diocèse de Tarbes, il y a 28 ans qui dessert la parroisse de Pomarez, il semble qu'il est encore assez fort pour la desservir encore long tems, quoique seul.

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1854

Le printems commence sous des auspices terribles, la cherté des vivres est a son comble, le maïs de 22 et 25 francs, le froment 30 à 35 francs, le vin ce maintient de 90 à cent vingt francs, et comme il y a si long tems de la cherté, qu'on juge de la misère des pauvres, on combat cette misère par des secours du gouvernement aux travaux publicq, les communes fournissent aussi de l'argent pour attelier de charité, et les personnes charitables trouvent occasions de faire des aumones. De plus, une grande guerre éclate en orient, les Turs secondés par ses alliés français et Angrais, et autres nations secondaires ce réunissent pour combattre ce grand colosse Empire Russe, sous le gouvernement de Nicolas son empereur ; les préparatifs font croire que le conflit sera grand.

La récolte du froment est fort belle, bonne, et trés abondante sous tous les rapports, et fait esperer à la baisse du prix fou qu'il ce soutien depuis huit mois, ou environ, la recolte du lin est bonne, le prix de la graine est à 25 francs l'hectolitre, belle esperance de maïs, nulle espérance de récolte de vin a cette date 5 aout, pour cause de la maladie de la vigne, l'odion.

Onze 8bre, l'été a été de plus remarquables, l'histoire en faira mention, on parle de le comparer a l'année 1798, en 1798 d'aprés le rapport de l'histoire, il resta deux mois sans pleuvoir du tout, et la 1ère pluie fût le 9 8bre ; en 1854, la 1ère pluie a été le 8 8bre 9 et 10 aprés un intervalle de cinquante huit jours, de manière que la recolte a été faite sans du tout de pluie depuis la floraison du maïs, et une récolte trés abondante de cette denrée, point de vin dans les vignes, certaines espèces en avait quelque peu, les piquepouts en ont donné beaucoup plus qu'auqu'une espèce de vigne, on peut en conclure qu'il y en a général un centième d'une récolte ordinaire. Bien de personnes on fait de la pomade pour remplasser le vin, quelqu'un du cidre, la récolte des pommes a été favorable pour cela.

L'hautonne et l'hyver ont été passablement rigoureux sous le rapport de la variation amospherique, pluies, froids, neiges, ont entretenu l'hyver long, sans cependant être des plus rudes.

Le gouvernement par un decret du 19 fevrier 1853, a suspendu les comptables qui avait 70 ans d'age de continuer leurs fonctions dans le département des Landes, trois s'y trouvent compris, Hontang de S-Sever, Magnès de St-Paul prés Dax et Barbe percepteur de Pomarez. C'est ce dernier qui a mis celui qui écrit cet opuscule hors de service et aprés avoir géré la perception de Pomarez pendant dix huit ans et cinq jours, c'est à dire depuis le 26 Xbre 1836, jusqu'au 31 Xbre 1854, il faut remarquer que Barbe ainé était titulaire, que Barbe cadet n'était qu'accredité auprés de lui par autorisation ministerielle et que cependant, il a fait presque tout le travail, même les remises sans en rendre compte, cela prouve que les deux frères Barbes vivait dans un parfait accord. Barbe cadet s'est retiré à Doazit et il y habite maintenant, cependant, il croit d'habiter plus a Montaut avec son neveu le curé le tems d'apprendre ce qui doit faire.

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Nous avons dit dans son tems, la position de la famille, voyons maintenant d'en raffraichir la mémoire, peut être que le lecteur nous en saura gré.

La famille est composée au premier janvier 1855 de 6 personnes, Barbe ainé et sa femme, Barbe cadet, Grégoire fils et sa femme, et un fils de Grégoire et consors né le 9 8bre 1854 appellé Gomès. Sur trois filles qu'il avait deux sont mariées et Carmelle 2ème fille reste avec son frère le curé de Montaut. Firmin, ce trouve élève jésuite a Toulouse, et Felix Joseph, le dernier de la famille ce trouve en Crimée, pour soutenir l'honneur français, d'accord avec les alliés pour abbattre l'orgeuilh du potentat Russe. C'est une guerre déclarée en 1854, dont l'histoire en faira mention a plus d'un titre, esperons qu'elle tournera au profit de la gloire de Dieu.

La cherté des céréales ce soutien encore à un grand prix, le froment a 27 et 28 francs, le maïs a 16 et 17 francs, cependant tout tend a une baisse au 1er mars, à 25 francs le froment et le maïs à 13 et 14 francs. Le vin de 140 à 180 francs la barrique, avec toute cette cherté le pays est calme.

Doazit offre quelque changement, Broca Perras a fait la demission de maire, Ducamp chirurgien la remplassé, et Sansoube toujours adjoint. Les frères Bellocq sont toujours curé et vicaire, ils ont fait faire de grandes réparations a l'église, balustre en fer, baissé les murs du sanctuaire, remettre l'autel dans son premier état, planchaiyé la sacristie, tout cela s'est fait en 1853 et 1854. L'église du Mus a été aussi restaurée en 1854 ainsi que le cimetière qui coute environ 1600,00 f.

Montaut a fait construire la halle sur le meme emplassement de l'ancienne, en 1854, qu'elle finira en 1855. Ce sera un édifice qui sera appressié avantageusement, Barbe qui y est desservant depuis le 24 avril 1844 et Lalaude vicaire depuis 1838, leur église a été et elle est encore restaurée on a commencé de faire dorer l'autel du Sacré Cœur de Jésus en 1854 et continué en 1855, probablement, et ce finira en 1855, une rampe a été pratiquée au commencement de 1855, entre les maisons de Balous et Lafaurie vers la grande route.

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1855

Le printems n'offre rien de remarquable, il y a peu de baisse dans les céréales, cependant rien n'offre de grandes esperances d'une bonne récolte.

Le 3 - 4 - et 5 juin, innondation extraordinaire de l'Adour et du Gabas. L'Adour a joué le plus grand role, parce qu'elle a fait refluer le Gabas, on ne croit pas de mémoire d'homme d'avoir vu une crue si forte, on croit savoir qu'il en arriva a peu prés une pareille il y a 95 ans, qu'on juge des pertes sensibles dans une pareille saizon, le petit pont de St-Sever a été emporté (celui du moulin) environ de 200 mettres de terrasse a Mugron, les barques naviguait sur le pont, partant du bas de la cote jusqu'a Sengresse.

Le 9 juillet une grêle d'une largeur d'environ d'un kylometre et demy, partant de Tilh, Castelsarrazin, Gaugeacq, St-Cricq, Doazit, Dume, Eyres etc... en ligne droite a ravagé toutes les recoltes qui était sur pied, la grosseur des grelons était comme des œufs de poule, a Doazit le centre de la grêle était de Michas, Haza, le haut du bourg et Pinton, froment, maïs et vin tout était totalement perdu.

L'été a été ordinaire, un peu humide, la recolte du froment passable en qualité et sans quantité, le prix même a la recolte vaut 30 francs, le maïs 16 francs, la graine de lin 28 francs, les haricots ont varié de 18 à 25 francs.

L'hautonne c'est fait aussi remarquer par une forte innondation vers la fin du mois d'octobre, et a peu prés aussi forte que celle du printems, et comme la semaison ce trouvait un peu retardée, du maïs, et l'été humide, celle qui n'était pas encore recoltée lors de l'innondation, de manière qu'il a causé un double dégat dans la même année aux riverains des cours d'eau.

Mr Ducamp qui était maire de Doazit depuis 1854 et chirurgien depuis environ 30 ans est mort la fin d'octobre, Lafargue Mora est adjoint depuis le élections d'aout. Mr Bellocq curé depuis 1847 a quitté la cure de Doazit en 9bre pour ce placer dans la compagnie des Jésuites à Toulouse et son 3ème frère Bellocq qui était curé de Boulin la remplassé a Doazit, de manière que l'ainé Bellocq est toujours vicaire, et le cadet dernier est curé en titre.

Dumartin de Bic instituteur et élève de l'école normale a été remplassé a l'instruction primaire de Doazit par Branzau St-Cir de Montaut en 9bre et est élève de la même école.

L'hyver a commencé trés rudement le Xbre et n'a duré que huit jours, car on n'a pas vû de neige, fort peu de pluies. Cet hiver a été un printems continuel.

La guerre contre les Russes depuis 1854 a été terminé le 30 mars 1856, il a fallu tout le génie français et anglais et autres alliés pour abattre les pretentions de cet orgueilleux potentat.

Dubernet Jean-Pierre a été installé maire de Doazit le 6 avril 1856 en remplacement de Ducamp décédé.

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Nous avons dit que les céréales ce vendait fort cher, mais comme on presumait depuis deux mois que la paix ce fairait, le froment était decendu à 27 francs au 15 mars, le maïs à 13 francs, et tout annonce que la baisse ce faira encore sentir.

Au marché de Hagetmau vers le mois de février, le bétail à cornes sur la place de vente a sauté en l'air comme si la terre le avait rejettés, ont crût d'abord à un tremblement de terre, plus tard, on a dit que cela avait été provoqué par des voleurs, ils avait fait cela en preparant un foi de loup et le jetter sur la place, pareille chose était arrivée à Monfort en 1854, ou 1855, et à Sos en mars 1856.

Montaut a profitté d'une retraite de huit jours, elle a commencé le 4ème dimanche du carème, et elle a fini le dimanche de la passion. Mr Bousquet chanoine et ancien vicaire genéral était le prédicateur. Montaut a fait aussi cette année une procession dans l'été a la chapelle de Maylis pour demander d'être preservés des maladies contagieuses et épidémiques. Ces deux dévotions ont été édifiantes.

 

1856

Le printems s'est signalé par une suite presque continuelle de pluies, sur trois mois de printems, a peine a-ton eu une vintaine de jours sans pluie, parmi ce laps de tems, il y a eu trois fortes inondations, au point qu'on a semé trés difficilement le maïs, les riverains des provinces en deça de Paris, ont vu enlever leurs recoltes, ce perdre sous l'eau, ou, trainées par le torrent ; de manière qu'on n'a terminé la semaison qu'après la St-Jean ; le grain qui était decendu jusqu'a 24 francs le froment, et le maïs à 12 francs à haussé, a 36 francs, et 20 francs le maïs. Ni l'histoire, ni la tradition, n'ont point fait connaitre à la postérité actuelle des inondations parreilles, ni des malheurs de tout genre.

L'été a commencé avec le beau tems, il a resté 52 jours sans voir du tout de pluie, après quoi la terre a pu ce raffrachir pour esperer une bonne recolte seulement en maïs ; car celle de froment ne vaut que la moitié d'une recolte ordinaires, sans comprendre les terres innondées qu'il n'y en avait pas du tout, le prix du froment a monté jusqu'a 40 francs et le maïs jusqu'a 26 francs.

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L'autonne et le commencement de l'hiver a été trés pluvieux, peu de fortes gelées et du tout de neige, pris en général l'hiver a été mauvais, cependant vers la fin du mois de janvier, le tems est devenu sec et très propre à l'amelioration des terres pour les preparer au labour du maïs.

La récolte du maïs de 1856 n'a pas été beaucoup meilleure que celle du froment, peu de quantité en général, qualité médiocre, et dont le prix s'est soutenu, pour le froment à 34 francs ou environ, le maïs à 23 francs aussi environ, la récolte du vin a été nulle, pour les vignes, les piquepouts ont donné seulement quelques barriques, l'Armagnac et l'Espagne fournissent au pays, aussi le Madiran qui nous donne du vin rouge a 140 et 150 francs le vin ordinaire, le vin piquepout d'Armagnac 125 francs et toute espèce de produits qui sont livrés au commerce, sont a un prix fabuleux pendant cependant que nous sommes en paix depuis un an avec tout le monde.

Notre famille va très bien, Félix dernier né et militaire engagé depuis trois ans. Il est rentré en janvier avec un congé de semestre renouvelable aprés avoir fait partie de la guerre de Crimée.

Le 22 9bre 1856 est né Raymond Germain Barbe, fils de Grégoire Barbe et de Françoise Lailheugue. Décédé le 18 juillet 1857.

Doazit ni Montaut n'offrent rien de remarquable en monument publicq, mêmes abministrations éclésiastiques et civiles, même ordre des choses, tout a passé a l'ordinaire, sauf la pénurie en général du ménu peuble a cause de la cherté des vivres, il faut que nous ayons un gouvernement bien fort pour qu'il n'y est pas eu de troubles.

 

1857

Le printems a été des plus favorables pour les récoltés, lin et froment tout va a merveille ; la semaison du maïs s'est faite à souhait, et comme le grain a été fort cher, tout le monde a taché d'en semer autant qu'on a pu.

L'été aussi a commencé sous les meilleurs auspices, belle et abondante recolte de lin, elle est le double d'une recolte ordinaire, la graine ce vend 25 francs l'hectolitre ; la recolte du froment est d'un bon tiers en plus qu'une recolte ordinaire. Cependant, tout bien calculé on n'a pas tout a fait la quantité qu'on croyait.

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Le maïs a beaucoup souffert de la secheresse, on peut même dire qu'on a traversé tout l'été sans pluie, et encore les chaleurs ont été excessivement fortes. Presque pas de vin dans les vignes. Les piquepouts ont donné une récolte presque ordinaire, la maladie n'a point fait du mal comme dans les vignes, cependant, ces derniers font esperer pour l'année prochaine a cause qu'elles sont beaucoup mieux que les années précedentes en bois. Il parait que la maladie des pommes de terre a cessé.

Le prix du grain à la Toussaint est pour le froment à 18 francs le maïs a 11 francs, le vin piquepout à 50 ou 60 francs, (on ne parle pas de vin de vigne parce qu'il n'y en a pas) l'Armagnac fournit à ce prix la, leur recolte a été trés abondante et bonne qualité par tout.

Au 15 mars suivant, le prix du froment et le maïs restent toujours au même prix, le vin d'Armagnac vaut 70 francs maintenant, quand à celui du pays on n'en parle pas, excepté quelque barrique de vin vieux au prix de 100 francs à 150 francs.

L'hautonne et l'hyver à été unique en température, depuis la St-Martin jusqu'au 15 mars il n'a presque pas plu du tout, seulement, il est tombé un peu d'eau dans deux occasions différentes, assez pour umecter un peu terre, et sans faire absolument grossir les rivières, point du tout de neige dans ce pays, et cependant l'hyver peut être appressié comme étant trés rude, a cause des froids repetés dans plusieurs occasions.

L'autel de la Ste Vierge à Montaut à été restauré, la voute presente un coup d'œil charmant, le tombeau et les divers ornement de l'autel ont presque tout étés dorés ou argentés, le travail a été fait par Mr Dau doreur à Dax, et un nommé Raymond peintre à St-Sever, pour le prix d'environ de mille francs.

Le grand autel de l'église d'Aulès de Doazit a été commencé d'être restauré en 1857, et continué en 1858, d'aprés l'entreprise dejà faite, et mise a execution, il est à croire qu'elle coutera pour le moins quatre mille francs, compris le cimetière qui a été nivellé en entier.

Monségneur l'evèque à confirmé à Montaut le 3 aout 1857, et 7 février 1858 à Doazit, à la fin d'une mission faite à cette dernière, qui commença le 10 janvier. Cette mission a été faite par Mrs Vielledant, Passicos et Gage. Les frais ont été supportés par les prêtres du lieu, et par la générosité des personnes charitables, la croix fût plantée au centre du cimetière d'Aulès et une au cimetière du Mus.

La famille Barbe n'a pas changé de position, le Jésuite est toujours à St-Afrique et le militaire est employé au chemin de fer en résidence à la ville de Lille.

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1858

L'année 1857 a fini avec un temps trés sec, on peut en dire autant du printems de 1858, cependant, vers la mi mai il a fait a peu prés 15 jours de pluye mais par intervalles ; au 20 juin, la récolte du lin était faite, et elle est bonne sans être extraordinaire cependant, celle du froment à la même époque elle est extraordinaire ; le maïs va bien, mais il voudrait de la pluie ; la vigne celle qui n'a pas étée abandonnée donne quelque esperance fondée, il parait que la maladie cesse, ou, fait esperer de cesser.

L'hautonne en 7bre et 8bre a été trés chaud, en 9bre, des vents trés piquant pendant 15 jours, et, qui ont même fait dessirer l'eau, la recolte du maïs a été moins un peu que l'ordinaire, la secheresse en a été cause, trés bonne qualité, la vigne a donné trés peu, un peu plus que les dernières années, les piquepouts ont donné une recolte ordinaire en Chalosse, mais l'Armagnac a donné en piquepout double recolte. J'aime a rappeller qu'il y a environ 20 mois, qu'il n'y a pas eu une seule crue d'eau dans cette contrée (1er janvier 1859).

Le prix du froment pendant 1858 est de 14 à 17 francs, le maïs à 11 francs ou environ, le vin piquepout de 35 à 50 francs, le commerce en général est très restraint, le bétail a beaucoup diminué de prix dupuis un an, il a été d'un grand prix pendant 4 ou 5 ans ; on ne peut pas cependant dire que cette année ait été maivaise, si ce n'est dans la gande quantité de morts à Montaut, le terme moyen est 25, et cette année 65 morts.

Montaut n'offre aucun changement ni en autorités spirituelles ni civiles, point de constructions, ni grandes réparations en nulle part.

Doazit non plus, on continue la réparation de l'église d'Aulès et surtout ces environs, car, tout a changé de face à ne pouvoir plus si reconnaitre. La grande rue a été repavée.

Au 20 mars, le prix du grain est le même, le commerce est très insignifiant. 21 mars 1859, naissance de Jn Bte Barbe, fils de Grégoire Barbe et Françoise Lailheugue. Cet enfant naquit le 20 mars 1859 à 5heurs du matin, et baptisé le 21 à midy sous le nom de Jn-Baptiste-Joseph, et à la commune Jn-Bte-Joseph-Germain.

L'hiver n'a pas été rigoureux, seulement, au commencement de l'hiver la température changea du chaud au froid très vivement, en général l'année 1858 ce trouve ordinaire, et sans crue d'eau dans cette contrée, elle a été plus seche que humide.

On l'appelle l'année 1858 l'année de la comete c'est à dire que la comete a paru en 1858, on pronostique que l'année 1859 sera bonne, cette comete avait une queue en double plus longue qu'auq'une dont je n'en ai vu jamais.

Notre curé Barbe mon neveu, a refusé dans le mois de septembre, la cure du canton de Sore il a plutot desiré de rester a Montaut ; il la demandé, et, obtenu.

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1859

Le printemps a été ordinaire pour la semaison, une belle apparence de recolte ce fait sentir par tout, tous les journaux en parlent avec avantage, et cela à fait esperer à un heureux presage de la comete, cependant vers le mois de mai, des pluyes abondante ont bien fait changer les choses de face, et le 7 du mois de juin, jour de foire a Montaut, vers six heures du soir, une grele très forte a ravagé presque la moitié de Montaut pour le froment et le vin du coté du levant ; le 14 du dit mois, il a encore renouvellé presque par toute la même contrée le même ravage a 10 heures du soir, heureusement, une grande partie des perdans étaient assurés. Les recoltes ce vendent a la St-Jean 18 francs le froment, 11 le maïs et 50 francs le vin.

L'été a commencé par des chaleurs très fortes, et peu a peu thropicalles, le thermometre est allé a 36 degrés a l'ombre, a l'interieur des maisons à 30 degrés. Cet au 15 juillet que je parle.

L'enfant de Grégoire Barbe et de son épouse né 21 mars 1859, appellé Jean-Baptiste-Joseph, est decedé le 10 juillet de la même année.

Une guerre s'est déclarée vers le mois d'avril, entre l'Autriche et le Piemont, ce dernier s'est allié avec la France, l'empereur des français a commandé les troupes, et remporté plusieurs victoires signalées, et conclu une paix des plus honorables ; dans deux mois, elle a étée signée le 12 juillet 1859. L'Italie divisée a fourni les motifs de cette guerre.

Les français et les anglais ayant conclu d'un commun accord avec les chinois, et d'après avoir chatié ces derniers pour avoir manqué a divers traités entre nations ; les français et les anglais dis-je, croyant a une sincerité des chinois et voulant d'après leur avoir fait éprouver de nouveau de nouveaux echecs, ayant enfin conclu de placer des ambassadeurs à Pékin : ce sont les chinois barriquadés, armés et battus avec acharnement, pour empecher l'entrée des dits ambassadeurs dans leur capitale en consequence, des flottes des deux nations trés consequentes, sont parties vers la fin de l'année pour demander reparation de l'affront fait à ces deux nations.

L'autonne a été plus froid que l'ordinaire, ce beau tems y a contribué, la recolte du maïs a été très bonne, et sous de bons rapports, les prix ayant baucoup baissé, jusqu'a 2 francs 25 centimes, une commission la fait valoir 2 francs 50 centimes, le vin de vigne est eclipsé depuis 7 ans, les piquepouts donnent toujours quelque chose, le prix a la recolte valait soixante francs et quelques tems aprés, cent francs.

L'hiver à la noël avait tous les caractères d'être très rude, et en effet, il l'a été, et on peut dire qu'il n'y pas eu guere de samblable, car le froid a été si vif, depuis les premiers jours de fevrier jusqu'au 15 mars, que les habriquotiers qui ordinairement flurissent vers la mi fevrier, n'ont commencé que vers la fin de mars.

La maison du presbitaire de Montaut a été un peu restaurée, commencée en 1859, et fini en 1860 un plancher a été fait, une souilharde, et un appentis pour le bois à bruler a été fait par la commune ; Mr le curé a fait à ses frais, une chambre de plus au centre de la maison, restauré la sienne plus un petit salon à manger au nord de la salle, et autres choses, que je ne nomme pas, parce que la commune y met de lenteur, ...

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.... et presque de l'indiference aux reparations du presbitaire, moi Barbe oncle du curé, ai fait construire à mes frais une citerne au nord de l'appentis avec tous les accessoires.

Mr le curé a eu en aout 1859 trois fortes fièvres tierces, trois autres le 20 et 21 mars et 22 mars. La famille Barbe soit à Montaut soit à Doazit n'a pas a signaler de grands évenemens. Le Jésuite est toujours à St-Afrique et Felix dit Chigarre est a l'armée de resserve au 5ème corps en Lombardie, et plus tard, il a passé en garnison a Cambray dans le Nord.

 

1860

Le nouvel éveque d'Aire et Dax a confirmé à Montaut le 22 avril 1860, Banos et Toulouzette faisait partie des confirmans. Nôtre curé Barbe immediatement après la confirmation fût prié d'aller instruire avec le chanoine Bousquet les confirmans de la paroisse de Thil, qui eût lieu le 3 mai leur confirmation, par Mr Louis-Marie Ollivier Epivent.

Le commencement du printems a été trés rude sous le rapport du froids, la chaleur a succedé, et le maïs a été semé bien par toute la contrée.

Mr Barbe curé de Montaut depuis le 24 avril 1844, a été nommé à Tilh en juin 1860, et installé dans cette commune civilement le 1er juillet, et a l'église le 8 juillet, ayant donc resté à Montaut 16 ans, deux mois et six jours ; Barbe oncle et parrain et Carmelle Barbe sa sœur l'ont suivi dans cette nouvelle demeure ; il a paru a Mr l'éveque convenable de le plasser à Tilh a cause du goût qu'il avait de faire des reparations aux églises qu'il avait deja servi, on dit que Tilh est preferable à Montaut, l'arrivée de tout le bazard a été le 5 du sus dit mois.

La recolte du lin a été bonne la graine ce vent de vingt à vingt-cinq francs, beaucoup de froment, grande et bonne qualité, et le prix a la recolte ce vend a 20 francs. L'été a été trés pluvieux, point de fortes chaleurs, cela va occasionner que le maïs ne murira pas bien par toutes les contrées, et même le prix du grain s'en sent deja puisque au 15 8bre le froment vaut 23 francs et le maïs 16 francs.

L'hotonne et l'hyver ont étés trés variables, beaucoup de pluyes, froids et beau tems, tout a été a satieté, le prix du grain est a peu prés le même.

Une mission à Tilh a étée commencée le 3 fevrier 1861 aux frais de Mr le curé Barbe, Mr Bousquet chanoine titulaire a Aire a été le prédicateur secondé par Mr Larrieu chanoine honoraire et ancien principal du collège d'Aire. Cette mission s'est terminée le lundy 25 du dit, à cette occasion on a établi par autorisation épiscopalle l'oraison de 40 heures du Carnaval, ces deux graces accordées à la paroisse ont eu un heureux succés, presque tout le monde s'est confessé, et autres diverses pratiques de dévotion ont été mises en pratique, en somme tout a été bien.

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1861

Le commencement du printems a été très sec, la semaison du maïs sera cette année retardée, les froids ont succédé à la secheresse, ce qui fait craindre que les vignes en general ont beaucoup souffert, c'est le 5- 6 - et 7 mai que les froids a eut lieu ; les seigles aussi ont beaucoup souffert malgré tout ce froid, nous voyons quelques jours après, les vignes qui n'ont pas été gelées, une apparence de récolte extraordinaire, mais, nous sommes le 15 juin dans la crainte de la reparution de la maladie de l'odion. Les premiers jours de juin, une petite pluie est tombée par cy par la, et on a commencé de preparer les terres pour la semaison du maïs. Cette pluie s'est repetée peut être 25 fois, et, peu à peu ont a pu près plus ou moins pu semer, mais, non sans de peines extraordinaires, faute d'une plus suffisente pluie, on a fini enfin au 15 juin à peu près pu semer ; de manière que la semaison est retardée des époques ordinaires d'environ d'un mois, c'est à constater. Enfin, le 19, une pluie repetée a plusieurs reprises a fait eclorre toutes les branches et fait cesser les craintes qu'on avait eues jusqu'a ce jour. Sur le soir du 21, une grele est tombée au nord-est d'Orthez, dans environ 40 communes, plusieurs departements dans l'interieur de la France ont subi le même sort le 22.

Apparution d'une comete le 1er juillet avec une queue très longue, et sans avis préalable des astronomes. Elle est fixée au nord-ouest.

Le 19 juillet, notre contrée a accepté une pluie d'orages dans la nuit, qui, n'a pas duré moins de six heures, a mis pour ainsi dire, le bonheur dans la contrée, esperant alors que cela ce repeterait pour la recolte du maïs, point du tout, le 25 7bre que j'écris ces lignes, nous n'avons plus vu de pluies, par consequent, la recolte du maïs est reduite en général à la moitié d'une recolte ordinaire, concluons, enfin, le 1er 9bre une pluie abondante est arrivée, et, au bout de cent jours, c'est à dire, depuis le 19 juillet, comme j'ai deja dit après une pluie d'orage, et ont peut dire sans éxageration, qu'il a resté sans pleuvoir pendant huit mois, depuis le 1er mars jusqu'au premier 9bre toutes les nombleuses pluies qu'il a fait dans cet intervale de huit mois, à peine toutes ensembles, faisait une pluie ordinaire, de manière que le maïs a été semé et muri sans pluie. Ce n'est pas seulement dans cette contrée que la secheresse s'est faite sentir, presque toute l'Europe a éprouvé le même fléau, et presque par tout aussi la recolte a été modique, et le grain très cher. Récolte de froment, 2/3 d'une récolte ordinaire, prix de 25 à 30 francs ; maïs demy recolte, prix, 18 francs ; vin, deux tiers de plus que les années precedentes, prix, 55 francs le piquepout et le vin de vigne d'avantage. C'est au 1er 9bre que j'écris ceci.

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Premier janvier 1862 ; l'hotonne a été bien, pluie suffisante et froid, ny neige, et a cette date, tout sourrit comme au printems.

Vingt mars 1862, l'hyver a passé sans presque s'en appercevoir, seulement, quelques petits froids moins que d'ordinaire, point du tout de neyge, et ont repete à satieté qu'on n'a pas vu un si agréable hyver, de manière, que l'année 1861-1862, elle a étée sans aucune pluye abondante et dont l'été a été si sec, qu'il laisse une playe de misère pour long tems dans la basse Chasse (1), à cause de la cherté du grain.

Prix du vin, vigne, 100 francs, piquepout, 80 francs ; froment 30 francs ; maïs 20 francs ; les autres récoltes sont en rapport.

Construction des fonts batismaux sur un terrain donné par Mr Dessarps avec des vitraux peints qui representent le bapteme de Jesus Christ par St-Jean, fermé d'un portail en fer.

Mission faite en février 1861 par Mr Bousquet chanoine et Mr Darrieu ancien principal du collège d'Aire (double emploi).

 

1862

Jean Barbe, fils de Pierre Barbe, et de Marie Dulau, né le 3 janvier 1784, décédé le 9 avril 1862, parconsequent agé de 78 ans 3 mois et 6 jours, sa première carrière a été de travailler la terre avec son laborieux père, à l'age de 19 ans, il resta en apprentissage de tonnelier à Grenade ; la concription sans service le retient à la maison quelque tems, en 1808 il fût nommé secrétaire de la mairie ; marié en 1811 avec Catherine Dubroca, dont ils ont eu dix enfans, sept vivent encore à sa mort, quatre garçons, dont deux prêtres, et trois filles ; en 1818, il fût nommé maire de Doazit, et il en resta jusqu'a 1836, époque à laquelle il fut nommé percepteur à Montaut, et il y resta 16 ans, et deux ans à Pomarez, parvenu en 1854 à l'age de 70 ans, le gouvernement licencie alors les percepteurs, il fallut en subir les consequences.

Le service de la perception ont été presque tous faits par son frère Jn Bte Barbe, lui s'occupait depuis l'age de 24 ans à faire des expertises, c'était un homme d'une capacité extraordinaire, étant maire, il a fait faire de grandes améliorations à la commune quoiqu'elle n'ayant pas de grands revenus, l'administration ayant reconnu ses services, lui descerna une médaille d'or en récompense, comme expert, il gagna l'estime des grands propriétaires, il avait un don particulier de consilier les parties, on peut dire de lui qu'il a rempli toute sa vie au bien être du prochain, sa vie s'est éteinte paisiblement, entouré des secours de la religion. Il était parvenu a cet grand age sans aucune infirmité.

Le printems a commencé par secheresse, cependant, il n'a pas fait craindre longtems car on a semé le maïs presque à volonté, les recoltes ce presentent au 15 mai plus belles qu'on n'a jamais vu.

15 aout les récoltes du lin et du froment sont bonnes, pas ...

(1) Chalosse ?

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... tout à fait aussi bien pour le froment comme on si attendait, cependant, comptons pour une bonne recolte en quantité et qualité, il ce vend sur la recolte a 25 francs. La recolte du maïs fait esperer qu'elle sera bonne, cependant la pluie fait defaut.

22 7bre, commencement de l'hotonne ; pluies abondantes vers la fin d'été, un peu trop tard pour la recolte du maïs, cependant la recolte sans être extraordinaire elle est bonne. La recolte du vin est très médiocre, ceux qui ont souffré les raisins avec soin et de bonne heure ont réussi a les conserver, mais le plus grands nombre ont négligé ce preservatif.

Nous avons eu ici à Tilh une retraite donnée par le père Belloch Jésuite et ancien curé de Doazit, pendant environ huit ans.

L'abbé Firmin Barbe jésuite, après avoir resté au collège de St-Gabriel à St-Afrique département de l'Aveyron, neuf ans, on la placé au collège ou séminaire de Vals département de Haute Loire pour continuer sa théologie.

20 mars, l'hyver a été de plus agréables, presque pas de gelées, du tout de neyge, cependant, en janvier quinze jours de pluye, fin de janvier, et tout le mois de février toujours beau tems, nuits très fraiches, journées autreman que comme celles de l'été, et presques sans nuages ; les premiers jours de mars de très grandes pluyes, les eaux ont fait beaucoup de ravages.

Le vin ce vend a environ 60 francs, le froment 24 francs, et le maïs 14 francs.

Notre curé de Tilh a fait une quette dans toutes les maisons de Tilh, qui a valu environ 3300 francs et quelques 200 francs qui lui ont donné les forains, le tout pour réparations à l'église, à cette époque on a dejà commencé les traveaux.

Nous avons eu à Tilh Mr La Cirenne lazariste pour precher l'oraison de 40 heures du carnaval, le bal a été suprimé cette année ; Mr Montozier professeur jésuite à Aire a prêché la semaine sainte, enfin, on peut dire que l'année 1862-1863 à été bonne ici et aux environs.

Les travaux de l'église à l'extérieur ont commencé le 17 avril 1863.

 

1863

22 juin la semaison du maïs s'est faite pour ainsi dire en deux fois, la première fois vers la fin d'avril, le la seconde fois, et fin de semaison, environ le 20 juin, les diverses pluies dans l'intervale empechait toujours de semer. La recolte du froment donne beaucoup à esperer, la recolte du lin est bonne. Le froment ce vent à 20 francs, et le maïs à douze francs, le vin même prix, c'est à dire 60 francs.

1er 9bre la recolte du froment a étée bonne, et sans être extraordinaire, mais bonne qualité ; celle du maïs très ordinaire dans le pays de Tilh, les challeurs d'été ont étées très ...

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...fortes, elles ont étées dans plusieurs jours de 28 à 34 degrés, il n'a pas plu presque dutout pendant tout l'été ; en Chalosse, ont été mieux, il y a plu dans bien des endroits, même il a grêlé, le centre de Doazit a éprouvé plus qu'ailleurs, de ce fléau, mais cependant beaucoup de maïs en Chalosse. Fort peu de vin de vigne, du moins ceux qui n'ont pas souffré, les piquepouts ont donné, et même bonne qualité.

5 février, ce même soir que nous avons vû pour la première fois de la neyge avec une assez forte gelée, l'hyver jusqu'a ce jour il a été de plus favorable sous tous les rapports, sauf trois jours d'assez fortes gelées (de 6 à 9 degrés) le 24 - 25- 26 janvier.

Les travaux de l'église sont terminés, ou du moins a peu près, l'estatue de St-Joseph et le Christ ont été placés le cinq février 1864, le prix des recoltes de 1863 reste stationnaire.

20 mars, le mois fevrier a été très rude, mais le mois de mars a été très agréable jusqu'a ce jour.

Mr l'abbé Daudigeos principal du collège d'Argelès résident habituellement dans sa famille à St-Sever, a été ici à Tilh faire une retraite pendant la dernière quinzaine du careme, ses instructions ont très bien satisfait les fidèles de la paroisse, et s'est distingué par son éloquence.

Pierre Dupouy de Loustalot est décédé le 29 mars 1864.

 

1864

Premier avril, le printems a commencé par des pluies et vents très piquants mais ce tems n'a pas duré.

Vingt huit mai, la semaison du maïs s'est faite sous de très bons auspices, mais en deux époques, la première, la dernière quinzaine d'avril, et la seconde, la dernière quinzaine de mai ; une pluie abondante avait occasionné ce retard. Toutes les recoltes sur pied font esperer beaucoup et bien arrivée sera sans nul doute très précose.

Vingt trois aout, la recolte du froment a été bonne en quantité et qualité, celle du lin ordinaire, la pluie a gaté beaucoup de graine avant d'être ramassé.

Nous éprouvons une grande secheresse, il n'a pas plu il y a environ deux mois.

Trente Xbre, l'hotonne a été ordinaire, la recolte du vin est toujours très médiocre dans les vignes ; les piquepouts ont étés bien, et en bonne qualité, ils ce vendent 50 francs. Le maïs est très bon, mais, en moyenne quantité, le froid s'est fait beaucoup sentir depuis quatre jours.

23 mars 1865, depuis la fin de l'année dernière, le tems ...

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...a été très rude, surtout par l'abondance des pluies. Cependant, il n'a presque pas neigé dans les environs, mais en general, dans toute l'Europe, il a neigé extraordinairement, même dans les pays chauds, les gelées ont été dans cette contrée un peu moins qu'ordinaire. Enfin, a cette date 23 mars, aucun arbre n'a pas montré des fleurs, la vigne parait stérile comme à la noël ; et ce matin même il y avait des glaciaires.

L'année s'est passée sans beaucoup des faits nouveaux, à Tilh les recoltes ont toujours les même cours, les prix ont fort peu varié depuis longtems. L'été a été significatif en chaleur, et l'hyver en pluie.

L'abbé Lagot curé de St-Eulalie près de St-Sever a prêché les jours de quarante heures il a été très bien gouté, on verrait avec plaisir de le voir de nouveau en chaire.

On ce prepare à recevoir monseigneur Epivent évèque pour la confirmation qui doit avoir lieu le 4 mai 1865.

 

1865

Les froids et tout le mauvais tems d'hyver ont cessé le 5 avril ; la température a totalement changé le 5 avril, et le dix il fait un si beau tems et la chaleur du printems ce fait si bien sentir, qu'il fait oublier tout ce mauvais tems passé, cependant tous les journaux parlent des divers malheurs occasionnés par les pluyes abondantes, et les neyges dont memoire d'homme n'ont jamais vues en Heurope.

22 mai, depuis le 5 avril jusqu'a ce jour le tems s'est toujours soutenu en bien, les recoltes donnent beaucoup à espèrer.

L'abbé Daudigeos principal du collège d'Argelès, et résident dans sa famille à St-Sever, est venu aider notre curé pour la préparation des enfans à la première communion et a la confirmation qui a eu lieu le 4 mai. Mr Daudigeos est toujours un digne prédicateur. L'ensemble de la ceremonie a été très brillante.

27 juillet, le temps jusqu'au 6 juillet a été plus chaud qu'a l'ordinaire en pareille saison, le thermometre a marqué plusieurs jours à plus 30 degrès, mais depuis le 6 juillet le temps à tout a fait changé, une petite pluye a raffléchi le tems et une seconde pluye, le 20 du dit et jours suivants a été plus abondante qu'a l'ordinaire dans cette saison, les recoltes du lin et du froment ont été faites avec le beau temps, celle ...

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...du lin a été de plus belles, le prix de la graine de vingt à vingt cinq francs ; celle du froment a été plus médiocre, 1/3 moins que l'année dernière. Celle du maïs ce présente sous le plus beaux auspices qu'on ait jamais vus, la vigne aura sans doute une assez bonne recolte, l'odiom a diminué.

Les élections municipales ont été orageuses, on a tenté et par surprises de faire disparaitre le nom de Mr Laussuy maire du nombre des membres du conseil, mais, ils n'ont pas reussi, il a été reintegré maire ainsi que l'adjoint.

L'abbé Firmin Barbe jésuites a été ordonné prêtre la veille de la thinité à Vals, département de Haute Loire.

A Doazit, on continue le prolongement de l'église du bourg.

20 7bre les chaleurs sont aussi fortes que dans le fort de l'été (30 degrès).

5 8bre, j'ai dit plus haut que le 5 avril le tems s'était déclaré au beau, et en effet, on peut dire que les derniers six mois ont étés très remarquables dans leurs spécialités ; printems, très favorable pour la semaison ; chaleurs très fortes à presser la maturité des premières recoltes ; pluies à plusieurs fois reprises en juillet ; chaleurs consécutives pour faire réussir la maturité des secondes recoltes, enfin, on peut dire qu'elle est une année spéciale ; la maladie des vignes à presques disparu, parséquent, nous avons un peu de vin du pays, mais en grande et bonne qualité. J'avais dit que la vigne n'avait pas dutout poussé en mars, et en effet, elle était retardée, la première pousse d'environ un mois, et cependant la recolte de la vigne a été devancée sur les années ordinaires d'environ un mois. (Le bon Dieu la voulu ainsi). Les pronostiqueurs auront beaucoup à reflechir.

16 janvier, les environs de la noël ont été très favorables à la promenade, beau soleil, sans froids dutout, ni pluyes ; et vers le huit janvier, l'orage ce fait sentir par toute l'Europe, et il a fait de grands dégats presque partout.

25 mars, la fin de l'hyver a été très variable sous les rapports de la pluye et des vents, point du tout de neige, la pousse des plantes est beaucoup retardée en somme, l'hyver a été favorable.

Mr l'abbé Daudigeos a prêché la fin du careme pour la troisième fois, il est toujours bon prédicateur.

Les recoltes restent il y a long tems à un bas prix, le froment 18 francs, le maïs 10 francs, le vin 40 francs, suivant la qualité.

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1866

Douze juillet, le printems a permis de faire la semaison à volonté, cependant, plus pluvieux que sec. Moyenne recolte de lin, prix de la graine de 20 à 25 francs, comme l'année dernière, le froment ce recolte, on dit, qu'elle n'est pas abondante, le maïs n'a jamais donné des plus belles esperances, la vigne, donné occasions de craindre l'odiom.

Cinq octobre, l'été a été très pluvieux et il l'est encore, la recolte du froment a été très médiocre, maïs bien ; la vigne a donné fort peu, exepté les piquepouts, c'est une année remarquable par les nombreuses pluyes pendant les belles saisons.

Notre cher membre de notre famille (Firmin) qui a resté treize ans aux divers ettablissements des jésuites du levant, vient de partir pour le nord, il va finir ces dernières classes à Laon département de l'Aine ; nous avons eu l'avantage de le voir en famille pendant douze jours après treize ans d'absence, ce n'est pas trop !

Vingt janvier 1867, le temps a toujours été à la pluye jusqu'au douze, alors, le froid s'est fait beaucoup sentir, quatre jours après, il est tombé considérablement de neige ; soit froid, soit neige, cela n'a continué que douze jours, et dans ce moment cy la pluie a repris.

Tous les journaux parlent de l'abondance de neige, il en est tombé dans certaines localités jusqu'a deux mettres, les pronostics de Mathieu de la Drome ne l'avait pas prévu.

Le prix des denrées a pris beaucoup de faveur, vers la fin de l'année, le froment qui ne valait que 20 francs, il vaut maintenant 30 francs, le maïs vaut a présent 13 francs au lieu de dix, le vin piquepout 50 francs, y compris la futaille.

Quatre mars, froid excessif pour la saison, il est ce matin à quatre degrès au dessous de zéro.

Notre cher Firmin jésuite est venu de nouveau ici à Tilh le neuf mars, il a préché le lendemain dimanche trois fois, il est parvenu par ces predications à ce faire remarquer par son estille et son éloquence à capter tout son auditoire, il est reparti pour Doazit le treize, et de la étant, il devait ce rendre à Toulouse vers le vingt et s'embarquer à Marseille le treize avril pour l'ille Bourbon, et son champ des missionnaires de jésuites, est destiné à l'ille de Madegascar, ses désirs vont être exaucés.

Les prédicateurs du carnaval ont étés pour le dimanche le vicaire de Habas, et le mardy, le curé de Moscardès Mr Maues.

L'année finit en ce faisant remarqué depuis un an par des pluies souvent repetées et on peut dire que c'est l'année des pluies ; le prix des denrées est le même.

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1867

Le printems a été ordinaire, il succède et il sent un peu de l'année dernière, c'est à dire, il fait beaucoup de pluies. Il fait beaucoup de pluies. Il fait beaucoup d'averses repetées trop souvent, et fait craindre une mauvaise année.

Aujourd'hui 1er juin troisième anniversaire d'une attaque rhumatismale que j'ai eu au genou droit qui m'a tenu trois ou quatre mois sans presque pouvoir marcher ; et peu à peu le mal s'est étendu dans toute la partie droite, et je marche comme par ressort.

Nous avons eu pour prédicateur et confesseur la quinzaine de Paques un digne père fransiscains appelé Maurice Rupert.

21 7bre la récolte du froment a étée moins qu'ordinaire en quantité, mais au moins, elle est de bonne qualité ; et il vaut jusqu'a 30 francs, le maïs 14, la récolte du maïs sera ordinaire ; la vigne ne va pas trop bien.

Notre cher Firmin est installé à Nossi-bé, ille française près de Magadascar. Il nous a donné des nouvelles deux fois, il ce porte fort bien, et il parait content de son ministère de Jésuite, l'ille qu'il occupe a une population de 9 à 10 mille ames, tous sont noirs, sauf 150 blancs ou Créoles.

20 8bre toutes les récoltes sont connues froment petite quantité bonne qualité ; maïs ordinaire ; vin vigne presque pas, piquepout ordinaire ; les divers prix ce soutienne un peu haut.

Il était dit que l'année dernière les pluies ce succedait trop souvent, on en peut autant dire cette année aussi il a été rare de passer huit jours sans pleuvoir et même de grandes pluies.

20 janvier 1868, nous sommes encore en hiver, les froids ce sont bien fait sentir, le thermomêttre a baissé a neuf degrés au dessous de zéro, on dit que cet hyver peut etre comparé a l'année 1830. Je dis moi que non, et il s'en faut bien de beaucoup, mais cependant, cet hyver peut passer pour un des plus rudes, vers les premiers jours de janvier, froid et neyges marchait ensemble, et vers le quinze du dit mois on ne pouvait pas braver la chaleur. Qu'elle bisarerie de tems !

20 mars, les quatre saisons de 1867 son écoulées, la variation de la température s'est toujours soutenue, toujours froid, toujours pluie, fort peu de beau tems, c'est au point que la végétation ce trouve très arrièrée.

Les pluies de cette année et celles de l'année dernière sans nul doute ont été cause de la grande cherté du grain, le froment a monté jusqu'a quarante francs autrement, le prix courant est a trente six francs ; le maïs, a dix huit et vingt francs, cette manque de grain est générale en Heurope, sauf en Allemagne qui en fournit beaucoup, le vin ne varie pas de prix.

Nous avons eu pour prédicateur pour le dimanche de Carnaval, Mr Dubroca curé de Habas ; et le mardi, Mr Gorce curé de Castelnau Chalosse. Rien de nouveau de la famille, l'abbé Tachouères est mort il y a quelques jours dans sa famille.

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1868

26 mai, le mauvais tems a continué jusqu'au 10 avril, époque à laquelle la température a tout a fait changé, toutes les récoltes ont pris un ressort tout a fait extraordinaire, vignes, froment et maïs, tout enfin est en un état prospère, et on dit, et on le repete qu'on n'a jamais vu une si belle apparence de recolte. Les chaleurs sont si fortes, le thermotre était hier 25 à 30 degrès, esperons que l'abondance va succeder à la disette.

6 aout, nous connaissons la recolte du froment qui n'est pas abondante, mais d'une qualité supérieure, il pese en général 165 livres le kilo, les chaleurs de 30 à 35 degrès ont fait beaucoup de mal à certaines contrées, la vigne va bien.

5 7bre, les chaleurs sont toujours à l'ordre du jour, aujourd'hui à 32 degrés ; fort heureux d'avoir eu une petite pluie, la moitié de celle que nous aurons eu besoin vers la mi août.

13 février 1869 ; maintenant, toutes recoltes sont connues, le prix du froment 25 francs ; maïs 12 francs ; vin 75 francs, toutes les qualités des recoltes de 1868 sont très bonnes, surtout le vin il parait que les grandes chaleurs y ont beaucoup contribué, et le beau tems a continué pendant tout l'hyver, on n'a pas vu dutout de neyge, point de gelées, j'ose assurer que la génération actuelle n'a point vu un hyver si dous ; la végétation ce developpe d'une manière extraordinaire à cette époque.

Nous avons eu pour prêcher les trois jours de carnaval, Mr le curé de Beylongue, l'abbé Sarreton, et qui a fait de bonnes instructions.

20 mars, le temps a beaucoup changé si bien, que nous sommes totalement en hyver, froid et pluies ce succedent sans interruptions je craint que nous allons payer cher temps l'agréable du centre de l'hyver la végétation qui c'était déclarée au commencement de février, c'est arrétée totalement mais, elle ne c'est pas gelée, nous esperons que tems changera, ayons confiance en la divine providance qui veille sur ses enfans.

Les danrées sont plus ou moins en baisse, ce n'est pas un malheur pour la classe pauvre, la campagne, celle qui peut nourrir de la volaille fait assez bien ses affaires, le prix des poulets au lieu d'un franc d'autre fois, et faut en payer trois quatre et cinq francs, les œufs ont été payés un franc 80 centimes la douzaine.

Nous avons eu des nouvelles de notre jésuite Firmin, il ce porte a merveille de Nossi-bé, et nous croyons qu'il est bien plassé pour gagner le ciel que la volonté de Dieu soit faite, ainsi soit-il.

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1869

28 mai, la semaison du maïs a été favorable, le froment fait beaucoup esperer, la recolte du lin est bonne ; la vigne nous laisse dans l'incertitude ; l'apparence est belle.

Notre parent Sarthou, neuveu du curé de Castendet a été ordonné prêtre le 22 mai à Aire.

Le père Jean jésuite a fait les honneurs de la chaire à la fin du carème. C'est un digne prédicateur.

9 août, la recolte du froment ce trouve fort bonne en qualité et en quantité, ainsi que le maïs. La vigne va bien aussi.

Les chaleurs ont été très vives, cependant, il n'y a eu rien d'extraordinaire.

25 octobre, les chaleurs ont toujours continué jusqu'a ce jour, le thermometre était le 19 8bre à 33 degrès, au point qu'on ne pouvait guere rester dehors, a midi, de manière que celle cy a étée très chaude comme l'année dernière, dans celle cy, une petite pluie nous avait cependant arrosé un peu vers les premiers jours de 7bre, sans cette pluie, nous aurions passé plus de trois mois sans nous arroser dutout

Toutes les recoltes rentrées, nous pouvons dire que cette année a étée pour nous bonne, le prix du froment 25 francs, le maïs 13, le vin qui a été en quantité est à environ 40 francs, mais le prix n'est encore trop connu.

11 février, cette journée ce fait remarquer par un giboulé très vifs, pluie, neige, rien ne manque à une mauvaise journée, cependant l'hyver n'a pas été jusqu'a ce jour très mauvais, il a neigé deux fois, et quelque petite gelées ce sont produites avant ce jour.

Premier avril, dix jours de printemps, si l'hyver n'a pas été tout a, rude, il faut noter sa fin, les derniers jours et les premiers jours d'avril, ont étés des plus désagréables, froids, neyges, pendant quinze ou vingt jours consécutifs, au point que la végétation a été très retardée.

Le prix du froment 20 francs, maïs 11 francs, vin 45 francs suivant la qualité, le commerce d'aucune espèce ne si fait pas remarquer.

Un concile œcumeque ou concile général a lieu a Rome toute la chrétienné du monde entier y est réunie ; du moins, ceux qui ônt pû y assister, il a commencé le 8 décembre 1869.

Rien de nouveau dans nôtre famille, ni à Tilh ny à Doazit, cette dernière a prolongé la voute de l'église et autres réformes de réparation. Tilh aussi embellit son église, surtout, en mobilier, grace aux personnes charitables. En somme le pays va bien, sauf, il meurt beaucoup de pretres dans les diocèses.

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1870

20 mai, ce printemps offre beaucoup de variations, les premiers jours ont étés très froid, et très secs, par consequent retard de la pousse de toute espèce vegetale, j'ai dit sec à cette époque cy, on commence a semer le maïs, certains avait préparé un peu leurs terres, ont profité d'une petite pluye et commencé de semer, d'autres, n'ayant pas profité du temps ordinaire de labourer, ce voient condamnés a suspendre forcemment ce travail faute de pluye, et il fait a ce moment cy une chaleur insuportable. Les vignes donnent beaucoup a esperer, il y a une sortie de raisins extraordinaire, d'autres arbres aussi, et ont en quantité et ont beaucoup de fruits sur pied.

10 juillet, nous sommes toujours à l'attente de voir arriver la pluye, voila 4 ou 5 mois qu'il n'a pas fait une pluye ordinaire, seulement il pleut pour quelques fois pour arroser les rües, et les toitures des maisons, jamais assez pour faire du bien aux recoltes, la moitié ou les 3/4 ont semé le maïs, mais, s'il ne pleut pas bientot il n'y aura pas de recolte de maïs de cette année, la recolte du foin a étée d'environ d'un sixième d'une recolte ordinaire, de manière, presque point de foin, dutout de fourrage, de maïs. Voila une calamité, on ne peut pas faire pacager le bétail, l'herbe est toute brulée, chose dont je n'avais vü de ma vie, les sources sont presque taries, et cela est à peuprès de même dans toute l'Heurope, sauf, dans quelques contrées, il y a eu des orages et même de grèles, et dans ces contrées de la pluye avec, les habitans ou cette secheresse ce fait sentir est sont obligés de vendre le betail n'importe le prix, on dit que l'Autriche pourra fournir beaucoup de grain aux contrées qui n'en ont pas.

Malgrè cette manque de pluye, la recolte du lin est bonne et celle du froment extraordinaire en quantité et en qualité, les vignes donnent à esperer une recolte aussi extraordinaire.

Nous avons eu des prêtres étrangers au carnaval et non à la paques. Au carnaval, le curé (...........). (1)

La pluie est enfin arrivée le 4 août. Mais sans être trop abondante, il n'y aura qu'environ un tiers de maïs le pays est aux abois par rapport a cette récolte, et le depart de toute la jeunesse pour soutenir la guerre contre les Prussiens.

5 8bre la jeunesse part presque en masse pour repousser le prussiens qui ont assiègé Paris et autres villes de France.

A cette datte, poins de pluie depuis le 4 août, les fontaines tarrissent par tout. La récolte de la vigne est ordinaire, si la secheresse n'avait pas fait du mal il y aurait eu une récolte extraordinaire, le prix de cette denrée est ordinaire.

Les prussiens ont pris à la bataille de Sedan mon neveu.

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16 décembre, la pluie est enfin arrivée, après une attente d'environ neuf mois. Ca a été une année pour ainsi dire de calamité, à cause de la manque d'eau, toute l'Europe en a souffert. Nous avons eu vers le premier du mois des gelées très sensibles, maintenant, le temps est beaucoup plus traitable. La guerre continue sans relache.

30 janvier, depuis le 16 décembre le temps a parcouru toutes les phases d'un mauvais hyver, pluyes extraordinaires, froids exessifs et presque sans relaches, ont put compter au nombre des années calamiteuses sous plusieurs rapports, guerre, maladies pestinantielles, famine, enfin, à peu près tout ce qui peut décourager, si ce n'est les personnes qui ont confiance en la providence.

2 mars, nous jouissons depuis huit jours d'un temps d'été, il fait des chaleurs insuportables, et il fait oublier la penurie du temps passé.

25 mars on voit que l'année 1870-1871 a étée une année calamiteuse sous bien des rapports, on pourra en parler bien longtemps car, les motifs sont patents, toutes les classes de la société sans sont ressentis, à cause de la guerre avec les prussiens, presque toutes les familles sont sont ressentis, surtout, par le départ de la jeunesse, et malgré tant et tant de sacrifices il a fallu succomber et a fallu faire une paix honteuse et il a consentir à une indemnité de cinq milliarts. Et depuis la paix faite, la ville de Paris s'est insurgée contre la France, ou pour mieux dire, contre l'ordre de toutes les choses raisonnables.

Mr l'abbé La Cirenne lazariste, a fait une retraite de douze jours pour le temps pascal. Froment à 28 francs, maïs 18 francs, vin 40 francs, non compris la futaille.

 

1871

6 avril le temps sec que nous éprouvons nous fait craindre une seconde année de secheresse et a fait une gelée un peu sensible le 1er avril.

19 juin, la secheresse a cessé, et dans ce moment cy, la pluie vient souvent nous arroser, car il y a 15 jours qu'il plût presque toujours, cependant les recoltes vont assez bien encore, et on a semé le maïs convenablement par tout.

22 juillet, la pluie a continué jusqu'à la fin du mois, et alors, et seulement alors, le tems a passé au beau nuit et jour, les nuits était très douces et les jours très chaux, et peu a peu les chaleurs sont devenues insuportables, car le 19 du mois jour de la fête de St Vincent de Paul, il fit un jour si chaud que je sache n'en avais vu un pareil tout l'an.

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Le monde s'ent est senti, le thermotre est monté et par tout à 35 degrés. Les journaux en sont pleins de la chaleur de cette journée et de personnes en sont mortes, et de bêtes aussi, maintenant, le tems normal est revenu.

20 7bre les pluies sont arrivées, et même très abondantes depuis quelques jours, les vendanges ce font avec un joly temps.

1er Xbre la recolte du maïs a étée passablement bonne pour la plus grande partie du pays, le recolte du vin passable aussi, le vin ne vaut pas celui de l'année dernière, le prix varie beaucoup, piquepout 32 francs, vigne 40 francs.

24 janvier, le mois de Xbre a été très froid, jusqu'à 8 degrés au dessous de zéro, depuis Noël, le tems a été très dous, et dans ce moment cy, la pluie a totalement rempli les rigoles.

Notre militaire Joseph Barbe dit Sigarre a été prix au combat du 4 7bre 1870 et conduit prisonnier à Posen en Allemagne, il y est mort le 3 janvier 1871 de la dissenterie, après un service actif d'environ 20 ans, il s'était engagé à l'age de 18 ans.

Marcelle Barbe mariée à Pabon au Sartou, est décédée un des premiers jours du mois de janvier 1872, après une longue et douloureuse maladie, laissant 7 enfants vivans et 3 mors, agée de 48 ans.

20 mars, la fin de l'hyver a été très ordinaire, les recoltes ont etées à peu près a considérées, comme dans les années précédentes, ainsi que le prix n'a pas varié beaucoup, vin 45 francs, froment 25 francs, maïs 13 et 14 francs.

Nous avons eu pour prédicateur au Carnaval Mr le curé de Habas, qui a preché le dimanche et le mardi, à la Paques, un jésuite espagnol, resident depuis quelques tems à Larbey.

 

1872

25 avril, le printems a été fort bien, on a labouré les terres pour le maïs fort bien aussi, on a commencé deja la semaison

4 juillet douzième anniverselle de la sortie de Montaut, et demain 5, douzième anniverselle de notre arrivée à Tilh, nous eûmes a supporter une grande chaleur, et aujourd'hui, aussi, il en fait aussi beaucoup ; la recolte en froment est à peu gagnée, et elle est fort belle, le maïs aussi vâ fort bien. Il parait que la divine providence ne nous abandonne pas, que la volonté de Dieu soit faite, soyons en reconnaissants.

 

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30 7bre, l'été qui vient de ce passer n'a pas été trop rigoureux, la recolte du maïs, est, il ne peut pas être mieux, cet une recolte d'un tiers plus qu'une recolte ordinaire, le vin sera un peu moins que l'ordinaire, l'authaune ce presente sous de bons hauxpices ; le froment ce vent à 22 francs, maïs 14 francs, vin 60 francs.

26 janvier, l'hyver a passé sans nous en appercevoir, il n'a pas fait pour ainsi dire aucune espèce de gelée, seulement j'ai vu pour la première fois de la glace ce jourd'hui jour de St Policarpe, si cela continue nous aurons une année bien precosse, mais, si le froid ne ce fait pas remarquer, les pluyes au moins ce le fond, toute l'heurope entière a eu à enregistrer des grands desastres par l'abondance des pluyes, je ne parlerai que de Dax, on parcourait la ville en batteau.

25 mars l'hyver a passé sen appercevoir qui passait, sauf, l'abondance des pluyes, été, et hyver, le pays est chargé de charges trés lourdes a cause des guerres de 1870, et 1871, et 1872 avec les prussiens, il leur a fallu payer une édemnité de 5 milliards, somme énorme, heureusement, la bonne recolte de l'année va aider a supporter le tout.

Nous avons eu pour prédicateur au Carnaval le curé de Vert, l'abbé Sartou notre parent qui s'est fait remarquer en éloquence, en somme l'année a étée bonne. Le froment ce vend 22 francs, le maïs dix francs, et le vin 50 francs.

Je termine pour toujours d'écrire parreille notes, il y a 43 ans que je l'avais commencée, en 1830. Cette note sera sujette à de nombreuses critiques.

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1790 - 1830 (p.1)
Origine des principaux membres... (p.15)
1831 - 1872 (p.23)
Testament de l'âme chrétienne (p.68)

 

Suite des notes de Jn Bte Barbe qui m'en a été chargé par lui de continuer d'écrire.

Mon oncle rappelle qu'il a eu une infirmité dartreuse à l'age de 14 ans, et qu'il en a été incomodé jusqu'a l'année 1877 c'est-à-dire :

Les premières années, il a suivi un régime de tisane d'après l'avis des medecins qui ne lui ont fait aucun bien, quoique cependant il en ait absorbé plusieurs barriques. A l'age de 35 ans, il prit la résolution de faire une neuvaine au prince de Hohenlorye prince en Allemagne, et pria le bon Dieu que s'il ne guerissait pas pour le moment, de le faire guerir avant de mourir, sa prière a été exaucée puisque depuis cette année là, il ne reste plus trace de cette maladie et qu'il est parfaitement guéri donc pendant 80 ans il a enduré des souffrances atroces, et dont il ne s'est jamais plaint.

Les premières années il s'alissait ses chemises pendant le jour, et pendant la nuit il envellopait les parties affligées de son corps d'un linge pour essuyer le pu et les croutes qui s'en détachait.

A l'age de 46 ans il eut une hernie du coté droit qu'il a supportée jusqu'a l'âge de près de 80 ans. Dans l'inten il a été obligé de recourir a un grand nombre de bandages.

Une seconde hernie du coté gauche s'est déclarée plus tard, mais avec moins d'intensité, et toutes les deux se sont guéries, quoique cependant pour celle ci il est recouru au secours d'un bandage comme pour la première et je suis gueri sans autres remedes aucuns.

Chose miraculeuse, mes yeux ont été pleinement exaucés, j'avais prié le bon Dieu de m'accorder ma guerison avant de mourir, mes prières ont je crois été écoutées, puisque j'ai obtenu ce que j'avais demandé. Mille et Mille remerciements à la divine providence. Maintenant mon corps est exempt de toute trace de mes infirmités passées, que Dieu en soit mille et mille fois loué et loué.

p. 66

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Nôte souvenirs

J'écrit ce testament sous l'impression de la mort de feu mon père, il mourût le 3 janvier 1813 et moi j'ai écrit le même mois, le 8 janvier.

Entré à la confrérie du Rosaire, je crois en 1804 il y a donc à cette date

67 ans

Du St-Sacrement (authentique) l'année 1806

65 ans

Du Sacré cœur de Jésus

52 ans

De l'Escapulaire

50 ans

De 4 ou 5 autres confréries je crois d'avoir servi plus de

100 ans

Total d'années :

334 ans

1er Xbre 1871

p. 67

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1790 - 1830 (p.1)
Origine des principaux membres... (p.15)
1831 - 1872 (p.23)
note (p.66)

 

TESTAMENT DE L'AME CHRETIENE

Au nom du père, du fils, du saint esprit, et de la bienheureuse vierge Marie, et a tous les Saints et Saintes du paradis.

Ainsi soit-il.

Moi, Jean Baptiste Barbe, désirant en ce peu de temps qui me reste, être toujours disposé à la mort, j'ai jugé très expédient d'y penser de bonne heure, pendant que j'en ai le loisir ; c'est pourquoi, ô adorable bonté, me prosternant en tout respect aux pieds de vôtre infinie miséricorde, je déclare à tout le monde cette mienne dernière volonté, qui est telle.

Je proteste de tout mon cœur que je veux vivre et mourir obéissant à l'église catholique apostolique et romaine, croyant fermement ce quelle croit, en chaqun des articles du symbole des apôtres, avec les déclarations, explications quelle y a données et qu'elle y donnera en toutes les rencontres necessaires. J'approuve donc, et reçois tout ce qu'elle approuve et définit, et deteste tout ce qu'elle rejette, et déclare par cet écrit, que bien loin de m'attacher aux fausses opinions des derniers hérétiques, je les rejette et condamne de tout mon....

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... cœur, comme des sentimens très pernicieux, et proteste en un môt que je me soumets à tout ce qu'un bon et fidelle chretien doit croire pour perseverer en la foi ; de sorte que, s'il m'arrivait jamais de dire, faire ou penser chose qui y fût contraire par la suggestion du Diable ou autrement, (ce que Dieu ne veuille permettre), dès le maintenant je le desavoüe et le révoque, en vertu de ces presentes, voulant qu'il soit tenu pour non dit, fait ou pensé ; appellant à mon aide toute la cour céleste, mais spécialement la très Sainte vierge Marie, tous les saints et saintes dont on fait la fête en ce jour en quelque lieu du monde que ce soit, mon bon ange gardien, saint Joseph, et toute la cour céleste, que je supplie de vouloir être témoin de cette mienne dernière volonté.

Je proteste de plus, de ne vouloir jamais, par aucune tentation que ce soit, desesperer de la miséricorde de mon Dieu, à cause de la multitude de mes pechés pour lesquels je confesse avoir merité mille fois l'enfer : je supplie néamoins de tout mon cœur sa Divine bonté de me les pardonner, les detestant fermement en toutes leurs circonstances, en vüe de l'amour infini qu'un Dieu si bon ma porté, et qu'il veut que je lui porte pour lui être agréable.

J'avoue que, si j'ai fait quelque bonnes œuvres, ça toujours été avec beaucoup d'imperfection de ma part que je ne les eusse pas faites sans l'assistance particulière de mon Dieu ; et ainsi, que le Diable demeure confus, et sache que je ne présume point mériter le Paradis par elles toutes seules, mais bien plûtôt par les merites de Jesus-Christ mon redempteur, à qui je rends des humbles graces de toutes les faveurs que son adorable bonté ma faites en général et en particulier et principalement du bienfait de ma création, rédemption, conservation, justification, vocation et persévérance en la sainte connoissance dans la religion, catholique, apostolique et romaine.

Et prie Dieu avec la sainte vierge Marie et tous les saints susdits que j'ai invoqués, comme mes patrons très affectionnés, de me vouloir prendre en leur protection, jusques au dernier soupir de ma vie, les suppliant humblement de ne me point abandonner de leur assistance, maintenant et a l'heure du dangereux combat de ma mort, que je veux prendre en bonnes part, en quelque temps et façon qu'elle m'arrive, l'attendant avec patience, et résignation a la divine providence, en grande conformité de ma volonté à celle du tout puissant, remettant mon corps, mon ame et ma vie entre ses ...

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... mains avec très humble supplication de ne point permettre que je change en rien cette mienne dernière volonté.

Je pardonne volontiers à ceux qui m'ont offencé, en quelque façon que ce soit, et conjure de tout mon cœur ceux à qui j'ai pü donner quelque sujet de mecontentement par mes mauvais deportemens et exemples, de me pardonner pour l'amour de Dieu.

De plus je renouvelle mes vœux, et proteste de tout mon cœur à Dieu le père tout puissant en la presence de la très sainte vierge Marie, de mon bon ange, et de toute la cour celeste, que je veux vivre en la pure observance de saints commandemens de Dieu et de son église.

Je vous supplie donc, vierge sainte aimable mère de mon Dieu, de vouloir être l'éxécutrice de ce mien testament, et d'agréer que je prenne avec vous, pour vous procurer à mon salut, touts les saints et saintes qui sont maintenant dans le ciel, mais spécialement mon bon ange, mon bon patron saint Jean Baptiste et tous les saints dont ont fait memoire, en quelque lieu du monde que ce soit, lorsque je partirai de cette vie : et vous, ô mon Dieu ! qui connoissez mon cœur, je vous proteste encore une fois que je suis extremement marri de vous avoir offencé, pour l'amour de vous même, et que je voudrois pouvoir detester le pêché autant que vous le detestez, autant qu'il le merite, et je supplie très humblement vôtre divine miséricorde, que je puisse mourir en l'état qui vous sera le plus agréable, et que pour cet effet je ne parte point de ce monde sans m'être reconcilié avec vous ; et que si par un malheur donc je vous prie de me preserver, il arrivait que je ne puisse faire ma confession, je veux dès maintenant et pour lors s'il m'est possible, la faire dans mon cœur, m'accusant de tous les pechez que j'ai commis pansées, paroles, ou œuvres, tant contre vôtre divine majesté, que contre le prochain et moi-même, de tous lesquels je me repens extremement, a cause de vôtre infinie bonté.

Je désire aussi avec ardeur recevoir le saint viatique à la fin de mes jours, pour m'unir inséparablement à vous, mon Dieu, afin que mon ame, au sortir de mon corps, soit ensevelie dans la plaiye du côté de mon redempteur, pour y vivre éternellement, benissant mille et mille fois cet amour infini qui m'a fait un si heureux sépulcre dans le cœur d'un Dieu que je voudrois pouvoir autant aimer que les plus embrasés des Séraphins, et même autant qu'il est aimable ; et si par quelque incommodité ou bien par quelque malheur...

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... j'étais privé de recevoir l'adorable sacrement de l'Eucharistie, je déclare maintenant que je veux au moins le recevoir spirituellement, l'adorant presentement de tout mon cœur, et le suppliant de me vouloir accompagner pendant un si dangereux passage, contre les ennemis de mon salut et de sa gloire. Je vous demande, mon Dieu, la même chose pour ce que regarde le sacrement de l'extreme-onction, vous suppliant de daigner joindre me sens interieurs et exterieurs, et de me pardonner tous les pêchez que j'ai commis par iceux en quelque façon que ce soit.

Et parce qu'a l'heure de la mort, on n'a pas toujours la liberté de la langue ou de l'esprit, pour invoquer l'assistance des saints, je les invoque presentement tous, en général et en particulier, et supplie spécialement ceux auxquels j'ai eu quelque dévotion et que j'ai invoqués ou servis, ou pris pour patrons pendant ma vie, de ne jamais abandonner ma pauvre ame de leur protection, lorsqu'elle partira de ce monde, et qu'elle sera presentée au souverain juge.

Enfin, je prie tous mais amis d'assister tant qu'ils pourront mon ame, par leurs prières, et de me faire dire au plutôt ce qu'ils pourront de messes après ma mort.

Et vous, ô bon Jésus ! de toutes les tendresses de mon ame, je vous adore en ce moment, et je desire de vous adorer à jamais dans le ciel, sans interromtion et pour cela, je vous supplie de me faire participer, maintenant et a l'heure de ma mort, et tant que le monde sera monde, à toutes les souffrances de l'Eglise, et de rendre cet écrit véritable à perpétuité, comme pour cet effet, je l'ai signé exprès de ma propre main, étant sain de corps et d'esprit, le voulant porter, tant que pourrai, sur moi et avec moi, et pour le lire au moins une fois le mois, et même plus souvent, s'il m'est possible : j'espère donc, et vous demande tout ce que dessus, o mon Dieu ! et j'ose même me promettre de l'obtenir de vous, moyennant votre sainte grace, signé ce jourd'hui 8 janvier 1813 par moi Jean Baptiste Barbe.

 


5 7bre 1868, je viens de lire mon testament spirituel, il y donc 56 ans qu'il est écrit.

Mon Dieu, ayez pitié de moi.

Barbe Jn Bte

On l'enterrera et on le mettra dans ma bière.

On enterrera ce que j'ai des confreries.

Il y a à ce jour de la confrérie du Rosaire

64 ans

De la confrérie du St-Sacrement

62 ans

Du Sacré Cœur de Jésus environ

48

De l'Escapulaire même date

48

De 4 autres confréries, cent ans cy

100 ans

au 15 aout 1869     total de confreries :

322 ans

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