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JEAN-BAPTISTE BARBE |
Ph.DUBEDOUT
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Jean-Baptiste Barbe est né à Joandicq, maison appelée actuellement au Lieutenant ou au Barbe, le 24 avril 1786. Il était le septième et dernier enfant de Pierre Barbe (bouvier, marchand de résine) et de Marie Dulau. [famille]
Resté célibataire, il tint la perception de Montaut depuis 1836 jusqu'à sa fermeture en mars 1853. Il occupera ensuite la perception de Pomarez jusqu'en décembre 1854. Il assurait la gestion de ces postes pour le compte de son frère Jean Barbe, qui en était le titulaire.
Jean-Baptiste Barbe revient quelques temps habiter à Doazit, mais repart assez vite pour Montaut.
En 1860, il déménage pour Tilh, où il est décédé le 8 décembre 1879, âgé de 93 ans.
Détail de la porte d'entrée de la maison Joandic. | Reproduction de la page de couverture du manuscrit. |
Il écrivit un journal intitulé Mémoires de J-B. Barbe 1790-1830, 1830-1872, et qu'il présente ainsi: "Mémoire abrégé de ce qui s'est passé de plus remarquable soit dans la commune de Doazit, soit en France, depuis 1790 jusqu'en 1830, suivi de l'origine des principaux membres qui ont habité la maison de Jeandicq, maintenant appelée Lieutenant, à commencer en 1690 jusqu'à ce dit jour 1830, époque à laquelle j'ai réuni année par année le tout ensemble."
Il compléta ensuite son travail jusqu'en 1872.
Ce journal fut l'objet d'un rapport spécial écrit en 1892 par l'abbé Paul Lahargou, sous le titre "La vie il y a cent ans dans un coin de Chalosse"*1.
Cette publication est à l'origine d'une regrettable confusion sur l'identité du mémorialiste*2, qui a malheureusement été reprise par tous les auteurs postérieurs. Il est vrai que le manuscrit lui-même était depuis longtemps "perdu", jusqu'à ce que nous le retrouvions à Mimizan*3, et que nous en remettions une copie dactylographiée aux Archives des Landes en mars 1988, où elle est classée sous la cote 1 J 648.
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Le journal de Jean-Baptiste Barbe - qui lui vaut l'honneur de figurer dans le "Dictionnaire Biographique MEMOIRE DES LANDES"*4 - est divisé en plusieurs parties qui suivent les différents épisodes de sa vie :
De 1790 à 1830, Il fait un résumé , ou comme il l'appelle lui-même, un "mémoire abrégé", de ses souvenirs ou d'un précédent journal, mais pour la période 1790 à 1800 qu'il traite en un seul paragraphe, il ne peut s'agir que de récits entendus dans son entourage familial, étant alors trop jeune pour en prendre note lui-même.
La deuxième partie est une histoire généalogique de sa famille, écrite en 1830. Il s'y présente en ces termes: "Le 24 avril 1786, naquit Jean Baptiste Barbe,(...) et c'est lui qui a tracé ce mauvais mémoire en 1831 et laissant aux autres le soin de dessider, puisqu'il est vrai qu'il occupe une partie du globe, s'il mérite à l'avenir d'occuper un peu de papier dans ce mémoire".
A partir de 1831, il résume année par année les principaux événements familiaux, communaux, ou généraux, les intempéries, le prix des denrées,... Il habite alors à Doazit.
Le 28 novembre 1836, son frère aîné Jean Barbe, est nommé percepteur à Montaut. Il demande aussitôt à l'administration, de ramener le chef-lieu de perception à Doazit, où il se trouvait antérieurement, mais sa demande est repousssée.
Jean Barbe prend ses fonctions le 26 décembre 1836, mais n'en sera que le titulaire, et la gestion en sera confiée à son frère Jean-Baptiste "moi Barbe cadet qui fait cet imparfait ouvrage, et qui remplit les fonctions de percepteur, par délégation ou procuration de mon frère, et par approvation du sous prêfet et du receveur particulier, depuis mil huit cens trente sept, et par conséquent je me trouve habitant de Montaut comme chef lieu de perception depuis cette époque".
Son neveu, l'abbé Jean-Baptiste-Félix Barbe est nommé desservant de Montaut et s'y installe le 26 avril 1844. Ils feront désormais table commune. "J'ai changé de maison d'habitation depuis le mois de decembre 1844, de Langlade que j'ai resté 8 ans, j'habite maintenant depuis ma sortie, chez Diris Charette, et qu'il est mort le 16 décembre 1845, la veuve et sa fille restent aussi à la même maison. Quand à la depense, que je la fais toujours avec mon neveu le curé de Montaut". Durant cette période, il relate aussi tout ce qui se passe à Montaut. Mais à dater du 31 mars 1853, la perception est supprimée.
Jean Barbe est alors nommé à la perception nouvellement créée de Pomarez. "Ce sera toujours comme il a été à Montaut Barbe ainé titulaire, et Barbe Jean Baptiste cadet qui doit faire le service, ce dernier doit prendre service à Pomarez le premier du mois d'avril avec le secours de Grégoire neveu et doivait loger et prendre pension chez un nommé Molères secrétaire de la mairie". Jean-Baptiste tombe alors malade, "attaqué fortement d'un rhume de potrine, et a été guéri seulement assez à tems pour partir aux premiers d'avril pour Pommarez"; "une maladie produite par un catarre qui m'a retenu un mois au lit, la toux pendant la nuit m'a presque enlevé de ce monde".
Il décide alors de cesser d'écrire: "Ce cahier est terminé, Barbe Jean-Baptiste cadet la travaillé tant bien que mal, qu'on juge de sa science, sans avoir reçu aucun principe, sans aucune éducation il a jetté des idées, de récits, des nôtes, bien de fois confuses. Ce qui peut y donner quelque interêt à le lire, ce sont des dates d'évenements et autres circonstances très bonnes de pouvoir ce les rappeller, quelque fois on peut y faire interêt."
L'année 1853 étant féconde en événements, il se remet à son grimoire. Son installation à Pomarez le 8 avril se fait presque dans les mêmes circonstances peu banales qu'il a connu à Montaut : "Barbe a pris pension chez Molères au bourg de Pomarez, mais avant que Barbe n'est arrivé à Pomarez, ledit Molères mourût presque subitement deux jours avant, de manière qu'il fut enterré le même jour de l'arrivée de Barbe. Me voila donc condamné à vivre avec une veuve inconsolable".
Pomarez est à l'autre bout du monde, et Jean-Baptiste Barbe nous donne en bon ethnologue ces détails surprenants: "Les usages en sont très différents, sur presque tous les offices , cependant, on dit les messes et vepres comme ailleurs et donnent aussi de soins aux malades, ils enterrent les morts."
Un nouveau décret suspend de leurs fonctions les comptables ayant plus de 70 ans. Jean Barbe, le titulaire du poste, a déjà atteint cet âge. Son frère Jean-Baptiste, "qui écrit cet opuscule" se trouve donc "hors de service" le 31 décembre 1854. "Il s'est retiré à Doazit et il y habite maintenant, cependant, il croit d'habiter plus a Montaut avec son neveu le curé le tems d'apprendre ce qui doit faire."
En juin 1860, Jean-Baptiste s'installe à Tilh, où il suit Jean-Baptiste-Félix Barbe, jusque là curé de Montaut, qui vient d'être nommé à Tilh.
Il continue à écrire ses annales jusqu'en 1872, où il conclut: "Je termine pour toujours d'écrire parreille notes,(...) cette note sera sujette à de nombreuses critiques."
Il dicte une dernière note à son neveu qui la transcrit sur son cahier, concernant une infirmité dartreuse qui l'a incommodé depuis l'âge de 14 ans et dont il guérit en 1877.
Suit son testament spirituel, écrit le 8 janvier 1813: "J'écrit ce testament sous l'impression de la mort de feu mon père, il mourût le 3 janvier 1813". "J'ai jugé très expédient d'y penser de bonne heure, pendant que j'en ai le loisir".
1- La vie il y a cent ans dans un coin de Chalosse; Abbé Paul Lahargou; bulletin de la Société de Borda de 1903. p.33 à 52.
2- L'abbé Paul Lahargou attribue le manuscrit à Jean Barbe (né le 3 janvier 1784), frère de l'auteur réel.
3- Le manuscrit original est détenu par Madame Plantier, de Mimizan, descendante éloignée de la famille Barbe.
4- Dictionnaire Biographique Mémoire des Landes, publié sous la direction de Bernadette Suau; Comité d'études sur l'histoire et l'art de la Gascogne; décembre 1991. Barbe (jean), par David Chabas, p.33. (avec erreur sur l'identité de l'auteur).