Archives des Landes

Archives du Grand Séminaire d'Aire puis de Dax (16 J)

Monographies paroissiales et manuscrits de prêtres

Cazalis, Cazalon (commune de Labastide-Chalosse), Cère, Commensacq, Doazit, Hagetmau, Labrit, Mant, Mont-de-Marsan, Montaut, Monségur, Montgaillard, Peyre, Poudenx, Sabres, Sainte-Colombe, Trensacq.
Cote : 16 J 15  (331 vues) [de 16 J 15/1-Cazalis à 16 J 15/17-Trensacq] :

Cazalis.

Cazalon.

Cère.

Commensacq.

Doazit.

Hagetmau.

Labrit.

Mant.

Monségur.

Mont-de-Marsan.

Montaut.

Montgaillard.

Peyre.

Poudenx.

Sabres.

Sainte-Colombe.

Trensacq.




▼ Doazit

Date : fin XIXe siècle

Cote : 16 J 15/5  (vue 261/331), ou 16 J 15/5  (5 vues)



Doazit
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Datation et attribution :

• La liste des curés de Doazit se termine par "Bernard Bellocq", avec uniquement la date d'entrée en fonction : "1855". C'est donc logiquement durant son ministère qu'a été rédigé cet opuscule. On sait par ailleurs qu'il a été curé de Doazit du 23 novembre 1855 au 6 juin 1890.

• Date la plus récente citée dans le texte : 1874 (date de l'autel principal du bourg).

• La population indiquée (1319 habitants) est celle du recensement de 1881.

On est donc dans la fourchette 1882-1890.

• Ce travail a probablement été effectué suite à la
lettre-circulaire adressée à son clergé par l'évêque d'Aire et de Dax, Victor Delannoy, datée du 30 novembre 1886, et dont les retours sont attendus pour les années 1887-1888.

Cette considération ramène la fourchette à 1886-1888.

• Dans cette période, Bernard Bellocq, curé de Doazit depuis déjà plus de 30 années, avait pour vicaire l'abbé Édouard Vergez, originaire d'Orthevielle, et qui n'était à Doazit que depuis septembre 1885. Il est donc raisonnable d'estimer que l'auteur de cette notice soit l'abbé
Bernard Bellocq, et qu'elle ait été écrite en ± 1887.

Philippe Dubedout



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-Monographie de la paroisse de Doazit-



1ère Partie – Statistique religieuse
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Chap. I

La paroisse de Doazit est située dans le canton de Mugron, elle est rattachée aux communes de Maylis, de St Aubin, de Montaut, d'Audignon, de Horsarrieu et de Serreslous. La population est de 1319 habitants : il y a 3 églises, l'église du bourg qui était jusqu'au 16e siècle une simple chapelle, appelée la chapelle du St Sacrement, et qui est dédiée à la Ste Vierge in cælum assumptæ ; l'église d'Aulès, sous le vocable de St Jean Baptiste, et enfin l'église du Mus, sous le vocable de St Martin, évêque de Tours.

Il n'y a qu'un vicaire reconnu par le Gouvernement ; la commune lui donne un secours de 300 fr. La paroisse n'a pas d'archives ; elles se réduisent aux registres d'actes de naissances et de mariages.



Chap. II

  1. Aulès possède une fontaine sous le vocable de St Jean ; au Mus se trouve une autre fontaine appelée la fontaine des 7 douleurs ; il y avait autrefois une 3e fontaine sur la place publique et à l'endroit où est l'église ; il ne reste plus aucune trace de cette dernière ; quant aux 2 autres elles sont visitées par la paroisse de temps en temps et surtout pour la St Jean et le jour de la fête de N. D. des 7 douleurs. On attribue à ces eaux une puissance curatrice, mais je ne garantis pas la vérité de ces assertions ; quoi qu'il en soit, ces fontaines ne reçoivent aucun culte particulier.


  1. Il y a 2 cimetières, l'un à Aulès et l'autre au Mus ; chaque cimetière entoure l'église ; les morts du quartier du bourg sont enterrés au cimetière d'Aulès, ils sont aussi anciens que les églises. Les 2 cimetières devraient appartenir naturellement à la fabrique, puisqu'ils n'ont jamais été aliénés, et il y a un décret de Napoléon 1er, qui rendait aux fabriques tous les biens non aliénés ; mais l'administration ne reconnaît pas la force de ce décret, et la commune s'en déclare propriétaire ; ils ne possèdent rien qui mérite d'être mentionné.



  1. Avant la Révolution, la maison occupée par M. Dagès, ancien maire de Doazit servait de presbytère. Après la restauration du culte, M. de Foix de Candale acheta le local actuel du presbytère avec la prairie, et M. Dulau, ancien curé délaissa à la commune la partie de la dite maison qui lui appartenait, à la condition qu'il y aurait tous les ans 2 messes chantées et 3 messes basses pour le repos de son âme. En 1848, cette maison était devenue inhabitable, alors M. Broca, maire de Doazit la fit construire telle qu'elle est : le presbytère se compose d'un jardin potager, d'une prairie et d'un petit champ ; le tout appartenant à la commune.



  1. Il n'y a qu'une maison religieuse, l'école des sœurs : c'est la Charité qui l'a fondée le 25 mai 1869. Elles sont 3 et ce sont des filles de la Croix ; leur mission est d'instruire la jeunesse. Lorsque l'établissement a été fondé, le curé de la paroisse n'a demandé à la commune que la maison et il s'est chargé de fournir tout le mobilier, et de rétribuer les sœurs. Il y a un capital qui fournit de quoi les payer.



  1. Il y a 3 confréries, la confrérie du St Sacrement, la confrérie du St Rosaire et enfin la confrérie du St Scapulaire quia été établie le 15 juin 1849 par l'abbé Dominique Bellocq, alors curé de la paroisse ; la confrérie du St Sacrement et la confrérie du St Rosaire existaient longtemps avant la Révolution ; la confrérie du St Sacrement date au moins du 17e siècle ;mais elles ont été érigées de nouveau par Mgr Savy ; chaque membre des confréries du St Sacrement et du St Rosaire donne une petite cotisation afin de pourvoir aux dépenses de ces confréries ; pour le Scapulaire, il n'y a pas de cotisation. On dit la messe pour les membres vivants de la confrérie du St Rosaire une fois par mois ; c'est le samedi qui suit le 1er dimanche du mois. Le lendemain de la fête de chaque confrérie, on célèbre aussi un service solennel pour les confrères décédés, et on fait de même pour chaque membre défunt, après le service demandé par la famille. On fait toutes les levées du corps à domicile, excepté pour les petits enfants qu'on porte à l'entrée de l'église.



  1. On fait au curé un petit supplément en nature qui tend de plus en plus, à diminuer à cause de la gêne qui se fait sentir dans les familles.



  1. Les baptêmes et les mariages sont ici bien prosaïques, c'est la simplicité primitive : les funérailles n'ont rien de particulier.
    La veille de St Jean on va chanter à Aulès les 1
    ères Vêpres du saint précurseur et on y fait le feu de joie que le prêtre allume lui-même et bénit ; et le jour fr la fête on va y chanter la messe et les secondes vêpres. Pour la St Michel on dit la messe à Aulès, à l'autel même qui porte son nom et l'on bénit ensuite les enfants. La messe est dite aussi au Mus le jour de la fête de St Martin et on y chante les vêpres le dimanche qui suit la fête du Saint.
    Le 14 juin de chaque année, la paroisse de Doazit se rend processionnellement à l'église de Maylis dédiée à la Ste Vierge, afin d'accomplir un vœu qu'elle avait anciennement fait, pour prier cette mère des miséricordes d'obtenir du Ciel d'être délivrée de la grêle qui à pareille époque avait ravagé la paroisse.



  1. Nous avons en moyenne chaque année 12 mariages, de 25 à 30 naissances et autant de décès. 120 enfants environ fréquentent le catéchisme, et à part quelques exceptions, ils savent tous lire et écrire.

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2e Partie – Statistique civile
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Le territoire de la commune de Doazit est très accidenté et peut se diviser en 3 parties principales 1° le coteau et la vallée d'Aulês au Nord. 2° la colline du bourg de Doazit au centre. 3° le plateau du Mus au Sud ; ce plateau est le point le plus élevé de la commune. Malgré sa grande étendue superficielle qui est de 2260 hectares, la commune de Doazit n'est traversée par aucun cours d'eau ; le petit ruisseau de la Gouaougue, affluent du Louts, y prend sa source.

Le bourg n'a aucun porche ; mais il y en a un à l'église d'Aulès et un autre à l'église du Mus. Auprès du porche de l'église d'Aulès est une chapelle sépulcrale avec une inscription dont on n'a pas encore probablement le véritable sens. Cette construction date du 15e siècle. Il se trouve dans cette chapelle un caveau à 3 compartiments dont l'un est intact ; dans les 2 autres on a trouvé des ossements. Cette chapelle sépulcrale renferme encore un tombeau qu'on n'a pas osé ouvrir ; ce tombeau est enchâssé dans le mur. Tout porte à croire que c'était là la sépulture d'une famille principale. A la chapelle St Michel est enterrée la famille Broca-Perras.

Les 3 églises de Doazit étaient remplies de pierres sépulcrales ; on les a enlevées presque toutes lorsqu'on a fait carreler ces églises.


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4e(sic) Partie : Temps modernes
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Voici la liste des curés de Doazit depuis 1729 jusqu'à nos jours avec les détails biographiques que j'ai pu recueillir.

Simon de Mora ; archiprêtre (1730-1789) il était natif de Doazit ; Nalis (1789-1816) ; Dulau (1816-1823) ; Priam (1823-1846) ; Dominique Bellocq (1847-1855) ; Bernard Bellocq. 1855.

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Biographie de M. Nalis, Desservant de Doazit.

Antoine Nalis naquit à Grenade sur l'Adour, dans le diocèse d'Aire ; il fut vicaire de Doazit sous l'archiprêtre De Mora, pendant environ 7 ans ; il l'était encore lorsqu'éclata la Révolution. Il se cacha dans la paroisse, exerçant les fonctions de son saint ministère dans des maisons qui voulaient bien lui donner l'hospitalité pendant la cruelle persécution contre la religion et ses ministres : il se rendait auprès des malades pour leur administrer les secours de la religion au péril de sa vie ; il fut assez heureux pour échapper à la poursuite des agents de la force publique ; il resta fidèle à ses devoirs et refusa constamment de prêter le serment malgré le malheureux exemple qui lui fut donné par le 1er vicaire son confrère. Il fut nommé curé de Doazit à l'époque du Concordat. Animé du désir de gagner des âmes à Dieu, il ne cessa de leur annoncer la parole de Dieu avec force et onction. Il fut surtout extrêmement zélé pour procurer la gloire de Dieu en s'opposant de toutes ses forces aux actions scandaleuses et en portant par ses exemples ses paroissiens à la pratique des vertus chrétiennes ; il édifia par sa patience, son zèle et sa soumission à la volonté de Dieu ; il parvint, dans ses pratiques à un âge fort avancé ; accablé de vieillesse et d'infirmités, il termina sa vie le 9 février 1816, à l'âge de 83 ans. Il eut pour successeur M. Dulau.

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Biographie de M. Dulau.

Né à Doazit le 12 juillet 1754, M. Dulau fut nommé professeur de rhétorique au Séminaire d'Aire ; il fut ensuite procuré de Bahus-Soubiran en 1787 ; il resta fidèle à ses devoirs pendant la Révolution, époque où l'église eut à gémir sur l'apostasie de plusieurs de ses ministres : la paroisse de Bahus lui offrit un asile pendant ces temps malheureux ; les jeunes gens de cette paroisse l'accompagnaient lorsqu'il devait porter les secours de la religion aux malades. Pendant qu'il se reposait, plusieurs jeunes gens veillaient autour de la maison pour l'avertir au besoin du danger qui pouvait le menacer. Les précautions de cette jeunesse édifiante n'empêchèrent pas qu'il ne faillit tomber entre les mains des persécuteurs. Pendant qu'il fuyait devant eux, un coup de fusil lui fut tiré assez près pour pouvoir le blesser et même le tuer ; mais Dieu le délivra du danger et la balle tomba sur lui comme de la terre ; c'est de là que lui vint le surnom de Jean de la terre. Après avoir échappé aux poursuites de ceux qui voulaient lui donner la mort, il ne songea qu'à en remercier Dieu qui venait de le protéger d'une manière si sensible. Pendant tout le cours de cette Révolution, il fut un des confesseurs de la foi. Il fut nommé desservant de Bahus-Soubiran au Concordat, et il y resta en cette qualité, jusqu'à 1803 ; pendant le temps qu'il demeura dans cette paroisse, il y édifia ses paroissiens par ses instructions onctueuses, pleines de prudence et de sagesse ; il ne quitta la paroisse qui lui avait donné tant de preuves d'attachement pendant ces temps malheureux que sur un ordre de Mgr Loyson, évêque de Bayonne. Ce fut en 1803, au mois de Mars qu'il prit possession de la succursale de St Loubouer ; le mois d'Août 1816, Mgr l'évêque de Bayonne le nomma desservant de Doazit ; en quittant St Loubouer, il laissa cette paroisse plongée dans la tristesse ; il arriva à Doazit le 27 du mois d'Août ; il fut d'abord accueilli avec froideur, sans doute parce qu'il était natif de cette paroisse ; cependant on eut toujours pour lui le respect que commande la vertu ; comme je l'ai déjà dit, il possédait toutes les qualités que doit avoir un prêtre rempli de l'esprit de son état. Les instructions qu'il donna furent très-goûtées par ses paroissiens ; mais ses conférences furent très suivies, même des paroisses voisines, l'affluence y était considérable ; il resta ici jusqu'en 1823 où la surdité vint se joindre à ses infirmités. Ce fut alors qu'il forma devant Dieu la résolution d'offrir sa démission pour s'occuper entièrement de son salut et du compte qu'il devait rendre à Dieu ; il resta pendant le reste de sa vie avec son successeur et termina sa laborieuse et édifiante carrière le 1er Décembre 1827. Il a eu pour successeur M. Priam qui mourut en 1847. Après lui vint M. Dominique Bellocq, auquel succéda son frère, Bernard Bellocq, qui dirige actuellement la paroisse.


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Renseignements historiques
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Le nom de Doazit vient de oasis, nom primitif qui a dû être donné à la partie la plus fertile de cette localité ; les terres des environs du bourg de Doazit et de la vallée d'Aulès semblent bien mériter le nom d'oasis ; car elles sont environnées de tous côtés de landes rases ou boisées.



Doazit s'honore d'avoir donné le jour au célèbre chimiste Darcet, membre de l'Académie des sciences, mort sénateur en 1801. Ce savant, né en 1720, l'un des pères de l'industrie française, inventeur d'un alliage, auteur du Manuel de l'Essayeur en collaboration avec Vauquelin et Gay-Lussac, fut aussi l'un des créateurs du système métrique, actuellement en usage en France et dans plusieurs Etats de l'Europe. Ce système aussi simple qu'ingénieux, mais qui nécessita préalablement de si laborieuses et difficiles expériences a mis heureusement fin à ces anciennes mesures, source d'erreurs dans les transactions commerciales, champ ouvert à la fraude, que Philippe-le-Long, Louis [XI (?),] François 1er et Henri II, avaient inutilement tenté de réformer.



Darcet Jean-Pierre-Joseph, aussi chimiste, commissaire général des monnaies, fils du précédent, a laissé des écrits édités en un volume. Il a perfectionné la savonnerie et le clichage et inventé des ventilateurs pour diminuer les dangers d'un grand nombre d'industries.



La paroisse possédait avant 89 les confréries du St Sacrement et du St Rosaire. Il y a des délibérations qui datent de l'année 1751. Les vieux statuts de ces confréries n'ont pas été conservés ; mais celles-ci ont été érigées de nouveau par Mgr Savie en 1838. Elles avaient des écoles soit au bourg, soit à Aulès, soit au Mus ; il y avait un instituteur pour chaque quartier ; et tous les dimanches l'instituteur se rendait à l'église de son quartier pour faire le catéchisme aux enfants avant la sainte messe.



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2 routes de grande communication se croisent au centre de la commune au pied de la colline du bourg de Doazit : la route n° 18 de Mugron à Hagetmau et la route n° 21 d'Amou à St Sever. L'agriculture et l'élevage des animaux domestiques, des animaux de travail, sont la seule industrie de la population. Le sol produit en abondance du blé, du maïs et du vin ; on y cultive aussi un peu le seigle, l'avoine, le lin et le tabac. A part un certain nombre de familles, on ne nage pas dans l'abondance. On vit en travaillant ; il n'y a ni foires ni marchés. On avait établi 2 sociétés de secours mutuels, l'une qui avait son siège au bourg et dont la Ste Vierge était la patronne, et l'autre, au quartier du Mus, sous le vocable de N. D. des 7 douleurs. La 1ère a été dissoute ; celle du Mus vit encore et jusqu'à présent ses ressources sont suffisantes. La commune n'a pas d'archives.

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Bâtiments religieux
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Il y a 3 églises qui servent actuellement au culte. 1° l'église du bourg qui est consacrée à la Ste Vierge, sous le vocable de Notre Dame de l'Assomption ; 2° l'église d'Aulès et 3° l'église du Mus. Celle d'Aulès a pour patron St Jean Baptiste, et celle du Mus, St Martin. Pendant longtemps il n'y avait que 2 églises, celle d'Aulès, et celle du Mus.

L'église d'Aulès a été paroissiale jusqu'à l'année 1855 ; jusque là les curés de la paroisse eurent le titre de curés de St Jean d'Aulès ; c'est Mgr Lanneluc qui en 1855, a donné au curé actuel le titre de curé de l'église du bourg. L'église du bourg était primitivement la chapelle du château de Candale dont les fondements existent encore. On appelait cette chapelle seigneuriale la chapelle du St Sacrement ; cette chapelle date du 13e siècle. On se rendait à cette chapelle par un pont-levis. Lorsque le châtelain quitta le bourg de Doazit et fit bâtir son château au Mus, la chapelle devint publique ; comme on y tenait beaucoup et qu'à cause de la grande affluence elle était insuffisante pour la population, on sentit le besoin de l'agrandir. Ces agrandissements ont été faits à 4 reprises ; le dernier agrandissement a eu lieu en 1862. Le clergé aidé de quelques bonnes âmes a pourvu aux frais de ces divers agrandissements. L'église est maintenant assez vaste pour contenir la population. La chapelle de St Joseph a été bâtie en 1873.

L'église d'Aulès est sous le vocable de St Jean Baptiste. Elle renferme une piscine où l'on baptisait par immersion. La porte de l'église n'est point vis-à-vis le milieu de l'autel. Après cette 1ère porte il y a une chapelle remplie de tombeaux avec un autel appelé l'autel de St Bernard. Sur une pierre extérieure à cette chapelle se trouve une inscription en caractères gothiques mais très-ancienne. On n'en connaît pas d'une manière certaine le véritable sens. En 1838, M. Priam, curé de la paroisse, envoya cette inscription à Bordeaux à M. Joannel, grand amateur d'antiquités, et voici l'explication qu'il en a donnée... « L'an mil quatorze cent et le 30 Février, P. F. Eudoner a fait bâtir ce vestibule et en a fourni lui-même la pierre ». Je ne garantis pas la vérité de cette explication.

L'église du Mus est construite au centre d'un ancien camp retranché, lequel paraît remonter à l'occupation des Romains ou bien à celle des Sarrasins. Ce camp est situé sur la partie la plus élevée du plateau du Mus et domine le bourg. Le tracé de ce camp est parfaitement conservé ; les diverses esplanades superposées qui le composent, sont aujourd'hui cultivées, et les hauts parapets de terre qui règnent tout autour sont couverts de taillis.

L'église d'Aulès et l'église du Mus ont été primitivement des basiliques ; celle d'Aulès remonte au 11e siècle, et on pense généralement que l'église du Mus a été bâtie au 12e siècle. L'église du bourg et l'église d'Aulès ont une voûte en pierre ; celle du Mus a un lambris ; il n'y a en pierre que la voûte de la chapelle de la Ste Vierge. La voûte principale de l'église du bourg a une hauteur de 8 mètres ; la voûte de la chapelle de la Ste Vierge n'a que 6 mètres. Les murs ne sont pas décorés.



L'autel principal de l'église du bourg a été fait en 1874 ; il est en pierre et porte 2 anges adorateurs en terre cuite ; il y a aussi 4 statues de la même matière. Les 2 autres autels sont en marbre.

L'autel principal de l'église d'Aulès n'est pas en rapport avec le style de l'église ; cet autel est de l'époque de la Renaissance ; il n'y a que le tombeau qui soit en marbre ; le reste est en bois doré.

Enfin, le maître autel de l'église du Mus est en pierre d'Audignon ; il a été fait à peu près à la même époque que celui de l'église du bourg.



Le chœur de l'église du bourg a un arc triomphal a son entrée.

L'église d'Aulès a 2 styles, le style roman et le ogival ; l'église du bourg a de plus le style flamboyant. Pour le Mus, la nef principale est romane ; la chapelle de la Ste Vierge est ogivale.


Les clochers sont tout à fait ordinaires. L'église du Mus avait une flêche qui a été détruite par la foudre. Il y a 3 cloches au bourg, 3 à Aulès et 2 au Mus.



Voici les inscriptions des cloches du bourg :

A.

Ad majorem Dei gloriam – Sancta Maria ora pro nobis. M. Dulau, curé. Parrain, M. François Henri, baron de Foix-Candale, maire. Marraine, Mlle Euphrosine de Foix-Candale. – M. Priam, abbé. 1819.

B.

Bernard Bellocq, curé. Grégoire Barbe, parrain. Françoise Barbe née Lailheugue, marraine. Victor Broca Candale, maire.

C.

Victor Broca Candale, maire. – Bernard Bellocq, curé. Gaston Lacaze Candale, parrain. – Marie Jeanne Marthe Dagés, marraine.



Voici les inscriptions des cloches d'Aulès :

A.

Sit nomen Domini benedictum. Bellocq, curé. Parrain, M. Broca Perras maire.

B.

Ad majorem Dei glorial. Ste Joannes ora pro nobis. Parrain, Broca Perras. Marraine Mlle Marie Henriette Candale.

C.

Parrain, M. Dagés ; Marraine, Mlle Pauline Dagés.



Cloches du Mus :

A.

Parrain, Cristophe Duviella, Juncha. Marraine, Claire Duviella.

B.

Ste Martine, ora pro nobis. Ad majorem Dei gloriam. Parrain, M. Bernard Domenger de Mugron, marraine, Mlle Marie Louise Poységur 1819.


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