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JOSEPH FERRÉ

 Ph. DUBEDOUT

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Joseph-François Ferré, est né le 16 avril 1912 à Labastide de Sérou dans l'Ariège, au lieu-dit La Bourdette. Cette propriété appartenait à la famille des d'Amboix, qui en avaient fait le "Val Larbont".

Ses parents, François Ferré et Rosalie Armadeilh travaillaient au service des d'Amboix, parmi de nombreux autres domestiques. C'est dans ce château que Joseph Ferré passa toute son enfance, puis ses vacances scolaires.

Il fréquente d'abord l'école publique de Labastide de Sérou où il obtient son Certificat d'Etudes Primaires. Il reste encore une année au Cours Supérieur de Labastide, et va poursuivre à l'école primaire supérieure de Mirepoix. C'est ensuite l'école Normale d'Instituteurs de Montgauzy, à Foix, d'où il sortira en 1932, avec son Certificat d'Aptitude Pédagogique, délivré le 18 décembre 1932.

Il part pour son service militaire le 17 octobre 1932. Elève-Officier de Réserve, il fait six mois à St-Maixant, puis est muté à Mont-de-Marsan, sous-lieutenant au 14e Régiment de Tirailleurs Sénégalais. C'est là qu'il rencontre Mlle Renée Charue, sortie de l'école normale en 1933. Libéré de son service militaire le 15 octobre 1933, il demande à être nommé comme instituteur, dans les Landes.

Il occupe d'abord un poste à Boussenac-Jaou, puis à Sentenac de Sérou, avant de passer dans le cadre des Landes, le 1 octobre 1934.

Joseph Ferré est nommé instituteur à Argelouse. Il épouse Renée Charue en 1935, et dès la rentrée d'octobre 1935, le jeune couple d'instituteurs est chargé de l'école de Doazit.

 

Doazit

L'accueil qui leur est réservé est plutôt froid; l'opinion de la population vis-à-vis de l'école publique est alors des plus mauvaises: les garçons n'ont pas le choix, mais 80% des filles fréquentent l'école privée. Les Ferré vont donc s'atteler à la tâche avec l'enthousiasme de la jeunesse. Dès la fin de la première année, les résultats aux examens surprennent les observateurs, et peu à peu, les instituteurs vont conquérir l'estime générale, si bien que cinq ans plus tard, lorsque l'inspecteur les rappellera, la fréquentation de l'école publique par les filles sera proche de 50%.

 

L'église du bourg de Doazit. (Dessin de Joseph Ferré)

Tout ne va pas sans heurts, la guerre scolaire est déjà à l'honneur à Doazit. Les enfants du catéchisme sortent-ils trop tard, ou les portes de l'école se ferment-elles trop tôt ? Il faudra l'intervention de la municipalité pour faire de l'horloge du clocher l'heure officielle.

Joseph Ferré a laissé le souvenir d'un homme respecté et souvent craint de ses élèves. Il organise les fêtes scolaires avec exhibitions de gymnastique qui se déroulent sur la piste des arènes.

Passionné de préhistoire, il est le premier à avoir signalé l'existence du "tuco" du Castéra, et des traces d'un ancien chemin (voie romaine ?) de direction nord-sud, près du Castérot*1, ou est-ouest à travers le Tresqué. Il a également repéré les zones riches en outils de pierre taillée, vers Mouchon, ou vers Galan du Bourg et Labarrère*2.

Lorsqu'il ne parcours pas la campagne doazitienne, M. Ferré se plonge dans les documents des archives départementales, d'où il extrait la matière pour reconstituer notre histoire locale. Il réalise donc en 1940, une monographie manuscrite sur Doazit, agrémentée de nombreux dessins.

Il est mobilisé du 27 août 1938 au 17 août 1940, tandis que sa femme est nommée à Mont-de-Marsan. A la rentrée 1940 tous deux retrouvent leurs classes à Doazit, mais le 30 septembre 1941, de nouveaux postes les attendent au chef-lieu du département.

Joseph Ferré est alors nommé en section professionnelle au collège des Arènes à Mt-de-Marsan.

Il est membre des F.F.I. du 22 août 1944 au 6 septembre 1945.

Le reste de sa carrière d'enseignant se passera à Mont-de-Marsan, où il anime une section d'athlétisme. Il obtient la médaille de bronze d'éducation physique le 28 décembre 1951, et est fait Chevalier du Mérite Sportif le 22 juillet 1963.

Nommé au grade de Chevalier des palmes académiques le 2 juillet 1956, et à celui d'Officier, le 12 juillet 1966.

M. Ferré prend sa retraite en 1972.

Malgré la distance qui le sépare de sa région natale, il se consacre à l'histoire du pays Séronais, sur lequel il écrit quantité d'articles*3. Folklore, légendes, histoire, moeurs, ... un important recueil d'articles (200 pages), est conservé par Mme Ferré qui doit le remettre à la Société Ariégeoise Sciences Lettres et Arts. Une maison qu'il possède à Labastide de Sérou est aménagée en musée où sont rassemblés quantités de vêtements, outils, meubles et ustensiles divers, recueillis en pays Séronais.

Joseph Ferré est décédé à Mont-de-Marsan, le 28 août 1989, à l'âge de 77 ans.

 

 

 

(Nous remercions pour tous les renseignements ci-dessus, Mme Renée Ferré, qui nous a permis de consulter le récit des souvenirs de jeunesse de Joseph Ferré, ses articles et autres documents, et a bien voulu retracer pour nous, la carrière de son mari.)

 

Joseph Ferré en 1976. (d'après photo Fernand Marzelles)

 

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1- Note sur divers vestiges anciens à Doazit et St-Aubin; Maurice-L. Prat; bulletin de la Société de Borda, 1946, pages 29-31.

2- Les origines du bourg de Doazit; J.-F. Massie; Extrait du bulletin de la Société de Borda, imprimerie Castay, 1975, page 4.

3- .64 articles publiés dans la Dépêche du Midi, entre septembre 1975 et avril 1982